Hunters
– Saison 1
New
York, 1977. Jonah Heidelbaum est un jeune homme de 19 ans qui vit avec sa
grand-mère, Ruth Heidelbaum, une juive qui a survécu à Auschwitz. Un
soir, celle-ci se fait assassiner dans son salon par un individu qu’elle semble
reconnaitre. Lors des funérailles, Jonah croise la route du richissime Meyer
Offerman, une vielle connaissance de la défunte, qui va le prendre sous son
aile et lui révéler la vérité sur sa mamie : elle traquait les Nazis, cachés
aux Etats-Unis depuis des décennies.
Hunters – Saison 1
Réalisation
: David Weil
Scénario
: David Weil
Musique : Cristobal
Tapia de Veer
Production : Amazon
Video
Genre : Triller,
Uchronie, Comédie Noire
Titre
en vo : Hunters – Season 1
Pays
d’origine : États-Unis
Chaîne
d’origine : Prime Video
Diffusion
d’origine : 21 février 2020
Langue
d'origine : anglais
Nombre
d’épisodes : 10 x 65 minutes
Casting :
Al
Pacino : Meyer Offerman
Logan
Lerman : Jonah Heidelbaum
Kate
Mulvany : Sœur Harriet / Rebecca Crowtser
Tiffany
Boone : Roxy Jones
Carol
Kane : Mindy Markowitz
Saul
Rubinek : Murray Markowitz
Josh
Radnor : Lonny Flash
Louis
Ozawa Changchien : Joe Torrance
Jerrika
Hinton : Millie Morris
Greg
Austin : Travis Leich
Dylan
Baker : Biff Simpson
Lena
Olin : Le Colonel
Jeannie
Berlin : Ruth Heidelbaum
Annie
Hägg : Ruth Heidelbaum jeune
Christian
Oliver : Meyer Offerman jeune
Jonno
Davies : Tobias
James
LeGros : Hank Grimsby
Ebony
Obsidian : Carol Hawthorne
Caleb
Emery : Arthur « Bootyhole » McGuigan
Henry
Hunter Hall : Sherman « Cheeks » Johnson
Miles
G. Jackson : Danny Rohr
Julissa
Bermudez : Maria De La Ruiz
Phoenix
Noelle : Malika
Ben
Livingston : President Jimmy Carter
Kenneth
Tigar : Heinz Richter
John
Hans Tester : Karl Holstedder
Veronika
Nowag-Jones : Gretel Fischer
Kathryn
Kates : Hilda Hoffman
Megan
Channell : Katarina Löw
Becky
Ann Baker : Juanita Kreps
John
Noble : Frederic Hauser
Bill
Corry : Oskar « Le Fantôme » Hauftman
alias Timothy Randall
Raphael
Sbarge : Dieter Zweigelt
Barbara
Sukowa : Tilda Sauer
Ronald
Guttman : Moritz Ehrlich
Victor
Slezak : Wernher von Braun
Judd
Hirsch : Simon Wiesenthal
Mon
avis : Shalom Mother Fucker ! Des
nazis, des flingues, Al Pacino, de la violence décomplexée, il faut bien
l'avouer, Hunters avait tout pour me séduire – même si, au
départ, je n’étais pas très intéressé par cette série vu que je m’étais
contenter du très court résumé proposé par Amazon et que
celui-ci, ma foi, était plutôt léger. Ainsi, une fois que j’avais plus ou moins
compris où j’allais mettre les pieds, c’est-à-dire, dans une œuvre qui flirterait
allègrement avec les films de Tarantino, je me suis jeter dessus et, le moins
qu'on puisse dire, c'est que je me suis senti gâté. Pourtant, en lisant les
critiques de cette première saison, il apparait que le spectateur lambda a
globalement partagé mon enthousiasme tandis que les critiques professionnels
l'ont descendu en flèche... Commençons par ce qui fait consensus : Al
Pacino est excellent, cela personne n'osera le nier. La reproduction des années
70 est globalement très propre. De même, la mise en scène se révèle très
efficace. Cette dernière, comme je le soulignais, nous renvoi aux meilleures
productions de Quentin Tarantino, notamment lors des scènes de castagne.
Toutefois, elle peut pencher aussi vers du réalisme, très clinique. C'est d'ailleurs
ce qui divise : Hunters ne cesse de faire le grand écart
entre les années 70, théâtre de bagarres comiques et d'humour en opposition
avec les années 40 dans les camps de concentration. Ainsi, nombre de
spectateurs se sont retrouvés gênés par ces différences de ton, jugeant
certainement que la Shoah ne peut être abordée par bribes fictionnelles, noyées
dans une histoire pop. Toutefois, c'est là qui réside la véritable force de la
série, c’est-à-dire, alterner les scènes, naviguant entre la lourdeur émotionnelle
des camps et la légèreté relative de la traque des nazis. Qui n'a pas esquissé
un sourire devant un nazi exécuté de sang froid ? La Chasse a avant tout une
fonction cathartique par rapport à l'horreur des camps… Comme pour appuyer ces
critiques, le Memorial de la Shoah a jugé dangereuse la série et notamment une
scène de torture perpétrée par les nazis dans les camps. Ils accusent
même Hunters de tendre vers le négationnisme, ce qui, selon
moi, est tout simplement ridicule. Toute fiction en relation avec les camps
est-elle malvenue ? Ne peut-on pas inventer d'histoires en relation avec ce
génocide ? On peut évidemment comprendre les arguments de ceux qui jugent cette
série comme à côté de la plaque, voire néfaste. Toutefois, je reste persuader
que Hunters est un bon medium pour évoquer l'horreur. Il n'y
a, en effet, aucune ambiguïté, concernant le sort des millions de juifs. Jamais
la série ne présente de doutes vis à vis du rôle des nazis, quitte à développer
des méchants caricaturaux. Il ne faudrait pas oublier que Hunters n'a
pas vocation à être un documentaire : si des évènements historiques sont
évoqués, ils n'ont pour but que de pousser le spectateur curieux à se
renseigner, notamment à propos de la NASA. Et même si l'on peut admettre que
les scènes dans les camps sont parfois trop longues, Hunters n'en
reste pas moins une série B, assez finement dosée, qui n'hésite pas à utiliser
l'humour pour désamorcer le malaise. L'humour noir n'est-il pas le meilleur
moyen de faire abstraction de l'inacceptable ? Regarder Hunters,
c'est, avant tout, jongler entre les émotions, du rire honteux à l'effroi. Rien
de choquant à cela, seulement de la provocation assumé… Au delà de ces
questionnements sensibles, force est de constater que Hunters s'inscrit
dans une démarche irrévérencieuse. La place de la violence a le mérite de
questionner nos rapports à l'Histoire ainsi qu'à la morale. Ainsi Hunters explore la légitimité du meurtre
et ce, jusque dans son épisode final. On retrouve évidemment les problématiques
propres aux super-héros, concernant la justice. Et c'est là que se cache le
véritable message de Hunters : une vive critique des
Etats-Unis et du traitement que subissent les minorités. Alors que les plus
pauvres n'ont aucun moyen d'être entendus par les autorités, les nazis occupent
les plus hautes responsabilités. Ce n'est pas un hasard si les chasseurs sont
tous issus de minorités... Pour conclure, Hunters est une très
bonne série sur le plan du divertissement qui soulève des problématiques pour
le moins intéressantes. Il ne faudrait toutefois pas se méprendre et l'estimer
comme un documentaire sur la Shoah !
Points
Positifs :
-
Abordant ce qui est un des plus grands crimes de l’histoire de l’humanité,
c’est-à-dire, la Shoah, Hunters nous entraine, de fort belle
manière, dans une traque aux nazis qui, par ses cotés Tarantinesque, nous tient
en haleine tout au long de cette première saison. Mélange d’humour noir et de
violence insoutenable, haute en couleur, cette série mérite le détour, pour peu
qu’on la prenne pour ce qu’elle est, c’est-à-dire, un divertissement et, en
aucun cas, un documentaire historique.
-
Un casting qui frôle avec la perfection et qui est pour beaucoup pour la
réussite de cette série. Bien évidement, Al Pacino est tout simplement parfait
et crève l’écran.
-
Des personnages certes un peu stéréotypés mais qui n’en restent pas moins
charismatiques et auxquels on s’attache facilement.
-
Même si, bien évidement, tout cela reste une fiction, il faut reconnaitre que
le postulat de départ de Hunters repose sur une certaine
réalité et oui, les américains – comme les soviétiques – ont fait venir pas mal
d’anciens nazis chez eux à la fin de la guerre, Wernher von Braun étant,
bien entendu, l’exemple le plus connu.
- Hunters est
davantage qu’un simple divertissement et il est difficile de ne pas se poser
bien des questions sur ce qu’est la vengeance, y compris face à de tels
individus.
-
Une certaine critique de l’Amérique quand a son comportement vis-à-vis de ses
minorités.
Points Négatifs :
-
Si vous partez du principe que l’on ne pas faire une quelconque œuvre de
fiction sur la Shoah, alors, vous risquerez de détester Hunters qui
reste pourtant une œuvre de fiction qui alterne entre l’horreur et l’humour et
ne prétend nullement à être un quelconque documentaire historique.
-
Le coté un peu too much qui nous rappelle les productions de Tarantino. Bref,
si vous n’aimez pas les films de ce dernier, Hunters n’est pas
fait pour vous.
-
On ne peut pas nier qu’il y a quelques longueurs par moments. Rien de gravissime
mais le rythme de certains épisodes s’en ressent.
Ma note : 8/10
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