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dimanche 26 septembre 2021

Pulp


Pulp
 
Max Winters est un sexagénaire qui écrit les scénarios de Six Gun Western, un Pulp vendu en kiosque pour 10 cents. On est en 1939 et l'ancien a traversé bien des épreuves pour arriver à encore mettre un pied devant l'autre. La dernière en date, c'est d'avoir réussi à surpasser la grande crise. Mais pour lui comme pour l'immense partie de la population humaine, la survie, c'est un effort constant. Ce matin, il livre à Mort, son rédac-chef, le dernier texte de l'épisode qu'il vient d'écrire pour le personnage qu'il a crée, River Kid. Quelques corrections minimes et l'affaire est conclue. Mais Mort lui apprend une bien mauvaise nouvelle : les pulps envahissent les kiosques, les ventes se sont effondrées et l'ordre vient d'en haut : désormais c'est deux cents par mot. Résultat de l'opération, Max empoche 120 $ quand il pensait pouvoir compter sur 200. Il suggère alors à Mort une idée qu'il a commencée à creuser : pourquoi ne pas introduire des épisodes qui mettent en scène Kid River plus vieux, comme Howard avait pu le faire avec Conan ? La réponse de son boss est sans appel : « Pas question Max, tenez-vous en à la formule... Red et Heck aident de pauvres bougres dans la prairie, ils descendent des salopards et repartent pour leurs prochaines aventures... Voilà ce qui paye les factures ! ». Max repart dépité. La vie commence à lui laisser un goût amer...
 

Pulp
Scénario : Ed Brubaker
Dessins : Sean Phillips
Encrage : Sean Phillips
Couleurs : Jacob Phillips
Couverture : Sean Phillips
Genre : Thriller, Western
Editeur : Image Comics
Titre en vo : Pulp
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 24 août 2020
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Delcourt
Date de parution : 12 mai 2021
Nombre de pages : 67

Liste des épisodes
Pulp
 
Mon avis :
 Indéniablement, le duo composé d’Ed Brubaker, pour ce qui est du scénario, et de Sean Phillips, pour ce qui est des dessins, est l’un des plus célèbres et les plus talentueux dans le petit monde actuel de la bande dessinée nord-américaine. Il faut dire que, après des débuts du coté de chez Marvel où les deux auteurs s’étaient déjà fait remarquer, depuis leur départ du coté de Image Comics et leur prise d’indépendance, les deux compères ont sut, au fil des années, nous pondre tout un tas de mini-séries de qualités qui, dans les grandes lignes, traitent souvent des mêmes thématiques – un coté polar du plus bel effet, gunfight, nostalgie d’une époque révolue – mais, à chaque fois, avec grand talent. Curieusement, ou pas, si Ed Brubaker avait déjà eu droit, sur ce blog, à la mise en avant de l’une de ses sagas les plus réussis – le très bon Velvet avec Steve Epting – c’est la toute première fois que j’ai l’occasion de vous parler d’une œuvre du duo Brubaker / Phillips, et, accessoirement, avec leur dernière création en date : Pulp ! Paru il y a tout juste quelques semaines dans l’hexagone, Pulp est, indéniablement, un des meilleurs comics de ce début d’année et à connu moult critiques pour le moins élogieuses à son égard de par le public et les spécialistes. Mélange de western et de polar noir – le genre préféré des auteurs, celui où ils sont le plus à l’aise – Pulp nous entraine sur les traces d’un auteur de récits de westerns, à la fin des années 30, vieillissant et dont on découvre, très rapidement, que les aventures qu’il écrit sont fortement inspirées de son propre passé. Brubaker maitrise plutôt habilement son sujet et tout en nous montrant comment, dès cette époque, l’industrie du genre exploitait allègrement ses auteurs, nous offre un récit où un vieil homme mourant décide, afin de mettre à l’abri du besoin son épouse, de faire un dernier coup. Bien entendu, je ne vous en dirais pas davantage afin de ne pas gâcher le plaisir de la découverte, disons juste qu’il y a quelques petits retournements de situations et pas mal de nazis dans un récit nettement plus intelligent qu’on aurait put le penser de prime abord. Ajoutons à cela une partie graphique superbe où le duo Phillips – le père aux crayons, le fils aux couleurs – s’en donne à cœur à joie et l’on obtient, indéniablement, un très bon album qui, certes, n’est peut-être pas non plus un chef d’œuvre – il ne faut pas exagérer – mais qui n’en satisfera pas moins les amateurs du genre…
 

Points Positifs
 :
- Un excellent mélange de polar et de western qui nous transporte en pleines années 30, en une époque bien éloignée du passé du héros et qui voit s’approcher, à grands pas, la Seconde Guerre Mondiale. Ed Brubaker maitrise à merveille son récit, alternant entre le présent et le passé et réussissant la gageure de nous tenir en haleine du début à la fin.
- Un vieux cowboy sur le retour qui à affaire à des nazis : dit ainsi, cela peut avoir l’air idiot mais, au final, le scénario est fort pertinent et plutôt réussit !
- Brubaker nous montre comment les éditeurs, dans les années 30, exploitaient leurs auteurs ainsi que le peu de considération qu’ils avaient pour ces derniers.
- Pour ce qui est de la partie graphique, Sean Phillips livre une prestation fidèle à sa réputation, quand à la colorisation de son fils, Jacob, force est de constater que celle-ci est de fort bonne qualité, particulièrement pour ce qui est de la partie western.
- Une couverture simple mais magnifique.

Points Négatifs :
- Même si Pulp est, indéniablement, un très bon comics, ce n’est pas non plus un chef d’œuvre absolu, loin de là et il faut reconnaitre que celui-ci est un peu trop traditionnel pour être honnête et que certaines situations sont pour le moins convenues.
- Sean Phillips est un artiste pour le moins talentueux mais qui possède un style particulier qui ne plaira peut-être pas à tout le monde.
- C’est tellement bon que c’est trop court, malheureusement.

Ma note : 7,5/10

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