Thorgal
– La Magicienne Trahie
Par
un froid glacial, au bord de la mer du nord, un guerrier conduit un homme
enchaîné vers son ultime demeure. Il va être attaché sur un rocher, à marée
basse, avant d'être lentement gelé, puis noyé par les eaux. Cet homme, c'est
Thorgal Aergisson, fils adoptif de l'ancien chef viking et condamné pour
simplement être tombé amoureux d'Aaricia, la fille de l'actuel roi viking
Gandalf-le-fou. Tandis que Gandalf retrouve son navire et ses hommes, Thorgal
supplie les dieux de ne pas le laisser mourir ainsi. A cet instant, une femme
borgne accompagnée d'un loup vient lui faire une étrange proposition. En
échange de sa liberté, elle lui demande une année entière de sa vie, à son
service, sans discuter. Thorgal ne peut qu'accepter son offre pour pouvoir un
jour accomplir sa vengeance contre Gandalf. Quelques jours plus tard, Thorgal
et la mystérieuse femme cheminent dans la neige vers les montagnes. Ils
arrivent alors en vue d'une tour qui se trouve au sommet d'un pic. La femme
explique à Thorgal ce qu'elle attend de lui afin qu'elle puisse, elle aussi,
assouvir une vengeance…
Thorgal – La Magicienne Trahie
Scénario
: Jean Van Hamme
Dessins
: Grzegorz
Rosinski
Couleurs : Grzegorz
Rosinski
Couverture : Grzegorz
Rosinski
Editeur
: Le Lombard
Genre : Heroic Fantasy,
Science-Fiction
Pays
d’origine : Belgique
Langue
d’origine : français
Parution : janvier
1980
Nombre
de pages : 46
Mon
avis : Cela faisait quelques d’années que
j’hésitais à me lancer dans Thorgal ; a la fois attirer par
l’ambiance, le contenu et la qualité de cette œuvre, j’avais un peu peur de
devoir me taper l’acquisition d’une trentaine de volumes par la suite. Mais
bon, après moult hésitations et un énième feuilletage en magasin, je me suis
enfin procurer le premier volume de la saga, paru en 1980 déjà, et
intitulé La Magicienne Trahie. A celui-ci, les auteurs ajoutèrent
un court récit du héros nordique, plus récent, Presque le Paradis.
Mais commençons par le début, et donc, par les débuts de la saga…
Indéniablement, ce qui choque les yeux tout d’abord lorsque l’on découvre le
premier volume de la saga Thorgal en 2015, c’est les dessins
; « ah, c’est de la bonne vieille BD a papa ca ! », comme on
n’en fait plus. Et si je m’attendais, avant coup, a un truc ressemblant par le
style a Rahan (allez donc savoir pourquoi ?), j’eu la
surprise, en voyant les planches de cet album, de constater que celui-ci
lorgnait plus du coté des comics américains de la même époque. Certes, par la
suite, le style évoluera et l’on retrouvera plus un coté « franco-belge
», comme on peut le voir dans le second récit Presque le Paradis,
plus tardif (mais je ne sais pas de quand il date, enfin, je n’ai pas cherché
non plus), mais pour ce qui est des débuts de Thorgal,
indéniablement, c’est le cas. Alors bien évidement, ce style fait «
vieillot » et accuse franchement son âge de nos jours, mais bon, si
vous passez outre ce dernier, dites vous au moins que Grzegorz Rosinski livrera
des planches sublimes par la suite. Mais bon, outre les dessins, il y a le plat
principal, l’univers de Thorgal, et la, si depuis la parution de ce
premier tome, on en a vu et revu et s’il a perdu de son originalité, je dois
reconnaître que celui-ci m’a enthousiasmé d’emblé : se déroulant dans un
moyen-âge imaginaire, l’action se situe dans le grand nord, chez les vikings et
cela nous permet de sortir du carcan si lassant a force où semble enfermer la
Fantasy depuis Tolkien, celle avec des elfes et des gobelins, des dragons et
des ogres, des chevaliers, des magiciens et tout plein de bons sentiments.
Dans Thorgal, place au grand nord, à la neige, aux légendes où l’on
côtoie Odin, les Valkyries et Siegfried, place a un autre univers, moins
utiliser par les auteurs, ce qui nous apporte un changement salvateur et
agréable. Et encore, ce n’est qu’un début puisque la suite de la saga ira
beaucoup plus loin et lorgnera même du coté du fantastique pur et dur (et oui,
il m’arrivait de feuilleter Thorgal de temps en temps), mais
pour le moment, nous n’en sommes pas la. Ainsi, ce premier album nous présente
les personnages, Thorgal, si différent de ses semblables et dont on devine
qu’un mystère rode sur ses origines, aux prises avec le chef des vikings,
Gandalf-Le-Fou (tient, il est plus magicien celui-là ?) qui décide de se
débarrasser de lui. Sauver par Slive, la fameuse Magicienne Trahie,
notre héros doit donc accomplir une quête afin d’assouvir sa vengeance, et là,
on a droit a des combats fulgurants, des trahisons, des objets magiques et des
révélations, dans la ligne droite de ce que l’on trouve d’habitude dans le
petit monde de l’Heroic Fantasy. Il est clair que dit comme cela, La
Magicienne Trahie n’a pas l’air d’être un récit vachement original,
mais bon, c’est le premier volume d’une très longue saga, qui s’apprécie sur sa
globalité (et qui accessoirement, n’est pas achevée !) et que, vu que cette BD
date d’il y a plus de trente ans, il faut savoir relativiser nos impressions et
nos comparaisons avec d’autres œuvres bien plus récentes. Quoi qu’il en soit,
et malgré des dessins franchement vieillots, j’ai apprécié ce premier récit et
quelque part, c’est ce qui compte. Dans l’édition que je possède, il y a une
histoire courte, Presque le Paradis, qui se lit comme une aventure
indépendante de notre brave et ténébreux viking ; et là, en toute sincérité,
j’ai encore plus accroché que pour l’autre : bon, déjà, question dessins, c’est
le niveau supérieur, mais ce n’est pas la raison principale de mon enthousiasme
puisque le scénario, où Thorgal se retrouve dans une espèce de lieu fermé, où
le temps s’écoule différemment selon les dires de ses habitantes, et où le
lecteur ne cesse de s’interroger, ne sachant plus qui croire, ce, jusqu’au
superbe coup de théâtre final est un petit bijoux qui mérite le détour. Bref,
vous l’avez compris, Thorgal à trouver un nouvel admirateur,
c'est-à-dire, moi-même. Bien évidement, il faudra attendre que je lise un
nombre plus conséquent d’albums, que je voie un peu où tout cela va mener pour
que je me fasse une opinion plus précise de l’œuvre, cependant, pour un premier
tome, je trouve que cette Magicienne Trahie est d’assez bonne
facture et laisse présager des lendemains enchanteurs.
Points
Positifs :
- Les
débuts de l’une des bande dessinées franco belges les plus marquantes des trois
dernières décennies : originale pour son concept qui mêle habillement
Heroic Fantasy et SF dans un univers de vikings – avec, bien entendu, tout ce
qui tourne autour de ces derniers comme les dieux, les créatures mythiques,
etc. – Thorgal se démarque nettement de la concurrence,
souvent trop conventionnelle.
-
Un premier tome qui permet de faire la connaissance des protagonistes, de
l’univers et où on comprend que les origines de Thorgal sont un peu
mystérieuses…
-
Le second récit qui complète ce premier tome, Presque le Paradis,
est bien plus réussi : plus récent, avec un Grzegorz Rosinski qui
livre une prestation superbe, on prend un plaisir certain à la lecture, surtout
pour le final, un peu prévisible mais réussi.
Points
Négatifs :
- Il
est clair que les dessins de La Magicienne Trahie sont plus
que vieillots : Rosinski fera bien mieux par la suite (d’ailleurs, on le
constate tout de suite dans Presque le Paradis) mais là, ce n’est
pas du tout ça… et puis, on dirait du comics de l’époque, c’est-à-dire,
franchement bof de nos jours.
-
Même scénaristiquement, la série montera en puissance au fil des tomes mais
bon, on dira qu’ici, c’est un tome de présentation des personnages et de
l’univers…
Ma
note : 7/10
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