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mardi 1 août 2023

Les Ailes du Désir


Les Ailes du Désir
 
L'acteur hollywoodien Peter Falk arrive dans le Berlin-Ouest d'avant la chute du mur pour jouer dans un film reconstituant la chute de la capitale nazie, en 1945. Il erre dans la ville sur la trace des souvenirs de sa feue grand-mère, juive. Les passants ne sont pas sûrs de reconnaitre l'inspecteur Columbo. Damiel et Cassiel, deux anges invisibles, errent de leur côté à l'écoute des voix intérieures des habitants, âmes mortes enfermées dans leur quotidien et ses soucis, que ce soit la vieillesse, l'enfance, l'infirmité, le deuil, l'accouchement, le déménagement, le divorce. Depuis les cieux au dessus de Berlin, ces esprits messagers documentent les désirs et angoisses secrètes des humains afin de témoigner de tout ce qui chez eux relève d'une démarche artistique et traduit une recherche de sens et de beauté. Présents depuis toujours, ils ont assisté, comme des enfants découvrant le monde, au début de la lumière, à la fin d'une ère glaciaire, à la formation des rivières, à l'apparition des animaux. Quand un premier homme est apparu, ils ont découvert avec lui le rire, la parole, la guerre, l'histoire.
 

Les Ailes du Désir
Réalisation : Wim Wenders
Scénario : Peter Handke, Richard Reitinger, Wim Wenders
Musique : Jürgen Knieper, Laurent Petitgand, Nick Cave and the Bad Seeds
Production : Argos Films, Road Movies Filmproduktion, West Deutscher Rundfunk,
Genre : Merveilleux, Drame, Romance
Titre en vo : Der Himmel über Berlin
Pays d'origine : Allemagne de l’Ouest, France
Langue d'origine : allemand, français
Date de sortie : 23 septembre 1987
Durée : 128 mn
 
Casting :
Bruno Ganz : Damiel
Solveig Dommartin : Marion
Otto Sander : Cassiel
Curt Bois : Homer, le vieux poète
Peter Falk : lui-même
Nick Cave : lui-même
Blixa Bargeld : lui-même
Mick Harvey : lui-même
Kid Congo Powers : lui-même
Thomas Wydler : lui-même
Rowland S. Howard : lui-même
Jürgen Heinrich : l’homme récupérant l'appartement de sa mère défunte
Hans-Martin Stier : le mourant
Sigurd Rachman : le suicidé
Laurent Petitgand : le chef d'orchestre
Chick Ortega : le batteur
Lajos Kovacs : l'entraîneur de Marion
Elmar Wilms : un homme triste
Didier Flamand : l'ange de la bibliothèque
Béatrice Manowski : la jeune prostituée
Bruno Rosaz : un clown
Annelinde Gerstl : femme sur l'autoroute
 
Mon avis :
 Je ne vais pas vous mentir, si je me suis plonger, pour la toute première fois, dans le visionnage de ce véritable monument du Septième Art qu’est Les Ailes du Désir, c’est, principalement, en raison de la présence, dans ce film, d’un certain Nick Cave, toujours accompagné de ses fidèles Bad Seeds – ce, dans la version années 80 du groupe, c’est-à-dire, avec Blixa Bargeld, Mick Harvey et compagnie. Bien entendu, étant un fan absolu de l’australien et de ses comparses, ma curiosité était éveillée depuis longtemps, surtout que, à coté de cela, j’avais entendu tellement de bien du long métrage du sieur Wim Wenders que j’étais convaincu que je ne pouvais pas passer à coté de ce film. Pourtant, parfois, lorsque l’on attend beaucoup d’une œuvre, on finit par être déçu… Alors, est-ce que ce fut le cas avec Les Ailes du Désir ? Ma foi, il est inutile de tourner autour du pot plus longtemps, pas le moins du monde ! Il faut dire que, avec Les Ailes du Désir, Wim Wenders a signé son film le plus ambitieux, le plus riche et, pour tout dire, le plus réussi où il y campe une Allemagne d'avant la réunification, symbolisée par la ville de Berlin, et que l'on découvre blessée par la guerre, marquée par la mauvaise conscience du passé nazi, mais aussi par la misère sociale, et tentée par le désespoir. Les Anges, en particulier Damiel et Cassiel dont le réalisateur nous montre les pérégrinations, tentent d'y insuffler l'espoir et l'amour. Damiel, interprété par un Bruno Ganz en état de grâce, tombé amoureux d'une trapéziste, renoncera finalement à sa nature purement spirituelle pour assumer la condition charnelle des hommes et partager concrètement leur sort. Indéniablement, Les Ailes du Désir est à la fois très complexe, profondément humain et intensément poétique et on peut y percevoir plusieurs niveaux de lecture… Au niveau le plus immédiat, on y verra une méditation sur le destin de l'Allemagne, voire un plaidoyer pour la réunification allemande. Mais, plus profondément, on y lira une fable philosophique en forme de méditation sur la condition humaine et sur ce qu’est vraiment la vie – les Anges, eux, créatures spirituelles, n’étant que des témoins passifs qui, a priori, ne ressentent rien... Mêlant le noir et blanc – le monde vu part les anges – et la couleur – le monde vu par les humains – le réalisateur fait montre d'une grande audace formelle dans la construction, dans l'usage de textes poétiques et dans le recours à des musiques très diversifiées usant parfois d'un langage avant-gardiste... De même, il y a cette construction narrative qui peut surprendre puisque, la plupart du temps, nous nous contentons de suivre les pérégrinations des deux Anges qui écoutent les pensées des humains, ce qui a put en déstabiliser plus d’un, mais qui finit, au bout d’un moment, par être accepter par le spectateur qui devient, lui aussi, témoin passif de ce qui se déroule à l’écran. Ajoutons à cela un Peter Falk qui joue son propre rôle et, donc, Nick Cave et ses comparses qui ont une apparition marquée et l’on obtient, au final, une œuvre pour le moins singulière, originale, terriblement poétique et tout simplement inoubliable… Bref, vous l’avez compris, à mes yeux, Les Ailes du Désir constitue donc un chef-d’œuvre qu'aucun cinéphile ne peut ignorer et même s’il m’aura fallut bien longtemps pour, enfin, découvrir cette merveille, je n’ai nullement été déçu par ce formidable voyage proposé par un Wim Wenders inspiré comme jamais…
 

Points Positifs
 :
- Probablement un des films les plus singuliers qu’il m’ait été donné de voir : terriblement imaginatif, bourré d’idées pour le moins audacieuses, emprunt d’une poésie certaine et amenant le spectateur à de profondes réflexions, Les Ailes du Désir est, sans aucun doute possible, un des plus grands films des années 80 et, dans un sens plus large, un véritable chef d’œuvre du Septième Art !
- Une œuvre qui insiste lourdement sur le sens de la vie, sur ce qu’est l’humanité mais aussi, sur ce qu’est vivre, c’est-à-dire, éprouver des sentiments, aimer, souffrir, apprécier les bonnes choses voir les petites choses du quotidien. Bref, tout le contraire de ce que sont les Anges qui ne sont que des êtres spirituels passifs…
- Une réflexion sur le sort de l’Allemagne de l’après-guerre et sur le désir de réunification – nous sommes a la fin de la Guerre Froide et Berlin est divisé en deux par le fameux Mur.
- Tournée en partie en noir et blanc et en partie en couleur, ce choix audacieux se révèle dans la dernière partie du film et, ma foi, force est de constater que l’idée est plutôt pertinente.
- Un casting que l’on peut qualifier d’excellent et si Bruno Ganz occupe naturellement le devant de la scène, force est de constater que Peter Falk et Otto Sander livrent de fort belles prestations, quand à Solveig Dommartin, ce fut une belle découverte pour ma part !
- Photographie, décors, emploi d’images d’archives, plans audacieux, bande originale… ma foi, on frôle la perfection.
- Le plaisir pour les fans de Nick Cave and the Bad Seeds de les retrouver ici, surtout qu’ils interprètent deux titres : The Carny et From Her to Eternity.
 
Points Négatifs :
- A moins d’être totalement allergique au cinéma expérimental, de ne pas supporter les films qui sortent des sentiers battus ou qui, emprunts de poésies, amènent à la réflexion, je ne vois pas ce que l’on peut ne pas aimer dans Les Ailes du Désir. Mais bon, que nous avons affaire à une œuvre qui ne plaira pas à tout le monde, c’est un fait…
 
Ma note : 9/10

lundi 31 juillet 2023

Benedetta


Benedetta
 
Dans l'Italie du XVIIe siècle, la jeune Benedetta Carlini est emmenée au couvent des Theatines de la ville de Pescia pour devenir religieuse. Lorsqu'ils s'arrêtent à un autel en bordure de route pour prier, un groupe de bandits arrive et tente de voler le collier de la mère de Benedetta. La dévote Benedetta les avertit qu'elle parle avec la Vierge Marie, qui les punira. Lorsqu'un oiseau, que Benedetta avait identifié comme étant l'esprit de Marie, défèque dans l'œil du chef des bandits, il rend le collier. À Pescia, Benedetta est emmenée au couvent tenu par l'abbesse Felicita. Des années plus tard, Benedetta est une femme adulte et une religieuse dévote. Au cours d'une pièce de théâtre, dans laquelle Benedetta joue la Vierge Marie, elle a une vision de Jésus qui l'appelle. Ce même jour, une jeune femme nommée Bartolomea cherche refuge dans le couvent en fuyant son père violent. Benedetta est chargée de superviser l'intégration de Bartolomea, pauvre et sans instruction, au sein du couvent. Celle-ci lui raconte qu'elle a été abusée sexuellement par son père et ses frères. Cette nuit-là, Bartolomea embrasse Benedetta. Benedetta avertit Bartolomea de se méfier de l'abbesse et de sa fille, sœur Christina.
 

Benedetta
Réalisation : Paul Verhoeven
Scénario : David Birke, Paul Verhoeven, d'après l'ouvrage de Judith C. Brown
Musique : Anne Dudley
Production : SBS Productions, Pathé Films
Genre : Drame Historique, Biographique, Erotique
Titre en vo : Benedetta
Pays d'origine : France, Pays-Bas, Belgique
Langue d'origine : français
Date de sortie : 09 juillet 2021
Durée : 127 mn
 
Casting :
Virginie Efira : Benedetta Carlini
Charlotte Rampling : mère Felicita
Daphné Patakia : Bartolomea
Lambert Wilson : le nonce
Olivier Rabourdin : Alfonso Cecchi
Louise Chevillotte : sœur Christina
Elena Plonka : Benedetta enfant
Héloïse Bresc : Christina enfant
Clotilde Courau : Midea Carlini, la mère de Benedetta
David Clavel : Giuliano Carlini, le père de Benedetta
Hervé Pierre : Paolo Ricordati
Guilaine Londez : sœur Jacopa
Lauriane Riquet : sœur Roasanna
Jonathan Couzinié : Jésus-Christ
Nicolas Gaspar : le capitaine des mercenaires
Justine Bachelet : sœur Juliana
Satya Dusaugey : la mercenaire Dragon
 
Mon avis :
 Je ne vous le cache pas, cela faisait pas mal de temps que je souhaitais regarder ce fameux et si décrié Benedetta, long métrage du sieur Paul Verhoeven, réalisateur oh combien clivant qui est, pour certains, un véritable génie tandis que d’autres, eux, ne voient en lui qu’un auteur plutôt surestimé… Mais au fait, pourquoi étais-je curieux de découvrir ce long métrage ? Grosso modo, pour deux raisons : premièrement, pour le coté sulfureux qui lui collait aux basques – bah oui, une histoire de lesbianisme entre des nonnes, cela a tendance à diviser le public – ensuite, pour son actrice principale, Virginie Efira, qu’il est, je pense, inutile de présenter tant la belge s’est fait un nom dans le petit monde du cinéma depuis quelques années – d’ailleurs, sur ce blog, elle apparait régulièrement comme on peut le voir avec Adieu les Cons, Un Amour Impossible, Un Homme à la Hauteur et L’Amour et les Forêts. Cependant, ici, Paul Verhoeven oblige, nous étions tout de même à un degré supérieur et j’étais bien curieux de découvrir par moi-même ce que valait ce Benedetta ? Bon, disons le tout de suite, j’ai plutôt apprécié ce film même si, a aucun moment, je n’ai considérer celui-ci comme étant un quelconque incontournable, loin de là. Incontestablement, avec Benedetta, nous avons affaire à une œuvre que l’on peut qualifier de spéciale qui en aura probablement dérouté plus d’un… Ainsi, vous souhaitiez regarder un film qui allait s’en prendre à la religion catholique ? Eh bien, ce n’est pas vraiment le cas puisque nulle critique religieuse ne transparait ici. Vous souhaitiez voir un film qui allait nous présenter une belle histoire d’amour entre deux femmes, ce, à une époque où la chose était interdite ? Ma foi, ce n’est pas vraiment le propos principal de l’intrigue, même si celui-ci est présent. Un film davantage historique, qui allait nous démontrer, d’un coté comme de l’autre, si la sœur Benedetta Carlini était une véritable mystique ou une simple affabulatrice ? Hum, là aussi, on n’aura pas vraiment d’explications… Mais alors, c’est quoi ce Benedetta ? Un film plus complexe que l’on pourrait le penser de prime abord, un film qui nous montre davantage une lutte de pouvoirs qu’autre chose et qui use, fort habilement d’ailleurs, d’un casting de qualité qui, entre sérieux et cabotinage, entre moments mystiques plutôt étonnants et scènes d’une sensualité certaine, nous transporte dans un voyage pour le moins singulier qui a de quoi en dérouter plus d’un… Incontestablement, Benedetta est une œuvre particulière qui semble ne jamais trouver son propos principal mais qui n’en fonctionne pas moins : certains adhéreront totalement, d’autres non, cependant, sans être un quelconque chef d’œuvre, je pense que nous avons affaire a un bon film qui, ma foi, mérite le détour, ne serais-ce que pour juger par sois même ce qu’il en est et ne pas se faire son opinion par le biais de critiques naturellement partisanes…
 

Points Positifs
 :
- Une œuvre singulière, qui semble hésiter tout au long de son déroulement par ses thématiques abordées – histoire d’amour dramatique, historique, critique du fait religieux, lutte de pouvoirs, mysticisme, érotique – mais qui n’en fonctionne pas moins et qui, j’en suis persuader, ne vous laissera pas indifférent.
- Naturellement, Virginie Efira marque les esprits et livre une prestation fidèle à ce qu’elle nous a habitué, quand au reste du casting, force est de constater que celui-ci est de qualité et fait parfaitement le job.
- La relation passionnée entre Benedetta et Bartolomea, bien entendu.
- Davantage qu’une critique du fait religieux, Benedetta est une œuvre plus complexe qui, quelque part, met le pouvoir au centre de tout.
- Une reconstitution historique plutôt cheap mais qui, curieusement, fonctionne.
- La réalisation, elle aussi, est plutôt spéciale par moments, cependant, ce partit pris accouche de certaines scènes plutôt marquantes.
 
Points Négatifs :
- Nous sommes tout de même loin de ce qui est un grand film, il faut le reconnaitre et même si j’ai plutôt apprécié ce Benedetta, je ne peux pas m’empêcher de me dire qui lui manque un petit quelque chose pour être un véritable incontournable.
- Un film clivant qui ne mettre pas tout le monde d’accord, surtout si vous vous attendiez à un film d’amour ou a une critique acerbe de la domination masculine ou de la religion catholique.
- Un certain manque de moyens pour ce qui est du budget et, ma foi, cela se sent par moments.
- Certains dialogues sont un peu trop modernes pour être honnêtes…
 
Ma note : 7,5/10

dimanche 30 juillet 2023

Everything Everywhere All at Once


Everything Everywhere All at Once
 
Evelyn Quan Wang est une femme sino-américaine issue des premières générations d'immigrants du pays qui tient une laverie avec Waymond, son mari. Les tensions montent dans sa famille : la laverie est inspectée par l'IRS ; Waymond essaie désespérément de lui faire signer un acte de divorce ; Gong Gong, son père, vient d'arriver de Hong Kong ; Joy, sa fille, essaye de lui faire accepter sa relation lesbienne avec Becky. Lors d'un rendez-vous avec Deirdre Beaubeirdre, inspectrice de l'IRS, la personnalité de Waymond change totalement alors que son corps est brièvement emprunté par Alpha Waymond, une version de Waymond venant d'un univers parallèle appelé l'Alphavers. Alpha Waymond explique à Evelyn l'existence du multivers, composé de tous les choix faits dans l'univers. Des habitants de l'Alphavers, menés par la regrettée Alpha Evelyn, ont réussi à développer une technologie permettant aux gens d'accéder aux talents, aux souvenirs et au corps de leurs homologues d'univers parallèles par des sauts d'univers en remplissant des conditions loufoques. Le multivers est menacé par Jobu Tupaki, qui se révèle être la version de Joy dans l'Alphavers : son esprit a été scindé après plusieurs expériences de sauts d'univers menées par Alpha Evelyn ; Jobu Tupaki expérimente à présent tous les univers à la fois et peut manipuler la matière et les univers selon sa volonté. Omnipotente, elle a créé un trou noir sous la forme d'un bagel capable de détruire le multivers.
 

Everything Everywhere All at Once
Réalisation : Daniel Kwan, Daniel Scheinert
Scénario : Daniel Kwan, Daniel Scheinert
Musique : Son Lux
Production : A24, AGBO Studios, Hotdog Hands
Genre : Science-Fiction, Comédie Dramatique
Titre en vo : Everything Everywhere All at Once
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : anglais, mandarin, cantonais
Date de sortie : 25 mars 2022
Durée : 139 mn
 
Casting :
Michelle Yeoh : Evelyn Wang
Stephanie Hsu : Joy Wang / Jobu Tupaki
Ke Huy Quan : Waymond Wang
James Hong : Gong Gong
Jamie Lee Curtis : Deirdre Beaubeirdre
Tallie Medel : Becky
Jenny Slate : Dog Mom
Harry Shum Jr : Chad
Audrey Wasilewski : une officière Alpha
Daniel Scheinert : un manager de district
Randy Newman : Raccoonie
 
Mon avis :
 Au moins, dans le cas qui nous préoccupe ici, c’est-à-dire, pour ce qui est de ce véritable ovni qu’est Everything Everywhere All at Once, les choses étaient simples, en tous cas, bien plus que le scénario complètement barré de ce long métrage… En effet, avec ce film du duo d’auteurs composé de Daniel Kwan et  de Daniel Scheinert, il ne peut y avoir de demi-mesures et soit on adore, soit on déteste. Un constat simple, sans appel, clivant mais logique car une telle œuvre ne peut plaire à tout le monde, c’est un fait, et si vous faites partie de cette catégorie, pour une fois, je ne vous en voudrai absolument pas car bon, comment dire… il faut tout de même adhérer au concept de Everything Everywhere All at Once, à ce monumental délire des réalisateurs et à cette intrigue qui part dans tous les sens et qui fait exprès de tomber dans le grand n’importe quoi ! Multi-récompensé aux Oscars, ce, de mon point de vu, à raison, ce long métrage en aura stupéfait plus d’un, dans le bon comme dans le mauvais sens et il faut reconnaitre que l’on ne peut être insensible devant un tel long métrage… Pourtant, tout démarrait tranquillement avec cette famille d’immigrants chinois vivant aux Etats-Unis, possédant une laverie et qui ont maille à partir avec le fisc : une mère dépassée et hargneuse, un père complètement à l’ouest et une fille lesbienne que l’on peut qualifiée de compliquée. Ensuite, après un ou deux petits indices débute vraiment le coté fantastique de la chose, cependant, au début, on s’y retrouve encore avec ces histoires de Multivers et de différentes personnalités existantes, dans moult dimensions, des mêmes protagonistes. Mais, au bout d’un moment, le film commence à perdre des spectateurs en court de route… La raison ? En fait, elle est toute simple : le coté délirant parfaitement assumé des auteurs qui vont loin, très loin même et qui osent absolument tout, le coté génial côtoyant allègrement le grand n’importe quoi ! Fatalement, c’est ici que Everything Everywhere All at Once divise le public mais, quelque part, cela importe peu car si vous faites partie de celles et ceux qui adhèrent au concept, alors, c’est partit pour plus de deux heures de grand guignolesque qui vont vous tenir en haleine jusqu’à la dernière minute, ce, en vous faisant hurler de rire par moments car oui, ce film est drôle, terriblement drôle et, sur ce point, là aussi, c’est une belle réussite. Et puis, alors que l’on approchera tranquillement – si la chose est possible – de la fin, on se rendra compte que, malgré toute cette esbroufe, malgré le coté délirant de la chose, Everything Everywhere All at Once est également une œuvre plus profonde qu’il n’y parait de prime abord, une œuvre qui met au cœur de son propos les relations familiales qui, comme chacun sait, ne sont jamais simples, bien au contraire. Bref, vous l’avez compris, nous avons affaire, avec Everything Everywhere All at Once avec ce que l’on peut qualifier sans peine d’ovni cinématographique et oui, incontestablement, ce film ne plaira pas à tout le monde, cependant, si vous accrochez au coté délirant de celui-ci, si vous aimez sortir des sentiers battus pour découvrir des œuvres hors-norme, alors, oui, vous allez passer un superbe moment sans oublier qu’il y a une petite cerise sur le gâteau dont je n’avais pas encore parler, la divine Michelle Yeoh qui livre ici une prestation que l’on peu qualifier sans peine de phénoménale… alors, une fois que tout cela est dit, pourquoi bouder son plaisir ?!
 

Points Positifs
 :
- Un des films les plus loufoques pour ne pas dire délirant qu’il m’a été donné de voir depuis bien longtemps. Usant fort habilement du grand n’importe quoi et allant très loin dans son propos, Everything Everywhere All at Once est un véritable ovni cinématographique comme on en voit bien trop rarement au cinéma. Bref, voilà une expérience à ne pas louper !
- Bien entendu, ce long métrage ne peut qu’être clivant, cependant, si vous adhérer au concept, alors, vous allez passer plus de deux heures de folie qui ne vous laisseront nullement indifférent – surtout que, plus on avance dans l’intrigue, plus celle-ci par dans tous les sens et ose tout et n’importe quoi !
- Chapeau bas aux deux réalisateurs, Daniel Kwan et Daniel Scheinert, pour avoir osé aller aussi loin dans leurs délires.
- Une Michelle Yeoh tout simplement phénoménale et qui est pour beaucoup pour la réussite de ce film.
- Pour ce qui est du casting, saluons la performance délirante de Jamie Lee Curtis mais n’oublions pas celle de Ke Huy Quan qui rappellera quelques souvenirs aux vieux de la vieille – eh oui, c’est Demi-Lune dans Indiana Jones et le Temple Maudit !
- Une utilisation bien plus intelligente du concept du Multivers si l’on doit faire la comparaison avec les fadasses productions de chez Marvel
- Malgré tout le coté délirant de Everything Everywhere All at Once, ce film est plus profond qu’il n’y parait et amène le spectateur à réfléchir sur ses propres choix de vie.
- Décors, costumes, photographie, effets spéciaux : rien à dire si ce n’est que du bien.
 
Points Négatifs :
- Bien entendu, Everything Everywhere All at Once est une œuvre clivante et il est logique que ce film ne plaira pas à tout le monde. Il faut dire qu’il faut adhérer au concept et que, si ce n’est pas le cas, cela devient très rapidement compliqué pour ne pas dire impossible !
- Je dois reconnaitre que même en adorant ce film, je n’ai pas tout saisit par moments et certains délires vont tout de même très loin dans le grand n’importe quoi.
 
Ma note : 8/10

samedi 29 juillet 2023

Downton Abbey – Une Nouvelle Ère


Downton Abbey – Une Nouvelle Ère
 
Année 1928 : alors que la famille Crawley célèbre le mariage de Tom Branson et sa fiancée Lucy, Lady Violet apprend qu'elle vient d’hériter d'une somptueuse villa située dans le Var, dans le sud de la France. Elle y a séjourné quelques jours en 1864, et son propriétaire, le marquis de Montmirail, qui vient de mourir, a mis la villa à son nom. Lady Violet dit ne pas savoir pourquoi le marquis lui a donné cette maison. Elle compte la léguer à son arrière-petite-fille Sibyl, la fille de Tom Branson et de Sibyl Crawley. Dans le même temps, un réalisateur américain souhaite tourner un film dans le château. Robert commence par refuser, mais il se résigne lorsque sa fille Mary lui dit que la location du château permettrait de réparer le toit, qui en a le plus grand besoin. La majorité des domestiques se réjouit de pouvoir côtoyer des stars d'Hollywood. Le fils du marquis de Montmirail invite les Crawley dans la villa. Tom, Lucy, Robert, son épouse Cora, Lady Bagshaw, Edith et son époux Bertie Pelham vont faire le voyage. Mary reste à Downton Abbey pour surveiller le tournage.
 

Downton Abbey – Une Nouvelle Ère
Réalisation : Simon Curtis
Scénario : Julian Fellowes
Musique : John Lunn
Production : Carnival Films, Focus Features, Perfect World Pictures
Genre : Drame, Historique, Romance
Titre en vo : Downton Abbey – A New Era
Pays d'origine : Royaume-Uni, États-Unis
Langue d'origine : Anglais
Date de sortie : 27 avril 2022
Durée : 124 mn

Casting :
Hugh Bonneville : Robert Crawley, comte de Grantham
Maggie Smith : Violet Crawley, comtesse douairière de Grantham
Elizabeth McGovern : Cora Crawley, comtesse de Grantham
Michelle Dockery : Lady Mary Josephine Talbot, fille aînée de Lord et Lady Grantham
Laura Carmichael : Lady Edith Pelham, marquise d'Hexham, fille cadette de Lord et Lady Grantham
Allen Leech : Tom Branson, veuf de Lady Sibyl plus jeune fille du comte de Grantham, cogestionnaire et associé d'Henry
Imelda Staunton : Lady Maud Bagshaw, baronne de Bagshaw, et cousine de Robert et Cora Crawley
Tuppence Middleton : Lucy Smith, ancienne femme de chambre de Maud Bagshaw, fille illégitime de cette dernière et fiancée de Tom
Harry Hadden-Paton : Lord Herbert Pelham, marquis d'Hexham
Penelope Wilton : Lady Isabelle Grey, ex-belle-mère de Lady Mary et baronne de Merton
Douglas Reith : Lord Richard Grey, baron de Merton
Samantha Bond : Lady Rosaline Painswick fille de la comtesse douairière de Grantham et sœur de Lord Grantham
Oliver Barker : George Crawley, héritier de Lord Grantham, premier né de Lady Mary qu'elle a eu avec son premier époux, Mathieu Crawley
Fifi Hart : Sibyl Branson, fille de Tom Branson et de feu Lady Sibyl Crawley
Eva Samms : Marigold Gregson, fille illégitime de Lady Edith Pelham et feu Michael Gregson, ex-compagnon de Lady Edith
Megan Barker : Caroline Talbot, demi-sœur de George Crawley, second enfant de Lady Mary qu'elle a eu avec son second époux Henry Talbot
Jim Carter : Charles Carson, ex-majordome et époux de Elsie Carson
Phyllis Logan : Elsie Carson, Intendante, épouse de Charles Carson
Brendan Coyle : John Bates, valet de chambre de Lord Grantham, époux d'Anna Bates
Rob-James Collier : Thomas Barrow, majordome de Downton Abbey
Joanne Frogatt : Anna Bates, femme de chambre de Lady Mary, épouse de John Bates
Lesley Nicol : Beryl Patmore, cuisinière
Sophie McShera : Daisy Parker, assistante cuisinière de Beryl Patmore et épouse d'Andy
Kevin Doyle : Joseph Molesley, ancien valet de pied, professeur à l'école de Downton
Raquel Cassidy : Phyllis Baxter, femme de chambre de Lady Grantham
Michael C. Fox : Andrew Parker, valet de pied, époux de Daisy Parker
Sue Johnston : Gladys Denker, femme de chambre de la comtesse douairière
Charlie Watson : Albert, valet de pied
Nathalie Baye : Madame de Montmirail, dont feu l'époux était ami de Violet Crawley, comtesse douairière
Jonathan Coy : George Murray, avocat de la famille Crawley
Hugh Dancy : Jack Barber, un réalisateur célèbre venu des Etats-Unis
Dominic West : Guy Dexter, un acteur célèbre venu d'Hollywood
Laura Haddock : Myrna Dagleish, actrice star du cinéma muet
Jonathan Zaccaï : Édouard, le marquis de Montmirail
Paul Copley : M. Mason
Cherise Roberts : la chanteuse de jazz
David Robb : Dr Richard Clarkson, médecin de la famille Crawley
Olivier Claverie : Gannay, l'avocat des Montmirail
 
Mon avis :
 Il y a de cela quelques temps, j’avais eu l’occasion de vous parler de Downton Abbey, long métrage hautement sympathique qui, comme son nom l’indique, permettait aux très nombreux fans de la série britannique du même nom – série qui, pour la petite histoire, avait connu un succès certain au cours des années 2010 – de prolonger l’expérience et de retrouver la famille Crawley et leurs très nombreux domestiques. Naturellement, sans grande surprise, ce long métrage était, avant toute chose, destiné aux fans de la série et ne brillait nullement par son scénario, loin de là : produit parfaitement calibré pour une certaine frange du public – dont je faisais partit – il était évidant qu’il ne resterait nullement dans les annales du Septième Art. Cependant, nous n’en n’avions pas encore tout à fait finit avec la famille Crawley puisque, en 2022, un second long métrage paru sur les écrans… Sobrement intitulé Downton Abbey – Une Nouvelle Ère, celui-ci allait, une fois de plus, ravir les fans de la série originale et même si le résultat final était fort loin d’être reluisant, bien au contraire, disons que son but principal fut atteint, ce qui, avec ce genre de productions, est le principal… Ainsi, si j’avais trouvé que le premier Downton Abbey était fort sympathique mais sans plus, force est de constater que ce second volet réussi à être moins bon que son prédécesseur. Certes, en affirmant cela, je n’affirme pas que ce nouveau film est mauvais, loin de là, cependant, comment ne pas admettre que ce Downton Abbey – Une Nouvelle Ère possède bien trop de défauts pour pouvoir être qualifié de bon film ?! Scénario terriblement prévisible, sans la moindre surprise, protagonistes qui ne sont quasiment pas développés en raison de leur très grand nombre et du format cinématographique qui est, fatalement, limité, sans oublier une certaine impression que tout ce petit monde n’est plus qu’une caricature et que l’on sent l’essoufflement : fatalement, nous sommes à mille lieux de l’excellence de la série mais bon, comme vous l’avez compris, ici, l’essentiel est ailleurs et les fans, probablement ravis pour la plupart, ne passerons pas à coté de cette dernière – mais est-ce vraiment la dernière – visite à la famille Crawley…
 

Points Positifs
 :
- Le plaisir, bien entendu, de retrouver l’univers et les nombreux protagonistes de Downton Abbey, probablement une des séries les plus réussies des années 2010 et qui connut, en son temps, un immense succès. Un nouveau cadeau pour les fans de celle-ci !
- Le casting de la série est de retour et, ma foi, il n’y a rien à redire au sujet de celui-ci si ce n’est que c’est un véritable régal que de retrouver tout ce petit monde.
- Une intrigue générale plutôt simple mais qui reste suffisamment efficace pour ravir les fans de la série originale qui passeront un agréable moment devant ce long métrage.
- L’opportunité de faire nos adieux à l’inimitable Lady Violet !
- Décors, costumes, musique, photographie : comme cela était le cas dans la série, tous ces éléments sont une fois de plus au top.

Points Négatifs :
- Il faut tout de même reconnaitre que, scénaristiquement, Downton Abbey – Une Nouvelle Ère ne brille pas par une grande originalité et que l’ensemble est assez moyen, mais bon, l’essentiel est ailleurs.
- Un film qui réussit à être moins réussi que son prédécesseur et qui ne brille pas en raison d’un scénario terriblement convenu et prévisible.
- Le format cinématographique – deux heures, donc – ne permet par à l’ensemble des très nombreux protagonistes d’avoir la même importance à l’écran, ce qui est logique.
- Bien entendu, ce film est uniquement réservé aux fans de la série. Les autres passeront tranquillement leur chemin et ne trouveront aucun intérêt à ce long métrage.

Ma note : 6/10

mardi 27 juin 2023

J'accuse


J'accuse
 
En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus, officier français de confession juive, est condamné à la déportation à vie pour avoir fourni des documents secrets à l'Allemagne. Le commandant Marie-Georges Picquart, promu lieutenant-colonel et chef du deuxième Bureau, découvre que le commandant Ferdinand Walsin Esterhazy est le véritable espion pour l'Allemagne et que son propre adjoint, Hubert Henry, sait que le véritable traître n'est pas Dreyfus mais Esterhazy, surnommé Dubois. Par devoir et sens de l'honneur, Picquart refuse d'obéir à ses chefs qui lui ordonnent d'étouffer l'affaire. Il est menacé, arrêté, emprisonné, mais persiste jusqu'à ce que la vérité éclate et que Dreyfus soit libéré et réhabilité. Pendant douze ans, cette affaire déchire la France de la Troisième République et fait scandale dans le monde entier.
 

J'accuse
Réalisation : Roman Polanski
Scénario : Robert Harris, Roman Polanski
Musique : Alexandre Desplat
Production : Légende Films, Gaumont, France 2 Cinéma, Rai Cinema
Genre : Drame Historique
Titre en vo : J'accuse
Pays d'origine : France, Italie
Langue d'origine : français
Date de sortie : 21 novembre 2019
Durée : 132 mn
 
Casting :
Jean Dujardin : Commandant puis lieutenant-colonel Marie-Georges Picquart
Louis Garrel : Capitaine Alfred Dreyfus
Emmanuelle Seigner : Pauline Monnier
Grégory Gadebois : Commandant Hubert Henry
Hervé Pierre : Général Charles-Arthur Gonse
Wladimir Yordanoff : Général Auguste Mercier
Didier Sandre : Général Raoul Le Mouton de Boisdeffre
Melvil Poupaud : Me Fernand Labori, avocat d'Émile Zola au civil, puis du capitaine Dreyfus devant le 2e conseil de guerre
Éric Ruf : colonel Jean Sandherr
Mathieu Amalric : Alphonse Bertillon, expert graphologue
Laurent Stocker : Général Georges-Gabriel de Pellieux
Paulo Henrique : Capitaine d'état-major
Vincent Perez : Me Louis Leblois, ami de jeunesse du lieutenant-colonel Picquart
Michel Vuillermoz : Lieutenant-colonel Armand du Paty de Clam
Vincent Grass : Général Jean-Baptiste Billot
Denis Podalydès : Me Edgar Demange, avocat du capitaine Dreyfus devant les 1er et 2e conseils de guerre
Damien Bonnard : commissaire Jean-Alfred Desvernine, de la Sûreté
Laurent Natrella : Commandant Ferdinand Walsin Esterhazy
Kevin Garnichat : Capitaine Jules Lauth
Bruno Raffaelli : juge Delegorgue
Vincent de Bouard : Gribelin
Stefan Godin : Général Darras
Pierre Poirot : greffier Vallecalle
Luca Barbareschi : Philippe Monnier
Mohammed Lakhdar-Hamina : Bachir
Philippe Magnan : procureur Brisset, président du 1er conseil de guerre
Pierre Forest : le colonel Morel
Jeanne Rosa : Martha Leblois
Benoît Allemane : Georges Charpentier, éditeur d'Émile Zola
Gérard Chaillou : Georges Clemenceau, éditorialiste à L'Aurore
André Marcon : Émile Zola
Nicolas Bridet : Mathieu Dreyfus
Swan Starosta : Lucie Dreyfus
Luce Mouchel : Madame Sandherr
Nicolas Wanczycki : Foucault
Pierre Aussedat : Colonel arrêtant Picquart
Jean-Marie Frin : Président du jury
Jean-Marie Lecoq : Médecin du duel
Thierry Gimenez : Colonel Jouaust
Frédéric Épaud : Officier artillerie
Clément Jacqmin : Journaliste Santé
Fabrice Firmin : Alexandre Perrenx
Roman Polanski : un académicien
 
Mon avis :
 Je ne vais pas vous mentir, il est impossible de vous proposer la critique de J’accuse, un des tout derniers films en date du sieur Roman Polanski, en occultant l’immense polémique qui à entouré ce long métrage lors de sa sortie, en 2019, puis dans les mois qui suivirent. Bien entendu, j’aurais préféré en faire abstraction, littéralement, cependant, dans le cas de Polanski, ce n’est pas possible et, pour cela, quelque part, il n’a pas fallut que les féministes post-Me Too se réveillent pour cela, non, cela fait bien longtemps, trop longtemps même, que le ver est dans le fruit… En fait, quelque part, ce n’est même pas la faute de Roman Polanski, même si, au début des années 70, il a bel et bien sodomisé une gamine de treize ans ! Non, les coupables car ils sont nombreux, c’est, quelque part, la justice américaine qui n’a pas sut prendre en compte que ce dernier pouvait fuir puis la France qui a finit par l’accueillir et dont ses politiques et son intelligentsia médiatique l’ont protégé pendant des décennies. Après, que dire… un demi-siècle s’est écoulé depuis l’affaire, les deux partis se sont mis d’accord depuis des lustres et Polanski, au fil du temps, a sortit de multiples films dont, certains, rappelant que le bougre est terriblement doué, sont, incontestablement, de très bons films ! Ne faut-il pas les voir ? Sous quel prétexte ? Si l’on devait chercher toutes les vieilles histoires des acteurs, chanteurs, sportifs et autres politiques, il ne resterait plus grand monde, c’est un fait, alors, faire comme beaucoup et séparer l’homme de l’artiste ? Ma foi, pourquoi pas – et je ne suis pas un grand fan de Polanski, l’individu, loin de là… Car bon, comment dire, a un moment donné, c’est probablement ce qu’il faut faire et, justement, alors que cette critique est débutée depuis pas mal de temps, je n’ai toujours pas parlé de ce film ! Alors, quid, donc, de J’accuse ? Eh bien, comment dire… incontestablement, nous avons affaire à un long métrage intéressant et qui remet de fort belle façon en lumière cette fameuse et tristement Affaire Dreyfus qui aura polluée la fin du dix-neuvième siècle en France : pour rappel, un homme, un militaire, le capitaine Alfred Dreyfus, est accusé de trahison et d’intelligence avec l’ennemi, c’est-à-dire, l’Allemagne. Déporté et emprisonné pendant des années à l’île du Diable, celui-ci ne tombera pas dans l’oubli puisque, dans l’Hexagone, des hommes, convaincus de son innocence, vont tout faire pour le libérer ce qui va déchainer des passions dans une société pour le moins antisémite… Naturellement, voilà la trame de fond de ce film dont le nom, bien entendu, renvoi au célèbre article d’Emile Zola dans L’Aurore – ce qui valut au romancier bien des déboires – cependant, ici, la lumière est faite sur un homme, le Lieutenant-colonel Marie-Georges Picquart, interprété par un Jean Dujardin inspiré, qui va, au fil des mois puis des années, enquêter sur cette affaire et faire éclater la vérité. Servi par un casting que l’on peut qualifier sans peine de cinq étoiles, J’accuse est donc un film qui, sous le couvert du divertissement, nous permet de revenir sur cette sombre période de l’Histoire française et, sur ce point, il n’y a rien à redire : les faits historiques sont parfaitement retranscrits à l’écran et si certains peuvent trouver singulier qu’Alfred Dreyfus n’apparaisse guère à l’écran, quelque part, c’est plutôt normal vu que celui-ci était, pour rappel, déporté dans une île au beau milieu de nulle part… Après, malgré son coté instructif qui peut être passionnant par moments – pour peu que l’on s’intéresse à l’Histoire, bien entendu – J’accuse peut-il être qualifier de grand film et mérite-t-il toutes les récompenses qu’il a obtenu ? En toute sincérité, je ne le pense pas : Roman Polanski a déjà fait bien mieux auparavant, c’est un fait, cependant, au vu de l’importance du sujet, il était peut-être difficile de faire un chef d’œuvre… Bref, vous l’avez compris, j’ai été plutôt conquis par ce film et ne serais-ce que pour son coté fort instructif, son casting et le rappel de cette fameuse affaire qui défraya tant la chronique il y a plus d’un siècle, je pense que le jeu en vaut la chandelle. Après, il y a la polémique, bien entendu, mais bon, là, nous abordons un sujet qui, finalement, n’a pas sa place ici…
 

Points Positifs
 :
- Si J’accuse n’est pas la première œuvre de fiction à traiter de l’Affaire Dreyfus, il en est, incontestablement, la meilleure, est de loin ! Ainsi, si vous connaissez un tant soit peu ce scandale d’état qui, à la fin du dix-neuvième siècle, défraya la chronique, je pense ne pas me tromper en affirmant que vous serez rapidement captivés par un scénario qui va vous tenir en haleine du début à la fin.
- Plutôt que de mettre l’accent sur Alfred Dreyfus, la lumière est faite sur un protagoniste plus obscur, le Lieutenant-colonel Marie-Georges Picquart, cependant, celui-ci est d’une importance capitale dans l’Affaire puisque, principalement, c’est grâce à lui que la vérité a finit par éclatée au grand jour.
- Un casting que l’on peut qualifier sans peine de cinq étoiles, avec, en tête d’affiche, Jean Dujardin, bien entendu, mais aussi, Louis Garrel, Emmanuelle Seigner, Wladimir Yordanoff, Melvil Poupaud, Mathieu Amalric, Vincent Perez et Denis Podalydès.
- Une reconstitution historique de qualité et sur laquelle il n’y a rien à redire.
- Un rappel intéressant sur l’antisémitisme de la société française de la fin du dix-neuvième siècle – même si notre époque, malheureusement, l’est, quelque part, tout autant…
 
Points Négatifs :
- Même si J’accuse est un bon film, ce n’est pas non plus un grand film, il faut le reconnaitre une bonne fois pour toutes.
- Roman Polanski oblige, il est difficile, tout de même, de séparer l’homme de son œuvre et le pire, finalement, c’est que celui-ci a eut le culot de se comparer à Alfred Dreyfus !
- Féministe post-Me Too, gauchiste assumé, membre de la Nupes, lecteurs de Libération ou du Monde, fan de Mediapart, naturellement, vous allez détester ce film… et n’oublions pas, également, ceux qui le jetteront au bucher sous le prétexte que Polanski est juif…
 
Ma note : 7,5/10