L’Armée des 12 Singes
L’Armée
des 12 Singes
En
2035, l'humanité vit rejetée dans des souterrains suite à la propagation d'un
virus mortel et à l'extermination de la majeure partie de la population en
1996. Le seul espoir des survivants est de retrouver la piste du virus dans le
passé afin de l'identifier et de soigner la population. La technique du voyage
dans le temps est alors balbutiante et seuls des prisonniers sont déclarés
volontaires pour cette dangereuse exploration. James Cole, hanté par une image
d'enfance, une image violente et douce qui revient comme un leitmotiv, est
ainsi envoyé dans le temps à la recherche de cette fameuse Armée des 12 Singes
qui a apparemment libéré le virus. Cole parviendra-t-il à obtenir ces précieux
renseignements ? Qui est-il vraiment ? Que sont ces flashbacks qui le hantent ?
L’Armée des 12 Singes
Réalisation : Terry
Gilliam
Scénario : David
Webb Peoples et Janet Peoples, d'après La Jetée de Chris
Marker
Musique : Paul
Buckmaster
Production : Atlas
Entertainment, Classico, Universal Pictures
Genre : Science-Fiction
Titre
en vo : 12 Monkeys
Pays
d'origine : États-Unis
Langue
d'origine : Anglais
Date
de sortie : 29 décembre 1995
Durée : 129
mn
Casting :
Bruce Willis
: James Cole
Madeleine Stowe
: le docteur
Kathryn Railly
Brad Pitt
: Jeffrey Goines
Christopher
Plummer : le docteur
Leland Goines
David Morse
: le docteur
Peters
Jon Seda : José
Christopher
Meloni : le
lieutenant Halperin
Frank Gorshin
: le docteur Owen
Fletcher
Mon
avis : Avant d’aller plus loin, une petite
précision s’impose : oui, je suis parfaitement au courant que L’Armée
des 12 Singes est une adaptation du court métrage La Jetée de
Chris Marker et datant de 1962. Mais comme, malgré mes propres promesses de
m’être jurer de le voir, je ne l’ai jamais fait (du moins, pour le moment quoi
que cela fait juste une bonne vingtaine d’années d’attente), je ferais
l’impasse, dans cette critique, de La Jetée. Du coup, et tout en
sachant pertinemment ce que l’œuvre qui nous préoccupe aujourd’hui doit à celle
de Chris Marker, cette critique sera uniquement considérer a L’Armée
des 12 Singes. Que l’on me pardonne donc par avance si je n’en ferais plus
mention par la suite. Ceci étant dit, attaquons le problème à bras raccourcis,
c’est-à-dire, cette fameuse L’Armée des 12 Singes, qui, en son
temps, les années 90, marqua bien des cinéphiles et des amoureux de
fantastiques et qui, en cette année 2020, colle si bien à l’actualité en raison
de l’épidémie de Covid-19 – même si les conséquences de cette dernière ne sont
pas, fort heureusement, aussi néfastes pour l’humanité. Œuvre du fantasque et
génial Terry Gilliam que l’on ne présente plus, ce film est l’aboutissement,
selon moi, de ce que doit être une œuvre fantastique comme je les aime :
en effet, dans celle-ci, tous les éléments dont je ne me lasse pas sont
présents. Ainsi, dès les premiers instants et une musique de générique
inoubliable, le ton est donné ; s’ensuit, tout au long du film, des allés
retours incessants entre passé/présent et futur au point où le spectateur ne
sait plus où donner de la tête, et surtout, si tout cela est bel et bien réel.
Et c’est surtout ce futur qui marque les esprits : dans une planète
dévastée par un virus mortel qui décima la quasi-totalité de la population
mondiale, des prisonniers de droit commun, volontaires d’office, sont envoyés
dans le passé afin de trouver des indices sur cette fameuse Armée des 12
Singes, organisation suspectée d’avoir provoqué l’apocalypse. Et ce futur, forcement
peu rassurant, est encore plus effrayant quand on voit ce que l’espèce humaine
– ou ce qu’il en reste – est devenu, ne serais ce que ces scientifiques en
blouse blanche, véritables archétypes du savant fou qui, dans des décors
improbables, envoie donc de simples quidam vers, apparemment, une mort
certaine. Et parmi ces« volontaires », il y a donc la grande
star hollywoodienne de l’époque, le symbole même des films d’actions des années
90, Bruce Willis en personne dans ce qui, à mes yeux, restera comme son
meilleur rôle au cinéma. Car ici, si, pour la énième fois dans sa carrière, Bruce
Willis essaye de sauver le monde, c’est d’une façon bien plus subtile et
intéressante que d’habitude car plutôt que l’habituel bourrin qui castagne tout
ce qui bouge, dans L’Armée des 12 Singes, s’il ne joue pas un
enfant de cœur, c’est un personnage hautement plus attachant que d’habitude
qu’il joue : paumé, souvent – par la force des choses – défoncé par les
médicaments et baveux, Bruce Willis fait des allers retours entre passé et
futur sans savoir si, finalement, tout cela n’est pas qu’une simple illusion de
son esprit et qu’en fait, il ne soit complètement fou. Bien évidemment, on se
doute bien que ce n’est pas le cas mais quoi qu’il en soit, le tout est si bien
tourné que l’on peut avoir des doutes. Autre rôle marquant de ce film, un Brad
Pitt complètement halluciné qui nous sort toute la panoplie du parfait amateur
de camisole de force. Sincèrement, l’on peut aimer ou détester cet acteur mais
ici, il est tout bonnement parfait et ce, même s’il pousse tellement à fond son
rôle que parfois, on a l’impression qu’il surjoue un peu trop, allant toujours
plus loin dans les profondeurs de la folie. Folie, le mot est lancée :
folie des hommes qui ont provoqué un tel drame, folie des hommes, dénoncé tout
le long du film, qui n’ont pas respecté la nature, folie de la plus part des
protagonistes – Brad Pitt, assumé, Bruce Willis, qui pense l’être, Madeleine
Stowe, elle, jouant une… psychiatre – et puis, ces savants, pas très net, ces
décors, faits de bric et de brocs, et cette musique, ah, cette musique, oppressante
et qui reviens sans cesse. Mais le pire, du moins, ce que l’on retient avant
tout de cette œuvre, c’est que, quel que soit nos connaissances du futur (ou du
passé), quel que soit nos efforts afin d’essayer de le modifier, cela est tout
bonnement impossible : chaque acte, chaque décision, chaque parole ne
tendra que vers l’inéluctable vérité : ce qui doit arriver arrivera. Bien
évidemment, un film comme L’Armée des 12 Singes ne laisse pas
indifférent, ne serais ce que par son propos et son esthétisme, peu commun, il
faut l’avouer. Peut-être un peu oublier, de nos jours, il n’en reste pas moins
comme étant ce qu’il faut bien appeler, sans exagération aucune, un pur chef
d’œuvre. Et que je vous dise cela alors que le rôle principal est tenu par
Bruce Willis, ce n’est pas rien, je peux vous l’assurer. Quoi qu’il en soit,
avec ce film, Terry Gillian signe là l’une de ses plus belles œuvres, certes
dérangeante par moments, peu commune, originale et qui, sans nul doute, mérite
le détour. A voir ou à revoir…
Points
Positifs :
- Peut-être
l’œuvre la plus aboutie de Terry Gillian tant ce film est quasiment parfait de
bout en bout : baignant dans une certaine mélancolie devant le fait que,
quoi les protagonistes fassent, le sort de l’humanité est scellé, traitant fort
bien de la problématique du voyage dans le temps mais aussi de la folie, L’Armée
des 12 Singes fait parti de ces incontournables qu’il faut avoir vu au
moins une fois dans sa vie.
-
Un Bruce Willis plutôt bon – et c’est quelqu’un qui ne l’aime pas qui le dit –
mais surtout, un Brad Pitt tout simplement génial dans son rôle de sympathique
détraqué ami de la nature. Quelle performance de ce dernier !
-
Le choix des couleurs – tant a notre époque que dans le futur – l’ambiance,
particulièrement malsaine où évoluent les personnages, la folie ambiante.
-
L’intrigue est tellement bien tournée qu’à un moment donné, on se demande si
toutes ces histoires de voyages dans le temps et de virus mortel ne sont pas
une invention de Bruce Willis ?
-
Une bande originale d’anthologie, tout bonnement.
Points
Négatifs :
-
Le déguisement ridicule de Bruce Willis a la fin et sa moustache pathétique…
-
Hum, la science permet de voyager dans le temps mais pas de vaincre un
virus ? Peut-être la grosse incohérence du film.
Ma
note : 8,5/10
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