Les Aventures de Tintin – Coke en Stock
Les
Aventures de Tintin – Coke en Stock
En
sortant d'un cinéma en compagnie de Tintin, le capitaine Haddock heurte le
général Alcazar, qui perd son portefeuille. Tintin tente de le lui rapporter. A
l’hôtel, Tintin dresse un portrait du Général mais il est inconnu à l'hôtel où
il est censé être descendu. De retour au château de Moulinsart, Tintin et le
capitaine découvrent qu'Abdallah et sa suite s'y sont installés. Par ailleurs,
ils apprennent le lendemain par les Dupondt que le Général est venu en Europe
pour négocier des avions qui lui permettront de renverser le Général Tapioca,
ainsi que le véritable hôtel dans lequel séjourne Alcazar. En allant lui
rapporter son portefeuille, qui contient notamment des photographies de chasseur-bombardier Mosquitos,
Tintin et Haddock le retrouvent en conversation avec Dawson, l'ex-chef de la
police internationale de Shanghai. Le capitaine Haddock lui rend son
portefeuille pendant que Tintin suit discrètement Dawson, et surprend une
discussion sur un mystérieux trafic d'armes. De retour à Moulinsart, il apprend
par le journal qu'un coup d'État s'est produit au Khemed, perpétré par l'ennemi
juré de l'émir Ben Kalish Ezab, le cheikh Bab El Ehr, ce qui explique la
présence d'Abdallah au château. Tintin (voulant aider l'émir) et Haddock
(voulant fuir Abdallah) décident de se rendre au Khemed.
Les Aventures de Tintin – Coke en Stock
Scénario
: Hergé, Jacques Martin
Dessins
: Hergé,
Jacques Martin
Couleurs : Hergé,
Jacques Martin
Couverture : Hergé
Editeur
: Casterman
Genre : Aventure,
Franco-Belge
Pays
d’origine : Belgique
Langue
d’origine : français
Parution : 1958
Nombre
de pages : 62
Mon
avis : Après L’Affaire
Tournesol, poursuivons avec les critiques des Aventures de Tintin avec
un album que j’apprécie énormément, Coke en Stock. Pour la petite
histoire, cet album était l’un de mes préférés étant enfant même si,
aujourd’hui, je ne sais plus très bien pour quelle raison ? Hum, pour la
présence de Szut, qui fait ici sa première apparition et que l’on retrouvera
par la suite dans Vol 714 pour Sidney, personnage assez
attachant ? Pour un Capitaine Haddock encore plus déchainé que
d’habitude ? Pour le nombre conséquent de seconds rôles présents dans
l’album ? Probablement pour tout cela a la fois a quoi s’est ajouter,
maintenant que je suis adulte depuis longtemps, la thématique de cette
aventure, je veux bien évidement parlé de l’esclavage moderne. Car bien
entendu, si comme dans Tintin au Pays de l’Or Noir, on retrouve le
Khemed, contrée moyen-orientale imaginaire et donc, par la force des choses,
les personnages qui y sont liés – un certain Abdallah – force est de constater
que ce qui marque avant toute chose ce Coke en Stock, c’est
justement ce trafic d’esclaves, en plein milieu du vingtième siècle, chose que
l’occident découvrait alors avec stupéfaction et dont les victimes, comme
toujours, étaient ces pauvres africains sub-sahariens et leurs bourreaux, a une
époque où le politiquement correct ne sévissait pas encore, étaient issus du
nord de l’Afrique et du Moyen-Orient. Par le biais de Tintin et Haddock, Hergé,
donc, engagé contre la chose, fait vivre a ses héros une aventure bien plus
sombre que d’habitude, plus sérieuse et, une fois de plus, fait preuve d’une
vista incroyable en annonçant, bien des années avant que la chose ne soit
connu, les collusions entre les multinationales et certains pays, les premières
faisant et défaisant les régimes, suivant leurs intérêts. Plus adulte, sans nul
doute destiné à un public moins enfantin, Coke en Stock n’en
est pas moins un Tintin type, c’est-à-dire, que l’humour est
toujours fortement présent, et justement, rien que pour la fameuse question
d’Alan – est ce que le Capitaine Haddock dort avec la barbe sous la couverture
ou au-dessus – devenu culte, on a un parfait exemple que, même en abordant une
thématique sérieuse, Hergé savait toujours distillé tout ce qui avait toujours
fait la grande force de sa plus belle création, c’est-à-dire, un mélange
d’aventure, d’exotisme, d’avant-garde mais aussi, bien entendu, d’humour, et
même si, objectivement, Coke en Stock n’est pas le plus réussi
des albums de Tintin, il n’en reste pas moins excellent, et ce,
même après moult relectures…
Points
Positifs :
- Une
thématique plus sérieuse qu’a l’accoutumée pour ne pas dire sombre :
l’esclavage moderne, qui n’avait pas disparu, et que l’occident avait découvert
avec stupéfaction quelques années avant la publication de cet album.
D’ailleurs, si l’on voudrait enfoncer le clou sur le sujet, le sort des
travailleurs dans certains pays comme le Qatar nous montre bien que les choses
n’ont guère changées, bien au contraire.
-
Esclavage, bien sur, mais aussi trafic d’armement international, liens entre
multinationales et certains pays dont les premières font et défont les
gouvernements, suivant leurs intérêts ; les thématiques sont nombreuses et
pas des plus joyeuses.
-
Fort heureusement, l’humour, lui, est toujours présent et ce, particulièrement
par le biais d’un Capitaine Haddock, sans nul doute le personnage le plus
réussi de l’univers Tintin, complètement déchainé et a qui il
arrive absolument tout.
-
Première apparition de Szut, un personnage que j’aime bien.
-
Un casting exceptionnel où les seconds rôles sont légions.
-
J’aime particulièrement la couverture de cet album.
-
Bien évidement, il n’y a pas de mauvais Tintin, chaque album étant,
à sa façon, excellent.
Points
Négatifs :
-
Un album plus adulte, abordant des thématiques plus sérieuses, c’est une bonne
chose, cependant, pour les plus jeunes, je ne pense pas qu’ils puissent saisir
toutes les subtilités scénaristiques… d’un autre coté, Tintin,
comme on disait autrefois, cela se lisait de 7 a 77 ans, alors, ce n’est pas si
grave que ça…
-
Je reconnais que, en 2015, voir les personnages dirent « des
noirs », cela peut choquer un peu, mais bon, il faut aussi savoir se
remettre dans le contexte de l’époque et ne pas juger des œuvres vieilles de
50, 100 ans, ou plus, avec notre regard d’aujourd’hui.
Ma
note : 8/10
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