Jessie
Depuis
dix-sept ans, Jessie, épouse de l'avocat Gerald Burlingame, doit subir ses jeux
sexuels pervers. Mais cette fois, c'en est trop. Enchaînée sur son lit par des
menottes qui lui enserrent les poignets, Jessie refuse de se laisser faire et
quand son mari tente de la violer, elle lui donne un coup qui l'envoie au
tapis. Il ne s'en relèvera pas. Jessie reste à moitié inconsciente. Parfois,
elle entend des voix qui lui rappellent des épisodes de sa vie passée, comme
pour la punir d'avoir tué son mari. Dans ses souvenirs, elle revoit Ruth, sa
copine d'université, puis cette fameuse éclipse de juillet 1963 où son père
s'était amusé avec elle à un drôle de jeu. Lorsqu'elle aperçoit face à elle un
étrange visiteur à la mallette en peau humaine, il ne semble pas cette fois
sortir d'un songe. La panique la gagne. Jessie arrivera-t-elle à se libérer et
à sauver sa vie ?
Jessie
Auteur
: Stephen
King
Type
d'ouvrage : Horreur psychologique
Première
Parution : 1 septembre 1992
Edition
Française : 13 juin 2001
Titre en
vo : Gerald's
Game
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Isabelle
Perrin
Editeur : Le
Livre de Poche
Nombre
de pages : 411
Mon
avis : Du temps où j’effectuais mon
service militaire, ce qui remonte tout de même à plus de deux décennies,
j’avais eu l’occasion de lire un ouvrage un peu particulier de Stephen King qui
m’avait pourtant fortement marqué : Jessie. Particulier car
dans celui-ci, il n’y avait nulle trace de fantastique, ce qui est chose rare
chez l’auteur – quoi qu’il s’en sort fort bien, il suffit de voir, par
exemple, La Petite Fille qui aimait Tom Gordon – et surtout, parce que la
quasi intégralité de l’histoire se déroule dans une chambre et a pour
protagoniste, la fameuse Jessie, la jeune femme étant prisonnière, menottée a
son lit suite au décès subit de son époux. Bref, un postulat de départ original
pour un huit-clos qui pouvait s’avérer casse gueule mais qui pourtant n’en
reste pas moins efficace, que dis-je, qui est tout simplement excellent, le sieur
King réussissant avec Jessie l’une de ses œuvres parmi les
plus réussies, selon moi. La raison est plutôt simple car l’auteur réussit le
tour de force, pendant trois cent pages (le dernier quart, Jessie est libre),
de faire, premièrement, interagir celle-ci avec quelques unes de ses voix
intérieures, histoire de caser tout un tas de dialogues – procédé de facilité,
certes, mais qui fonctionne – mais aussi et surtout, en faisant, au gré des
pages, des allers retours dans le passé de l’héroïne, celle-ci ayant connue des
attouchements de la part de son père lors de son enfance. Ce traumatisme,
responsable en quelque sorte de la situation actuelle de la jeune femme, est
fort bien décrit, de même que l’évolution psychologique de celle-ci, au fur et
a mesure que les souvenirs remontent à la mémoire. Bref, de ce qui aurait put
être un banal huit-clos, Stephen King réussit le tour de force de nous pondre
le portrait d’une femme torturée, d’une femme qui a énormément souffert et qui
souffrira encore beaucoup dans ce roman mais une femme qui, malgré tout,
s’avérera être forte. Ajoutons a cela quelques scènes vraiment horribles – il a
de quoi manger le toutou – et même quelques traits d’humour et l’on obtient au
final un excellent ouvrage de la part d’un auteur qui, encore une fois, nous
aura prouvé que l’horreur, ce n’est pas seulement des monstres qui se cachent
sous le lit, des vampires ou des extraterrestres… loin de là !
Points
Positifs :
- Hein,
quoi, comment, tout un bouquin sur le sort d’une femme prisonnière de son lit
suite a un jeu sexuel qui a mal tourner !? Mais on va s’ennuyer
rapidement ! Eh ben en fait, pas le moins du monde et King réussit le tour
de force de rendre tout cela oh combien captivant, et ce, par le biais d’une
écriture simple mais terriblement efficace.
-
Les nombreux allers retours entre la situation actuelle et le passé de Jessie,
les deux étant, bien entendu, liés. Quand au père un peu trop proche de sa
fille et la mère acariâtre, ce n’est pas la première fois que l’auteur use de
ce procédé – d’ailleurs, Stephen King aime a dépeindre les petits secrets
inavouables et les travers d’une classe moyenne américaine pas si propre que
cela…
-
Qu’est ce qu’elle en bave la pauvre Jessie tout au long du roman.
Psychologiquement, c’est un roman très dur et qui nous prouve que même sans
user du fantastique, King manie fort bien l’horreur sous toutes ses formes – et
un simple chien qui se nourrit peut devenir le summum de l’indicible !
-
Un roman féministe écrit par un homme et qui est très dur envers la gente
masculine : le mari est un pervers, le père un pédophile quand à l’autre
fou adepte de nécrophilie, je n’en parle même pas…
Points
Négatifs :
-
Le tueur adepte des cadavres était-il vraiment nécessaire ?
-
La fin, en guise de confession, s’étire peut-être un peu trop en longueur par
moments.
Ma
note : 8,5/10
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