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lundi 28 juin 2021

Lust for Life


Lust for Life
 
Iggy Pop
 
1 - Lust for Life (Pop, Bowie) 5:13
2 - Sixteen (Pop) 2:26
3 - Some Weird Sin (Pop, Bowie) 3:42
4 - The Passenger (Pop, Gardiner) 4:44
5 - Tonight (Pop, Bowie) 3:39
6 - Success (Pop, Bowie, Gardiner) 4:25
7 - Turn Blue (Pop, Lacey, Bowie, Peace) 6:56
8 - Neighborhood Threat (Pop, Bowie, Gardiner) 3:25
9 - Fall in Love with Me (Pop, Bowie, Hunt Sales, Tony Sales) 6:30
 

Lust for Life
Musicien : Iggy Pop
Parution : 09 septembre 1977
Enregistré : avril – juin 1977
Durée : 41:53
Genre : Post-Punk
Producteur : David Bowie, Iggy Pop, Colin Thurston
Label : RCA
 
Musiciens :
Iggy Pop : chant
David Bowie : piano, claviers, chœurs
Carlos Alomar : guitare, chœurs
Ricky Gardiner : guitare, chœurs
Tony Sales : basse, chœurs
Hunt Sales : batterie, chœurs
 
Mon avis :
 Indéniablement, en 1977, David Bowie et son petit groupe de compagnons – Brian Eno, Iggy Pop – furent a l’origine de la sortie de cinq albums en quelques mois qui allèrent poser les bases musicales des dix années suivantes, ainsi, avec Low et Heroes pour Bowie, Before and After Science pour Eno et The Idiot et ce Lust for Life qui nous préoccupe aujourd’hui, pour l’Iguane, ce furent donc cinq petits chef d’œuvres qui, pour les deux premiers, se prolongèrent dans l’année suivante avec Lodger et Ambient. Bref, un fourmillant artistique peu commun et exceptionnel qui gravita autour du Mince Duc Blanc et où les autres n’étaient pas en reste, chacun apportant sa pierre a l’édifice, d’une façon ou une autre. Et donc, Iggy Pop, ex-Stooges et ami américain de l’ex-Ziggy, qui tel un phénix, renaquit de ses cendres avec le somptueux et dérangeant The Idiot, qui, accessoirement, dérouta bon nombre de ses fans, n’attendit guère pour refaire parler de lui avec, ce qui est encore de nos jours considéré comme son second meilleur album solo de tous les temps, ce fameux Lust for Life. Un grand album, donc, que cet opus qui, d’entrée de jeu, dénote grandement de son prédécesseur : il faut dire que la pochette avec cet Iggy souriant est a mille lieux de l’esthétisme froid et mécanique de The Idiot. Ainsi, le contenu tiendra moins, cette fois, du Low de Bowie et de Kraftwerk pour revenir a un rock plus basique, plus accessible aux fans de la première heure, il faut le reconnaitre. Cependant, n’allez pas croire que le duo Pop / Bowie aura céder aux sirènes du commercial et de la facilité a tout va car il n’en est rien, loin de là ! Lust for Life nous montre juste une autre facette de l’Iguane, plus enjouée, certes, moins expérimentale, indéniablement, mais tout aussi jouissive, a sa façon, que put l’être The Idiot et où des titres comme The PassengerTonightSixteen ou Lust for Life (la chanson) sont de très haute volées. S’en suivra ensuite une tournée mémorable avec Iggy Pop aux chants et Bowie aux claviers et la confirmation, indéniable, que ces deux là, ensemble, possédaient une alchimie peu commune. Au final, et même si je garde une nette préférence pour l’esthétisme froid et chirurgical de The Idiot, chef d’œuvre absolu de la discographie de l’Iguane, comment ne pas apprécier grandement ce Lust for Life, pendant génial et joyeux tout aussi indispensable !
 

Points Positifs
 :
- Le second meilleur album d’Iggy Pop en solo – oui, le premier étant The Idiot – ce qui, en soit, veut tout dire. Il est évidant que cet opus est très différent de son prédécesseur, qu’il renoue avec une certaine simplicité musicale mais que cela n’est nullement un défaut, Lust for Life déroutant bien moins les fans de la première heure de l’Iguane.
- Finit les expérimentations musicales et l’influence des groupes allemands pour un punk-rock du plus bel effet qui n’en reste pas moins festif et oh combien plaisant.
 - The Passenger, peut-être l’une des meilleures chansons d’Iggy Pop de tous les temps !
TonightSixteenLust for Life, pour ne citer que les morceaux les plus marquants d’un album qui ne possède que de bonnes chansons.
- Une collaboration diablement efficace – encore une – entre Iggy Pop et David Bowie ; et puis, ce dernier aux claviers et aux chœurs, quel plaisir !
 
Points Négatifs :
- D’un point de vu personnel, je trouve que The Idiot, plus expérimental, plus risqué musicalement parlant, est supérieur à Lust for Life. Après, tout est une question de préférences et de gouts.
- Certes, la pochette est devenue culte depuis le temps, mais, objectivement, on ne peut pas vraiment dire qu’elle soit très recherchée, loin de là.
 
Ma note : 8,5/10

vendredi 25 juin 2021

The Idiot


The Idiot
 
Iggy Pop
 
1 - Sister Midnight (Iggy Pop, Bowie, Alomar) 4:19
2 - Nightclubbing (Iggy Pop, Bowie) 4:14
3 - Funtime (Iggy Pop, Bowie) 2:54
4 - Baby (Iggy Pop, Bowie) 3:24
5 - China Girl (Iggy Pop, Bowie) 5:08
6 - Dum Dum Boys (Iggy Pop, Bowie) 7:12
7 - Tiny Girls (Iggy Pop, Bowie) 2:59
8 - Mass Production (Iggy Pop, Bowie) 8:24
 

Lust for Life
Musicien : Iggy Pop
Parution : 18 mars 1977
Enregistré : juillet 1976 – février 1977
Durée : 38:49
Genre : Post-Punk, Art-Rock
Producteur : David Bowie
Label : RCA
 
Musiciens :
Iggy Pop : chant
David Bowie : synthétiseur, piano, guitare, saxophone, xylophone, chœurs
Carlos Alomar : guitare
Dennis Davis : batterie
George Murray : basse
Phil Palmer : guitare
Michel Santangeli : batterie
Laurent Thibault : basse
 
Mon avis :
 Ah, Iggy Pop, l’Iguane, toujours vaillant après toutes ces années écoulées. Pourtant, on ne peut pas vraiment dire que cela était le cas dans les années 70, bien au contraire : les Stooges aux oubliettes, il vit un temps dans la rue, enregistre un album qui sera refusé par toutes les maisons de disques de l’époque et passe un an en hôpital psychiatrique. Au même moment, un certain David Bowie qui a, depuis longtemps, tuer Ziggy, alors que le monde s’extasie pour des fadaises sans grand intérêt s’apprête à sortir, tout un tas d’albums qui vont marquer musicalement les dix années à venir et décide, une fois de plus, après la production du dernier album des Stooges, Raw Power, quelques années plus tôt, d’aller chercher celui qu’il admire, Iggy Pop, d’abord sur la tournée Station to Station puis l’amène en Europe, où seront enregistrer, au Château d'Hérouville, Low et The Idiot, puis a Berlin pour Heroes et Lust for Life. L’homme qui, avec Brian Eno, inventa la New Wave en cette fin de décennie, sera donc déterminant pour la renaissance artistique de l’Iguane, pour ne pas dire sa renaissance tout court. Alors bien sur, les puristes stoogiens crieront au scandale en découvrant ce chef d’œuvre absolu, ce modèle d’aboutissement esthétique qu’est The Idiot, d’autres prétendront que le vampire Bowie utilisa Iggy Pop, ce qui peut paraître exagérer alors que le premier était au sommet de son art et le second, et ben, ne faisait plus grand-chose. Personnellement, pour moi, les choses sont claires depuis fort longtemps : d’Iggy Pop, je ne retiendrais que cinq albums : les trois avec les Stooges, The Idiot et Lust for Life, a quoi j’ajouterais, bien entendu, quelques chansons par ci, par la. Et dans cette sélection, certes réduite, mon préféré est incontestablement The Idiot, album qui nous préoccupe donc aujourd’hui. Car malgré tout ce que l’on peut en penser, il est indéniable que le duo Iggy Pop / David Bowie a réussie là un coup de maitre magistral, un disque que l’on peut qualifier sans peine de majeur et qui sera reconnu a sa juste valeur par des générations de musiciens et d’amateurs de musique. Prenant place par la force des choses dans la Trilogie Berlinoise de David Bowie, complément indispensable à celle-ci, The Idiot, superbe travail des deux hommes (qui, pour la petite histoire, travaillaient autant a la conception de la musique que des paroles), avec ce son et cette ambiance froide, lourde, oppressante, post apocalyptique par moments, fait partie de ces rares albums qui ne possèdent pas de points de faibles comme on pouvait encore en trouver a l’époque : démarrant en fanfare par l’inquiétant Sister Midnight et ses jeunes garçons qui n’en ont pas finis avec le complexe d’Oedipe, l’on passe ensuite par ce classique de l’ennuie chic des années növo-diskö, cet extraordinaire titre qu’est Nightclubbing, déroulant sa mélancolie sur un riff sans fin de piano cabaret, tronçonnées par les guitares d’Alomar tandis que notre Iguane préféré chante le plaisir d’apprendre de nouvelles danses, comme « the nuclear bomb ». Personnages inquiétants et orgies dans le laboratoire miteux de Dracula dans Funtime, petites filles poursuivies dans les rues de l’Allemagne de Weimar dans Baby, histoire d’amour avec une China Girl (et oui, il n’y a pas que la version ultra connue de Bowie dans la vie, écoutez celle-ci si vous ne la connaissez pas, elle vaut son pesant d’or) tout en se rêvant en Marlon Brando et même, histoire semi autobiographique d’Iggy lui-même se racontant comme une vieille trave dans Dum Dum Boys, l’ensemble, jusqu'à Mass Production qui clôt l’album fait de The Idiot un classique du genre, un disque, si ce n’est le disque le plus abouti d’Iggy Pop (même si j’ai conscience que je vais en faire hurler plus d’un en affirmant cela) et tellement révélateur de son temps, et surtout, de la futilité et du désenchantement des années a venir. Bowie et l’Iguane partiront ensuite pour Berlin, où sera enregistrer Heroes et Lust for Life, celui-ci plus divers et coloré (et accessoirement, plus facile d’accès pour les fans) mais la révolution est en marche, Ian Curtis met The Idiot sur sa platine et s’apprête a se pendre, ridiculiser voir tuer par le punk et la new Wave naissante, les derniers survivants des sixties vont disparaître pour la plupart ou débuter une très longue traversée du désert, et l’homme commence a comprendre que la décennie qui arrive, les 80, ne seront pas faciles pour lui et que le rêve est bel et bien finis. Mais la musique à venir, devra beaucoup à quelques uns qui auront réalisé des albums majeurs, ici de là, sur le long terme, mais qui ne seront pas forcement bien vendus, et parmi ceux-ci, indéniablement, The Idiot y trouve toute sa place.
 

Points Positifs
 :
- Le meilleur album d’Iggy Pop, tout simplement, ce, même si je dois faire hurler plus d’un fan de l’Iguane en affirmant cela. Il faut dire que, avec The Idiot, jamais Iggy Pop ne nous aura proposé un opus aussi étonnant, original et parfaitement maitrisé de bout en bout : c’est en quittant sa zone de confort que notre Iggy aura flirté avec le chef d’œuvre absolu !
- Bien entendu, la production de David Bowie est pour beaucoup pour la réussite de cet album qui porte énormément sa touche du moment – voir le parallèle avec Low. Pour la petite histoire, les deux hommes travaillaient de concert, que cela soit pour la musique ou les paroles.
- Sister Midnight, Nightclubbing, Funtime, China Girl, Dum Dum Boys et Mass Production sont, indéniablement, de superbes chansons mais le reste de l’opus mérite le détour.
- Une ambiance inquiétante, industrielle, sombre mais dans laquelle Iggy Pop excelle à merveille.
- Même la pochette est culte, c’est pour dire !
 
Points Négatifs :
- Les vieux fans des Stooges et ceux qui ne jurent que par le coté rock et destroy de l’Iguane risquent de tiquer fortement devant cet album a l’ambiance sombre et industrielle…
 
Ma note : 9/10

vendredi 18 juin 2021

Raw Power


Raw Power
 
Iggy and The Stooges
 
1 – Search and Destroy (Iggy Pop, James Williamson) 3:29
2 – Gimme Danger (Iggy Pop, James Williamson) 3:21
3 – Your Pretty Face Is Going to Hell (Iggy Pop, James Williamson) 4:55
4 – Penetration (Iggy Pop, James Williamson) 3:41
5 – Raw Power (Iggy Pop, James Williamson) 4:16
6 – I Need Somebody (Iggy Pop, James Williamson) 4:54
7 – Shake Appeal (Iggy Pop, James Williamson) 3:04
8 – Death Trip (Iggy Pop, James Williamson) 6:07
 

Raw Power
Musicien : Iggy and The Stooges
Parution : 07 février 1973
Enregistré : 10 septembre 1972 – 6 octobre 1972
Durée : 34:02
Genre : Garage rock, Protopunk
Producteur : Iggy Pop, David Bowie
Label : CBS
 
Musiciens :
Iggy Pop : chant
James Williamson : guitares
Ron Asheton : basse
Scott Asheton : batterie
 
Mon avis :
 Moins apprécié par de nombreux fans des Stooges et du grand Iggy Pop que Fun HouseRaw Power n’en reste pas moins, du moins a mes yeux, comme le chef d’œuvre absolu du groupe, un truc totalement monstrueux et, accessoirement, un des plus grands albums de tous les temps, tous genres confondus. Il faut dire que, d’entrée de jeu, certains avaient tiqué – et continuent, presque cinq décennies après – sur le fait que Bowie était aux manettes de la chose en tant que producteur : selon eux, le Mince Duc Blanc ne pouvait que dénaturer le son du groupe. Or, avec du recul et, surtout, en comparant Raw Power avec ses deux prédécesseurs, il apparait, justement, que jamais les Stooges n’avaient sonné aussi bien… par le biais de la production de Bowie, bien sur, mais aussi par l’apport d’un tout nouveau guitariste, un certain James Williamson qui, il faut le reconnaitre, apporta énormément au groupe, en tous cas, bien plus que Ron Asheton relégué ici a la basse… David Bowie a la production, Williamson a la guitare, les frères Asheton a la partie rythmique et, surtout, un Iggy Pop plus déchainé que jamais, monumental même, par moments, et qui chante, hurle, éructe, gémie tout au long de la petite demi-heure que dure cet album et de ses huit chansons. Bref, de Search and Destroy, plus grande chanson punk de tous les temps, a Death Trip en passant par Your Pretty Face Is Going to HellPenetrationGimme Danger ou Raw Power, le titre éponyme, c’est un véritable déluge de feu, de sexe et de sang auquel on a droit, un truc auquel on ne sort pas indemne, certes, mais qui, presque cinquante ans après, n’a rien, mais alors, strictement rien perdu de son intensité et de sa force. Un must du genre, tout simplement !
 

Points Positifs
 :
- Parfait de bout en bout, Raw Power est, selon moi, le meilleur album des Stooges, et, accessoirement, un des plus grands disques de tous les temps, tout simplement.
- Pas la moindre chanson faiblarde, pas la moindre faute de gout, huit titres uniquement, mais que des bons voir des très bons : Your Pretty Face Is Going to HellPenetrationGimme DangerRaw Power et, bien sur, Search and Destroy, maitre étalon du genre punk !
- Un Iggy plus déchainé que jamais et, mine de rien, enfin un bon guitariste car il faut reconnaitre que l’apport de James Williamson est pour beaucoup pour la réussite de cet album, n’en déplaise aux fans du sieur Asheton.
- Les fans hardcore haïssent la production de Bowie, pourtant, celle-ci est tout simplement parfaite ; il suffit de comparer celle des opus précédents qui n’est pas vraiment a la hauteur.
- Même la pochette est parfaite avec notre Iguane préféré torse nu en pleine action !
 
Points Négatifs :
- Bon, là, il faut reconnaitre que Raw Power n’est pas un album qui plaira à tout le monde et que ce déluge de feu musical risque de faire fuir bon nombre de personnes. Après, tout est une affaire de gouts.
- Ceux qui préfèrent Fun House et son coté plus sale, plus proche de ce que pouvait être le groupe en concert, estimeront que Bowie à policer un peu l’ensemble. Bon, là aussi, c’est une affaire de gouts…
 
Ma note : 9/10

samedi 12 juin 2021

Fun House


Fun House
 
The Stooges
 
1 – Down on the Street (Iggy Pop, Dave Alexander, Ron Asheton, Scott Asheton) 3:43
2 – Loose (Iggy Pop, Dave Alexander, Ron Asheton, Scott Asheton) 3:34
3 – T.V. Eye (Iggy Pop, Dave Alexander, Ron Asheton, Scott Asheton) 4:17
4 – Dirt (Iggy Pop, Dave Alexander, Ron Asheton, Scott Asheton) 7:03
5 – 1970 (Iggy Pop, Dave Alexander, Ron Asheton, Scott Asheton) 5:15
6 – Fun House (Iggy Pop, Dave Alexander, Ron Asheton, Scott Asheton) 7:47
7 – L.A. Blues (Iggy Pop, Dave Alexander, Ron Asheton, Scott Asheton) 4:57
 

Fun House
Musicien : The Stooges
Parution : 18 août 1970
Enregistré : 10 mai 1970 – 24 mai 1970
Durée : 36:43
Genre : Garage rock, Protopunk
Producteur : Don Gallucci
Label : Elektra
 
Musiciens :
Iggy Pop : chant
Dave Alexander : basse
Ron Asheton : guitare
Scott Asheton : batterie
Steve MacKay : saxophone
 
Mon avis :
 Si les Stooges n’ont pondu que trois opus au cours de leur courte histoire, il faut reconnaitre que ces derniers font, incontestablement, parti des incontournables du rock et que, chacun d’entre eux, se doit d’être écouter, au moins une fois, par toutes celles et ceux qui se disent fan du genre. Et, donc, après vous avoir parler, il y à de cela quelques jours, de The Stooges, leur tout premier opus, aujourd’hui, c’est au tour de Fun House d’avoir droit a sa critique sur ce blog, ce qui tombe bien puisque cet album est considéré, depuis sa sortie il y a un peu plus de cinquante ans – comme le temps passe vite – comme le meilleur du groupe mais aussi, et surtout, comme un des tous meilleurs de tous les temps, rien que ça ! Il faut dire que, en 36 minutes, les Stooges inventent l'album rock ultime : Iggy, plus habité que jamais, ne chante plus mais hurle, éructe, sa voix se noyant dans le torrent de fuzz déversé par Ron Asheton et la rythmique sauvage de Scott Asheton. Ce qui frappe, bien entendu, c'est le son, ultrapuissant, glauque, pervers, rock en un mot. Et puis c'est l'ambiance, furieuse, surarmée diront les mauvaises langues....Dirt, sept minutes aux couleurs de la couverture, rouge entre sang et feu. De plus, histoire d’enfoncer le clou, les Stooges sont rejoints par le saxophoniste Steven McKay sur cet album et grâce à lui, le disque atteint son sommet sur les deux derniers titres : Fun House et L.A. Blues, véritables morceaux de bravoure où l'influence free jazz est omniprésente – Iggy Pop était à cette époque un fan inconditionnel de John Coltrane. Après cet album, Iggy virera le bassiste Dave Alexander, pour des problèmes d'égo et surtout de drogues, quand à l'album suivant, Raw Power, il ne verra le jour que trois ans plus tard alors que notre Iguane, en perdition, fut ramassé sur le bord de la route par un Bowie au sommet de son succès : après tout, il était difficile de donner une suite à Fun House...
 

Points Positifs
 :
- Le plus grand disque des Stooges – même si j’apprécie énormément Raw Power et que je n’ai rien contre la production de Bowie, nettement plus conventionnelle pour ne pas dire sage – et, indéniablement, un des meilleurs de l’histoire de la musique populaire moderne. Il faut dire que Fun House, opus jusqu’au boutiste et sans concessions, est une œuvre d’une brutalité rare et qui nous montre un groupe décidément pas comme les autres au sommet de leur art.
- Un Iggy Pop plus habité que jamais et qui ne se contente pas uniquement de chanter mais qui hurle, éructe, tout au long des sept titres qui sont un indicible voyage vers les profondeurs de l’âme humaine…
- Musicalement, jamais les Stooges n’auront été aussi bon. Il faut dire que le choix d’enregistrer le groupe en live fut une idée de génie qui est pour beaucoup pour la réussite de cet album, parfait de bout en bout.
- L’apport de Steve MacKay au saxophone fut un plus indéniable au son du groupe et son jeu, parfaitement en adéquation avec celui des Stooges, apporta une touche de Free Jazz pour le moins bienvenue comme on peut le constater dans la seconde face de l’album.
- Une pochette devenue culte depuis le temps…
 
Points Négatifs :
- Bien évidement, il faut reconnaitre que Fun House n’est pas un album qui plaira à tout le monde et que ce déluge de feu musical, véritable suicide commercial à l’époque, risque de faire fuir bon nombre de personnes, même de nos jours. Après, tout est une affaire de gouts.
 
Ma note : 8,5/10

jeudi 3 juin 2021

The Stooges


The Stooges
 
The Stooges
 
1 – 1969 (Iggy Pop, Dave Alexander, Ron Asheton, Scott Asheton) 4:05
2 – I Wanna Be Your Dog (Iggy Pop, Dave Alexander, Ron Asheton, Scott Asheton) 3:10
3 – We Will Fall (Iggy Pop, Dave Alexander, Ron Asheton, Scott Asheton) 10:15
4 – No Fun (Iggy Pop, Dave Alexander, Ron Asheton, Scott Asheton) 5:15
5 – Real Cool Time (Iggy Pop, Dave Alexander, Ron Asheton, Scott Asheton) 2:29
6 – Ann (Iggy Pop, Dave Alexander, Ron Asheton, Scott Asheton) 3:00
7 – Not Right (Iggy Pop, Dave Alexander, Ron Asheton, Scott Asheton) 2:49
8 – Little Doll (Iggy Pop, Dave Alexander, Ron Asheton, Scott Asheton) 3:21
 

The Stooges
Musicien : The Stooges
Parution : 05 août 1969
Enregistré : juin 1969
Durée : 34:33
Genre : Garage rock, Protopunk
Producteur : John Cale
Label : Elektra
 
Musiciens :
Iggy Pop : chant
Dave Alexander : basse
Ron Asheton : guitare électrique, chant
Scott Asheton : batterie
John Cale : Alto, cloche de traineau, piano
 
Mon avis :
 Voici, indéniablement, un des albums les plus importants de l’année 1969, un des albums qui, avec du recul, connut le plus d’influence au sein du paysage musical de la décennie suivante, un des albums que tout amateur de musique se doit d’écouter au moins une fois dans sa vie et, pourtant, voilà un album qui, lors de sa sortie, se vendit peu, très peu même et fut même descendu par la critique. Il faut dire que, en 1969, la concurrence était fort rude, très rude même et que moult chef d’œuvres de groupes autrement plus connus sortirent la même année. Du coup, difficile de se faire une place au soleil, difficile de se démarquer de la masse lorsque la concurrence se nommait Beatles, Rolling Stones, Bob Dylan, Neil Young, Pink Floyd, Led Zeppelin, The Who et beaucoup d’autres… Mais bon, en musique, il y a le succès immédiat et celui qui finit, bon gré mal gré, par se faire reconnaitre plus tard, et, dans le cas présent, comme cela avait été le cas avec le premier opus du Velvet Underground, la reconnaissance absolue vint plus tard et, justement, puisque je cite le Velvet, qui retrouve t-on à la production de la chose ? Un certain John Cale, tout juste viré par un Lou Reed toujours aussi ombrageux et qui va donc aider un certain Iggy Pop et ses compagnons à nous pondre leur premier album, The Stooges. Un titre simple – le nom du groupe – pour cet opus de ces petits gars de Detroit qui, sans la moindre prétention mais avec une énergie folle, allaient permettre, sans le vouloir, la métamorphose du paysage musical dans les années à venir puisque bon, comment dire, d’où croyez vous que vienne le punk, eh oui, de cet album – et de quelques autres mais ceci est une autre histoire – alors oui, vous commencez à comprendre l’importance de cet opus… Et puis, nous avons du recul, énormément de recul désormais et donc, un nom comme Iggy Pop, cela impose, non !? Figure légendaire du rock, l’Iguane l’était nettement moins à l’époque car bon, il faut bien un début à tout et, ma foi, comme début, reconnaissons que le premier album de The Stooges est bon, très bon même : un son d’une brutalité peu commune pour son temps, des guitares torturées qui influencèrent le Hard Rock et le Heavy Metal, une ambiance presque malsaine, quelques petits bijoux, déjà, comme I Wanna Be Your Dog, No Fun, 1969 ou Ann et puis, au beau milieu de tout cela, Iggy bien sur ! Alors certes, la suite sera encore plus intéressante même si, à nouveau, le grand public passera à coté de celle-ci, mais peu importe, la révolution était en marche et plus rien ne pourrait l’arrêter, quand à la concurrence, elle sera bientôt dépassée, ringardisée – souvent injustement d’ailleurs – quand à Iggy, lui, il est encore parmi nous, aussi incroyable que cela puisse paraitre…
 

Points Positifs
 :
- Le premier album des Stooges est, indéniablement, un des opus les plus importants de son époque et, accessoirement, un des plus influents du paysage musical du tournant des années 70. Certes, tout n’est pas encore parfait mais bon, cet opus, d’une énergie rare, n’a strictement rien perdu de sa force malgré les décennies écoulées.
- Si Iggy Pop se démarque déjà nettement dans le lot, le reste du groupe n’est pas en reste, particulièrement Ron Asheton qui torture sa guitare comme jamais et qui rend le son de celle-ci, saturé et salle, reconnaissable entre mille !
- Ce premier opus comporte déjà quelques petits bijoux comme I Wanna Be Your Dog, No Fun, 1969 ou Ann. Quand à We Will Fall, voilà une bien singulière curiosité.
- Une jaquette simple mais efficace.
 
Points Négatifs :
- Bon, là, il faut reconnaitre que cet album ne plaira à tout le monde et que ce déluge de feu musical risque de faire fuir bon nombre de personnes. Après, tout est une affaire de gouts.
- Bien évidement, la suite sera nettement plus intéressante, principalement Fun House qui est peut-être le monument du groupe, en tous cas, son album le plus extrême.
 
Ma note : 8/10