Les Aventures de Tintin – Tintin et les Picaros
Les
Aventures de Tintin – Tintin et les Picaros
Lors
d’un voyage au San Theodoros, Bianca Castafiore, sa camériste Irma, son
accompagnateur Igor Wagner et ses gardes du corps, les Dupondt, sont arrêtés
par le régime du général Tapioca, sous prétexte d’un complot dont le capitaine
Haddock serait le fomenteur. Plus tard, les Dupondt seront condamnés à mort et
la Castafiore à la prison à vie, à l’issue d’un simulacre de procès. Après
quelques télégrammes d’insultes, Haddock et le professeur Tournesol acceptent
de se rendre à Tapiocapolis pour discuter avec le général, sans la compagnie de
Tintin qui refuse de venir. Ils sont accueillis à bras ouverts par le colonel
Alvarez, l’aide de camp de Tapioca, qui les envoie dans une villa luxueuse, où
ils sont nourris et logés en attendant que Tapioca leur accorde un entretien.
Peu à peu, ils comprennent que l’invitation était un piège : ils ne peuvent
sortir qu’en étant étroitement surveillés.
Les Aventures de Tintin – Tintin et les Picaros
Scénario
: Hergé
Dessins
: Hergé
Couleurs : Hergé
Couverture : Hergé
Editeur
: Casterman
Genre : Aventure,
Franco-Belge
Pays
d’origine : Belgique
Langue
d’origine : français
Parution : 1976
Nombre
de pages : 62
Mon
avis : Paru en la désormais lointaine année
1976, huit longues années après Vol
714 pour Sydney, ce qui, au passage, nous montre bien qu’Hergé avait
perdu le feu sacré, espaçant de plus en plus ses albums, Tintin et les
Picaros est et restera sans nul doute a jamais comme étant le dernier
volume des Aventures de Tintin – Tintin et l'Alph-Art,
inachevé, ne pouvant être considéré comme un album a part entière. Du coup,
historiquement, ce Tintin occupe une place particulière dans
les aventures du reporter a la houppette en plus de nous proposer – crime de
lèse majesté pour certains d’ailleurs – pour la première et, donc, la dernière
fois, une innovation de taille dans le look de notre héros qui abandonne ici
son éternel pantalon de golf pour un jean brun. Bref, d’entrée de jeu, Tintin
et les Picaros marque les esprits – cette histoire de pantalon est
tout sauf anodine – mais en dehors de cela, si l’on doit être tout a fait
objectif, est-ce que nous avons affaire a un grand Tintin ? Ma
foi, non. Un bon Tintin alors ? Eh ben en fait, sans
vouloir être méchant, disons qu’il est trop moyen, beaucoup trop moyen. Ainsi,
commençons par les défauts de cet album qui sont tout sauf anodins :
sentiment de déjà-vu avec un énième retour du coté du San Theodoros,
retour pour la énième fois de certains protagonistes que l’on a vu et revu,
certaines blagues ne sont que des réédites quand a l’aventure en elle-même,
prétendre qu’elle nous transcende serait exagérer… Pourtant, tout n’est pas a
jeter dans cet album et une relecture me l’a confirmer : ainsi,
historiquement, le fait que Hergé se soit inspiré d’événements réels étant
monnaie courante en Amérique latine est plutôt une bonne chose, de même, le
coté désabusé de l’ensemble où, comme on le voit dans le final, on peut changer
les dirigeants mais rien ne change pour le peuple, toujours le grand perdant de
l’histoire, n’est que la triste représentation de ce qu’est notre monde réel.
Ajoutons a cela quelques bons passages, un Haddock qui essaie tant bien que mal
de sauver les meubles et on se dit que ce Tintin et les Picaros n’est
pas si inintéressant qu’on pourrait le penser. Mais bon, d’un autre coté, nous
ne sommes pas dupes non plus et quand on fait la balance des bonnes et des
mauvaises choses et puis, histoire d’enfoncer le clou, qu’on compare cet album
aux heures de gloire de la saga, on ne peut s’empêcher de se dire qu’il n’y a
pas photo et que, pour une dernière, Tintin ne part pas par la grande porte,
loin de là…
Points
Positifs :
-
En s’inspirant de faits réels et du contexte géopolitique de l’époque en
Amérique latine, Hergé parvient a nous pondre une aventure bien plus
intelligente qu’on pourrait le penser de prime abord – interventionnisme de
puissances étrangères dans les affaires locales, mainmise de puissants groupes
industriels, références aux nazis échappés en Amérique du Sud, guérilla et
autres révolutions qui se succèdent les unes aux autres.
-
Le coté désabusé de la fin, tellement en phase, lorsqu’on y pense, avec le monde
réel.
-
Une aventure qui n’est pas transcendante mais qui se lit plutôt bien, surtout
que certaines scènes – merci Haddock – réussissent à nous faire rire.
Points
Négatifs :
-
On sent le manque d’inspiration de la part d’Hergé au fil de l’avancement de
l’album et si le début fait encore illusion, assez rapidement, on finit par
déchanter devant une aventure à mille lieux des heures de gloire de la saga.
-
Un sentiment de déjà-vu omniprésent du début a la fin : lieux,
personnages, situations, blagues, tout cela a déjà été vu et même revu un
nombre conséquent de fois…
-
Certes, je suis pour que les personnages évoluent, mais bon, d’un autre coté,
Tintin en jean, cela choque – et je ne vous parle pas des chaussures…
-
Séraphin Lampion, encore lui ! Mais qu’est ce que je le déteste
celui-là !
Ma
note : 6,5/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire