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lundi 31 mars 2014

Ambient 1 – Music for Airports


Ambient 1 – Music for Airports
 
Brian Eno
 
1 - 1/1 (Brian Eno, Rhett Davies, Robert Wyatt) 17:20
2 - 1/2 (Brian Eno) 8:55
3 - 2/1 (Brian Eno) 12:06
4 - 2/2 (Brian Eno) 10:09
 

Ambient 1 – Music for Airports
Musicien : Brian Eno
Parution : 6 mars 1978
Enregistré : 1978
Durée : 48:32
Genre : Ambient
Producteur : Brian Eno
Label : E.G. Records
 
Musiciens :
Brian Eno : synthétiseur, piano électrique, chant
Christa Fast : chant (2/1, 1/2)
Christine Gomez : chant (2/1, 1/2)
Inge Zeininger : chant (2/1, 1/2)
Robert Wyatt : piano (1/1, 1/2)
 
Mon avis :
 Tout en continuant à travailler avec Bowie à la Trilogie Berlinoise et après avoir tout juste sortit l’excellent Before and After Science, le sieur Brian Peter George St. John le Baptiste de la Salle Eno, plus connu sous le nom de Brian Eno ou de Eno tout court, délaisse définitivement le coté pop de ses débuts de carrière – ce qui, accessoirement, est fort dommage car s’il y a bien une chose que l’on a tendance a oublier avec Eno, c’est que c’était un compositeur et un chanteur diablement doué – afin de repousser encore plus loin les limites de l’expérimentation musicale en nous livrant ce premier volet de Ambiant, le fameux Music for Airports. On a beaucoup plaisanté quand a cet album depuis sa sortie, mis en avant son coté minimaliste, cette musique d’ascenseur ou de salle d’attente, sans grande mélodie, pourtant, ici, la chose était parfaitement assumée par l’ancien de Roxy Music qui souhaitait nous pondre un album qui serait, en quelque sorte, la parfaite bande originale des salles d’attentes des aéroports – d’où son titre – quelque chose qui nous proposerait une musique d’une simplicité absolue et qui pourrait, sans le moindre problème, être interrompue par des annonces micros ou qui ne générait, en aucune façon, les discussions des voyageurs en partance. Le résultat, bien évidement, étonne encore de nos jours et il est clair qu’il faut accrocher au concept, pas évidant d’accès, cependant, si vous adhéré a la chose, alors, ce minimalisme absolu vous entrainera, très loin, vers d’autres cieux où règne un calme absolu et où vous vous sentirez a mille lieux de la folie quotidienne… Un album très particulier, certes, que ce Music for Airports, mais qui aura démontré, en son temps, toute la palette de l’immense talent de l’un des artistes les plus importants de la seconde moitié du vingtième siècle, je veux bien évidement parler de Brian Eno, l’homme qui a s’est toujours présenté comme étant un non musicien.
 

Points Positifs
 :
- Amateurs d’ambiant, cet album est incontestablement fait pour vous ! D’un minimalisme absolu, celui-ci vous fera planer, le plus tranquillement du monde, vers d’autres cieux, en attendant, justement, que le prochain avion vous y amène…
- Un Brian Eno qui repousse encore plus loin son processus d’expérimentation et qui, abandonnant pour lui-même le coté pop, bascule définitivement vers l’ambiant, l’électronique et les trucs que l’on écoute le matin, assis en tailleur sur son pouf.
- Si, par la force des choses, il est difficile de juger les morceaux de cet album, le premier se démarque nettement comme étant, de mon point de vu, le plus abouti.
 
Points Négatifs :
- Bon, il faut tout de même adhérer au concept et il est clair que Music for Airports est un album qui ne plaira pas a tout le monde de par son coté minimaliste assumé. De même, si vous n’appréciez guère l’ambiant, ne perdez pas votre temps…
- Désolé mais la pochette, elle est franchement moche !
- Dommage tout de même que Brian Eno, auteur doué et chanteur agréable, ait définitivement laissé de coté les chansons a proprement parlé pour l’expérimentation.
 
Ma note : 7,5/10

vendredi 21 mars 2014

Before and After Science


Before and After Science
 
Brian Eno
 
1 - No One Receiving (Brian Eno) 3:51
2 - Backwater (Brian Eno) 3:43
3 - Kurt's Rejoinder (Brian Eno) 2:53
4 - Energy Fools the Magician (Brian Eno) 2:05
5 - King's Lead Hat (Brian Eno) 3:53
6 - Here He Comes (Brian Eno) 5:40
7 - Julie With... (Brian Eno) 6:20
8 - By This River (Brian Eno, Roedelius, Moebius) 3:03
9 - Through Hollow Lands (Brian Eno) 3:03
10 - Spider and I (Brian Eno) 4:08
 

Before and After Science
Musicien : Brian Eno
Parution : 01 décembre 1977
Enregistré : 1977
Durée : 39:30
Genre : Art-Rock, Ambiant
Producteur : Brian Eno, Rhett Davies
Label : Polydor
 
Musiciens :
Brian Eno : chant, synthétiseurs (Minimoog, EMS Synthi AKS, Yamaha CS-80), piano, guitare, percussions, cuivres, autres
Paul Rudolph : basse, guitare rythmique
Phil Collins : batterie
Percy Jones : basse fretless, basse Delay
Rhett Davies : agong-gong, stick
Jaki Liebezeit : batterie
Dave Mattacks : batterie
Shirley Williams (Robert Wyatt) : cymbales
Kurt Schwitters : chant
Fred Frith : guitares
Andy Fraser : batterie
Phil Manzanera : guitare rythmique
Robert Fripp : guitare
Achim Roedelius : piano, piano électrique
Möbi Moebius : piano
Bill MacCormick : basse
Brian Turrington : basse
 
Mon avis :
 Poursuivons, pour ce qui est de mes critiques musicales, avec Brian Eno, avec ce qui est peut-être son tout meilleur album, Before and After Science. Personnellement, j’entretiens depuis deux décennies, avec ce très cher Eno, une formidable histoire d’amour, enfin, pas vraiment dans le sens physique du terme puisque, n’étant pas gay, celui-ci ne m’a jamais franchement attiré et même si je l’étais, et bien, comment dire, vu que je ne l’ai jamais rencontré… enfin bon, je divague et commence a perdre le fil. Bref, cette histoire d’amour était, comme cela peut être le cas avec Bowie, les Beatles, Neil Young et tant d’autres, avant tout une histoire musicale, une passion inconditionnelle pour un artiste qui ne m’a jamais laisser indifférent, et ce, dans le bon sens du terme. En effet, que cela soit de ses tous débuts avec Roxy Music, où Brian, qui se faisait alors seulement appeler Eno, jouait les apprentis sorciers sonores et préférait chanter du fond de la salle, a sa carrière solo ainsi que ces multiples collaborations avec, excusez du peu, quelques pointures comme David Bowie, bien entendu, Robert Fripp, John Cale, Nico, les Talking Heads, U2 etc. (désolé pour ceux que j’oublie, la liste est trop longue), j’ai toujours apprécier, que dis-je, adoré ces multiples productions au fil du temps. Car du talent, le sieur Peter George St. John le Baptiste de la Salle Eno (ouf !) en possède a revendre, pour lui, pour les autres, ainsi que cette volonté d’aller toujours plus loin, d’expérimenter de nouvelles choses, de franchir les frontières sonores là où tant d’autres se contentent de répéter en boucle la même rengaine pendant toute une carrière, bref, d’apporter au monde de la musique de nouvelles choses, de nouveaux sons ; pas tout seul, bien évidement, mais que Brian Eno fut une figure cruciale du paysage musical depuis les années 70 est un fait que personne ne peut nier en toute objectivité. Pourtant, qui le connaît aujourd’hui ? Franchement, à moins d’être fan ou spécialiste, pas grand monde ; d’ailleurs, était-il véritablement célèbre dans les années 70 ? Allons, pas plus que ca. Toujours cette histoire de préférer chanter du fond de la salle ? Un peu de ca, toujours… Ainsi donc, ne nous leurrons pas, ce Before and After Science, paru en 1977, ne connu pas un grand succès commercial, mais cela importe peu au final : après tout, dans un monde où des trucs comme La Fête au Village, Jordy ou, plus récemment, René la Taupe trustent les premières places des charts pendant des semaines, il est normal de chercher les perles ailleurs. Et accessoirement, ce cinquième album en solo de Brian Eno en est une, incontestablement. Si ses précédentes œuvres m’avaient déjà enchanté et étaient déjà d’excellente factures, et si la suite sera bien différente (l’ambiant avant tout), avec Before and After Science, Eno nous offre là son disque le plus abouti, où rien n’est à jeter, parfait de bout en bout (chose si rare dans les albums quels qu’ils soient, il faut bien le reconnaitre) mais qui le verra également quitter définitivement les chansons pop pour se consacrer, soit à la production, soit, comme dit précédemment, a l’ambiant. Tournant majeur donc dans sa carrière, ce Before and After Science fut enregistrer au même moment que la fameuse Trilogie Berlinoise qu’il produisit avec David Bowie, et même dans la structure de l’album, on ne peut s’empêcher d’y voir des point communs avec Low et Heroes : une première face franchement pop, la seconde plus calme. Mais n’y voyons pas là une vulgaire inspiration de son travail avec le mince Duc blanc mais plus comme un condensé de ce qui fut sa carrière jusque là et, bien entendu, ce que sera son évolution future. D’ailleurs, sur ce point, je trouve assez dommageable que Brian Eno ne soit plus revenu depuis a la pop (enfin, a sa façon) et ne chante quasiment plus : personnellement, j’ai toujours trouvé que celui-ci, que cela soit avec Roxy Music, puis bien sur en solo et dans ses diverses collaborations surtout dans les chœurs, avait une voix qui passait bien, que je trouvais intéressante et qui, de mon point de vu, en valait bien beaucoup d’autres prétendus chanteurs. Mais bon, cela restera comme un regret personnel. Mais ce Before and After Science alors ? Car je parle, je parle et je ne rentre pas dans le vif du sujet ! Tout d’abord, une chose est à signaler : l’indéniable fait que Brian Eno a la chic pour savoir s’entourer de la crème des musiciens du moment, que cela soit les habituels Robert Fripp, Manzanera ou Phil Collins (heureusement cantonné a la batterie) mais aussi divers membres de groupes expérimentaux allemands, Before and After Science est un savant concentré de talents comme on en trouve rarement, et qui n’est pas pour rien dans la qualité finale de l’ensemble. Mais les chansons, que valent-elles ? No One Receiving explique Eno en guise d’introduction mondialiste para-africaine qui lorgne déjà vers ce que sera sa collaboration avec les Talking Heads, ce qui sera encore plus évidant avec ce superbe morceau qu’est King's Lead Hat, véritable concorde de dissonances crépitantes avec son vieux compère de Roxy Music, Phil Manzanera, et dont le nom n’est rien d’autre que l’anagramme de Talking Heads qui sortirent leur premier album quelques mois auparavant ; car si No One Receiving fait un peu figure de morceau pop teinté de funk, le plus endiablé King’s Lead Hat, lorgne carrément vers les terres du funk blanc, et verra Eno copier les gimmicks vocaux de David Byrne, et notamment son fameux phrasé hoquetant et haché. L’imitation étant d’ailleurs impressionnante de ressemblance ! Mais comment ne pas parler également de l’hymne pop de l’album, l’entrainant Backwater avec ses nappes synthétiques qui préfigure la new-wave à venir ou de l’instrumental, bien trop court hélas, Energy Fools the Magician ? Mais si la face A est de prime qualité et ne me lasse jamais après tant et tant d’écoutes, c’est la B qui marquera le plus les esprits et qui fera rentrer définitivement cet album dans la légende : entre un Here He Comes a la mélodie parfaite faisant rappeler les Beatles, le contemplatif Spider And I , sans doute l’une des plus belle chanson de cet album (et de la carrière d’Eno !) dans laquelle les paroles fusionnent à merveille avec la musique, By This River où la délicatesse et la sensibilité sont érigées en art majeur, mais aussi le superbe Julie With... qui touche du doigt la solitude de l’homme postmoderne avec une délicatesse infinie, c’est comme si Brian Eno savait par avance que le mirage communicationnel annoncé se retirerait pour laisser la place a un monde ravagé par l’angoisse, la dépression et le sida. Oui, le rêve est fini depuis longtemps et les années 80 seront là pour le rappeler, quant à Eno, il sera toujours temps pour lui de s’occuper des BO des salles d’attente des dentistes, des aéroports, des lofts de Tokyo et des couloirs d’hôpitaux la nuit. Mais ceci est une autre histoire…
 

Points Positifs
 :
Sans aucun doute un des meilleurs si ce n’est le meilleur album de toute la carrière de Brian Eno. Il faut dire que, avec Before and After Science, le sieur Brian Peter George St. John le Baptiste de la Salle Eno atteint la perfection absolue et nous livre un opus que l’on peut qualifier de parfait de bout en bout. Un pur chef d’œuvre !
- Dans la lignée de Low et de Heroes de David Bowie avec qui Eno travaillait à l’époque, Before and After Science est composé de deux faces distinctes : une première, fort enjouée, qui comporte de véritables pépites pop, une seconde, qui flirte avec l’ambiant, avec des morceaux plus calmes et plus longs. Les deux étant, bien entendu, parfaits.
- Une multitude de superbes chansons : No One Receiving, King's Lead Hat, Backwater, Here He Comes, Spider And I, By This River et, bien entendu, Julie With... sont de pures merveilles mais le reste de l’album mérite lui aussi le détour.
- Comme à son habitude, Brian Eno sait s’entourer d’une belle flopée de musiciens qui ne sont pas pour rien pour la réussite de cet album.
- Une pochette très simple, presque minimaliste mais plutôt réussie dans son genre.
 
Points Négatifs :
- Une première face qui aurait gagnée à être un peu plus longue – il faut dire que les petits morceaux pop qui la composent sont tellement bons qu’on aurait souhaité qu’il y en ait un peu plus.
 
Ma note : 8,5/10

mercredi 12 mars 2014

Another Green World


Another Green World
 
Brian Eno
 
1 - Sky Saw (Brian Eno) 3:25
2 - Over Fire Island (Brian Eno) 1:49
3 - St. Elmo's Fire (Brian Eno) 3:02
4 - In Dark Trees (Brian Eno) 2:29
5 - The Big Ship (Brian Eno) 3:01
6 - I'll Come Running (Brian Eno) 3:48
7 - Another Green World (Brian Eno) 1:28
8 - Sombre Reptiles (Brian Eno) 2:26
9 - Little Fishes (Brian Eno) 1:30
10 - Golden Hours (Brian Eno) 4:01
11 - Becalmed (Brian Eno) 3:56
12 - Zawinul/Lava (Brian Eno) 3:00
13 - Everything Merges with the Night (Brian Eno) 3:59
14 - Spirits Drifting (Brian Eno) 2:36
 

Another Green World
Musicien : Brian Eno
Parution : 06 septembre 1975
Enregistré : Juillet 1975 – Août 1975
Durée : 40:24
Genre : Art-Rock, Ambiant
Producteur : Brian Eno, Rhett Davies
Label : Island Records
 
Musiciens :
Brian Eno : chant, guitares, synthétiseurs, orgue, percussions, piano
Robert Fripp : guitares
John Cale : violon
Phil Collins : batterie
Percy Jones : basse fretless
Paul Rudolph : basse
Rod Melvin : piano
 
Mon avis : 
Etant apparu comme un magicien touche a tout et avant tout bidouilleur au tout début des années soixante dix au sein du génialissime Roxy Music, Brian Eno, celui qui préférait chanter et s’amuser sur son synthé au fond de la salle pendant les concerts du groupe compris vite le piège que celui-ci pouvait représenter pour lui et, au bout de deux albums, décida de prendre ses cliques et ses claques et de se lancer dans ce qu’il faut bien nommer une carrière solo. Auteur d’albums pops, mais surtout expérimentaux a souhaits, le sieur Eno, après des débuts où le format chanson était encore utiliser bascula très rapidement dans l’ambiant pur et dur tout en se lançant dans une très longue carrière – puisque non achevée – de producteur qui travailla tout bonnement avec les plus grands ; ainsi, que ce soit David Bowie et sa trilogie berlinoise, les Talking Heads, John Cale, Nico, Robert Fripp, U2 et beaucoup d’autres encore, depuis une quarantaine d’années, le nom de Eno est associé, a la fois aux plus grands, mais encore plus que cela – et accessoirement, on n’en parle pas assez dans le petit monde de la musique – son importance dans l’évolution de celle-ci est plus que majeure. J’ai déjà eu l’occasion sur ce blog, de vous parler de celui qui est l’un de mes musiciens préférés (même s’il se prétend « non musicien »), que ce soit lors des critiques d’albums où il participait, mais surtout, bien évidement, dans ce qui est pour moi sa plus belle réussite, Before and After Science, et aujourd’hui, c’est d’un autre album du maitre que je vais vous parler. Pour beaucoup d’amateurs du sieur Brian Peter George St. John le Baptiste de la Salle Eno, Another Green World est considéré comme étant son tout meilleur album, et il est évidant que j’ai put le constater en lisant diverses critiques et avis a son sujet sur bien des sites. Personnellement, j’ai donc avoué ma préférence pour une autre de ses productions, Before and After Science, donc, paru plus tard et qui, selon moi, représente la quintessence de son œuvre (ainsi que le fait que, de part sa structure, ressemble beaucoup a Low et Heroes), mais cela ne m’empêche pas de reconnaître que celui-ci, cet autre monde vert dont le titre plaira tellement a nos amis écolos, est tout bonnement exceptionnel. Another Green World est donc le tout premier album d’Eno où celui-ci quitte le format pop a proprement parlé ; bien évidement, pas complètement puisque les superbes mélodies dont il a le secret comme St. Elmo's FireGolden HoursI'll Come Running ou Everything Merges with the Night, par exemple, sont encore présentes (et cela se poursuivra par la suite) et c’est tout bonnement un plaisir sans nom que de les écouter, encore et encore, petites merveilles différentes en soient mais inoubliables, rehaussées fortement par le reconnaissable entre mille timbre de voix de Brian Eno, qui est certes tout sauf un grand chanteur, qui est certes limité, mais qui s’en sort tellement mieux et fait éprouver bien plus d’émotions que tant de pseudo chanteurs depuis des lustres. Mais ce qui fait la grande force de cet album, ce qui dénote indéniablement avec ses productions précédentes, ce qu’il fera de plus en plus par la suite, ce sont ses fameux instrumentaux (ici, nous n’en sommes heureusement pas encore a Music for Airports avec ses plages longues de dizaines de minutes) qui entrecoupent judicieusement l’album, qui le colorent de la plus belle des façons, certains assez rythmés, d’autres beaucoup moins, certains plutôt gais, d’autres bien plus sombres mais chacun indispensables, étonnants, novateurs a un point que l’on a parfois du mal a imaginer que tout cela fut enregistrer en 1975 (bigre, j’avais alors un an !). Ainsi donc, et accompagner de ses comparses, que ce soit Robert Fripp échapper de King Crimson et grand compère devant l’éternel, le ténébreux et lunatique John Cale accompagné de son violon (forcement) et même Phil Colins qui a l’époque, se contentait de faire ce qu’il faisait de mieux, c'est-à-dire, jouer de la batterie et surtout pas chanter, Brian Eno nous offre là un sublime album, qui marqua indéniablement l’univers musical a venir. Et pour la petite histoire, il est à noter que celui qui affirmait être tout sauf un musicien s’en sort plutôt très bien dans cet album, jouant de multiples instruments assez variés et, sur de nombreux titres, étant seul ou presque aux manettes. Plus de quarante ans après, Another Green World n’a rien perdu de sa force et fait partie de ces albums que l’on écoute et réécoute en boucle, afin d’essayer de découvrir de nouveaux sons, des mélodies, des instruments qui nous auraient précédemment échappées (et ca marche). Bien évidement, pour les plus jeunes d’entre nous, cet album de Brian Eno ne leur dira pas grand-chose, les laissera probablement de marbre pour la plus part, habitués qu’ils sont a des genres et des sons complètement différents, mais il serait peut être temps qu’ils apprennent qu’a la base, il y avait des bidouilleurs de génies qui, il y a trente ans, ont créer les prémices de la musique d’aujourd’hui, et que parmi ceux-ci, Brian Eno était l’un des plus grands.
 

Points Positifs
 :
- Le premier chef d’œuvre de Brian Eno, tout simplement ! Il faut dire qu’après un début de carrière solo prometteur et quelques bons albums, le sieur Eno, avec Another Green World, quitte petit a petit le format pop traditionnel pour une expérimentation de plus en plus poussée, genre qui trouvera son apothéose dans Before and After Science et, bien entendu, dans la fameuse  Trilogie Berlinoise de David Bowie.
- Une ambiance particulière, par moments proche de l’enchantement, des titres qui oscillent entre chansons et instrumentaux mais qui, pris dans leurs ensembles, forment une belle réussite.
- Eno chante peu dans cet album – uniquement dans St. Elmo's FireGolden HoursI'll Come Running ou Everything Merges with the Night – cependant, ces titres n’en restent pas moins de magnifiques pépites !
- Comme a son habitude, Brian Eno s’entoure fort bien : Robert Fripp, John Cale, Phil Collins, excusez du peu…
 
Points Négatifs :
- Dommage que certains instrumentaux n’aient pas été davantage développés et soient aussi courts, sans cela, cet album aurait été parfait.
- Bon, on ne peut pas vraiment dire que cette pochette soit grandiose…
 
Ma note : 8,5/10

dimanche 9 mars 2014

Taking Tiger Mountain (By Strategy)


Taking Tiger Mountain (By Strategy)
 
Brian Eno
 
1 - Burning Airlines Give You So Much More (Brian Eno) 3:18
2 - Back in Judy's Jungle (Brian Eno) 5:16
3 - The Fat Lady of Limbourg (Brian Eno) 5:03
4 - Mother Whale Eyeless (Brian Eno) 5:45
5 - The Great Pretender (Brian Eno) 5:11
6 - Third Uncle (Eno, Brian Turrington) 4:48
7 - Put a Straw Under Baby (Brian Eno) 3:25
8 - The True Wheel (Eno, Manzanera) 5:11
9 - China My China (Brian Eno) 4:44
10 - Taking Tiger Mountain (Brian Eno) 5:32
 

Taking Tiger Mountain (By Strategy)
Musicien : Brian Eno
Parution : 05 novembre 1974
Enregistré : septembre 1974
Durée : 48:14
Genre : Glam Rock, Art Rock
Producteur : Brian Eno
Label : Island
 
Musiciens :
Eno : chant, effets électroniques, guitare, claviers, production
Phil Manzanera : guitare
Brian Turrington : basse
Freddie Smith : batterie
Robert Wyatt : percussion, chœurs
Portsmouth Sinfonia : orchestre (7)
Randi and the Pyramids : chœurs (8)
The Simplistics : chœurs (2-10)
Andy Mackay : trompette (3)
Phil Collins : batterie (4)
Polly Eltes : chant (4)
Peter Schmidt : Stratégies Obliques (avec Brian Eno) et pochette
 
Mon avis :
 Après un premier album solo, Here Comes the Warm Jets, qui s’avéra être une belle réussite et où faisait preuve de son talent, et avant le sublime Another Green World dont je vous parlerais très bientôt et qui fut, il faut bien le reconnaitre, son premier chef d’œuvre, le sieur Brian Eno eu le temps de sortir, sans grands fracas, ce second opus, Taking Tiger Mountain (By Strategy), certes un peu moins connu, mais qui, il faut le reconnaitre, n’a pas a rougir de la comparaison du reste de la production de l’ex-magicien de Roxy Music des années 70. Alors certes, ici, Eno est plus dans la lignée de ce qu’il fit dans Here Comes the Warm Jets et la grande révolution est encore à venir, et ce, même si avec l’animal, celle-ci fut bel et bien présente dès ses tous débuts, mais malgré cette proximité flagrante avec le premier opus – en genre musical, en personnel – force est de constater que, premièrement, cela n’empêche nullement Taking Tiger Mountain (By Strategy) d’être un fort bon opus, deuxièmement, de noter, pour les plus attentifs, que le style expérimental du maitre a encore franchit un palier et que ce dernier s’éloigne de plus en plus du glam… d’ailleurs, si ce n’est le style vestimentaire limite ridicule de Brian Eno et ses compères de Roxy Music – Phil Manzanera, principalement, et Andy Mackay – il faut chercher bien loin un quelconque point commun avec un genre musical en train de mourir… Mais bon, tout cela n’a que peu d’importance car ce qui compte avant toute chose, c’est qu’en dehors d’un habillage de carnaval, cette histoire de stratégies crées avec son compère Peter Schmidt et que Bowie utilisera par la suite et cette longue chevelure qui bientôt ne sera plus, Taking Tiger Mountain (By Strategy) mérite le détour car c’est un bon album composé de belles pépites et où Eno fait montre, une fois de plus, de tout son talent d’auteur compositeur, mais aussi… de chanteur ! Car oui, et une fois de plus, je ne peux que le regretter : quel dommage que très rapidement, celui-ci ait complètement mis de coté cette part de son talent car le bougre était diablement doué en vocalises, mais bon, on ne refera pas le passé et il nous reste, a nous, fans, quelques albums pour nous satisfaire, y compris, bien entendu, ce Taking Tiger Mountain (By Strategy) qui en est un fort sympathique représentant.
 

Points Positifs
 :
- Un album, très proche, musicalement parlant, de Here Comes the Warm Jets, certes, mais qui nous permet de prolonger le plaisir ressenti dans celui-ci. Il faut dire que Brian Eno poursuit de fort belle manière sur sa lancée et nous offre, à nouveau, un beau petit florilège de chansons sans grandes prétentions mais plutôt agréables et qui nous démontrent que celui-ci était un auteur-compositeur plutôt doué dans son genre.
- Un style particulier, étrange par moments, mais si on est fan, alors, on ne peut que passer un fort bon moment devant cette collection de titres plus ou moins expérimentaux où Eno s’en donne a cœur joie tandis que ses compères – où se démarquent principalement Phil Manzanera et Robert Wyatt – font plus que l’accompagner…
- Même si cela peut tenir plus du gadget qu’autre chose, cette affaire de stratégies obliques aura, mine de rien, une place importante au sein de l’histoire de la musique par la suite – qui a dit Bowie ?
- Une pochette plutôt réussie dans son genre avec tous ces Eno…
 
Points Négatifs :
- Un album peut-être un peu trop proche, par la forme, de son prédécesseur et certains préférerons largement le virage pris avec Another Green World, premier chef d’œuvre incontestable de Brian Eno.
- Je ne le nie pas : il faut vraiment accrocher à ce style particulier où expérimentation et loufoquerie sont un peu le mot d’ordre de ces chansons. Forcément, si ce n’est pas le cas…
 
Ma note : 8/10

jeudi 6 mars 2014

June 1, 1974


June 1, 1974
 
Kevin Ayers, John Cale, Brian Eno et Nico
 
1 - Driving Me Backwards (Eno) 6:07
2 - Baby's on Fire (Eno) 3:52
3 - Heartbreak Hotel (Axton, Durden, Presley) 5:19
4 - The End (Densmore, Krieger, Manzarek, Morrison) 9:14
5 - May I? (Ayers) 5:30
6 - Shouting in a Bucket Blues (Ayers) 5:07
7 - Stranger in Blue Suede Shoes (Ayers) 3:27
8 - Everybody's Sometime and Some People's All the Time Blues (Ayers) 4:35
9 - Two Goes into Four (Ayers) 2:38
 

June 1, 1974
Musicien : Kevin Ayers, John Cale, Brian Eno et Nico
Parution : 28 juin 1974
Enregistré : 01 juin 1974
Durée : 45:54
Genre : Rock, Avant-garde
Producteur : Richard Williams
Label : Island
 
Musiciens :
Kevin Ayers : chant (5-9), guitare (5-9), basse (1-2)
Brian Eno : chant (1-2), synthétiseur (1-4, 9)
John Cale : chant (3), piano (2), alto (1, 9)
Nico : chant (4), harmonium (4)
Mike Oldfield : guitare solo (8), guitare acoustique (9)
Ollie Halsall : piano (1), guitare (2-3, 8), guitare solo (5-7), guitare acoustique (9)
John Bundrick : orgue (1-3, 5-9), piano, piano électrique (5-7)
Robert Wyatt : percussions : (1-3, 5-7, 9)
Archie Leggett : basse (1-3, 5-7, 9)
Eddie Sparrow : batterie (2, 3, 5-7), grosse caisse (1), timbales (9)
Doreen Chanter : chœurs (3)
Liza Strike : chœurs (3)
Irene Chanter : chœurs (3)
 
Mon avis :
 Depuis sa sortie, il y a plus de quatre décennies, June 1, 1974, occupe une place particulière aux yeux de certains amateurs de musique rock ; après tout, un album live où l’on retrouve Brian Eno, John Cale et Nico, ça ne court pas les rues et rien que pour retrouver ces trois-là ensemble, dans un opus, le jeu en valait la chandelle. Bien évidement, il y avait aussi le cas de Kevin Ayers, cofondateur de Soft Machine et qui était loin d’être un second couteau, loin de là – d’ailleurs, le bougre, dans ce live, se taille la part du lion avec ni plus ni moins que cinq titres a son actif – mais bon, pour ma part, lorsque je m’étais procurer cet album, il y a belle lurette, c’était avant tout pour le trio magique : Eno, Cale et Nico. Alors bien entendu, il ne faut pas se leurrer ou se tromper sur la marchandise, d’ailleurs, je n’essaierai même pas de vendre ce produit, loin de là : June 1, 1974 n’est pas un grand album ni même un incontournable. Voilà, la chose est dite, sauf que… si vous êtes fan, comme moi, de certains des musiciens ici présent (ou de tous), alors là, c’est une toute autre histoire et il serait dommage de passer à coté de cet opus : pour Brian Eno, bien sur, car bon, avoir droit a deux chansons du sieur Brian Peter George St. John le Baptiste de la Salle Eno en live, c’est un luxe dont on ne peut pas se passer, pour John Cale tout simplement excellent avec cette reprise d’un titre d’Elvis, pour Nico, toujours trop rare même si l’on est en droit a de préféré la version originale des Doors de The End, et même pour Kevin Ayers, musicien doué et plutôt méconnu de nos jours mais qui, dans ce live, démontre plutôt bien que du talent, il en avait aussi, et pas qu’un peu. Alors oui, June 1, 1974 n’est pas un indispensable, loin de là, mais pour certains, ce serait dommage de s’en priver…
 

Points Positifs
 :
- Brian Eno, John Cale, Nico et Kevin Ayers ensemble dans le même album, le jeu en vaut la chandelle, surtout pour les fans de ces artistes hors-normes, certes moins connus du grand public mais oh combien talentueux.
- Je peux me tromper mais je pense que c’est la seul fois où l’on retrouve Brian Eno dans un album live. Alors, si le jeu n’en vaut pas la chandelle !?
- Excellente reprise du Heartbreak Hotel d’Elvis par un John Cale égal à lui-même.
- Je l’aime bien May I ? de Kevin Ayers.
- Les connaisseurs auront noté la présence de Mike Oldfield et de Robert Wyatt.
 
Points Négatifs :
- Il est sympathique Kevin Ayers, je ne le nie pas, mais tandis qu’il a droit a cinq chansons, Brian Eno n’en n’a que deux, quant a John Cale et Nico, un petit tour et puis s’en va…
- Il est évidant que June 1, 1974 est un album destiné a un certain public de fan et qu’il laissera complètement de marbre tous les autres.
 
Ma note : 7/10