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mercredi 29 juillet 2015

Chappie


Chappie

A Johannesburg, dans un futur proche, où la criminalité ne cesse de grimper, la police de la ville a fait appel à l'entreprise Tetravaal, spécialisée en robotique et dirigée par Michelle Bradley, pour leur fournir des robots policiers ou Scouts. Ces derniers ont été imaginés par Deon Wilson, un jeune et brillant ingénieur, qui travaille et développe de son côté une intelligence artificielle. Alors qu'il ramène une carcasse de robot chez lui, Deon est kidnappé par des criminels, qui lui demandent de reprogrammer le robot, pour qu'ils les aident à commettre des délits. Deon intègre dans le programme du scout sa nouvelle intelligence artificielle. Le robot doit alors tout apprendre, comme un bébé. De son côté, Vincent Moore, un ancien militaire travaillant à Tetravaal, souhaite voir s'effondrer le projet Scouts, afin que la police choisisse son projet dénommé Orignal.


Chappie
Réalisation : Neill Blomkamp
Scénario : Neill Blomkamp et Terri Tatchell, d'après le court métrage Tetra Vaal
Musique : Hans Zimmer
Production : Media Rights Capital, Alpha Core, Simon Kinberg Productions, Sony Pictures Entertainment et TriStar Pictures
Genre : science-fiction
Titre en vo : Chappie
Pays d'origine : États-Unis, Mexique
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 4 mars 2015
Durée : 120 mn

Casting :
Sharlto Copley : Chappie (voix et capture de mouvement)
Yolandi Visser : Yolandi
Watkin Tudor Jones : Ninja
Dev Patel : Deon Wilson
Jose Pablo Cantillo : Yankie « Americano »
Hugh Jackman : Vincent Moore
Sigourney Weaver : Michelle Bradley
Brandon Auret : Hippo

Mon avis : J’éprouvais une grande, que dis-je, une très grande méfiance a l’encontre de ce Chappie ce qui fait que, ce fut un peu dubitatif que je me suis lancer dans son visionnage. La raison ? En fait, elle est simple : il y a quelques années, j’avais été grandement déçu par un autre long métrage de Neill Blomkamp, District 9, film qui, pourtant, avait été loué par le critique. Du coup, comme chat averti en vaut deux, et comme en plus, la bande annonce m’avait laissé pour le moins peu enthousiaste, je reconnais que je n’attendais pas grand-chose de ce Chappie et les premières minutes ne m’auront pas fait changer d’avis : des gangs sud-africains qui s’écharpent entre eux puis qui ont a faire aux fameux robots policiers, les Scouts, ça me faisait un peu trop penser a District 9. Ajoutons un look complètement improbable a ces fameux voyous et une thématique – l’intelligence artificielle – maintes fois abordées dans la culture populaire depuis un certain Pygmalion et mon idée de départ se trouvait plus que confortée… Et puis, petit a petit, je me suis surpris a changer d’avis : les voyous au look débile (pour la petite histoire, le couple l’est a la vie également et son membre d’un groupe de rap) s’avèrent plus être des paumés assez sympathiques et attachants avec leur coté losers quand a Chappie, enfin, plutôt son éveil a la conscience et ses premiers pas dans le monde, force est de constater que celui-ci devenait très rapidement touchant voir même drôle au fil des scènes qui se succédaient. Du coup, avant même que je n’arrive a la moitié du film, mon opinion avait changée du tout au tout : non, Chappie n’avait finalement pas grand-chose à voir avec District 9, oui, Chappie était, de mon point de vu, bien plus réussi… Alors bien sur, il faut dire que même si elle a déjà été maintes fois abordée depuis des lustres, cette thématique d’intelligence artificielle, de robots (ou statues, golems, cadavres, etc.) qui prennent vie et s’éveillent a la conscience, m’a toujours plu, de même, donner moi une petite flopée d’antihéros (ah, Yolandi et Ninja, il fallait les trouver ces ceux-là), une petite flopée de bons sentiments sur la différence et un humour finalement très présent et comment voulez vous que tout cela, mis bout a bout, ne me plaise pas ? Alors bien sur, par moments, tout cela a l’air un peu débile et même la fin semble un peu exagérée, mais bon, film bien plus profond que l’on pourrait le croire, Chappie est certes une énième version du mythe de Pygmalion mais qui, au final, n’en reste pas moins réussi ; une excellente surprise pour ma part, et une œuvre, donc, que je ne peux que conseiller a tout a chacun…


Points Positifs :
- Certes on a vu et revu des robots qui s’éveillent a la conscience mais ce n’est pas une raison pour bouder son plaisir : Chappie est une belle réussite, plus fin que son esthétique pourrait le laisser penser, souvent drôle et par moments émouvant. Bref, pas un chef d’œuvre, certes, mais sans nul doute l’une des belles petites surprises de cette année 2016.
- Selon moi, ce qui fait la grande force de ce film, ce sont ses personnages et les relations qu’ils entretiennent avec Chappie : complètement improbables, ces voyous vont finalement tomber sous le charme de cet enfant qu’il faut bien éduquer ; et là, on a droit a quelques scènes franchement drôles.
- Justement, l’humour est omniprésent dans ce film et voir Chappie jouer les Gangsta est un pur régal.
- Les effets spéciaux, bien entendu : alors certes, on va me dire que l’on est en 2015, que c’est normal désormais, mais bon, voyez l’animation de Chappie, on s’y croirait presque.
- Mine de rien, une fois que l’on est entré dans l’histoire, il devient très difficile de la lâcher.
- Yolandi Visser et Watkin Tudor Jones, un couple de rappeurs qui jouent dans ce film un couple de truands complètement paumés mais qui sont tout simplement parfaits.

Points Négatifs :
- La fin me semble un peu trop exagérée avec son coté happy-end assumé ; mais bon, après tout, pourquoi pas si l’on part du principe que l’on peut transférer la conscience des êtres vivants… hommes ou machines…
- Bien entendu, ne nous emballons pas, Chappie n’est pas non plus un chef d’œuvre absolu et certaines scènes comiques ou d’actions risquent d’en rebuter plus d’un.
- D’autres, eux, ne supporteront probablement pas le coté par moments gnangnan de la chose…

Ma note : 8/10

dimanche 5 juillet 2015

La Trilogie du Minotaure


La Trilogie du Minotaure

L’île de Crète abrite en son sein une vaste forêt interdite aux Hommes. Dans cet océan d’arbres millénaires et de collines verdoyantes vivent en bonne intelligence ceux qu’on nomme les Bêtes : les Centaures et leur sens inné de la fête, les Dryades inséparables de leur arbre, les Panisci aux pieds fourchus, les insatiables Thriæ… Mais à cause de la cupidité de l’envahisseur achéen, le paradis est voué à disparaître. Et tandis que les Centaures périssent sous le glaive, Eunostos le poète, le dernier des Minotaures, compose l’élégie qui célébrera la fin du monde.


La Trilogie du Minotaure
1 – Le Jour du Minotaure
2 – La Forêt du Minotaure
3 – Le Labyrinthe du Minotaure
Auteur : Thomas Burnett Swann
Type d'ouvrage : Fantasy Mythique
Première Parution : 1966, 1971, 1977
Edition Française : 10 avril 2003
Titre en vo : The Minotaur Trilogy
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Sophie Viévard, Michel Deutsch
Editeur : Le Bélial
Nombre de pages : 433

Mon avis : Ma première lecture de cette Trilogie du Minotaure remonte à un bon paquet d’années, fort probablement huit ou neuf ans environ, et comme celle-ci m’avait laissé une fort bonne impression, à l’époque, cela faisait un certain temps que je m’étais dit qu’il faudrait que, tôt ou tard, je me replonge dans la lecture de cette œuvre. Ajoutez à cela le fait que, par la force des choses, celui-ci n’avait pas sa critique sur ce blog et vous comprendrez à quel point l’envie de relire cet ouvrage puis de vous en parler était pressante. Mais bon, le temps passa, d’autres romans eurent ma priorité et ce ne fut donc qu’il y a quelques semaines que, finalement, je me replongeais dans les aventures d’Eunostos, le dernier Minotaure. Bien évidemment, tout le monde sait parfaitement ce qu’est un Minotaure : créature mythique moitié homme moitié taureau, celui-ci, qui vivait dans le Labyrinthe créer par Dédalle sur l’ile de Crète, fut vaincu par Thésée, qui s’aida pour cela du fameux fil d’Ariane. Mais si le Minotaure mythologique était une créature bestiale, ici, nous avons plutôt à faire a un être intelligent, sensible, qui certes aime courir les filles (enfin, plutôt les dryades), mais qui possède un cœur d’or et une âme de poète. Bref, un Minotaure (ou plutôt deux car dans la première nouvelle, il y en a un second, Cloches d’Argent, l’oncle du premier, encore plus réussis qu’Eunostos selon moi) aux antipodes de l’image que nous avons de cette créature – par la légende grecque, bien évidemment, mais également par le biais des jeux de rôles a la D&D et des jeux vidéo. Un Minotaure bigrement original, inattendu, mais également un univers qui ne l’est pas moins : le postulat de base de cette trilogie démarrait donc plutôt bien. Et force est de constater que la suite est conforme à nos espérances : œuvre d’un auteur pour le moins méconnu sous nos vertes contrées, Thomas Burnett Swann décédé jeune dans les années 70 et mal aimé dans son pays d’origine, les Etats-Unis, car jugé trop conservateur, à l’égard des canons de la Fantasy à l’époque, cette Trilogie du Minotaure est composé en fait de trois courts romans (ou longues nouvelles) qui sont, dans l’ordre, Le Labyrinthe du Minotaure (1977 et publié à titre posthume), La Forêt du Minotaure (1971) et Le Jour du Minotaure (1966). Thomas Burnett Swann, comme il en avait souvent l’habitude, avait donc commencé par ce dernier, avant de, au fil des ans, revenir les aventures d’Eunostos en publiant deux préquelle, l’ordre de celles-ci étant, dans la version française, inversée quant à leurs parutions mais chronologique quant aux péripéties d’Eunostos et ses compagnons. Du coup, lorsque l’on se lance dans la lecture de cette Trilogie du Minotaure, force est de constater que l’on débute donc par le roman le plus récent, mais également et surtout le plus réussis et le mieux écrits, du moins, c’est mon avis, et que même si les deux autres ne déméritent pas, a aucun moment ils n’atteignent le niveau du Labyrinthe du Minotaure, véritable petit bijou tragique que nous offre Swann et qui mérite vraiment le détour – bon, certes, j’insiste vraiment sur ce premier mais les autres sont excellents également, disons que je les trouve inférieurs, c’est tout. Le problème, car problème il y a, c’est que, pris par une créativité de tous les instants, et surtout par le fait que la maladie ne lui laissait plus beaucoup de temps, Thomas Burnett Swann n’a jamais eu le temps de revenir sur son œuvre et de corriger les nombreuses boulettes scénaristiques qui parsèment les trois nouvelles de cette trilogie : ainsi, ne vous étonnez pas si Cloches d’Argent n’a plus droit de citer dans les textes plus anciens et autres incohérences du même genre. C’est dommage, c’est même par moments fort regrettable (car on ne peut s’empêcher de se demander ce qu’aurait donné un ensemble cohérent), mais bon, vu que la maladie puis la mort aura fauché l’auteur sans lui laisser le temps de régler tous ses problèmes, on peut, du coup, parfaitement les comprendre… Surtout que si ceux-ci sont par moments gênants, dans l’ensemble, il faut tout de même reconnaitre que nous avons là un fort bon roman : de par son univers, cette Crète mythique où cohabitent bien malgré eux humains et bêtes, ces protagonistes hauts en couleurs, Eunostos, Cloches d’Argent, Zoé la Dryade, les Centaures et les humains, cette ambiance « fin du monde » qui plane tout au long des récits, car oui, tout cela ne peut pas bien finir pour ce monde des bêtes, bien trop naïf et gentillet en opposition à celui des hommes, bien plus brutal et sans pitié, Thomas Burnett Swann nous offre une œuvre tout bonnement excellente, qui certes, par la force des choses, possède ses défauts, mais qui n’en reste pas moins excellente et mérite d’être découverte par les amateurs de Fantasy qui, pour une fois, quitteront les canons du genre, maintes et maintes fois utilisés, pour une antiquité perdue qui n’en possède pas moins son intérêt. Et puis, rien que pour le plaisir de suivre les aventures d’un Minotaure tellement différent de l’image que l’on a de lui, je pense que le jeu en vaut la chandelle. 


Points Positifs :
- Sans aucun doute l’œuvre majeure de Thomas Burnett Swann, celle vers laquelle il revenait sans cesse, l’approfondissant sans cesse, ce, jusqu’à sa mort. Il faut dire que l’auteur, ici, nous propose une trilogie pour le moins originale – mine de rien, la mythologie grecque est rarement abordée en littérature fantastique – et, surtout, nous fait découvrir une autre vision de ce fameux Minotaure, à mille lieux de celui du mythe de Thésée.
- Si, dans l’ensemble, les trois récits méritent le détour, il est évidant que Le Labyrinthe du Minotaure – le plus récent – est le meilleur. Plus récent, possédant une intrigue plus aboutie et mieux maitrisée, cette longue nouvelle est, indéniablement, le point d’orgue de cet ouvrage.
- Eunostos est un Minotaure aux antipodes de la créature bestiale qui nous est familière : fin, érudit, contemplatif par moments, voilà une autre version de la créature du mythe de Thésée qui en surprendra plus d’un.
- Si, bien entendu, Eunostos est la figure la plus marquante de cette trilogie, les personnages secondaires méritent, eux aussi, le détour : particulièrement Cloches d’Argent, un autre Minotaure, et Zoé la Dryade.
- Le style d’écriture de Thomas Burnett Swann qui parvient à nous transporter dans cet univers mythique et fantastique qui en enchantera plus d’un.

Points Négatifs :
- Malheureusement, les trois récits, écrits dans le désordre – à chaque fois, l’auteur sortait des préquelles ce qui fait que Le Labyrinthe du Minotaure, la plus récente, est en fait l’histoire la plus ancienne, chronologiquement parlant – souffrent d’énormément d’incohérences entre elles. Dommage que Thomas Burnett Swann soit décédé avant qu’il n’ait eu le temps de mettre tout cela à jour…
- Le Jour du Minotaure, la nouvelle la plus ancienne, est tout de même inférieure aux deux autres et accuse un peu son âge.
- Un style d’écriture, une intrigue et des personnages qui risquent de déstabiliser un certain public amateur d’une fantasy plus accessible diront nous…

Ma note : 8/10

jeudi 11 juin 2015

Plus Grands sont les Héros


Plus Grands sont les Héros

Les Israélites ont un nouveau roi. Désigné par Samuel, Saül, un simple paysan, mène une armée de plusieurs milliers d’hommes contre les Philistins. Son fils, Jonathan, et sa reine, Achinoam, sont perçus avec un immense respect par son peuple. Originaires de Caphtor, on murmure qu’ils sont bien davantage que de simples mortels et qu’ils cachent leurs pouvoirs craignant la colère de Saül et de son Dieu, Yahvé. Alors que le champion des Philistins, Goliath, réapparaît parmi leurs rangs, un jeune berger nommé David vient rejoindre le camp des Israélites et s’attire l’attention du roi lui-même par son talent à la harpe. Mais une question se pose, qui pourra vaincre Goliath le cyclope ?


Plus Grands sont les Héros
Auteur : Thomas Burnett Swann
Type d'ouvrage : Fantasy, Mythologie
Première Parution : 19 mars 1974
Edition Poche : 4 septembre 2014
Titre en vo : How Are the Mighty Fallen
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Patrick Marcel
Editeur : Les Moutons Electriques
Nombre de pages : 224

Mon avis : De Thomas Burnett Swann, écrivain américain peu connu du grand public sous nos latitudes, jusqu’à peu, je n’avais lu qu’une seule de ses œuvres, La Trilogie du Minotaure, magnifique recueil où se mêlaient Fantasy et mythologie et que j’avais eu le plaisir de lire il y a de cela quelques années déjà. Il faut dire que bon nombre des ouvrages de cet auteur n’eurent pas la chance d’avoir droit a des traductions dans notre pays, ainsi, lorsque j’appris la sortie, il y a quelques temps, d’un certain Plus Grands sont les Héros, je n’ai pas hésité une seconde : si les aventures d’Eunostos, le dernier des Minotaures, m’avait enchanté, il n’y avait pas de raison que cette relecture du mythe biblique de David et Goliath ne me laisse les mêmes impressions. Bon, arriver a ce point de ma critique, certains pourront tiquer en entend les noms de David, Goliath ou de la Bible, et, d’ailleurs, ce ne fut pas sans une certaine méfiance que j’ai abordé cette œuvre ; après tout, qu’est ce que Thomas Burnett Swann pouvait apporter de neuf a un mythe archi connu ? Or, première surprise, et une bonne d’ailleurs, assez rapidement, je me suis rendu compte que je connaissais fort mal les a cotés du mythe de David et Goliath, car bon, comment dire, si je savais parfaitement que le premier, simple berger, tuait le second avec sa fronde et finissait roi d’Israël, non seulement je ne connaissais pas ses talents de poète mais en plus, des protagonistes comme Saül, Achinoam voir même Jonathan m’étaient parfaitement inconnus ! Et justement, on en vient au fond du problème et à l’intrigue principale de ce roman, je veux bien évidement parlé de la relation pour le moins ambigu entre David et le beau Jonathan. Ah, plus qu’une amitié virile entre deux hommes, il se pourrait fort bien que ses deux là se soient aimés d’un amour bien moins chaste – hein, quoi, comment, un couple homo dans la Bible, mais où va le monde – et si les spécialistes de l’Ancien Testament ne sont pas d’accords sur cette… euh, relation, Thomas Burnett Swann, lui, n’y va pas par quatre chemins et nous décris une relation amoureuse et charnelle entre les deux hommes, ce qui était pour le moins osé il y a quarante ans. Du coup, et avant toute chose, Plus Grands sont les Héros est plus une histoire d’amour, fort belle au demeurant, qu’une simple relecture biblique, et comme en plus, l’auteur, un peu dans la même veine que dans La Trilogie du Minotaure, use sans vergogne, de créatures mythiques comme les sirènes grecques, faisant même de la reine Achinoam l’une d’entre elles et de Goliath, un cyclope, on se retrouve au final avec une œuvre pour le moins singulière, plutôt osée, et qui sort des sentiers battus ; mais une œuvre d’une rare poésie et qui, malgré son coté par moments déstabilisants, n’en mérite pas moins d’être connue…


Points Positifs :
- Fort intéressante relecture du mythe de David et Goliath et plus particulièrement de la relation entre le premier cité et son grand ami Jonathan, fils du roi Saül.
- On sent que Thomas Burnett Swann a potassé son sujet et connait son Ancien Testament sur le bout des doigts ; partant de là, il brode, il s’éloigne de l’histoire originale, certes, mais avec succès.
- David et Jonathan homos ? Et pourquoi pas d’ailleurs !? Quoi qu’il en soit, en plus d’être plutôt osé pour une œuvre sortie dans les années 70, nous avons là une fort belle histoire d’amour.
- Sirènes, Cyclopes, magie : les choix de l’auteur peuvent choquer mais le tout se goupille plutôt bien au final.

Points Négatifs :
- Bien évidement, ce mélange de tradition biblique et de mythes grecs peut déstabiliser voir choquer pas mal de lecteurs.
- J’ai trouvé ce livre un peu trop court, surtout vers la fin un peu trop rapidement expédié a mon gout.
- Certes, c’est une histoire d’amour avant toute chose mais bon, certains passages sont un peu gnangnans par moments.

Ma note : 7,5/10

lundi 27 avril 2015

Albator, Corsaire de l'Espace


Albator, Corsaire de l'Espace

Dans un futur lointain, la Terre est devenue une « planète interdite » pour les humains éparpillés dans l'Espace : la planète ne dispose pas d'assez de ressources pour héberger toute l’Humanité. Le commandant du vaisseau spatial Arcadia, le capitaine Albator, est un pirate de l’espace épris de liberté. Condamné à mort, il demeure insaisissable. Albator a choisi d'affronter la Coalition GAIA. Le jeune Yama, qui est le frère de l'amiral chef des forces spatiales terriennes, est envoyé par GAIA pour infiltrer l'équipage, détruire le vaisseau et tuer Albator. Yama ne tarde pas à apprendre quel est le but d'Albator : implanter la 99e et dernière bombe spatio-temporelle permettant de couper les liens temporels de l'univers. Alors que l'Arcadia se dirige vers la Terre, les Terriens installent des forces spatiales importantes pour détruire l'Arcadia. C'est alors que Yama contacte son frère pour lui expliquer qu'il est convaincu qu'Albator veut le bien de l’humanité et qu'il renonce à le tuer. L'amiral révèle à son frère qu'un siècle auparavant, Albator avait détruit la Terre en la parsemant de « matière noire » (fournie par la mystérieuse Miimé), la faisant devenir une planète morte et stérile. Aujourd'hui, Albator cherche à réparer son erreur en déliant les nœuds du temps...


Albator, Corsaire de l'Espace
Réalisation : Shinji Aramaki
Scénario : Harutoshi Fukui et Kiyoto Takeuchi, d'après l’œuvre de Leiji Matsumoto
Musique : Seiji Yokoyama
Production : Tōei animation
Genre : Animation, Science-Fiction
Titre en vo : Uchū Kaizoku Kyaputen Hārokku
Pays d'origine : Japon
Langue d'origine : japonais
Date de sortie : 7 septembre 2013
Durée : 110 mn

Casting :
Shun Oguri : Albator
Yū Aoi : Miimé
Ayano Fukuda : Tori-san
Arata Furuta : Yattaran
Kiyoshi Kobayashi : Roujin
Haruma Miura : Yama
Toshiyuki Morikawa : Esra
Chikao Ōtsuka : Soukan
Māya Sakamoto : Nami
Miyuki Sawashiro : Kei Yûki

Mon avis : Ce fut il y a quelques années déjà, fin 2013 pour être plus précis, que j’avais appris la sortie imminente en France de l’adaptation cinématographique du légendaire Capitaine Harlock, plus connu sous le nom d’Albator dans nos vertes contrées. Bien évidement, faisant parti de cette génération né dans les années 70 et qui avait été marqué par moult dessins animés étant plus jeune, le retour de l’une des figures les plus marquantes de ma prime jeunesse ne pouvait qu’éveiller mon intérêt. Alors bien sur, comme vous pouvez le constater, il m’aura fallut pas mal de temps pour, enfin, avoir l’opportunité de voir cet Albator, Corsaire de l’Espace et même s’il est coutume de dire que cela vaut souvent le coup de savoir patienter, le jeu en a-t-il valut la chandelle ? Eh ben ma foi, oui et non. En effet, le problème avec ce genre d’adaptations, c’est que celles-ci ne satisfassent jamais les fans purs et durs : auréolé d’une aura mythique, Albator, comme d’autres, fut, pour beaucoup d’enfants, quelque chose d’énorme au tournant des années 70/80, du coup, faire un film sur ce personnage, 30 ans plus tard, et ce, ne le nions pas, pour ce même public qui, forcément, a vieilli, est toujours un risque. Risque de décevoir, risque de ne pas être a la hauteur de nos souvenirs, risque même d’entacher une œuvre qui nous apparaissait jusque là sans faute. Mais ce constat, de toutes façons, est valable que l’adaptation soit réussi ou pas ; après tout, comment rivaliser avec nos souvenirs d’enfance ? Sauf que, malgré des qualités que je ne peux pas nier a cet Albator new-look, de forts réussis effets spéciaux et une animation par moments spectaculaire et, bien entendu, le plaisir de retrouver des personnages et un univers qui aura marqué toute une génération, comment ne pas reconnaitre, hélas, que le résultat final ne fut pas a la hauteur de nos espérances !? Ainsi, prenez le scénario : certes, il n’est pas mauvais et quelque part, qu’Albator soit devenu un individu bien plus sombre et tourmenté qu’autrefois, cela ne me gènes pas, de même, qu’il soit capable d’envisager un génocide afin de libérer l’univers de ce cancer qu’est l’humanité, pourquoi pas ? Mais, que le scénario soit parsemé d’incohérences et de réactions pour le moins absurdes, c’est un autre problème : ainsi, les protagonistes changent d’avis comme de chemise, sont indignés par des révélations avant de les oublier l’instant d’après et agissent au gré des errances d’un synopsis qui ne sait plus où il va, ce qui, de mon point de vu, gâche indubitablement l’intrigue. Dommage, oui, dommage car du coup, on finit par se dire que le problème avec cette adaptation, ce n’est plus de savoir si on avait le droit de passer des dessins aux images de synthèses, s’il fallait changer la personnalité ou les noms de certains personnages, bref, si l’on avait le droit de toucher au mythe pour en donner une version moderne, non, le problème, c’est que l’histoire, en elle-même, est ratée, et cela, c’est bien plus grave, hélas…


Points Positifs :
- Le plaisir de retrouver un véritable mythe de notre jeunesse, Albator, ainsi que des personnages et un univers qui nous avait tant marqué, étant enfants.
- Visuellement, j’ai déjà vu mieux mais reconnaissons que cela reste superbe et que le passage du dessin aux images de synthèses ne choque pas outre-mesure, bien au contraire.
- Le synopsis de départ, selon moi, est plutôt intéressant et oui, personnellement, cela ne m’a pas gêné outre-mesure de découvrir un Albator bien plus sombre que l’original.
- Certaines scènes sont franchement réussies, surtout celles d’action mais comment ne pas s’extasier devant certains décors, vaisseaux, etc.
- Le coté humanité sur le déclin, fédération galactique, Terre inaccessible, tout cela fut déjà utiliser par ailleurs mais bon, ça fonctionne bien.
- Plutôt pas mal le nouveau look de Miimé, le coté éthéré de celle-ci étant bien rendu.

Points Négatifs :
- Malheureusement, le gros point faible de ce film est l’incohérence du scénario du au comportement complètement incompréhensible de ses protagonistes : ainsi, ceux-ci ne cessent de changer d’avis, étant déboussoler par certaines révélations avant de passer outre l’instant d’après.
- L’impression dérangeante que les scénaristes se sont un peu perdus en cour de route…
- C’est par moments vachement prévisible tout de même : entre le traitre dont on devine tout de suite qu’il ne le restera pas longtemps, le méchant qui finira sur une note d’éclat et des remords voir même, le passage de témoins final que l’on attendait depuis le début du film, ce n’est pas avec Albator, Corsaire de l’Espace que l’on sera surpris.
- L’équipage d’Albator, ils ont une armure d’invincibilité, sont immortels ou quoi ?
- Le titre même du film en français qui est absurde : un corsaire, c’est un pirate qui travaille, en quelque sorte, pour un roi, bref, quelque part, c’est un soldat, bref, pas du tout ce qu’est Albator. Mais pourquoi avoir remplacé pirate par corsaire !?

Ma note : 6/10