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samedi 5 novembre 2022

Le Troisième Testament – Marc ou le Réveil du Lion


Le Troisième Testament – Marc ou le Réveil du Lion
 
Dans une forteresse isolée, Conrad Reinhardt Marcus, comte de Marburg est accusé de trahison envers l’Eglise. Parce qu’il aurait accusé d’hérésie le comte de Sayn, mais aussi pactisé avec le démon, l'inquisition lui retire son anneau de « Manus Dei ». Il va être brûlé sur le bûcher, tout comme l’a été sa femme, le matin même. Le comte de Sayn, un mystérieux personnage a l’allure étrange et noire, tout comme son emblème d’oiseau noir, assiste au procès et attend les aveux de Marbourg. Celui-ci rejette de toutes ses forces ces fausses accusations avant d’être emmené au bûcher. A l’extérieur, sur le toit de l’église, des hommes préparent sa libération. Ils lancent un tonneau de mélasse en feu, afin de séparer Marbourg des soldats. Ils réussissent alors à le sortir des griffes de l’inquisition et du comte de Sayn. 20 ans plus tard, au couvent de Veynes, les moines travaillent à dégager de vieux manuscrits qu’ils ont découverts dans une cave murée. Cependant, ils découvrent aussi une salle secrète, qui semble renfermer une étrange relique démoniaque. Au même moment, à l’extérieur du couvent, des hommes en armures noires arrivent…
 

Le Troisième Testament – Marc ou le Réveil du Lion
Scénario : Xavier Dorison, Alex Alice
Dessins : Alex Alice
Couleurs : Alex Alice
Couverture : Alex Alice
Editeur : Glénat
Genre : Esotérique, Historique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 25 juin 1997
Nombre de pages : 48
 
Mon avis :
 Indéniablement, plus de deux décennies après sa sortie, ce premier tome du Troisième Testament n’a rien perdu de sa force et, il faut le reconnaitre, même si le postulat de départ, même si sa thématique générale, ne sont guère originales, force est de constater que cette œuvre du sieur Xavier Dorison est une véritable petite réussite dans son genre… Pourtant, comme je viens de le souligner, pour ce qui est de l’originalité a proprement parlé, ce n’est pas vraiment ça : pour la énième fois, nous avons droit à l'Église Catholique avec ses éternelles intrigues, des secrets qui pourraient remettre en jeu les croyances de millions de fidèles s'ils étaient dévoilés, un héros désabusé qui cherche à se venger et l’époque, le Moyen-âge forcement. Pourtant, scénaristiquement, cela fonctionne parfaitement ! Comme quoi, c'est souvent dans les vieilles marmites que l'on fait les meilleures soupes (enfin, quelque chose dans le genre) et que, même les idées les plus exploitées peuvent encore donner des histoires réussies, si l'on a le talent de s'en donner la peine. Et du talent, les deux auteurs on possèdent à profusion : que cela soit au niveau du scénario ou du dessin, il n’y a rien à jeter. Le premier, le sieur Dorison, fidèle à sa réputation, sait éviter le piège du déjà vu pour nous entraîner dans de sombres histoires de complots a l’atmosphère proche du cultissime Le Nom de la Rose, dont l'on constate a chaque page les diverses inspirations. De plus, il arrive souvent que dans un premier volume, l’auteur prenne son temps pour poser son univers et ses divers personnages, ce qui peut parfois se faire au détriment de l'intrigue qui, du coup, a du mal à se mettre en place. Hors, ce n’est absolument pas le cas cette fois ci et, au bout de quelques pages, le lecteur se trouve plonger dans une intrigue parfaitement maîtrisée et passionnante. Le second, Alex Alice, nous livre des dessins d’assez bonnes factures et qui participent largement à la qualité finale de l'ouvrage. Si, malheureusement, quelques petites cases apparaissent parfois comme un peu brouillonnent, d'autres, bien plus nombreuses rehaussent largement le niveau et je ne parle même pas de la représentation des villes ou des paysages, tout bonnement parfaites au point que l'on a presque l’impression de se replonger en plein cœur du Moyen-âge. Pour ce qui est des protagonistes, je serais peut-être un peu moins élogieux vu que ces derniers ne brillent pas par une grande originalité, cependant, le charismatique Conrad de Marbourg, aux faux airs de Sean Connery (Le Nom de la Rose, le film, bien entendu), sur qui repose une bonne partie de l'intérêt de l'intrigue, héros désabusé au passé remplis de lourds secrets, archétype mille fois vu et revu et pourtant réussi. D'ailleurs, du coup, Elisabeth d'Elsenor souffre de la comparaison et apparaît, à première vue moins intéressante. Mais ce n’est qu'un premier tome, ne l'oublions pas… Et si certaines figures commencent à faire leur apparition, ce n'est que de façon fugitive et celles ci laissent entrevoir un potentiel certain... Je pense que vous l’avez compris, sans révolutionner en aucune façon le genre, Marc ou le Réveil du Lion est une parfaite réussite et ouvre à merveille une saga fort prometteuse. Finalement, le principal défaut de ce premier tome – et de la saga, finalement, dans son ensemble – serait son manque d’originalité, mais bon, au vu de la qualité de cette œuvre, force est de constater que nous avons ici un exemple parfait que même quand une thématique est usée jusqu’à la corde, il est toujours possible de tomber sur des œuvres qui se démarquent de la norme !
 

Points Positifs
 :
- La preuve évidente que même quand un sujet est usé jusqu’à la corde, on peut encore crée une œuvre qui sort du lot. Ainsi, même si l’on a déjà eu droit maintes fois aux terribles secrets qui remettraient en cause les dogmes de l’Eglise, même si on a vu celle-ci magouiller tellement de fois qu’on souhaiterait découvrir une œuvre où ce n’est pas le cas et même si le héros désabusé, vieillissant et badass et terriblement banal depuis près de trente ans, Le Troisième Testament n’en reste pas moins efficace et se démarque fort bien de la masse.
- Une inspiration du coté de Le Nom de la Rose, ce qui, ma foi, est plutôt une bonne chose.
- Pas original pour un sou le sieur Conrad de Marburg, cependant, il n’en reste pas moins charismatique en diable !
- Pour ce qui est des dessins, sans être exceptionnels, ceux d’Alex Alice sont plus que convenables et raviront les amateurs.
- Une fort belle couverture !
 
Points Négatifs :
- Un manque flagrant d’originalité tout de même… car bon, aussi bon soit ce premier volume du Troisième Testament, force est de constater que celui-ci n’est pas original pour un sou. Bon, indéniablement, mais loin d’être un chef d’œuvre non plus, que ce soit pour son scénario, son postulat de départ mais aussi ses protagonistes, terriblement stéréotypés.
- Alex Alice est un bon dessinateur, je ne le nie pas, cependant, il est un peu trop conventionnel a mes yeux.
 
Ma note : 7,5/10

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