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samedi 5 juin 2021

Empire – Le Général Fantôme


Empire – Le Général Fantôme
 
1815. A la tête d’une poignée d’hommes, le capitaine Saint-Elme traverse l’Afghanistan pour rejoindre Savary, chef des services spéciaux de l’Empire français à Bombay. Car en 15 ans, Napoléon s’est rendu maître de presque toute les Indes, après avoir conquis l’empire Ottoman et reflué l’armée anglaise aux portes du Bengale. Coincé dans un guet-apens, Saint-Elme et ses soldats ne doivent leur salut qu’à l’intervention providentielle d’une colonne d’artillerie blindée à vapeur. D’une de ces machines, descend un curieux personnage, Charles Nodier, scientifique et écrivain, spécialiste de l’occulte. Durant le trajet, les deux hommes sympathisent et évoquent le cas de la résistance anglaise sur le plateau de Nichapur. Malgré une tactique militaire irréprochable pour conquérir cette bande de terre coincée entre le Gange et les contreforts de l’Himalaya, les Gurkhas ont mis l’armée napoléonienne en déroute pour la première fois depuis 20 ans. Cette défaite est attribuée au génie tactique d’un mystérieux général anglais, caché dans un fourgon sous bonne escorte. Nodier évoque la possibilité que cet officier ne soit pas humain. Mais il surveille tout de même de près la matrice du « piano Enigma », machine servant à coder les messages via le télégraphe de Chappe…
 

Empire – Le Général Fantôme
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Chris Chuckry
Couverture : Manchu, Igor Kordey
Editeur : Delcourt
Genre : Uchronie, Fantastique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 01 octobre 2006
Nombre de pages : 50
 
Mon avis :
 Plus de quinze ans après sa sortie, ce fut avec un plaisir certain que je me suis replongé dans le premier tome de cette série réalisée par les auteurs de L’Histoire Secrète, Jean Pierre Pécau au scénario et celui qui ne laisse personne indifférent, le croate Igor Kordey. En 2006, lorsque je découvris cet album, j’étais tombé instantanément sous son charme, tant du point de vue de l’intrigue que des dessins. Il faut dire que, contrairement à la série phare des deux compères, Empire, plus centré sur une seule période, avec peu de personnages et une histoire solide, est bien plus accrocheuse et captivante pour le lecteur qui, de plus, ne pourra éviter le parallèle avec une autre série du label Série B des éditions Delcourt, Hauteville House – saga dont il faudra bien que je vous parle à l’occasion. En effet, comme celle-ci, Empire est une Uchronie mêlant bon nombre d’éléments Steampunk et où apparaissent, comme protagonistes, à la fois des personnages réels de notre histoire mais également de romans de l’époque. Bref, tous les éléments pour que l’on ait une sympathique BD étaient réunis, et, ma fois, ce premier tome ne déçoit pas le moins du monde. 1815, Napoléon règne sur l’Europe mais aussi sur les Indes. Déjà, le postulat de base est intéressant à plus d’un titre car, qui sait ce qu’il serait advenu si l’Empereur s’était tourner vers les Indes ? Mais plus qu’une simple Uchronie, assez rapidement, on s’aperçoit que les auteurs ont mêler de nombreux éléments disparates faisant de leur œuvre un habile mélange où l’on retrouve bon nombre d’éléments Steampunk, mais également, par le biais des dires de Charles Nodier, l’un des deux personnages principaux de l’intrigue, des éléments surnaturels comme les lutins, les vampires ou les djinns, mais aussi, le lecteur aura la surprise d’entendre quelques noms connus comme Dracula ou le docteur Frankenstein. Bref, un heureux melting-pot qui fonctionne assez bien grâce à une histoire prenante, mais aussi, par le charisme indéniable des deux protagonistes principaux, Nodier, déjà citer, dans le rôle de l’aventurier touche à tout, à la fois scientifique, spécialiste de l’occulte et tacticien de génie, et le ténébreux et magnifique capitaine Saint-Elme, à la fois sombre, inquiétant, redoutable au combat et possédant la beauté et le magnétisme qui sied au genre. Ce duo improbable n’est pas une invention des auteurs, quelque part les points communs avec ceux des Mystères de l’Ouest sont évidents, mais comme leurs glorieux aînés, il est évidant qu’il fonctionne à merveille. Alors, bien évidement, dans ce premier tome, la mise en place de l’univers et de l’intrigue occupe une bonne place, ce qui est tout à fait normal, mais, ensuite, l’on rentre vite dans l’histoire, avec très peu de temps morts, et après les présentations d’usages, les premières surprises au fil des pages – tient, il y aura du Steampunk ! Comment, des fées, ah bon ? L’anglais qui veut faire le tour du monde en 80 jours !? – l’on suit les pérégrinations de Saint-Elme et Nodier dans les rues de Bombay, aux prises avec les adorateurs de Kali et enquêtant sur le mystérieux Général Fantôme, le premier à avoir fait perdre une bataille à Napoléon… Bref, un premier volume fort plaisant, qui, sans nul doute, ravira les amateurs d’aventure avec un A majuscule, les admirateurs de Jean-Pierre Pécau ainsi que ceux d’Igor Kordey – même si, il faut le reconnaitre, c’est-à-dire, le Kordey de 2006, c’est-à-dire, loin d’être aussi bon que celui des dernières années… Bref, un bon premier tome que l’on dévore de bout en bout et qui laisse augurer du meilleur pour la suite !
 

Points Positifs
 :
- Une uchronie fort plaisante avec un coté Steampunk assumé, un duo de protagonistes principaux réussi, un univers qui l’est tout autant et une intrigue suffisamment captivante pour les amateurs d’aventure pure et dure !
- Un postulat de départ plutôt intéressant puisque cette uchronie par du principe : que se serait-il passé si Napoléon aurait tourné son regard vers l’est et aurai été jusqu’à conquérir l’Inde ?
- Bien évidement, le duo Saint-Elme et Nodier renvoi a celui des Mystères de l’Ouest.
- Les amateurs de Jean-Pierre Pécau sont en terrain familiers et retrouveront avec plaisir toutes ses références historiques, ce mélange entre protagonistes réels et imaginaires, ses nombreuses références, etc.
- Une couverture assez réussie.
 
Points Négatifs :
- Malheureusement, même les fans les plus complaisants d’Igor Kordey reconnaitront que celui-ci a fait bien mieux par la suite pour ce qui est de la précision de son style ; après tout, ce premier volume de Empire date de 2006…
- Dans un sens plus large, ceux qui ne supportent pas le style de Kordey trouveront tout cela beaucoup trop brouillon pour accrocher totalement.
- Les détracteurs de Pécau pointeront du doigt certaines mimiques de l’auteur, comme cette multitude de références, parfois obscures, qui ne tombent pas toujours juste.
 
Ma note : 7,5/10

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