Le Troisième Testament – Marc ou le Réveil du Lion
Le
Troisième Testament – Marc ou le Réveil du Lion
Dans
une forteresse isolée, Conrad Reinhardt Marcus, comte de Marburg est accusé de
trahison envers l’Eglise. Parce qu’il aurait accusé d’hérésie le comte de Sayn,
mais aussi pactisé avec le démon, l'inquisition lui retire son anneau de «
Manus Dei ». Il va être brûlé sur le bûcher, tout comme l’a été sa femme,
le matin même. Le comte de Sayn, un mystérieux personnage a l’allure étrange et
noire, tout comme son emblème d’oiseau noir, assiste au procès et attend les
aveux de Marbourg. Celui-ci rejette de toutes ses forces ces fausses
accusations avant d’être emmené au bûcher. A l’extérieur, sur le toit de
l’église, des hommes préparent sa libération. Ils lancent un tonneau de mélasse
en feu, afin de séparer Marbourg des soldats. Ils réussissent alors à le sortir
des griffes de l’inquisition et du comte de Sayn. 20 ans plus tard, au couvent
de Veynes, les moines travaillent à dégager de vieux manuscrits qu’ils ont
découverts dans une cave murée. Cependant, ils découvrent aussi une salle
secrète, qui semble renfermer une étrange relique démoniaque. Au même moment, à
l’extérieur du couvent, des hommes en armures noires arrivent…
Le Troisième Testament – Marc ou le Réveil du Lion
Scénario
: Xavier Dorison, Alex Alice
Dessins
: Alex
Alice
Couleurs : Alex
Alice
Couverture : Alex
Alice
Editeur
: Glénat
Genre : Esotérique,
Historique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 25
juin 1997
Nombre
de pages : 48
Mon
avis : Indéniablement, plus de deux
décennies après sa sortie, ce premier tome du Troisième Testament n’a
rien perdu de sa force et, il faut le reconnaitre, même si le postulat de
départ, même si sa thématique générale, ne sont guère originales, force est de
constater que cette œuvre du sieur Xavier Dorison est une véritable petite
réussite dans son genre… Pourtant, comme je viens de le souligner, pour ce qui
est de l’originalité a proprement parlé, ce n’est pas vraiment ça : pour
la énième fois, nous avons droit à l'Église Catholique avec ses éternelles
intrigues, des secrets qui pourraient remettre en jeu les croyances de millions
de fidèles s'ils étaient dévoilés, un héros désabusé qui cherche à se venger et
l’époque, le Moyen-âge forcement. Pourtant, scénaristiquement, cela fonctionne
parfaitement ! Comme quoi, c'est souvent dans les vieilles marmites que
l'on fait les meilleures soupes (enfin, quelque chose dans le genre) et que,
même les idées les plus exploitées peuvent encore donner des histoires
réussies, si l'on a le talent de s'en donner la peine. Et du talent, les deux
auteurs on possèdent à profusion : que cela soit au niveau du scénario ou
du dessin, il n’y a rien à jeter. Le premier, le sieur Dorison, fidèle à sa
réputation, sait éviter le piège du déjà vu pour nous entraîner dans de sombres
histoires de complots a l’atmosphère proche du cultissime Le Nom
de la Rose, dont l'on constate a chaque page les diverses inspirations.
De plus, il arrive souvent que dans un premier volume, l’auteur prenne son
temps pour poser son univers et ses divers personnages, ce qui peut parfois se
faire au détriment de l'intrigue qui, du coup, a du mal à se mettre en place.
Hors, ce n’est absolument pas le cas cette fois ci et, au bout de quelques
pages, le lecteur se trouve plonger dans une intrigue parfaitement maîtrisée et
passionnante. Le second, Alex Alice, nous livre des dessins d’assez bonnes
factures et qui participent largement à la qualité finale de l'ouvrage. Si,
malheureusement, quelques petites cases apparaissent parfois comme un peu
brouillonnent, d'autres, bien plus nombreuses rehaussent largement le niveau et
je ne parle même pas de la représentation des villes ou des paysages, tout
bonnement parfaites au point que l'on a presque l’impression de se replonger en
plein cœur du Moyen-âge. Pour ce qui est des protagonistes, je serais peut-être
un peu moins élogieux vu que ces derniers ne brillent pas par une grande
originalité, cependant, le charismatique Conrad de Marbourg, aux faux airs de
Sean Connery (Le Nom
de la Rose, le film, bien entendu), sur qui repose une bonne partie de
l'intérêt de l'intrigue, héros désabusé au passé remplis de lourds secrets,
archétype mille fois vu et revu et pourtant réussi. D'ailleurs, du coup,
Elisabeth d'Elsenor souffre de la comparaison et apparaît, à première vue moins
intéressante. Mais ce n’est qu'un premier tome, ne l'oublions pas… Et si
certaines figures commencent à faire leur apparition, ce n'est que de façon fugitive
et celles ci laissent entrevoir un potentiel certain... Je pense que vous
l’avez compris, sans révolutionner en aucune façon le genre, Marc ou le
Réveil du Lion est une parfaite réussite et ouvre à merveille une saga
fort prometteuse. Finalement, le principal défaut de ce premier tome – et de la
saga, finalement, dans son ensemble – serait son manque d’originalité, mais
bon, au vu de la qualité de cette œuvre, force est de constater que nous avons
ici un exemple parfait que même quand une thématique est usée jusqu’à la corde,
il est toujours possible de tomber sur des œuvres qui se démarquent de la
norme !
Points
Positifs :
- La
preuve évidente que même quand un sujet est usé jusqu’à la corde, on peut
encore crée une œuvre qui sort du lot. Ainsi, même si l’on a déjà eu droit
maintes fois aux terribles secrets qui remettraient en cause les dogmes de
l’Eglise, même si on a vu celle-ci magouiller tellement de fois qu’on
souhaiterait découvrir une œuvre où ce n’est pas le cas et même si le héros
désabusé, vieillissant et badass et terriblement banal depuis près de trente
ans, Le Troisième Testament n’en reste pas moins efficace et
se démarque fort bien de la masse.
-
Une inspiration du coté de Le Nom de la Rose, ce qui, ma foi, est
plutôt une bonne chose.
-
Pas original pour un sou le sieur Conrad de Marburg, cependant, il n’en reste
pas moins charismatique en diable !
-
Pour ce qui est des dessins, sans être exceptionnels, ceux d’Alex Alice sont
plus que convenables et raviront les amateurs.
-
Une fort belle couverture !
Points
Négatifs :
-
Un manque flagrant d’originalité tout de même… car bon, aussi bon soit ce
premier volume du Troisième Testament, force est de constater que
celui-ci n’est pas original pour un sou. Bon, indéniablement, mais loin d’être
un chef d’œuvre non plus, que ce soit pour son scénario, son postulat de départ
mais aussi ses protagonistes, terriblement stéréotypés.
-
Alex Alice est un bon dessinateur, je ne le nie pas, cependant, il est un peu
trop conventionnel a mes yeux.
Ma
note : 7,5/10
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