Le
Fleuve de l'Éternité – Le Labyrinthe Magique
Sur
une planète inconnue, aux rives d'un fleuve immense, toute l'Humanité s'était
retrouvée : ressuscitée ! Quarante milliards d'êtres, des plus obscurs aux plus
célèbres : Ulysse, Jean sans Terre, Cyrano, Mozart... Et ordre leur avait été
donné de remonter le fleuve jusqu'à sa source. La source de la vérité. Alors
qu'ils voguent vers cette fabuleuse révélation, ils ne s'en déchirent pas moins
en mesquines rivalités, en combats dérisoires – puisque chacun est immortel et
renaît tôt ou tard. Les voici presque au terme du voyage, près de recevoir
réponse à leurs questions, et les navires, futilement, luttent encore de
vitesse... Lorsqu’enfin tous les mystères de la vie leur seront dévoilés, les
hommes sauront-ils se dépasser et mériter cette seconde chance qui leur est
offerte ?
Le Fleuve de l'Éternité – Le Labyrinthe Magique
Auteur
: Philip
José Farmer
Type
d'ouvrage : Science-Fiction
Première
Parution : 1980
Edition
Française : 01 janvier 1993
Titre en
vo : Riverworld
– The Magic Labyrinth
Pays
d’origine : États-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Charles
Canet
Éditeur : Le
Livre de Poche
Nombre
de pages : 512
Mon
avis : Long fut le chemin jusqu’à la Tour
Noire, et long fut également le récit pour y parvenir, Farmer prenant un malin
plaisir, au cours des différents tomes comportant le cycle du Fleuve
de l’Éternité, a s’attarder longuement sur des a cotés qui, s’ils
apportent une matière non négligeable a un univers suffisamment dense pour que
l’on écrive une bonne dizaine d’ouvrages sur le sujet, pouvait, par moments,
lasser le lecteur qui avait parfois la désagréable impression que l’on
s’éloignait trop souvent du fil principal. Mais ce choix, assumé par l’auteur,
pouvait ne pas être désagréable et se comprendre parfaitement si,
malheureusement, a contrario, certains pans de l’intrigue, vitaux eux,
n’étaient complètement occultés ou raccourcis a leurs stricts minimums, ce qui,
au vu de l’exhaustivité de l’œuvre est fort dommageable. Car ce défaut, déjà
présent dans les volumes précédents, se retrouve à nouveau dans ce quatrième
tome, mais de manière trop flagrante et trop importante, au point de gâcher partiellement
la qualité d’une saga, jusque là, plutôt excellente. Hélas, mille fois hélas,
car, avec le Labyrinthe Magique, le lecteur allait enfin pouvoir,
au bout d’un si long récit, obtenir toutes les réponses à ses questions qui,
pour la plupart, trottaient dans sa tète depuis les toutes premières pages de
la saga. Mais d’abord, dans la lignée des tomes précédents, ce quatrième
volume, enchaînais sur la fin du très long voyage des deux navires fabuleux qui
parcouraient le fleuve depuis des décennies, celui du Roi Jean et celui de Sam
Clemens, qui, comme on s’en doutait, allaient finir tôt ou tard par se
rejoindre et régler quelques vieux comptes restés en suspens… Ainsi, après un
préambule où l’auteur s’attarda sur les nouvelles recrues de chaque camps, la fin
du voyage et les pensées, les doutes et les craintes des protagonistes
principaux avant l’échéance finale, nous passons au duel tant attendu depuis si
longtemps, et là, franchement, je dois vous avouer que personnellement, on n’en
prend plein les yeux ! Décomposer en trois parties, le combat aérien –
fascinant – l’affrontement naval – apocalyptique et plutôt long – et, pour
finir, le duel émouvant, drôle et dramatique entre Burton et Cyrano, ce combat
final entre les troupes de Jean et de Clemens restera dans les annales, tenant
toutes ses promesses. Mais, car il y a un mais, et il est plutôt de taille,
Farmer, après avoir utiliser tant de personnages de premier plan, leur avoir
donner une si grande importance, ne se donne même pas la peine d’en utiliser la
majeure partie dans cet affrontement, ce qui, à l’extrême rigueur, peut se
comprendre au vu du nombre de protagonistes en jeu, mais pire, et là, c’est
impardonnable, une fois celui-ci achevé, il n’est nulle part fait mention du
sort de la plupart d’entre eux, ce qui est un comble. Et là survient le gros
point négatif de l’œuvre : en effet, a quoi bon nous faire partager, pendant
des centaines et des centaines de pages, les péripéties de Jack London, Tom Mix
ou Kazz, par exemple, pour ne pas daigner nous dire ce qui leur ait arriver.
Alors oui, on devine bien que ceux-ci ont trouver la mort dans le duel entre
les deux navires, et que l’auteur n’était pas obliger d’inventer une mort
héroïque ou importante pour chacun d’entre eux, mais ne pas en faire mention,
ne serais ce qu’une seule fois, c’est exagérer. Même leurs compagnons, par la
suite, n’éprouvent même pas la moindre pensée pour leurs compagnons de voyage
qui, faut il le rappeler, dura des décennies... Bref, vous l’avez compris, à
mes yeux, nous avons là le gros point négatif d’une saga qui, jusque là, en
dehors de quelques petites imperfections mineures, tenait franchement la route.
Ensuite, il reste aux survivants, sous la houlette de Burton, de finir le
voyage jusqu’à la Tour Noire, voyage long et difficile, dramatique puisque l’un
des protagonistes trouvera la mort près du but – sur ce point, l’intensité
émotionnelle est parfaite, de même que l’implacabilité d’un destin décidément
sans pitié. Puis, au bout de bien des peines, la Tour Noire, enfin, le repaire
des Ethiques, où le lecteur, comme les personnages, trouveront enfin les
réponses à toutes les questions : qui est X, le mystérieux inconnu et quels
étaient ses buts secrets de trahir les siens, qui à ressusciter tous les
habitants de la Terre et pourquoi, qui sont les Ethiques, et pourquoi, sur le
Monde du fleuve, certaines choses ne semblent plus fonctionner correctement ?
Les réponses, on les aura attendues longtemps, et on les aura, enfin. Certes,
peut être que le coté mystique proche du monothéisme déplaira à certains, mais,
dans l’ensemble, celles-ci collent assez bien au récit et sont assez
satisfaisante. Alors, une fois de plus, et tout en se rappelant à quel point le
récit, a put, parfois, se perdre dans des méandres aussi sinueux que ceux du
Fleuve, on pourra déplorer que le passage ayant lieu dans la Tour soit,
finalement, plus court que on aurait put l’espérer. De même, la résolution de
l’énigme finale, toute astucieuse soit elle, m’apparaît cependant un peu rapide
et le coté « on finit la saga en sautant de joie » m’a un peu
laisser perplexe. Mais bon, malgré tout, et même si ce quatrième tome, malgré
d’immenses qualités et des passages inoubliables, possède quelques défauts
notoires et indéniables, que l’on ne peut que regretter, au final, Le
Labyrinthe Magique clôt assez bien une saga qui fait partie, de façon
certaine, des grands classiques de la science fiction. Certes, on aurait
préféré que cela soit de manière magistrale mais bon, on n peut pas avoir tout
ce que l’on veut… Pour la petite histoire, la saga du Fleuve de
l’Éternité comporte un cinquième volume, considéré comme étant un peu
a part puisque composé d’une nouvelle où apparaît le Christ et un court
roman, Les Dieux du Fleuve, qui nous narre la suite des aventures
de Burton et de ses compagnons dans la Tour Noire. Une nouvelle conclusion dont
je vous parlerai très bientôt…
Points
Positifs :
-
Une vrai-fausse conclusion – Farmer reviendra à sa saga par le biais d’un
cinquième volume – qui, dans les grandes lignes, apporte les réponses aux
questions que l’on se posait depuis les débuts et qui est, dans l’ensemble,
plutôt excellente. Riche de scènes marquantes, de duels implacables et de
questionnements philosophiques, Le Labyrinthe Magique ravira,
sans nul doute, les fans de la saga !
-
Le très long duel, décomposé en trois parties, entre les troupes de Sam Clemens
et celles du Roi Jean est, sans aucun doute possible, le moment le plus
marquant de ce quatrième volet du Fleuve de l’Éternité. Moult
protagonistes importants y perdent la vie, il y a pas mal de scènes fortes et
entre le duel aérien et celui qui oppose Burton à Cyrano, force est de
constater que l’on ne s’ennui pas une seconde.
-
La dernière partie, celle du voyage vers la Tour Noire puis tout ce qui se
déroule dans celle-ci est fort intéressante, ne serais-ce que pour les
révélations tant attendues sur les mystères du Monde du Fleuve…
Points Négatifs :
- Après
nous avoir fait voyager le long du Fleuve aux coté de tant de protagonistes
plus ou moins importants, quel dommage que, pour la plupart d’entre eux, Farmer
ne leur ait pas donné une fin digne de ce nom. Ainsi, certains sont mentionnés
comme étant passé de vie à trépas au cours de la bataille tandis que d’autres,
peut-être encore plus importants, sont complètement oubliés, ce qui, selon moi,
est impardonnable !
-
La résolution de l’énigme finale, toute astucieuse soit-elle, est un peu tirée
par les cheveux…
-
Qu’est ce que c’est que cette conclusion où les survivants sautent de joie
comme des débiles !?
- Comme
je l’avais déjà souligné lors de mes critiques précédentes, cette œuvre accuse
un peu son âge, ce en raison d’un style d’écriture un peu vieillot et d’une
simplicité qui n’est plus de mise de nos jours…
Ma note : 7,5/10
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