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dimanche 12 décembre 2021

Zardoz


Zardoz
 
Dans un futur post-apocalyptique, en 2293, la population humaine est divisée entre les Éternels, des humains ayant atteint l'immortalité grâce à la technologie, et les Brutes. Les Brutes vivent dans une terre ravagée et fournissent de la nourriture aux Éternels. Ces derniers vivent dans des régions isolées du reste du monde par un mur invisible et appelées « Vortex » et passent une existence luxueuse mais apathique. Arthur Frayn, l'Éternel chargé de gérer les « terres extérieures », se fait passer auprès des Brutes pour un dieu nommé Zardoz, qui se manifeste sous la forme d'un énorme masque de pierre volant. Il a constitué un groupe d'exterminateurs, chargé de réduire en esclavage les autres humains, et auxquels il fournit des armes en échange de la nourriture qu'ils collectent. Zed est un de ces exterminateurs. Il se cache à bord du masque de pierre lors d'un voyage et tue son chef Arthur Frayn. Arrivé au Vortex numéro 4, Zed est étudié en tant que spécimen : les Éternels n'ayant pas eu de contact depuis des siècles avec l'extérieur du vortex, ils essaient de comprendre comment les Brutes ont évolué. Il se retrouve au cœur d'une dissension entre deux Éternelles, Consuella et May, et doit effectuer des tâches pour Friend.
 

Zardoz
Réalisation : John Boorman
Scénario : John Boorman
Musique : David Munrow, Ludwig van Beethoven (2e et 3e mouvements de la 7e symphonie)
Production : 20th Century Fox
Genre : Dystopie
Titre en vo : Zardoz
Pays d'origine : Grande-Bretagne
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 06 février 1974
Durée : 107 mn
 
Casting :
Sean Connery : Zed
Charlotte Rampling : Consuella
Sara Kestelman : May
Niall Buggy : Arthur Frayn / Zardoz
John Alderton : Friend
Sally Anne Newton : Avalow
Bosco Hogan : George Saden
Jessica Swift : une apathique
Reginald Jarman : voix de la mort
 
Mon avis :
 « L'arme est le bien!  Le pénis est le mal ! » Déclament en cœur les fidèles du Dieu Zardoz, une bande de loustics en slip orange, cuissarde et masque grec en plastique ! Zardoz, décidément, c’est tout un programme ! Il m’est difficile d’écrire un avis critique sur un film si…. Ah, même trouver un adjectif pour le décrire s’avère délicat… Bon, je vais tenter d’être clair et de vous résumer en gros la trame de cette œuvre de John Boorman sorti en 1974 – bigre, mon année de naissance, est-ce un signe !? Zardoz, donc, c’est avant tout un film de science-fiction, ça je crois que j’ose pouvoir l’affirmer sans me tromper et dont l’intrigue se déroule en 2293 dans un univers post-apocalyptique. Dans ce monde règne la violence semée par les Brutes (des hommes sur des chevaux en string rouge avec des masques grecs en plastique et des pistolets tout droit sortis d’un film de Sergio Leone, et non pas des lasers comme on pourrait l’imaginer). Les fameuses Brutes, donc, sont les esclaves d’une caste supérieur, les Éternels, qui vivent non pas dans un monde parallèle, comme ils le pensent, mais dans un enclos fermer et qui leur est inaccessible répondant au doux nom de Vortex (un Éden pour hippies où on cultive des légumes, où on élève des cochons et où on y parle un langage bizarre composé uniquement de consonnes… Ah libération sexuelle des années 70, quand tu nous tiens). Un personnage énigmatique nommé Zardoz, faisant partie de la caste des Éternels, est chargé de la gestion des terres délabrées où vivent les Brutes. Sa présence ne se manifeste que par l’apparition d’une tête de pierre volante, unique moyen de faire des allers-retours entre le monde d’Eden et l’enfer des Brutes.  Zed (Sean Connery en personne qui a donc quitter le rôle qui le rendit célèbre, celui de James Bond), chef des Brutes (ces fameux chefs de Brutes obtiennent le titre d’Exterminateurs,  mais n’échappent pas pour autant à la tradition des culottes de latex rouge, avec moustache et queue de cheval de circonstance) se retrouve donc face à Zardoz, le tue, puis, à bord de la tête de pierre parvient à accéder a cet Eden où il est accueilli avec curiosité et étudié comme une bête… Cependant, Zed, au fur et à mesure de sa présence dans le paradis, se souvient, par le passé avoir visité une bibliothèque et y avoir trouvé un exemplaire du Magicien d’Oz (Wizard of Oz, d’où le jeu de mot wiZARD of OZ), récit dans lequel un homme manipule son monde, à la manière du grand Zardoz… Petit à petit, il commence à comprendre le rôle qu’il doit jouer dans l’Eden, à savoir se débarrasser de l’infâme Zardoz (ce qui est fait) et libérer les Eternels du joug de leur éternité afin qu’ils redeviennent des mortels, car apparemment, la vie éternel, au bout d’un moment c’est long… très long… Le film, pour ceux qui ne l’auraient pas vu (et il me semble qu’ils sont légions) part encore dans de nombreuses digressions quasiment impossibles à résumer, ni, accessoirement, à comprendre d’ailleurs ! Certes, ce résumé n’est pas complet du tout, et doit prêter à sourire : voyez le film et imaginez-vous le résumer, vous comprendrez mieux la solitude profonde que je ressens en ce moment ! A priori, on est frappé par la complexité du scénario, et cela le rend attachant tellement on tente d’accrocher et de comprendre ce monde si étrange… parfois, Zardoz plonge dans des séquences tellement folles que l’on croirait assister à une pièce de théâtre de l’absurde. Cela fait sourire justement par absurdité et non pas par médiocrité. Le gros point négatif du film, c’est que pour en faire un bon film, il aurait fallu un budget de 2 milliards de dollars, et là on est plus proche des 2000 dollars… Cela a pour conséquence de rendre l’œuvre extrêmement kitch… surtout lorsque que Boorman nous dépeint l’Eden, où l’on se croirait projeter dans un univers dans lequel aurait fusionné Emmanuelle et La Petite Maison dans la Prairie ! Pourtant, si indéniablement, aujourd’hui, Zardoz apparait aussi kitch, qui nous dit que, dans quelques décennies, d’autres films genre Avatar ou Matrix, par exemple, ne subiront pas le même sort ?Au-delà de ça, cette œuvre est intrigante et révèle une quantité de niveaux de lecture incommensurables, à condition d’avoir le courage de le regarder à plusieurs reprises évidemment ! Et là, vous le devinez, c’est une autre paire de manches… Véritable bouillon de culture en effervescence, Zardoz brille (et ploie !) sous mille facettes : une esthétique kitch bien avancée (mais savoureuse !), une fable philosophique sur la Société Humaine, une réflexion sur le grand cercle de la Vie, une vision ambitieuse de la SF et une narration qui hésite entre symbolisme et réflexion. A dire vrai, on hésite à classer Zardoz dans une quelconque catégorie, ni même se prononcer sur sa qualité (ou non !) tant il échappe à toute classification. La seule certitude qu'apporte Zardoz, ce sont ces origines « beatnik » qui lui donne aujourd'hui une patine aussi kitch que salvatrice. A la fin de ses 100 minutes de réflexion, de rebondissements, d’hypothèses new-âge, créationnistes et sociétales, on ressort lessivés (et complètement paumés) de ces trips hermétiques symbolistico-hallucinatoires, mais on est aussi parfaitement étonné, et d'une certaine manière réjouis de l'expérience ! Car oui, indéniablement, Zardoz est, malgré tout ce que l’on penser, une œuvre à découvrir ; certes, il faut s’armer de courage, d’énormément de courage pour cela, mais, indéniablement, c’est une expérience à réaliser, ne serais ce que pour le coté culte de ce film. En conclusion, donc, Zardoz est bien évidement un ovni complet et, rien que pour cela, il vaut la peine d’être vu. Je noterai également comme point positif, la performance de Sean Connery, qui avait déjà joué le playboy anglais dans James Bond à six reprises avant d’accepter ce rôle dans lequel, avouons-le, il n’est pas vraiment à son avantage (et c’est peu de le dire) pourtant, louons sa prise de risque peu commune – et qui, au passage, lui donna un look non seulement culte mais tout bonnement inoubliable. Et, pour finir, entre une flopée d’acteurs dont certains semblent complètement barrés (mais comment pouvait-il en être autrement ?), relevons la présence de Charlotte Rampling, toute jeune et déconcertante de beauté et d’espièglerie avec son top transparent et ses sourires aguicheurs. Film-culte que ce Zardoz je vous dis !
 

Points Positifs
 :
- Œuvre complètement inclassable, histoire totalement cintrée et qui part dans tous les sens au point même que les plus courageux auront beaucoup de mal à tout saisir de celle-ci, Zardoz n’en reste pas moins un film qui mérite le détour, ce, pour peu que l’on soit capable d’avaler énormément de couleuvres et d’en sortir avec un sacré mal de tête…
- Le plus fantastique, lorsque l’on parvient a la fin de ce film, c’est que l’on ne sait même pas si l’on a eu droit à un chef d’œuvre complètement barré ou a un nanard monumental !?
- L’esthétique générale du film, son coté totalement kitch, son manque de moyens flagrants qui lui donnent, malgré tout, un certain charme désuet.
- Sean Connery dans son rôle le plus étonnant, et je pèse mes mots. Il faut tout de même louer l’immense prise de risque d’un acteur alors au sommet de son art – James Bond – et qui se ballade en cuissardes et en slip rouge tout au long de ce film. Chapeau bas !
 
Points Négatifs :
- Indéniablement, Zardoz est une œuvre qui ne plaira qu’aux plus cintrés d’entre nous, ceux qui apprécient les films les plus loufoques, bref, a une infime minorité du public. Mais bon, peut-on en vouloir à tous les autres de fuir devant ce long métrage ? Ma foi, non, je les comprends tout à fait…
- Scénario peu compréhensible, délires post-flower power, érotisme ridicule, budget insuffisant vu l’ambition du projet, costumes ridicules… quand je vous disais qu’il faut avaler énormément de couleuvres dans ce film…
 
Ma note : 7/10

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