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vendredi 26 août 2022

New National Kid


New National Kid
 
Dans ce recueil de nouvelles datant de la fin des années 1980, Suehiro Maruo s’en donne à cœur joie en explorant autant que possible les limites de la provocation. Il réécrit ainsi l’histoire en imaginant un monde où le Japon aurait vaincu les États-Unis en 1945, et parodie avec humour une légendaire chanteuse populaire japonaise des années 1970, devenue une lycéenne diabolique semant la terreur partout où elle passe. L’auteur virtuose pousse l’abstraction encore plus loin que dans ses autres livres, et parvient avec ce manga particulièrement dérangeant à effacer les frontières entre cauchemar et réalité.
 

New National Kid
Scénariste : Suehiro Maruo
Dessinateur : Suehiro Maruo
Genre : Ero Guro
Type d'ouvrage : Horreur, Erotique, Fantastique
Titre en vo : Shin National Kid
Parution en vo : 12 septembre 1999
Parution en vf : 20 février 2014
Langue d'origine : Japonais
Éditeur : Le Lézard Noir
Nombre de pages : 272
 
Mon avis :
 Après vous avoir proposé, ses derniers jours, les critiques de La Jeune Fille aux Camélias et de La Chenille, j’aborde aujourd’hui un autre ouvrage du sieur Suehiro Maruo, un des maitres de l’Ero Guro – genre de manga qui mêle habilement l’horreur à l’érotisme – un certain New National Kid. Bon, d’entrée de jeu, il faut reconnaitre que ce manga est avant toute chose destiné aux fans absolus du genre et, plus précisément, du mangaka. En effet, ici, nous n’avons pas affaire, contrairement aux deux albums précédents, à une œuvre en tant que telle mais plutôt à une compilation de nombreux courts voir très courts récits de l’auteur. Les fans de Suehiro Maruo, naturellement, se jetteront sur ce New National Kid afin de découvrir tout un tas de récits écrits par ce dernier au fil du temps et je dois reconnaitre que si vous êtes fan du mangaka, le jeu peut en valoir la chandelle. Pour les autres, amateurs d’Ero Guro ou non, c’est un autre problème… En effet, le nombre d’histoires proposées dans cet album est plutôt conséquent – sensiblement une bonne vingtaine – mais le souci, c’est qu’une partie de celles-ci sont très courtes – deux ou trois pages – et, pour la plupart, ne sont guère voir pas du tout développées. Du coup, en dehors des dessins de Suehiro Maruo qui sont, dans l’ensemble, fidèles à ce que le mangaka nous à habitué au long de sa carrière, il reste trop peu de choses à se mettre sous la dent et il faut reconnaitre que les récits qui ont put éveiller mon intérêt se comptent sur les doigts d’une main… Bref, vous l’avez compris, je n’ai pas vraiment été convaincu par ce New National Kid et j’irais même plus loin en me disant que j’aurais probablement mieux fait de conserver mon argent pour autre chose. Après, si vous êtes fan du mangaka, je ne nie pas que cet album puisse vous intéresser, ne serais-ce que pour découvrir tout un pan de l’œuvre du sieur Suehiro Maruo…
 

Points Positifs
 :
- Une compilation plutôt intéressante de nombreux courts récits de Suehiro Maruo et qui nous permet de mieux connaitre le mangaka, son univers ainsi que ses obsessions.
- Un album avant toute chose destiné aux fans absolus de Suehiro Maruo qui trouveront ici le moyen de découvrir des œuvres inédites ou introuvables depuis longtemps.
- Pour ce qui est des dessins, Suehiro Maruo est, dans l’ensemble, fidèle à lui-même et livre une prestation qui ravira ses fans. Naturellement, nous avons droit à quelques planches plutôt dérangeantes qui mêlent érotisme et horreur…

Points Négatifs :
- Difficile de ne pas reconnaitre que la quasi-intégralité des courtes histoires proposées ici ne marquent guère les esprits. Certes, il y a quelques bonnes choses mais, dans l’ensemble, cela reste moyen voir inintéressant.
- Deux ou trois pages pour la plupart des récits proposés dans cet album, du coup, aucune intrigue n’est développée et on ne s’attache guère à tout cela…
- Un album uniquement destiné aux fans absolus de Suehiro Maruo. Les autres, eux, pourront parfaitement s’en passer.
- Si vous n’êtes pas fan d’Ero Guro, ce n’est pas cet album qui vous fera changer d’avis…

Ma note : 5,5/10

samedi 20 août 2022

La Chenille


La Chenille
 
La guerre est finie et nombreux sont les soldats à revenir morts. Lors de l’enterrement d’un militaire, des femmes félicitent Tokiko Sunaga car son mari, qui s’est illustré dans les combats, va revenir vivant. Blessé certes, mais vivant. Pourtant, lorsqu’elle retrouve son mari à l’hôpital, Tokiko est révulsée et s’évanouit. En effet, l’homme s’est vu amputer les bras et les jambes, son visage est défiguré et ses blessures l’ont rendu sourd et muet. Désormais, Tokiko va prendre soin de son mari et c’est avec beaucoup d’attention qu’elle s’occupe de lui. Tous admirent la dévotion de Tokiko, ignorant qu’elle-même est dégoûtée par l’apparence de son mari qui lui fait penser à une grosse chenille répugnante. Pourtant, elle finit par s’y habituer et s’adonne à des plaisirs charnels avec ce qu’il reste de son mari, ce dernier étant finalement capable de lui donner du plaisir d’une manière qu’elle n’aurait jamais imaginé...
 

La Chenille
Scénariste : Ranpo Edogawa
Dessinateur : Suehiro Maruo
Genre : Ero Guro
Type d'ouvrage : Horreur, Erotique
Titre en vo : Imomushi
Parution en vo : 26 octobre 2009
Parution en vf : 01 février 2018
Langue d'origine : Japonais
Éditeur : Le Lézard Noir
Nombre de pages : 152
 
Mon avis :
 Après vous avoir parler de La Jeune Fille aux Camélias, œuvre du sieur Suehiro Maruo qui s’était avéré être pour le moins singulière et qui intéressera plus particulièrement les amateurs d’Ero Guro – genre de bande dessinée nippone qui mêle habilement l’horreur à l’érotisme – intéressons nous à présent à un autre manga de l’artiste, une œuvre qui, accessoirement, s’avère être nettement plus intéressante, La Chenille. Bien évidement, ici, l’on retrouve bon nombre d’éléments, pour ce qui est de la forme, que nous avions déjà vu dans La Jeune Fille aux Camélias : scènes de sexe crues, corps informes et mutilés, indéniablement, La Chenille n’est pas destiné au grand public et, encore moins, aux plus jeunes d’entre nous. Cependant, là où La Jeune Fille aux Camélias était, par moments, prétexte à nous présenter la débauche humaine dans ce qu’elle a de plus contestable, avec La Chenille, force est de constater que, scénaristiquement parlant, nous sommes un ton au-dessus. Pour la petite histoire, ce manga n’est que la relecture moderne d’une œuvre plus ancienne de Ranpo Edogawa et qui date de l’entre deux guerres. Ayant connu moult adaptations au fil du temps, La Chenille nous présente donc le destin d’une femme, Tokiko Sunaga, qui doit s’occuper seule et sans ressources de son mari, ancien officier qui est revenu de la guerre entièrement mutilé – ainsi, ce dernier, en plus d’être devenu sourd et muet, ne possède plus de membres. Au début de l’intrigue, on se dit que cette épouse est bien courageuse et qu’il en faut des tripes pour s’occuper ainsi d’un homme qui, pour son plus grand malheur, a survécu à la guerre. Cependant, petit à petit, on se rend compte que les choses sont un poil plus compliquées que cela et que la relation entre ces deux là dissimule une part d’ombre inavouable… S’adonnant à des jeux sexuels de plus en plus grotesques, mari et femme, tour à tour maitre et esclave, vont se détester, s’aimer, trouvant dans la débauche le seul exécutoire qui leur reste face à ce monde hypocrite qui les a abandonner – la famille de l’invalide, dégouté par celui-ci, ne se manifeste plus et le gouvernement, lui, traite par-dessus la jambe les anciens combattants. Cela nous offre des scènes souvent dérangeantes de par la crudité de celles-ci, cependant, ces dernières ne tombent jamais dans la facilité vu qu’elles nous permettent de mieux comprendre la relation de ce couple décidément hors norme. Bien entendu, je n’en dirais pas davantage, me contentant de dire que, comme il fallait s’y attendre, il n’y aura pas de happy-end et que, en toute sincérité, on ressort de la lecture de La Chenille en se posant pas mal de questions au sujet de la guerre et de l’hypocrisie humaine. Bref, vous l’avez compris, voilà un manga dérangeant et qui n’est peut-être pas à mettre entre toutes les mains mais qui, ma foi, mérite largement que l’on s’y attarde, ne serais-ce que sa thématique, bien plus profonde qu’on pourrait le penser de prime abord…
 

Points Positifs
 :
- Indéniablement, La Chenille est bien plus qu’un simple manga d’Ero Guro et son scénario s’avère être plus intéressant qu’on aurait put le penser. Ainsi, nous avons là une œuvre plutôt antimilitariste et qui, en nous dévoilant les profondeurs de l’âme humaine, nous amène à réfléchir sur pas mal de choses.
- Tokiko Sunaga, femme forte et fragile, a la fois dégoutée par l’apparence de son mari mais qui ne peut s’empêcher de se livrer sexuellement à celui-ci, est un personnage plutôt complexe et franchement réussi !
- Graphiquement, il faut reconnaitre que Suehiro Maruo livre une fort belle prestation et que son style réaliste qui ne nous cache rien, bien au contraire, est l’une des grandes forces de ce manga.
- Bien entendu, les fans d’Ero Guro seront en terrain familier et apprécieront grandement cet album.
- Une couverture simple mais plutôt réussie dans son genre.

Points Négatifs :
- Il ne faut pas se mentir : La Chenille est une œuvre très spéciale, réservée à un public avertit et dont le nombre conséquent de scènes de sexe risque d’en faire fuir plus d’un.
- Une œuvre absolument pas grand public pour un sou et je pense qu’il faut avoir le cœur bien accroché pour apprécier celle-ci à sa juste valeur…

Ma note : 7,5/10

lundi 15 août 2022

La Jeune Fille aux Camélias


La Jeune Fille aux Camélias
 
Midori est une jeune fille de douze ans qui a été abandonnée par son père il y a trois ans. Après avoir vécu avec sa mère jusqu’à la mort de cette dernière, seule et sans le sou, elle finit par se retrouver embauchée dans une troupe de cirque. Malheureusement, la vie de saltimbanque ne lui convient pas et les autres membres de la troupe lui font toujours des misères, la frappent, la violent ou lui font manger les petits chiots qu’elle élevait en secret. Les rares fois où elle s’énerve et traite tous les autres de monstres, elle est sévèrement punie et c’est tous les jours que la jeune fille verse des larmes de désespoir. Midori pense souvent au suicide et regarde d’un air rêveur les trains qui quittent la ville, tout en sachant que son désir d’évasion est vain. Un jour, un nain capable d’entrer complètement dans une bouteille arrive au cirque et celui-ci tombe sous le charme de Midori. L’attirance est réciproque mais la demoiselle en a-t-elle vraiment fini avec le malheur ? Rien n’est moins sûr...
 

La Jeune Fille aux Camélias
Scénariste : Suehiro Maruo
Dessinateur : Suehiro Maruo
Genre : Ero Guro
Type d'ouvrage : Horreur, Erotique
Titre en vo : Shōjo Tsubaki
Parution en vo : 25 septembre 1984
Parution en vf : 18 novembre 2011
Langue d'origine : Japonais
Éditeur : IMHO
Nombre de pages : 160
 
Mon avis :
 Jusqu’à présent, c’est-à-dire, bien entendu, depuis que ce blog existe, si j’ai eu l’occasion de vous parler de pas mal de mangas, il y avait un sous-genre de celui-ci que je n’avais jamais abordé, l’Ero Guro. Mélange entre horreur et érotisme, celui-ci flirte allègrement avec un certain genre cinématographique qui connut un certain succès, au près d’un public initié, au tournant des années soixante et soixante dix et, pour être tout à fait franc, ni l’un, ni l’autre ne m’ont jamais véritablement intéressé… Pourtant, cela faisait un certain temps qu’un titre avait éveillé ma curiosité : La Jeune Fille aux Camélias. Une couverture plutôt alléchante, un titre qui sonnait bien, une intrigue qui se déroulait dans un cirque de monstruosités, comme dans le célèbre Freaks de Tod Browning et un auteur, Suehiro Maruo, qui, s’il m’était totalement inconnu, était présenté comme étant un maitre du genre. Alors, pourquoi pas ? Oui, pourquoi ne pas tenter l’expérience, histoire de voir ce que pouvait bien valoir cette fameuse Jeune Fille aux Camélias !? Le résultat de ma première expérience avec une œuvre d’Ero Guro ? Eh bien, ma foi, disons que je suis plutôt mitigé… Bon, disons le tout de suite, La Jeune Fille aux Camélias est, sans surprise, un manga a ne pas mettre entre toutes les mains : un érotisme assumé qui tombe par moments dans le porno, des scènes d’une violence peu commune, tant physique que sexuelle, des protagonistes tous plus malsains les uns que les autres et, au beau milieu de tout cela, une jeune adolescente, Midori, qui sert de souffre douleur pour ne pas dire d’exécutoire sexuel à tout ce petit monde. Mouais, une histoire de timbrés pour un public qui l’est tout autant, pourtant, tout n’est pas à jeter là-dedans et je me suis même surpris à apprécier certaines choses dans ce manga décidément spécial… Ainsi, il y a la partie graphique du sieur Suehiro Maruo qui, si elle pourrait paraitre dater à un public actuel, n’en reste pas moins plutôt réussie, surtout que le mangaka use et abuse de moult artifices artistiques afin de mieux mettre en avant les perversions de son intrigue. Ensuite, il y à cette dernière en elle-même : prenant le contre pied parfait du Freaks de Tod Browning – où les monstres du cirque étaient oh combien plus humains que ceux qui avaient une apparence normale – ici, aucun protagoniste, en dehors, bien entendu, de Midori qui est la Cosette du jour, n’est à sauver et ce sont tous de parfaits salopards et dépravés sexuels de la pire espèce et le lecteur, à la foi révulsé et attiré par cette œuvre décidément pas comme les autres, de prendre fait et cause pour cette jeune fille tout en sachant parfaitement que, quoi qu’il arrive, cette dernière ne connaitra pas un bel happy-end. Bref, vous l’avez compris, La Jeune Fille aux Camélias est une œuvre très spéciale, avant tout destiné à un public de spécialistes mais qui est loin, malgré tout, d’être aussi inintéressante qu’on pourrait le penser, alors, si vous souhaitez tenter l’expérience, ma foi, ce titre peut parfaitement faire l’affaire. Après, de là à prolonger l’expérience, c’est une toute autre histoire…
 

Points Positifs
 :
- Une œuvre fort particulière que cette Jeune Fille aux Camélias mais qui n’en reste pas moins plutôt intéressante aux yeux d’un public qui souhaiterait faire une plongée dans les tréfonds des perversions de l’âme humaine.
- Contrairement au célèbre Freaks de Tod Browning qui nous présentait de soit disant monstruosités qui étaient terriblement humaines, ici, ces monstres de foire sont des monstres tout court et leur méchanceté et leurs perversions sont sans limites.
- Bien entendu, les fans d’Ero Guro seront en terrain familier et apprécieront grandement cet album.
- Graphiquement, le sieur Suehiro Maruo, malgré un style plutôt daté, nous livre une œuvre loin d’être déplaisante et qui fourmille de bonnes choses.
- Une couverture plutôt réussie et qui ne laisse pas soupçonner les horreurs présentes dans les pages de cet ouvrage.

Points Négatifs :
- Il ne faut pas se mentir : La Jeune Fille aux Camélias est une œuvre très spéciale, réservée à un public de souche et il est clair que le déferlement d’horreur et de sexe qui transparait des pages de cet album ne plaira pas à tout le monde.
- Scénaristiquement, il faut reconnaitre que tout cela est un peu léger, surtout que certaines idées ne sont pas développées comme elles le mériteraient selon moi… Quand à d’autres, disons que certaines sont peu compréhensibles…
- Difficile de ne pas être révulsé par certains passages de cet album.

Ma note : 7/10