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dimanche 28 février 2021

Les Aventures de Tintin – Tintin et les Picaros


Les Aventures de Tintin – Tintin et les Picaros
 
Lors d’un voyage au San Theodoros, Bianca Castafiore, sa camériste Irma, son accompagnateur Igor Wagner et ses gardes du corps, les Dupondt, sont arrêtés par le régime du général Tapioca, sous prétexte d’un complot dont le capitaine Haddock serait le fomenteur. Plus tard, les Dupondt seront condamnés à mort et la Castafiore à la prison à vie, à l’issue d’un simulacre de procès. Après quelques télégrammes d’insultes, Haddock et le professeur Tournesol acceptent de se rendre à Tapiocapolis pour discuter avec le général, sans la compagnie de Tintin qui refuse de venir. Ils sont accueillis à bras ouverts par le colonel Alvarez, l’aide de camp de Tapioca, qui les envoie dans une villa luxueuse, où ils sont nourris et logés en attendant que Tapioca leur accorde un entretien. Peu à peu, ils comprennent que l’invitation était un piège : ils ne peuvent sortir qu’en étant étroitement surveillés.
 

Les Aventures de Tintin – Tintin et les Picaros
Scénario : Hergé
Dessins : Hergé
Couleurs : Hergé
Couverture : Hergé
Editeur : Casterman
Genre : Aventure, Franco-Belge
Pays d’origine : Belgique
Langue d’origine : français
Parution : 1976
Nombre de pages : 62
 
Mon avis : 
Paru en la désormais lointaine année 1976, huit longues années après Vol 714 pour Sydney, ce qui, au passage, nous montre bien qu’Hergé avait perdu le feu sacré, espaçant de plus en plus ses albums, Tintin et les Picaros est et restera sans nul doute a jamais comme étant le dernier volume des Aventures de Tintin – Tintin et l'Alph-Art, inachevé, ne pouvant être considéré comme un album a part entière. Du coup, historiquement, ce Tintin occupe une place particulière dans les aventures du reporter a la houppette en plus de nous proposer – crime de lèse majesté pour certains d’ailleurs – pour la première et, donc, la dernière fois, une innovation de taille dans le look de notre héros qui abandonne ici son éternel pantalon de golf pour un jean brun. Bref, d’entrée de jeu, Tintin et les Picaros marque les esprits – cette histoire de pantalon est tout sauf anodine – mais en dehors de cela, si l’on doit être tout a fait objectif, est-ce que nous avons affaire a un grand Tintin ? Ma foi, non. Un bon Tintin alors ? Eh ben en fait, sans vouloir être méchant, disons qu’il est trop moyen, beaucoup trop moyen. Ainsi, commençons par les défauts de cet album qui sont tout sauf anodins : sentiment de déjà-vu avec un énième retour du coté du San Theodoros, retour pour la énième fois de certains protagonistes que l’on a vu et revu, certaines blagues ne sont que des réédites quand a l’aventure en elle-même, prétendre qu’elle nous transcende serait exagérer… Pourtant, tout n’est pas a jeter dans cet album et une relecture me l’a confirmer : ainsi, historiquement, le fait que Hergé se soit inspiré d’événements réels étant monnaie courante en Amérique latine est plutôt une bonne chose, de même, le coté désabusé de l’ensemble où, comme on le voit dans le final, on peut changer les dirigeants mais rien ne change pour le peuple, toujours le grand perdant de l’histoire, n’est que la triste représentation de ce qu’est notre monde réel. Ajoutons a cela quelques bons passages, un Haddock qui essaie tant bien que mal de sauver les meubles et on se dit que ce Tintin et les Picaros n’est pas si inintéressant qu’on pourrait le penser. Mais bon, d’un autre coté, nous ne sommes pas dupes non plus et quand on fait la balance des bonnes et des mauvaises choses et puis, histoire d’enfoncer le clou, qu’on compare cet album aux heures de gloire de la saga, on ne peut s’empêcher de se dire qu’il n’y a pas photo et que, pour une dernière, Tintin ne part pas par la grande porte, loin de là…
 

Points Positifs
 :
- En s’inspirant de faits réels et du contexte géopolitique de l’époque en Amérique latine, Hergé parvient a nous pondre une aventure bien plus intelligente qu’on pourrait le penser de prime abord – interventionnisme de puissances étrangères dans les affaires locales, mainmise de puissants groupes industriels, références aux nazis échappés en Amérique du Sud, guérilla et autres révolutions qui se succèdent les unes aux autres.
- Le coté désabusé de la fin, tellement en phase, lorsqu’on y pense, avec le monde réel.
- Une aventure qui n’est pas transcendante mais qui se lit plutôt bien, surtout que certaines scènes – merci Haddock – réussissent à nous faire rire.
 
Points Négatifs :
- On sent le manque d’inspiration de la part d’Hergé au fil de l’avancement de l’album et si le début fait encore illusion, assez rapidement, on finit par déchanter devant une aventure à mille lieux des heures de gloire de la saga.
- Un sentiment de déjà-vu omniprésent du début a la fin : lieux, personnages, situations, blagues, tout cela a déjà été vu et même revu un nombre conséquent de fois…
- Certes, je suis pour que les personnages évoluent, mais bon, d’un autre coté, Tintin en jean, cela choque – et je ne vous parle pas des chaussures…
- Séraphin Lampion, encore lui ! Mais qu’est ce que je le déteste celui-là !
 
Ma note : 6,5/10

Les Aventures de Tintin – Vol 714 pour Sydney


Les Aventures de Tintin – Vol 714 pour Sydney
 
En route pour un congrès d’astronautique à Sydney, Tintin, son chien Milou, le capitaine Haddock et le professeur Tournesol retrouvent, lors d’une escale à Jakarta, Szut, un pilote qu’ils ont rencontrée dans une précédente aventure. Celui-ci leur présente son patron Laszlo Carreidas, un constructeur d’avions milliardaire (mais ayant également des intérêts dans d’autres secteurs : pétrole, électronique, coca, etc.), qui se rend comme eux à Sydney. Il leur propose de les y amener à bord de son tout nouveau jet. Cependant, l’avion est détourné par des hommes armés, infiltrés dans l’entourage du milliardaire : Spalding, le secrétaire de Carreidas ; Paolo Colombani, le copilote de Szut et Hans Boehm, le radio. Ces derniers obligent l’avion à atterrir sur une île indonésienne...
 

Les Aventures de Tintin – Vol 714 pour Sydney
Scénario : Hergé
Dessins : Hergé
Couleurs : Hergé
Couverture : Hergé
Editeur : Casterman
Genre : Aventure, Franco-Belge
Pays d’origine : Belgique
Langue d’origine : français
Parution : 1968
Nombre de pages : 62
 
Mon avis : 
De temps en temps, il est agréable de revenir a ses classiques, et qui dit classiques, dans le vaste monde de la bande dessinée, dit forcement Tintin, pour ce qui est de la BD franco belge. Indéniablement, et même si le reporter a la houppette et en pantalons de golf ne possède plus la même aura qu’il pouvait encore avoir il y a quelques années, même si les ventes ne sont plus ce qu’elles étaient a la grande époque, mais également lors de ma prime jeunesse, lorsque je l’ai découvert, il est certain que bon nombre d’auteurs modernes aimeraient vendre aussi bien qu’un héros de BD que certains jugent dépassés mais qui tient encore la dragée haute a la concurrence. De même, Tintin fait parti de ce cercle fermé de personnages imaginaires connu dans le monde entier, et quelque part, ce n’est pas un exploit aussi évidant que l’on pourrait le penser : Batman, Superman, Spiderman, Mickey, Donald et donc, notre reporter, où que l’on aille, on tombera toujours sur quelqu’un qui les connaît. Ainsi, et même si je regrette le choix d’Hergé (que personne ne récupère Tintin après sa mort) car j’aurais été curieux de voir ce que cela aurait put donner sous la plume d’auteurs comme ceux qui ont repris Spirou, l’on ne peut pas nier que celui-ci reste encore une valeur sur dans le monde de la bande dessinée. Mais quoi qu’il en soit, je vous disais précédemment que de temps en temps, donc, il est agréable de revenir a ses classiques, et si a mes yeux, quasiment tous les volumes de Tintin sont un peu mes classiques, je dois reconnaître que ce Vol 714 pour Sidney, avant dernier album de la saga achevé, occupe un peu une place a part en raison des thèmes abordés. Si d’autres titres, comme L’Étoile MystérieuseOn a marché sur la Lune voir même L’affaire Tournesol lorgnaient plus ou moins du coté de la SF, il est indéniable que le plus fantastique est celui-ci : en effet, et si les amateurs éclairés (dont je fais partie) reconnaitront moult détails liés a la théorie des anciens astronautes (statues, dessins où l’on « reconnaît » des types en combinaisons spatiales, les fameux dieux venus du ciel dans des chars de feu), savent parfaitement que le personnage de Ezdanitoff de la revue Comète n’est autre que l’avatar du cultissime Jacques Bergier de la revue… Planète, l’auteur, avec Powells, du Matin des Magiciens, les néophytes, eux, ne serais ce que parce que l’on voit nettement une soucoupe volante et que Bergier, euh pardon, Ezdanitoff le dit très clairement, oui, en auront la confirmation parce que Tintin rencontre les extraterrestres, même s’il l’oublie au final. Alors bien sur, on ne prend pas le même plaisir à la lecture de ce Vol 714 pour Sidney selon que l’on connaisse un peu l’ufologie ou non, mais quelque part, et en prenant exemple sur mon cas personnel, la première fois que je l’ai lu, je n’y connaissais fichtrement rien, et cela ne m’a pas empêché de l’apprécier à sa juste valeur. Et puis, Tintin a fait partie (cet album mais d’autres également), un peu comme Les Mystérieuses Citées d’Or, par exemple, de ma « formation », de mes gouts futurs pour l’histoire, le passé et, surtout, ses mystères. Alors bien entendu, Vol 714 pour Sidney n’est pas le meilleur album de la série, d’autres lui sont infiniment supérieurs comme, par exemple, Tintin au Tibet ou le dytique sur La Lune, mais cela n’empêche pas que ce vingt deuxième album des aventures du plus célèbre des reporters regorge de qualités, celles déjà annoncées plus haut, pour ce qui est de l’intrigue en elle-même où Hergé renoue avec la grande aventure et le dépaysement après l’intermède que fut Les Bijoux de la Castafiore, mais aussi par la forme où tout ce qui a fait la renommée de Tintin est présent : situations ubuesques, humour ravageur et toujours bien placé, chaque planche, pour ne pas dire presque chaque case est un délice pour le lecteur et l’on se surprend toujours a exploser de rire devant les colères de ce bon vieux Capitaine Haddock ainsi que pour les problèmes d’audition de Tournesol. C’est peut être justement parce l’on ne se lasse jamais que chaque album de Tintin est indispensable et je ne peux que m’incliner devant le talent d’Hergé pour avoir réussi un tel tour de force. Bien évidement, Vol 714 pour Sidney occupera une place a part pour tous les amateurs des anciens astronautes et autres fanatiques de Fox Mulder, cela n’en reste pas moins un sympathique album qui mérite, comme les autres, de figurer dans la collection de tout amateur de bande dessinée.
 

Points Positifs
 :
- L’album de la saga où Tintin flirte le plus avec la science-fiction avec sa rencontre avec des… extraterrestres, rien que ça ! Un album plutôt dans l’air du temps à l’époque de sa sortie au vue de ses thématiques.
- Si vous êtes un familier de la théorie des Anciens Astronautes et que le nom de Jacques Bergier ne vous est pas inconnu, alors, Vol 714 pour Sydney ne vous laissera pas indifférent.
- Une aventure plutôt sympathique et riche en rebondissements, assez riche en scènes coquasses par ailleurs – Rastapopoulos et Allan occupant le devant de la scène sur ce point.
- Le personnage de Laszlo Carreidas.
- Le plaisir de retrouver Szut que l’on avait découvert dans Coke en Stock.
 
Points Négatifs :
- Même si Vol 714 pour Sydney est plutôt sympathique, il est clair que cet album est loin d’être le meilleur de la saga. Certes, l’aventure est plutôt prenante et l’humour assez bienvenu, cependant, on commence à sentir un Hergé un peu en manque d’inspiration et loin de ses heures de gloire.
- J’apprécie l’humour dans Tintin, c’est un fait, mais par moments, trop d’humour tue l’humour, le pire étant le fait que Rastapopoulos et Allan finissent par perdre toute crédibilité.
- Si vous ne connaissez pas la thématique ufologique de cet album, il est clair que vous passerez a coté de tout un tas de références.
 
Ma note : 7,5/10

samedi 27 février 2021

Les Cahiers de Science & Vie 197 – Qui sommes nous ?


Les Cahiers de Science & Vie 197 – Qui sommes nous ?
Mars/Avril 2021

Au sommaire :
Édito : Il était une fois l’Homme
Dossier : Qui Sommes Nous ?
- Cadrage
- Et l’Humanité se raconta sa naissance
- De l’image à l’Homme
- A chaque civilisation son humanité
- Une ontologie occidentale
- Délices et limites de la raison
- La question de l’autre
- Le corps, anatomie d’une exploration
- Le corps féminin, ce problème masculin
- La grande énigme de la procréation
- Demain, toujours humains ?
- Les hybrides, entre nature et culture
- Les non-humains et nous
Interview « Il faut résister à tout ce qui écrase la vie symbolique des humains » de Jean-Michel Besnier
Anniversaire
- Les Cahiers fêtent leurs 30 ans
Actualités
- Dans le secret du cœur
- Des babouins momifiés pour trouver le pays de Pount
- Art rupestre et datura : ça plane chez les Chumash
- Fast-food à Pompéi : qu’est-ce que je vous sers ?
- La ville d’Augustodunum retrouve ses métallurgistes
- Tsunami antique en Méditerranée
- Saqqarah, chantier d’abondance
Muséologies
- La magie au centre du monde
- Peindre la nature
Livres & Idées
- Cosmogonies, la préhistoire des mythes
- Carnets d’égyptologues
- Scientifica Historica
 
Mon avis :
 Après vous avoir parlé, il y a tout juste quelques jours, du cent-quatre-vingt-seizième numéro des Cahiers de Science & Vie et qui était consacré aux origines des sciences, me revoilà, aujourd’hui, avec la critique du numéro suivant de la revue, comme quoi, cette fois ci, je n’aurai guère perdu de temps… Il faut dire, bien entendu, que le sujet de ce dossier était nettement plus intéressant, à mes yeux, que le précédent – même si, finalement, j’ai eu une bonne surprise à la lecture de celui-ci – et que, comme vous l’avez peut-être remarquer si vous suivez ce blog depuis longtemps, dès que l’on touche aux mythes humains, à chaque fois, je suis aux anges et la lecture du dossier de ce numéro des Cahiers aura confirmer toutes mes espérances. Qui plus est, au-delà de la qualité indéniable du dossier – même si je dois reconnaitre que, dans le même genre, les Cahiers de Science & Vie ont déjà fait mieux – j’ai eu droit a une très bonne surprise dans le numéro de second numéro de l’année 2021 : en effet, profitant du fait que cela fait tout juste 30 ans qu’est paru le tout premier numéro des Cahiers, la revue aura légèrement changer dans sa conception avec, enfin, la partie actualité qui a été expédiée après le dossier. C’est indéniablement une très bonne chose car bon, que l’on veuille ou non, ce qui compte dans une revue spécialisée – et c’est encore plus le cas avec les Cahiers – c’est son dossier principal et, ma foi, que celui occupe la place la plus importante me semble on ne peut plus logique… Bref, vous l’avez compris, ce cent-quatre-vingt-dix-septième numéro des Cahiers de Science & Vie est une belle réussite, certes, pas exceptionnelle mais bon, de quoi ravir les amateurs de cette revue qui, bien entendu, attendent à grand pas ce qui sera l’événement de l’année, je veux, bien entendu, parler du deux-centième numéro, mais bon, il sera toujours temps d’en parler en temps utile…
 

Points Positifs
 :
- Un dossier plutôt intéressant et instructif qui nous explique comment l’être humain se voit et s’est vu au fil des âges : mythes des origines, vision de l’autre et de ce qui est humain ou ne l’est pas, sans oublier, bien entendu, évolution de la manière dont l’homme a put se voir mais aussi, comment il peut juger les non humains dans un futur plus ou moins proche.
- Un changement notable, enfin, après tant d’années : le dossier retrouve la place d’honneur dans la revue et l’actualité est reléguée après, ce qui est plutôt logique.
- Comme c’est toujours le cas avec les Cahiers, l’ensemble est bien écrit et suffisamment clair pour ravir le grand public. De plus, nous avons droit à de nombreuses illustrations de qualité.
- Un numéro anniversaire, les Cahiers ayant 30 ans !

Points Négatifs :
- Le dossier principal est réussi dans l’ensemble mais il faut reconnaitre que, dans le même genre, nous avons déjà eu un peu mieux.
- C’est bien que la partie actualité soit reléguée après le dossier, cependant, elle occupe toujours autant de place alors que cela ne se justifie vraiment pas – et je ne parle pas de la partie musées et des sorties littéraires. Mais bon, c’est un vieux débat désormais et je suis un vieux nostalgique de la version précédente des Cahiers

Ma note : 7,5/10

The Ghost in the Shell – Tome 1


The Ghost in the Shell – Tome 1
 
2029. Le Japon est devenu une corpo-nation qui recouvre l’Asie toute entière. Dans un immeuble d’une mégalopole, un membre du gouvernement, soupçonné d’avoir aidé à l’attentat qui a coûté la vie à l’ancien premier ministre, effectue des tractations secrètes et illicites avec un diplomate d’un autre pays. La sécurité publique espionne la réunion et se prépare à intervenir pour arrêter tout le monde en flagrant délit. En secret, une femme-cyborg, Motoko Kusanagi, écoute également, soutenue par sa propre équipe. Lorsque la police intervient, le diplomate se sert de son immunité pour s’en sortir, et joue sur les lois et les procédures pour empêcher également l’arrestation du membre du gouvernement japonais. Tandis que la police reste impuissante, soudain la femme intervient : invisible grâce à son camouflage optique, elle crible le diplomate de balles avant de disparaître... Le lendemain, Kusanagi se rend dans le bureau du ministre de la sécurité intérieure et produit un ordre d’assassinat signé par l’ancien premier ministre... Un mois plus tard, le conseil national accepte la demande de création d’une unité spéciale d’élite anticriminelle, la section 9, dirigée par Kusanagi, chargée d’intervenir pour résoudre en secret et de manière efficace, voire radicale, les situations les plus complexes pour lesquelles les autres sections d’intervention des forces armées du gouvernement sont impuissantes. Seulement, dès la première mission, Kusanagi et son équipe se retrouvent au milieu des luttes de pouvoir des gens pour qui ils travaillent...
 

The Ghost in the Shell – Tome 1
Scénariste : Masamune Shirow
Dessinateur : Masamune Shirow
Genre : Seinen
Type d'ouvrage : Science Fiction, Policier, Cyberpunk
Titre en vo : The Ghost in the Shell – vol 1
Parution en vo : 20 octobre 1991
Parution en vf : 15 mars 2017
Langue d'origine : Japonais
Editeur : Glénat
Nombre de pages : 352
 
Mon avis :
 Indéniablement, au tournant des années 80 et 90, au Japon, il y eut trois œuvres majeures qui définirent alors le genre cyberpunk principalement mais qui, il ne faut pas l’oublier, permirent un peu aux mangas d’accéder a une place non négligeable aux yeux du grand public occidental, peu familier du genre – en dehors des adaptations animées qui faisaient alors fureur sur nos écrans. Ces trois œuvres furent Akira, bien évidement, de Katsuhiro Otomo, sans nul doute la meilleure et la plus connue, Gunnm de Yukito Kishiro et, pour finir, The Ghost in the Shell de Masamune Shirow dont je vous propose la critique en ce jour. Pour la petite histoire, et comme cela avait été le cas pour Gunnm en son temps, je n’avais jamais eu l’occasion de lire, jusqu’à aujourd’hui, ce manga alors que, pour ce qui est de Akira, étant un vieux de la vieille, j’avais découvert le chef d’œuvre du sieur Otomo par la version colorisée paru a l’époque. Cependant, contrairement a Gunnm auquel j’avais plutôt bien accrocher – même si cela fait quelques mois que j’ai un peu mis ce manga de coté – j’ai eu le plus grand mal a me lancer véritablement dans The Ghost in the Shell, finissant même par me faire violence pour en venir a bout ! Voilà, la chose est dite et j’entends déjà certains hurler au loup devant mes propos, mais bon, que voulez vous que je vous dise au sujet du manga culte (c’est un fait) de Masamune Shirow qui est un pur chef d’œuvres pour certains mais qui, a mes yeux, possède beaucoup trop de défauts pour que je le considère comme étant un incontournable ? Car le problème avec The Ghost in the Shell, ce qui m’embête un peu a son sujet, c’est que, si je reconnais que l’univers proposé est plutôt réussi, si j’ai accrocher a certains des protagonistes, si les diverses missions a proprement parler de la Section 9 sont loin d’être inintéressantes, si le scénario d’ensemble nous amène a nous poser tout un tas de questions sur ce qu’est la vie, sur ce qui fait la différence entre l’humanité et les robots et comment la vie peut évoluer, sans oublier, bien évidement, les magnifiques dessins de Masamune Shirow, tout cela est indéniablement gâché par une complexité monumentale, une lourdeur pas avenante pour un sou et une somme de textes qui font que, dès les premières pages, on se surprend a souffler de dépit et a se rendre compte qu’on a passer un temps fou a essayer de déchiffrer et de comprendre si peu de choses. Bref, pour certains, toute cette complexité fait parti du jeu et apporte un plus a l’ensemble, pour les autres, harassés par des tonnes et des tonnes de textes et de délires métaphasiques de l’auteur parfois inutiles, ils se diront que le jeu n’en vaut décidément pas la chandelle et préférerons la simplicité sans prise de tête d’un Gunnm ou la magnificence évidente d’un Akira
 

Points Positifs
 :
- Peut-être l’un des mangas qui a le plus marqué le genre cyberpunk avec un univers cohérent, d’une richesse impressionnante, une ambiance fort bien décrite et un travail en amont de la part de l’auteur qui est plutôt louable et remarquable. Cela nous change de certaines bande dessinées écrites a la va-vite et bien plus pauvres dans l’ensemble.
- S’il y a une chose que l’on ne peut retirer a Masamune Shirow, c’est son indéniablement talent artistique car le bougre dessine fort bien et parcourir cette édition – agrémentées de quelques pages colorées – est un pur régal.
- Un scénario général bien plus intelligent qu’on pourrait le penser de prime abord. Il faut dire que la lecture nous amène à nous poser des questions sur ce qu’est la vie, comment on peut la qualifier, comment elle peut évoluer, comment peut-on considéré les robots et autres cyborgs, etc.
- Motoko Kusanagi n’est pas l’héroïne de manga la plus originale qui soit, cependant, elle n’en reste pas moins plutôt charismatique et parfaitement emblématique de son époque.
- Une édition française quasi-parfaite !
 
Points Négatifs :
- Une complexité de lecture de tous les instants ! Il faut dire que j’ai rarement eu l’occasion de lire une bande dessinée aussi pénible a lire alors que cela ne se justifie nullement, ce qui est dommage car l’idée générale est plutôt bonne et certaines histoires assez réussies, cependant, l’auteur a eu l’idée saugrenue de vouloir tout expliquer, le moindre détail et se perd en plus dans des délires plus ou moins assumés, ce qui alourdit les pages par des tonnes et des tonnes de textes souvent inutiles…
- Pour une version intégrale, pourquoi les quelques scènes coquines ont été censurées ? Ah un moment donné, soit on nous présente une œuvre dans son intégralité, soit on ne prétend pas qu’il s’agit d’une intégrale !
 
Ma note : 7,5/10

vendredi 26 février 2021

L’Intégrale X-Men 1981


L’Intégrale X-Men 1981

Le professeur Charles Xavier poursuit un rêve. Voir les hommes et les mutants vivent ensemble dans la paix et l'harmonie. Pour mener à bien son œuvre, il réunit une équipe de héros dotés d'un gène X qui fait d'eux des êtres supérieurs, les X-Men ! Nous sommes en 2013 à la veille d’une apocalypse nucléaire. Par peur des mutants, le gouvernement américain a réactivé les Sentinelles qui ont commis un véritable génocide et ont pris en main les rênes du pays. Les USA sont dévastés, tous les super-héros sont morts, et afin d’éviter l’attaque des Sentinelles, les autres pays s’apprêtent à utiliser l’arme nucléaire. C‘est dans ce contexte que les X-men survivants (Kitty Pride, Magneto, Tornade, Collossus et Wolverine) aidés de Franklin Richard (fils de Red et Susan Richard membres des Quatre Fantastiques) et de son épouse, vont tenter le tout pour le tout. Ils arrivent à envoyer l’esprit de Kitty Pride dans le passé, en 1980, afin d’investir son propre corps. Sa mission sera alors d’empêcher le meurtre du Sénateur Kelly par un groupe de terroristes mutants. En effet la mort de Kelly est le point de départ d’une réaction en chaîne conduisant à l’éradication des mutants.


L’Intégrale X-Men 1981
Scénario : Chris Claremont, John Byrne
Dessins : John Byrne, Dave Cockrum, Brent Anderson, Bob McLeod, Jim Sherman
Encrage : Terry Austin, Jo Rubinstein, Bob Wiacek
Couleurs : Glynis Oliver, Don Warfield, Bonnie Wilford
Couverture : Dave Cockrum
Genre : Super-héros
Editeur : Marvel
Titre en vo : The Uncanny X-Men 1981
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : Janvier 1981 – Décembre 1981
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Panini Comics
Date de parution : 03 février 2005
Nombre de pages : 328

Liste des épisodes
Uncanny X-Men 141-152
Nightcrawler’s Inferno – Uncanny X-Men Annual 5

Mon avis : Il est indéniable que l’intégrale précédente des X-Men, celui consacré à l’année 1980, restera comme le point d’orgue de la série ; il faut dire que s’il y a bien une saga qui aura marquer, plus que les autres, les esprits, ce fut celle du Phénix Noir, apothéose de la collaboration entre les géniaux Chris Claremont et John Byrne. Cependant, avant que Byrne, coscénariste et dessinateur des X-Men ne s’envole vers d’autres cieux, et, plus précisément, du coté des Fantastiques, série en totale perte de vitesse au début des années 80 et qu’il relança avec le talent que l’on sait, celui-ci ne quitta nos mutants préférés qu’après un autre coup d’éclat, une dernière saga, Days of Future Past, qui, bien que plus courte dans la durée – deux petits épisodes – n’en marqua pas moins durablement toute la mythologie mutante, et, accessoirement, inspira bien des auteurs sur d’autres séries par la suite… Du coup, forcément, ce cinquième intégrale des Uncanny X-Men est très fortement marquer par Days of Future Past car même si cet arc narratif est très court, lors de sa sortie, il marqua tellement les esprits avec cette histoire de voyage dans le temps, d’un futur où les sentinelles ont pris le pouvoir après avoir massacrer a la fois les mutants et les autres super-héros et ou les quelques X-Men survivants – ainsi que Magnéto, désormais du coté des bons, premier jalon d’une idée qui prendra de l’importance par la suite – tentent le tout pour le tout afin de modifier le passé, que, indéniablement, le reste, a coté, semble un peu sans saveur. Or, avec du recul – et une bonne relecture, bien entendu, de tous ces épisodes – cela est plus que désobligeant pour les dix autres épisodes de cette année 1981 puisque, si Byrne n’est effectivement plus là – et franchement, pour les dessins, cela se voit – le sieur Claremont est toujours aux manettes et plus inspiré que jamais : particulièrement avec deux arcs, celui où les X-Men ont affaire pour la toute première fois de leur histoire a Fatalis, puis, l’autre apothéose de cette intégrale, je veux bien évidement parler de leur affrontement avec leur ennemi de toujours, Magneto ! Un Magneto, qui, accessoirement, battu (bien entendu) commence de plus en plus a douter du bien fonder de ses actions – et nouveau jalon a ajouter a ce que je vous parlais plus haut… Bref, vous l’avez compris, malgré une baisse de régime obligatoire puisque rien ne se compare a la Saga du Phénix Noir, la production X-Men de l’année 1981 est de très bonne qualité, du moins, pour ce qui est du scénario… car oui, pour ce qui est des dessins, c’est une toute autre histoire : Byrne parti, Cockrum prend le relais pendant quelques épisodes et c’est nettement moins bon mais le pire, c’est les prestations de Bob McLeod et Jim Sherman, franchement médiocres. Dommage car les dessins ne reflètent absolument pas la qualité scénaristique d’une série, toujours aussi bonne en ce début des années 80, décennie qui, mine de rien, la verra régner sur l’univers des comics, rien que ça !


Points Positifs :
Days of Future Past, l’une des plus célèbres sagas des X-Men et qui est, il faut le reconnaitre, une belle réussite. Il faut dire que cette histoire de voyages dans le temps et ce futur apocalyptique où les Sentinelles ont prit le pouvoir ne pouvait que marquer les esprits.
- Autre événement majeur de cette année 1981 : l’affrontement contre Magneto qui culminera dans un double épisode, le cent-cinquantième de la série. Accessoirement, le plus ancien adversaire des X-Men commence, petit à petit, à se remettre en question…
- L’importance prise, au sein de l’équipe, par la petite nouvelle, Kitty Pride.
- Scénaristiquement, cela reste plutôt bon dans l’ensemble et Claremont est fort inspirer en nous proposant une nouvelle confrontation face au Club des Damnés – et un duel Tornade/Reine Blanche d’anthologie – et une autre face a… Fatalis !
- Pour ce qui est des dessins, la pate incomparable de Byrne fait une nouvelle fois mouche… mais sur trois petits épisodes uniquement…

Points Négatifs :
- Justement, le départ de Byrne vers d’autres cieux (Division AlphaFantastiques) fait que l’on perd énormément au change et si Cockrum réussit à maintenir un certain niveau plus ou moins acceptable (mais bon, perso, celui-ci ne m’a jamais emballé), le reste est soit trop moyen, soit carrément catastrophique !
- Ce n’est pas la première fois que je le signale mais bon, la colorisation, a l’époque, ce n’était pas vraiment ça ; et puis, toutes ces couleurs qui débordent, beurk !
- Par moments, les dialogues accusent un peu leur age…
- Claremont semble hésiter à bouleverser un peu son équipe, on se dit qu’Angel va rester, on est contant de voir revenir un peu Havok, Polaris, le Hurleur et Iceberg et puis, finalement, on se contente d’un simple changement entre Jean Grey et Kitty Pride… dommage !
- Bon, l’annual de cette année 1981 est de meilleure qualité que ses prédécesseurs, mais dans l’ensemble, cela reste un annual, c’est-à-dire, une histoire à part qui ne marque pas vraiment les esprits.

Ma note : 8/10

Sorceleur – La Saison des Orages


Sorceleur – La Saison des Orages
 
On a volé les fameuses épées du Sorceleur ! Et il en a plus que jamais besoin : une intrigue de palais se trame et le prince de Kerack a requis l'aide de Geralt. Mais ce dernier va devoir déjouer les manœuvres d'une belle et mystérieuse magicienne rousse avant de partir à la recherche de son voleur. Heureusement, son fidèle compagnon barde Jaskier lui sera d'un précieux secours, de même que son nouvel ami, le nain Addario, pour affronter les dangers qui l'attendent.
 

Sorceleur – La Saison des Orages
Auteur : Andrzej Sapkowski
Type d'ouvrage : Dark Fantasy
Première Parution : 6 Novembre 2013
Edition Française : 29 mai 2015
Titre en vo : Sezon burz
Pays d’origine : Pologne
Langue d’origine : Polonais
Traduction : Caroline Raszka-Dewez
Editeur : Milady
Nombre de pages : 432
 
Mon avis :
 Comme je l’avais souligner, a la fin de ma critique de La Dame du Lac, ultime tome du Cycle du Sorceleur, l’auteur, Andrzej Sapkowski, n’en n’avait pas tout a fait finit avec son personnage fétiche qui lui avait permis d’accéder a la célébrité, d’abord dans son pays, puis, au-delà des frontières – bien aidé en cela par les adaptations vidéoludiques dont le volet le plus célèbre est, bien évidement, l’exceptionnel The Witcher 3, il faut le reconnaitre. Cependant, ici, les choses étaient plus ou moins entendues, à moins de faire preuve d’une certaine niaiserie : en effet, paru après la sortie de The Witcher 2, il était évidant que l’auteur en profitait pour surfer sur la vague de succès de son univers, surtout que ce dernier avait été abandonné a la fin des années 90. Mais bon, il serait difficile de lui en vouloir véritablement puisque, après tout, c’est le créateur de la saga, alors, qui lui en voudra de vouloir se faire un peu d’argent ? Bah en fait, ceux et celles qui auront été déçus par ce roman… Car si La Saison des Orages est loin d’être un mauvais livre, cela serait exagéré d’affirmer une telle chose, force est de constater que, en comparaison du reste du Cycle du Sorceleur, nous avons là le tome le plus faiblard : prenant place après L'Épée de la Providence et avant Le Sang des Elfes, c’est-à-dire, entre les deux recueils de nouvelles et le cycle a proprement parler, ce roman, n’apportera pas grand-chose de nouveau a notre héros. Il faut dire que d’entrée de jeu, le postulat de départ n’est guère engageant : mouais, Geralt a perdu ses épées… Ensuite, et très rapidement, si tout n’est pas mauvais et s’il y a bien quelques bonnes idées ainsi que certains passages assez réussis, on a très rapidement l’impression que l’auteur s’autoparodie lui-même et peine à retrouver l’inspiration des heures de gloire de sa série fétiche. Ajoutons a cela que l’intrigue par dans tous les sens et que l’on a encore droit a une liaison entre Geralt et une magicienne, ce qui est pas original pour un sou, et on comprendra, au final, que cette Saison des Orages déçoit plus qu’autre chose. Reste le plaisir de retrouver (pour la dernière fois ?) des personnages et un univers franchement réussis, ce qui, en on convient, ne suffit pas a sauver les meubles, loin de là…
 

Points Positifs
 :
- Le plaisir de retrouver, quelques années après la fin de la saga, des personnages et un univers plaisants, réussis, et qui nous avaient fait passer de très bons moments.
- Il y a pas mal de bonnes idées dans ce roman et certains passages sont plutôt réussis : ainsi, le séjour de Geralt chez les magiciens, l’intrigue avec la Renarde, le déroulement du complot contre le roi de Kerack.
- Un peu comme les DLC de Wild Hunt, ce roman nous prouve que, que cela soit par le biais des jeux vidéos ou des romans, les aventures de Geralt peuvent parfaitement se poursuivre avec a chaque fois des enquêtes sans liens les unes avec les autres, puisque, après tout, c’est un peu en cela que consiste le métier de Sorceleur.
 
Points Négatifs :
- Andrzej Sapkowski semble avoir perdu le feu sacré et s’autoparodie lui-même dans ce roman. Les personnages sont par moments de pales copies d’eux-mêmes – Jaskier – et, en dehors de Corail et, dans une moindre mesure, un ou deux magiciens, le reste du casting ne marquera pas les esprits.
- L’intrigue par malheureusement dans tous les sens et par moments, on est un peu paumés par ces changements narratifs intempestifs. Certes, au final, on découvre que tout cela était plus ou moins lié, mais bon, même là, on n’y croit guère…
- Geralt se tape encore une magicienne. Bon, au bout d’un moment, ça commence à faire beaucoup et, surtout, pas original pour un sou.
- Geralt a perdu ses épées ! Pour un scénario de départ, on ne peut pas vraiment dire que cela donne envie…
- L’humour avait toujours été plus ou moins présent dans le Cycle du Sorceleur, or, ici, c’est plus moins que plus.
 
Ma note : 6,5/10