The Idiot
The
Idiot
Iggy
Pop
1 - Sister Midnight (Iggy Pop, Bowie,
Alomar) 4:19
2 - Nightclubbing (Iggy Pop, Bowie) 4:14
3 - Funtime (Iggy Pop, Bowie) 2:54
4 - Baby (Iggy Pop, Bowie) 3:24
5 - China Girl (Iggy Pop, Bowie) 5:08
6 - Dum Dum Boys (Iggy Pop, Bowie) 7:12
7 - Tiny Girls (Iggy Pop, Bowie) 2:59
8 - Mass Production (Iggy Pop, Bowie) 8:24
Lust for Life
Musicien : Iggy Pop
Parution
: 18 mars 1977
Enregistré : juillet
1976 – février 1977
Durée : 38:49
Genre
: Post-Punk, Art-Rock
Producteur : David Bowie
Label : RCA
Musiciens :
Iggy
Pop : chant
David
Bowie : synthétiseur, piano,
guitare, saxophone, xylophone, chœurs
Carlos
Alomar : guitare
Dennis
Davis : batterie
George
Murray : basse
Phil
Palmer : guitare
Michel
Santangeli : batterie
Laurent
Thibault : basse
Mon
avis : Ah, Iggy Pop, l’Iguane, toujours
vaillant après toutes ces années écoulées. Pourtant, on ne peut pas vraiment
dire que cela était le cas dans les années 70, bien au contraire : les Stooges
aux oubliettes, il vit un temps dans la rue, enregistre un album qui sera
refusé par toutes les maisons de disques de l’époque et passe un an en hôpital
psychiatrique. Au même moment, un certain David Bowie qui a, depuis longtemps,
tuer Ziggy, alors que le monde s’extasie pour des fadaises sans grand intérêt
s’apprête à sortir, tout un tas d’albums qui vont marquer musicalement les dix
années à venir et décide, une fois de plus, après la production du dernier
album des Stooges, Raw Power, quelques années plus tôt, d’aller chercher celui qu’il
admire, Iggy Pop, d’abord sur la tournée Station
to Station puis l’amène en Europe, où seront enregistrer, au
Château d'Hérouville, Low et The
Idiot, puis a Berlin pour Heroes et Lust
for Life. L’homme qui, avec Brian Eno, inventa la New Wave en cette fin de
décennie, sera donc déterminant pour la renaissance artistique de l’Iguane,
pour ne pas dire sa renaissance tout court. Alors bien sur, les puristes
stoogiens crieront au scandale en découvrant ce chef d’œuvre absolu, ce modèle
d’aboutissement esthétique qu’est The Idiot, d’autres prétendront
que le vampire Bowie utilisa Iggy Pop, ce qui peut paraître exagérer alors que
le premier était au sommet de son art et le second, et ben, ne faisait plus
grand-chose. Personnellement, pour moi, les choses sont claires depuis fort
longtemps : d’Iggy Pop, je ne retiendrais que cinq albums : les trois avec les
Stooges, The Idiot et Lust for Life, a quoi
j’ajouterais, bien entendu, quelques chansons par ci, par la. Et dans cette
sélection, certes réduite, mon préféré est incontestablement The Idiot,
album qui nous préoccupe donc aujourd’hui. Car malgré tout ce que l’on peut en
penser, il est indéniable que le duo Iggy Pop / David Bowie a réussie là un coup
de maitre magistral, un disque que l’on peut qualifier sans peine de majeur et
qui sera reconnu a sa juste valeur par des générations de musiciens et
d’amateurs de musique. Prenant place par la force des choses dans la Trilogie Berlinoise
de David Bowie, complément indispensable à celle-ci, The Idiot,
superbe travail des deux hommes (qui, pour la petite histoire, travaillaient
autant a la conception de la musique que des paroles), avec ce son et cette
ambiance froide, lourde, oppressante, post apocalyptique par moments, fait
partie de ces rares albums qui ne possèdent pas de points de faibles comme on
pouvait encore en trouver a l’époque : démarrant en fanfare par
l’inquiétant Sister Midnight et ses jeunes garçons qui n’en
ont pas finis avec le complexe d’Oedipe, l’on passe ensuite par ce classique de
l’ennuie chic des années növo-diskö, cet extraordinaire titre qu’est Nightclubbing,
déroulant sa mélancolie sur un riff sans fin de piano cabaret, tronçonnées par
les guitares d’Alomar tandis que notre Iguane préféré chante le plaisir
d’apprendre de nouvelles danses, comme « the nuclear bomb ».
Personnages inquiétants et orgies dans le laboratoire miteux de Dracula
dans Funtime, petites filles poursuivies dans les rues de
l’Allemagne de Weimar dans Baby, histoire d’amour avec une China
Girl (et oui, il n’y a pas que la version ultra connue de Bowie dans
la vie, écoutez celle-ci si vous ne la connaissez pas, elle vaut son pesant
d’or) tout en se rêvant en Marlon Brando et même, histoire semi
autobiographique d’Iggy lui-même se racontant comme une vieille trave
dans Dum Dum Boys, l’ensemble, jusqu'à Mass Production qui
clôt l’album fait de The Idiot un classique du genre, un
disque, si ce n’est le disque le plus abouti d’Iggy Pop (même si j’ai
conscience que je vais en faire hurler plus d’un en affirmant cela) et
tellement révélateur de son temps, et surtout, de la futilité et du
désenchantement des années a venir. Bowie et l’Iguane partiront ensuite pour
Berlin, où sera enregistrer Heroes et Lust for Life,
celui-ci plus divers et coloré (et accessoirement, plus facile d’accès pour les
fans) mais la révolution est en marche, Ian Curtis met The Idiot sur
sa platine et s’apprête a se pendre, ridiculiser voir tuer par le punk et la
new Wave naissante, les derniers survivants des sixties vont disparaître pour
la plupart ou débuter une très longue traversée du désert, et l’homme commence
a comprendre que la décennie qui arrive, les 80, ne seront pas faciles pour lui
et que le rêve est bel et bien finis. Mais la musique à venir, devra beaucoup à
quelques uns qui auront réalisé des albums majeurs, ici de là, sur le long
terme, mais qui ne seront pas forcement bien vendus, et parmi ceux-ci,
indéniablement, The Idiot y trouve toute sa place.
Points
Positifs :
- Le
meilleur album d’Iggy Pop, tout simplement, ce, même si je dois faire hurler
plus d’un fan de l’Iguane en affirmant cela. Il faut dire que, avec The Idiot, jamais Iggy Pop ne nous aura proposé
un opus aussi étonnant, original et parfaitement maitrisé de bout en bout :
c’est en quittant sa zone de confort que notre Iggy aura flirté avec le chef d’œuvre
absolu !
-
Bien entendu, la production de David Bowie est pour beaucoup pour la réussite
de cet album qui porte énormément sa touche du moment – voir le parallèle avec Low. Pour la petite histoire, les deux
hommes travaillaient de concert, que cela soit pour la musique ou les paroles.
-
Sister Midnight, Nightclubbing, Funtime, China Girl, Dum Dum Boys et Mass Production sont,
indéniablement, de superbes chansons mais le reste de l’opus mérite le détour.
- Une ambiance inquiétante, industrielle, sombre
mais dans laquelle Iggy Pop excelle à merveille.
- Même la pochette est culte, c’est pour dire !
Points
Négatifs :
- Les
vieux fans des Stooges et ceux qui ne jurent que par le coté rock et destroy de
l’Iguane risquent de tiquer fortement devant cet album a l’ambiance sombre et
industrielle…
Ma
note : 9/10
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