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vendredi 10 mars 2023

Ultimates 2


Ultimates 2
 
Un an est passé depuis les derniers événements. Captain America est envoyé au nord de l’Irak pour libérer des otages américains. Son intervention est un succès mais s'est faite également sur un fond de polémique. Les Ultimates n'ont pas à intervenir en dehors des Etats-Unis. Or, Thor a déjà déclaré ne plus vouloir faire partie d’une pareille organisation. Le Dieu du tonnerre a donné rendez-vous à Volstagg, un de ses amis Asgardiens pour déjeuner. Celui-ci apprend à Thor que son frère Loki se trouve sur Terre et qu'il aurait la ferme intention de jouer de bien mauvais tours au monde entier. Du côté des Ultimates, rien ne va plus. Les médias se sont emparés d’une information ne pouvant provenir que de l’un des membres de l’équipe. Elle concerne le massacre de plusieurs centaines d’américains par Hulk. Bruce banner est alors désigné comme responsable, même s'il est enfermé dans une des cellules du S.H.I.E.L.D.. Tout semble l'emmener vers un procès public. Pendant qu'Iron Man rencontre des surhumains venant d’Europe lors d’une intervention, le climat devient de plus en plus délétère autour des êtres dotés de pouvoirs…
 

Ultimates 2
Scénario : Mark Millar
Dessins : Bryan Hitch, Steve Dillon
Encrage : Andrew Currie, Paul Neary
Couleurs : Paul Mounts, Laura Martin
Couverture : Bryan Hitch
Genre : Super-Héros
Editeur : Marvel Comics
Titre en vo : Ultimates 2
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : février 2005 – février 2007
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 15 novembre 2017
Nombre de pages : 432

Liste des épisodes
Ultimates 2 1-15
 
Mon avis :
 Comme je vous l’avais dit dans ma critique de la première saison – oui, ce fut, en quelque sorte, ainsi que fut présenter la chose – de Ultimates, œuvre du duo composé de Mark Millar pour ce qui est du scénario et de Bryan Hitch pour ce qui est des dessins, au tout début des années 2000, en 2002 pour être plus précis, dans une Amérique post-11 Septembre et fatalement traumatisée par ces événements et complètement paranoïaque – ce qui peut se comprendre – Marvel qui était alors en perte de vitesse suite a une seconde partie des années 90 pour le moins compliquée, commença, petit à petit, à remonter la pente et même si la Maison des Idées ne dut sa survie, quelques années plus tard, par le biais de ses adaptations cinématographiques – qui, accessoirement, firent énormément de mal à ses comics – la création de l’univers Ultimate apporta alors un vent de fraicheur non négligeable à des super-héros qui apparaissaient alors comme étant totalement dépassés face à la concurrence des indépendants… Et donc, parmi ces nouvelles séries crées pour l’occasion, c’est-à-dire, cette relecture moderne de personnages phares de la Maison des Idées, il est incontestable que le point d’orgue fut Ultimates, le sieur Millar nous proposant là, une vision pour le moins audacieuse des Avengers, plus cynique, plus dure et plus crédible que jamais. Une première saison, donc, quasiment parfaite, qui marqua durablement son époque et qui, malgré deux décennies écoulées, n’a rien perdu de sa force, cependant, en est-il autant de sa suite ? Eh bien, disons que, dans les grandes lignes, oui, même si le résultat est peut-être un poil moins marquant… Accompagné à nouveau par le talentueux Bryan Hitch, Mark Millar propose deux principales intrigues ici : durant la première, les Ultimates doivent laver leur linge sale en public (le procès de Hulk après le saccage de Manhattan, l’arrestation de Thor supposé schizophrène) pour éviter de disparaître sous a pression de la vindicte populaire ; dans la seconde, l’équipe doit faire face à une coalition mondiale qui souhaite, par différents moyens, retirer aux États-Unis leurs armes de dissuasion super-humaines que représentent les Ultimates ! À nouveau, Mark Millar brille particulièrement grâce à son écriture. Les intrigues sont surprenantes, souvent inattendues grâce aux retournements de situations bien sentis, mais surtout, très évocatrices grâce aux tensions géopolitiques et éthiques auxquelles elles ont recours. En effet, sous la plume de Mark Millar, la politique étrangère des États-Unis et ses interventions dans des pays étrangers au début des années 2000 sont souvent perçues comme impérialistes par nature par de nombreux autres pays du monde, ce qui pousse ces peuples à haïr des Ultimates davantage considérés désormais comme des nouvelles armes au service de la politique américaine que comme des héros. Vu de certains pays étrangers, utiliser les Ultimates pour sauver les États-Unis d’une invasion extra-terrestre, c’est d’accord, mais les envoyer désarmer le nouvel arsenal nucléaire d’un pays du Moyen-Orient qui n’est pas un allié des États-Unis, ça passe beaucoup moins bien... En faisant de son récit une métaphore de l’influence contemporaine des États-Unis dans le monde du début des années 2000 avec la guerre en Afghanistan et l’invasion de l’Irak, Mark Millar propose aux lecteurs quelque chose de férocement intrigant et au sous texte plus complexe qu’en temps normal, ce qui est une bonne chose pour un scénariste qui, en temps normal, est critiqué pour son habitude de privilégié la forme sur le fond. En ce qui concerne les protagonistes, le scénariste continue sur sa lancée et les torture de bien des manières. À ce jeu-là, difficile de ne pas s’attacher au sort de Hulk, de Thor, mais aussi du très discret Hawkeye qui sera au cœur de l’une des scènes les plus marquantes de cette seconde saison. Pour finir, il ne faut pas oublier de souligner le travail titanesque du dessinateur Bryan Hitch dont les planches, par leur conception et leur exécution pour représenter une telle ébullition d’action, a les atours d’un long-métrage conçu par un réalisateur soucieux de sa photographie. Un travail exceptionnel, illustré par un formidable diaporama de huit pages qui ne peut qu’interpeller le lecteur. Bref, une nouvelle réussite incontestable que cet Ultimates 2 ?! En toute franchise, oui, même si, quelque part, l’effet de surprise étant passé, cette suite marque peut-être un peu moins les esprits sans oublier que la trop grande place accordée aux affrontements et au coté spectaculaire de la chose font que la psychologie des personnages est un peu mise de coté ici. Mais bon, quoi qu’il en soit, si vous êtes un amateur de comics et un fan absolu de Marvel, la lecture de cet Ultimates 2 est tout aussi indispensable que celle de son prédécesseur. La suite, elle, sera loin d’être du même niveau et peut même être qualifiée de catastrophique, mais bon, il sera toujours temps de vous en parler bientôt…
 

Points Positifs
 :
- Une suite à la hauteur de sa devancière et qui confirme définitivement tout le bien que l’on pouvait penser de Ultimates. Certes, l’effet de surprise fonctionne un peu moins bien dans cette seconde saison, ce qui est normal, cependant, c’est un véritable régal que de retrouver l’équipe des Ultimates cette fois ci confronter à leurs propres démons ainsi qu’a une menace pour le moins en adéquation avec la politique nord-américaine du début des années 2000.
- Une intrigue plus politisée et qui, accessoirement, est une belle critique de l’administration Bush post-11 Septembre – guerre en Afghanistan, invasion de l’Irak, etc.
- Une fois de plus, Brian Hitch confirme tout son talent et il faut reconnaitre que celui-ci n’a été aussi bon que sur les Ultimates. Quand à ses planches, cinématographiques et très détaillées, ce sont une pure merveille !
- Une fois de plus, nous avons droit à quelques scènes pour le moins marquantes au cours de cette seconde saison et, sans contestation, celle du massacre de la famille d’Hawkeye en est le point d’orgue.

Points Négatifs :
- Le coté spectaculaire prend peut-être un peu le pas sur la réflexion au cours de cette seconde saison de Ultimates. Il faut dire que l’affrontement final, qui s’étale sur plusieurs épisodes, y est pour beaucoup.
- Qualitativement, c’est bon, c’est un fait, cependant, cela reste un poil inférieur à la première saison qui flirtait avec l’excellence.
- On ne va pas se mentir, c’est du Millar donc la forme est privilégié sur le fond, même si cela est moins flagrant qu’en temps normal…

Ma note : 8/10

dimanche 29 janvier 2023

The Authority – Tome 2


The Authority – Tome 2
 
The Authority n'est pas un groupe lambda de surhumains. Ils constituent le plus puissant contre-pouvoir sur Terre. Bon nombre de gouvernements les considèrent comme des anarchistes, car ils ne servent pas la cause des nations, ni d'aucune autre organisation. Au contraire, ils considèrent qu'ils interviennent précisément quand les dirigeants ne le font pas, pour des raisons politiques qui n'ont plus rien à voir avec l'intérêt commun, celui de l'Humanité toute entière. Apollo, Midnighter, l'Ingénieur, le Docteur, Jack Hawksmoor et Swift sont en quelque sorte la plus grande force de frappe que l'on ait connue. Ils agissent sous l'égide de Jenny Sparks, qui abrite l'esprit du XXIème siècle. Mais cette dernière est morte... Leur dernière intervention s'est soldée par l’assassinat d'un dirigeant en Asie du sud-est. Le Président américain ne goûte pas cette initiative car il redoute des représailles sous forme d'actions terroristes. Pas de quoi inquiéter les membres de The Authority, qui ont d'autres chats à fouetter. En effet, ce qui retient leur attention, c'est qu'un signal a été détecté. Jenny Sparks a ressuscité sous la forme d'un bébé, mais elle est l'objet de toutes les convoitises car d'autres organisations, aux intentions bien moins nobles, comptent s'en emparer et modeler son esprit...
 

The Authority – Tome 2
Scénario : Mark Millar, Warren Ellis, Doselle Young, Tom Peyer
Dessins : Frank Quitely, Chris Weston, John McRea, Dustin Nguyen, Arthur Adams, Gary Erskine, Bryan Hitch
Encrage : Trevor Scott, Richard Friend, Garry Leach, Jason Martin, Derek Fridolfs, Tim Townsend, Paul Neary
Couleurs : Wendy Fouts, Ian Hannin, David Baron, Laura Martin
Couverture : Frank Quitely
Genre : Super-Héros
Editeur : DC Comics
Titre en vo : The Authority – Volume 2
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 23 décembre 2014
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 27 avril 2018
Nombre de pages : 480
 
Liste des épisodes
The Authority 13-29
 
Mon avis :
 Indéniablement, The Authority fait parti de ces fameux comics que tout amateur digne de ce nom se doit d’avoir lu au moins une fois dans sa vie, pour le coté historique de la chose, bien entendu, mais également pour la simple et bonne raison que, qualitativement parlant, on flirte par moments avec l’excellence – même si ce n’est pas le cas de l’ensemble de la série, mais j’y reviendrais. Quoi qu’il en soit, après un premier volume par le duo Warren Ellis et Bryan Hitch, prolongement logique de feu la défunte série Stormwatch et qui, de mon point de vu, est le point d’orgue du genre superhéroique de la fin des années 90, The Authority vit arrivé, a l’orée des années 2000, un nouveau duo d’auteurs, deux écossais qui firent depuis énormément parler d’eux, Mark Millar et Frank Quitely. Bon, pour le second, ce fut à mes yeux une très bonne nouvelle vu que je suis fan de ce dernier depuis la parution en France des New X-Men de Grant Morrison, par contre, pour le premier… Disons qu’au vu de ses dernières productions qui, pour la plupart, m’ont déçue, j’étais pour le moins perplexe de voir ce que le sieur Millar ferait de l’héritage de Warren Ellis. D’un autre coté, les critiques de cette seconde ère de The Authority étaient franchement excellentes, de plus, c’était un Millar encore jeune, a l’esprit plus rebelle, plus punk et qui n’était pas encore obnubilé par l’argent comme ces dernières années avec son MillarWorld, et, a la lecture de la chose, ou plutôt devrais-je dire de ce véritable pavé – presque 500 pages – il apparait grandement que le Millar de 2000 était oh combien plus jouissif que celui de 2023 ! Car oui, si The Authority, en changeant de scénariste, aura perdu en finisses narrative et en complexité – Millar n’est pas Ellis, amoureux des mots et rat de bibliothèque – il apparait grandement que, malgré une forme bien changeante, la qualité est toujours au rendez vous. Certes, l’ensemble est indéniablement plus bourrin, de même, tout ce qui était suggérer auparavant ne l’est plus, Millar y allant gaiement avec ses gros sabots ; ajoutons a cela une exagération scénaristique de tous les instants, des morts en pagaie, une sexualisation des personnages et un coté subversif du plus bel effet et l’on obtient un résultat parfois étonnant mais oh combien jouissif, particulièrement quand nos héros mettent de coté les menaces cosmiques pour s’en prendre aux véritables menaces qui planent sur le monde, je veux bien évidement parler des politiques, des banques, des médias, bref, de tous ceux qui dirigent le monde en maintenant le statu-quo. Quitely, aux dessins, assure avec brio et même s’il n’était pas encore au niveau de ces dernières années, son style, particulier, ravira ses amateurs. Et, justement, puisque j’aborde les dessins, nous touchons là l’un des principaux problèmes de The Authority : Quitely étant connu pour prendre son temps, celui-ci fut souvent remplacer en court de route, au point d’être carrément remplacé lors de certains arcs narratifs. Cela est fort dommageable car cela nuit énormément à l’ensemble, particulièrement lors de l’arc de Tom Peyer et Dustin N'Guyen, gros point faible de ce second album. Malgré cette grosse problématique des dessins, loin d’être a la hauteur par moments, The Authority par Millar est un digne successeur de celui de Warren Ellis, certes différent par la forme mais tout aussi bon. Certains préféreront la première mouture, d’autres la seconde, mais l’ensemble, lui, s’avère, encore aujourd’hui, indispensable comme je le disais en préambule de cette critique : un grand comics, l’un des meilleurs du genre a l’époque, et qui inspira tant d’œuvres par la suite que toutes les énumérées serait oh combien fastidieux…
 

Points Positifs
 :
- On pouvait craindre le départ de Warren Ellis et son remplacement par Mark Millar mais au vu du résultat final, il apparait grandement que malgré quelques changements de tons dans la série, malgré un coté moins intellectuel et plus bourrin, The Authority reste toujours aussi bon, ce qu’il perd en réflexion, il le gagne en subversivité.
- Avant, les membres de The Authority faisaient face, principalement, a des menaces cosmiques – même si on se doutait qu’ils influaient sur le monde – mais avec l’arrivée de Millar aux commandes, au vu de leurs immenses pouvoirs, ils décident de faire ce que les super-héros ne font jamais, c’est-à-dire, s’en prendre aux véritables problèmes de l’humanité, c’est-à-dire, aux dictateurs, aux puissants, a ceux qui dirigent la planète dans l’ombre. Un changement de ton radical mais oh combien jouissif !
- Frank Quitely aux dessins, c’est un pur régal pour les fans !
- Dialogues qui font mouche, sexualisation des personnages, violence omniprésente, ensemble plus radical, humour absurde, personnages pas toujours très nets dans leur tête… on se trouve a des années lumières des scénarios simplistes a la Marvel.
- Encore une fois, remercions bien bas les éditions Urban pour cette magnifique édition qui permet à ceux qui avaient ratés The Authority à l’époque de la découvrir.
- Vous en avez assez des Avengers, alors, vous serez aux anges en découvrant la parodie de leur équipe s’en prendre plein la tronche !
 
Points Négatifs :
- Frank Quitely n’assurant pas l’intégralité du travail artistique, la plupart de ses remplaçants s’avèrent être a des années lumières de ce que l’écossais nous propose. Ainsi, si le style de certains a terriblement vieillit de nos jours, pour d’autres, c’était carrément mauvais a l’époque, c’est pour dire !
- Tous les arcs narratifs ne se valent pas et, sincèrement, la partie où les membres de The Authority sont remplacés n’est pas la plus passionnante, bien au contraire.
- La censure de DC qui a particulièrement touché cette œuvre.
 
Ma note : 8/10

dimanche 22 janvier 2023

The Authority – Tome 1


The Authority – Tome 1
 
Il neige à Moscou en ce mois de décembre 1999. La moitié de la ville est détruite par des êtres mystérieux. À New York, Christine Trelane et Jackson King contemplent les dégâts et se désolent de la dissolution de leur équipe de super héros autrefois nommée Stormwatch. Soudain, un vortex s'ouvre. L’une de leurs anciennes connaissances et collègues, Jenny Sparks, les prévient qu’elle vient de fonder un nouveau groupe indépendant : les Authority. Le commanditaire de l'attaque qui a détruit en partie Moscou serait Kaizen Gamorra, un terroriste possédant une île immense, la Parousie. Renseignements pris, Jenny retourne dans le vaisseau interdimensionnel, où elle retrouve ses compagnons. Son équipe est composé de personnalités très différentes : Jack Hawksmoor qui maîtrise tous les éléments liés à une ville, Angie dit l’Ingénieur a un corps en nanomachines, Swift est une femme oiseau très puissante, le Docteur est un shaman, Apollo tire ses pouvoirs du soleil, Midnighter est un combattant anticipant les attaques, tandis que leur chef, Jenny, possède des capacités électriques hors normes…
 

The Authority – Tome 1
Scénario : Warren Ellis, Paul Jenkins
Dessins : Bryan Hitch, Cully Hamner, Georges Jeanty
Encrage : Paul Neary, Karl Story
Couleurs : Laura Depuy, Chris Garcia, David Baron, Michael Garcia, Eric Guerrero, Brian Stelfreeze
Couverture : Bryan Hitch
Genre : Super-Héros
Editeur : DC Comics
Titre en vo : Stormwatch – Volume 1
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 20 mai 2014
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 07 juillet 2017
Nombre de pages : 432
 
Liste des épisodes
The Authority 1-12
Wildstorm Summer Special 1
Wildstorm Summer Special 1
 
Mon avis :
 En reprenant Stormwatch, une des séries phares du label Wildstorm vers la fin des années 90, le scénariste britannique Warren Ellis aura, tout d’abord, restructurer l’équipe, avant de, en guise de conclusion cataclysmique, massacrer une bonne partie de ses membres, ce qui lui permettait ainsi de faire plus ou moins table du passé et de lancer sur les rails, en compagnie de son compère, aux dessins, Bryan Hitch, une série qui aura indéniablement marquer son époque, je veux bien évidement parler de The Authority. Etant complètement passé  de cette série a l’époque, c’est avec un plaisir non dissimulé que je me suis lancé dans cette publication des éditions Urban Comics, afin de découvrir, par moi-même, si le chef d’œuvre loué par beaucoup valait la chandelle ; et si le Stormwatch d’Ellis m’avait plu, j’attendais encore d’être emballer… Bon, déjà, mettons en avant le gros, que dis-je, l’énorme point positif de ce premier volume de The Authority, c’est-à-dire, ses dessins : pour ses douze premiers épisodes, c’est Bryan Hitch, qui avait déjà œuvré sur Stormwatch, qui est aux manettes et il apparait clairement que celui-ci est tout bonnement au sommet de son art ! Son trait, ses doubles planches, son coté cinématographique indéniable est une pure merveille et si tout cela annonce furieusement The Ultimates de Marvel, il faut reconnaitre que même si Bryan Hitch sera au top dans la série phare de Mark Millar, dans The Authority, c’est encore un niveau au-dessus, c’est pour dire ! Mais aussi bons soient les dessins, il ne faut pas oublier le nerf de la guerre d’une bande dessinée, c’est-à-dire, son scénario, et là, je serais un peu moins enthousiaste : en effet, si au tournant du vingt-et-unième siècle, ce coté grand spectacle, ces destructions massives, ces morts qui se comptent par milliers, ces personnages surpuissants qui n’hésitent pas à sacrifier des civils afin d’en sauver davantage et même ce couple gay – Apollo qui est une version détournée de Superman, et Midnighter, le pendant de Batman – apparaissaient comme un formidable coup de pied dans la fourmilière du petit monde beaucoup trop conservateur des comics, force est de constater que le coté minimaliste du scénario dénote un peu aujourd’hui. Certes, il ne faut pas se leurrer, The Authority par Ellis et Hitch est un excellent comics et, d’ailleurs, bien d’autres séries s’inspireront énormément de cette œuvre – là aussi, qui a dit The Ultimates !? Cependant, ce coté blockbuster où l’action prime avant la réflexion empêche, indéniablement, The Authority d’accéder au panthéon des chefs d’œuvres absolus, le reléguant au rand des très bons comics ; c’est déjà cela, certes…
 

Points Positifs
 :
- Après avoir fait ses gammes sur Stormwatch, créer des nouveaux personnages et s’être débarrasser de ceux qu’il ne voulait plus, Warren Ellis transforme l’équipe et en fait The Authority, pendant de chez Wildstorm de la JLA mais sans le coté boy-scout de cette dernière : ici, les super-héros sont surpuissants et usent sans contraintes de leurs pouvoirs, ils tuent, n’hésitent pas a sacrifier des innocents afin d’en sauver davantage et protègent la Terre tels des dieux vengeurs complètement intouchables…
- Bryan Hitch est désormais un vétéran des comics, mais il est indéniable que celui-ci aura livré son plus beau travail dans The Authority : ce coté cinématographique, ces doubles planches magnifiques, cette recherche du grand spectacle, c’est tout simplement magnifique par moments !
- Certains pourraient avoir du mal à le reconnaitre mais il est évidant que The Authority fut un formidable coup de pied dans la fourmilière conservatrice des comics a l’époque…
- Combien de séries se seront inspirer de The Authority par la suite ; un seul exemple, le plus flagrant, The Ultimates de Millar et… Hitch, qui lui doit absolument tout !
- Midnighter et Apollo – ou Batman et Superman – premier couple gay majeur dans un comics de super-héros. Là aussi, il fallait oser à l’époque.
- Une édition tout simplement excellente. Chapeau bas a Urban Comics !
 
Points Négatifs :
- Scénaristiquement, c’est franchement bourrin par moments et il est dommage que l’action prime sur la réflexion.
- Un énorme bof pour les deux petits épisodes bouche trous qui complètement ce premier tome de The Authority.
 
Ma note : 8/10

vendredi 13 janvier 2023

The Authority – Les Années Stormwatch – Tome 2


The Authority – Les Années Stormwatch – Tome 2
 
Marchant dans la rue, Jenny Sparks est agressé par un homme au visage caché par un masque dissimulant ses yeux. Il la frappe à plusieurs reprises et lui plante plusieurs aiguilles dans le dos, immobilisant celle que l'on surnomme l'Esprit du XXème siècle et lui bloquant ses pouvoirs électriques, avant de partir. Jenny parvient in extremis à briser une aiguille puis les autres. Elle prévient Stormwatch et demande un entretien immédiat avec Weatherman. Ce dernier est indisponible, il est en train d'annoncer à Stormwatch Prime leur prochaine mission. Un super héros surnommé le Très Haut est resté pendant 10 ans immobile sur son trône. Il a soudainement disparu et ses intentions n'étant pas vraiment très claires, Weatherman souhaite que son équipe le retrouve au plus vite. Ancien membre de Stormwatch, Malcolm King est conduit dans une base secrète où il se retrouve en face du Très Haut et d'autres surhumains. Le frère de Jackson, qui est toujours présent au sein de Stormwatch, a l'intention de leur confier des informations tenues secrètes afin que ces héros s'en prennent à ses anciens partenaires...
 

The Authority – Les années Stormwatch – Tome 2
Scénario : Warren Ellis
Dessins : Tom Raney, Bryan Hitch, Oscar Jimenez, Michael Ryan, Chris Sprouse
Encrage : Chuck Gibson, Luke Rizzo, Jason Gorder, Mark McKenna, Eduardo Alpente, Homage Studio, Scott Williams, JD, Kevin Nowlan
Couleurs : Gina Going, Laura Depuy, Mike Rockwitz
Couverture : Bryan Hitch
Genre : Super-Héros
Editeur : DC Comics
Titre en vo : Stormwatch – Volume 2
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 22 mai 1997 – 01 septembre 1998
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 28 avril 2017
Nombre de pages : 432
 
Liste des épisodes
Stormwatch 48-50
Stormwatch vol.2 1-11
WildCATS/Aliens
 
Mon avis :
 Prenant le train en marche de Stormwatch au trente-septième épisode, le britannique Warren Ellis avait fort habilement relancé la saga de Jim Lee et de Brandon Choi en recomposant l’équipe, en ajoutant des nouvelles figures a celle-ci et, accessoirement, en modifiant de fort belle manière l’intrigue scénaristique, cette dernière devenant bien plus intéressante avec ces histoires de nouvel ordre mondial et d’une Amérique présentée, il faut le reconnaitre, comme l’une des plus grandes menaces pour la paix dans le monde. Tout cela, nous avions put le découvrir, ou le redécouvrir, dans le premier volume de The Authority – Les Années Stormwatch, véritable petit bijou offert par les éditions Urban a tout amateur de comic digne de ce nom – surtout que, pendant 20 ans, les publications françaises furent pour le moins aléatoires. Du coup, c’était avec une hâte certaine que je me suis lancé dans ce second et dernier volume de Stormwatch, un véritable pavé de plus de 400 pages, ce qui, ma foi, est plutôt imposant ! Et d’entrée de jeu, le plaisir fut une fois de plus au rendez vous : il faut dire que découvrir cette série des années 90, peu connue sous nos lattitudes et porteuse en elle de quelques défauts des comics de l’époque – surtout pour ce qui est des dessins – mais qui n’en vaut pas moins le coup, de part l’originalité d’un Warren Ellis loin des carcans réducteurs de Marvel et de DC, est un pur régal ! Certes, tout n’est pas parfait et comme je l’ai dit, pour ce qui est des dessins, si l’on retire les épisodes de Bryan Hitch qui sont une pure merveille graphique, le reste fait un peu mal aux yeux – d’ailleurs, sur ce point, dommage que le sieur Hitch soit si peu présent. Mais coté scénario, force est de constater que l’on ne s’ennui pas une seconde et que les événements se bousculent, tous plus étonnants les uns que les autres : Ellis oppose son équipe a d’anciens super-héros surpuissants, fait disjoncter le Weatherman, relance une fois de plus la série avec une « seconde saison », crée pour l’occasion deux nouveaux personnages fortement inspirés de Superman et de Batman, nous montre une Terre parallèle, fait intervenir les WildCATS et commet un véritable massacre en règle, histoire de ne laisser que quelques survivants qui formeront le noyau dur de sa prochaine création, The Authority. Bien évidement, Stormwatch pourrait être critiquable sur bien des points, comme ce massacre final qui tombe un peu comme un cheveu dans la soupe, mais bon, dans l’ensemble, les nombreux épisodes qui composent ce second volume nous démontrent fort bien qu’a son époque, cette série n’avait pas a rougir de la concurrence des deux grosses maisons d’éditions, bien au contraire, et que, accessoirement, le meilleur était encore a venir, mais ceci est déjà une autre histoire…
 

Points Positifs
 :
- Non seulement Warren Ellis aura bouleversé la série en profondeur, mais surtout, comme on peut le constater dans ce second volume de Stormwatch, il l’aura entrainé très loin, cela, par le biais de scénarios pour le moins originaux, qui nous surprennent encore, vingt ans plus tard, et où on ne s’ennui pas une seconde !
- Des super-héros cachés qui souhaitent changer le monde, Weatherman qui perd les pédales et qui s’en prend a son équipe, Midnighter et Apollo, tous deux fortement inspirés de Batman et de Superman, l’arc de la Terre parallèle, les WildCATS et les Aliens (oui, les mêmes que celui du film), ces derniers massacrant l’équipe… Que d’événements dans ce second tome de Stormwatch !
- Tous les épisodes dessinés par Bryan Hitch sont une pure merveille ! Quel dommage que celui-ci n’ai pas été aux crayons sur l’ensemble de la série…
- Les nombreux clins d’œil à l’Histoire des comics, à d’autres séries, etc.
- Warren Ellis est sans pitié vis-à-vis de l’administration américaine, et quelque part, cela a un petit coté jouissif.
- Un sacré pavé que se second volume de Stormwatch et, accessoirement, un grand merci aux éditions Urban Comics pour avoir publié cette série culte de la fin des années 90 !
 
Points Négatifs :
- Je n’ai rien contre un bon petit massacre qui laisse sur le carreau tout un tas de personnages, or, celui qui nous est proposé ici par Warren Ellis est plus que bancal : déjà, la plupart des protagonistes sont tués sans qu’on le voit, les WildCATS découvrant leurs corps au fur et a mesure de leur avancée, ensuite, les hauteurs de ce massacre, certes, ce sont les fameux Aliens, mais bon, comment dire, c’était Stormwatch en face ! Bref, on sent que Ellis était surtout pressé d’en finir avec tout ce petit monde, au mépris des personnages et, quelque part, des lecteurs.
- Coté dessins, en dehors des épisodes de Bryan Hitch, force est de constater que cela reste moyen voir très moyen par moments ; typique des années 90, le style de la plupart des artistes a terriblement mal vieillit.
- Euh, Rose Tattoo meurt un peu trop facilement, non !?
- Mouais, je pense que les éditions Urban Comics auraient put nous trouver une autre couverture que celle avec Midnighter en gros plan…
 
Ma note : 8/10