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vendredi 25 mars 2022

La Fin de l'Éternité


La Fin de l'Éternité
 
L'Éternité veille sur vous ! L'Eternité modifie le passé pour le bien de l'Humanité. Elle élimine les inventions dangereuses, avant même qu'elles n'aient été imaginées, et supprime dans l'œuf les apprentis tyrans. Andrew Harlan est un Éternel, chargé d'empêcher l'invention de la bombe atomique au XXème siècle. Au cours de sa mission, il rencontre la mystérieuse Noys Lambent. Cette dernière l'incite à comprendre que l'Éternité, en annihilant tout droit à l'erreur, finira par paralyser l'évolution de l'espèce humaine. Faut-il détruire l'Eternité ? Qui est réellement Noys Lambent ? De 1945 au XXIVème siècle, une véritable guerre temporelle éclate, opposant un homme aveuglé par l'amour et une communauté toute-puissante.
 

La Fin de l'Éternité
Auteur : Isaac Asimov
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 20 novembre 1955
Edition Française : 10 mars 2016
Titre en vo : The End of Eternity
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Claude Carme et Michel Ligny
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 368
 
Mon avis : 
Depuis sa première édition, en 1955, La Fin de l’Éternité est un roman un peu a part dans la très longue et fournie production de l’écrivain américain d’origine russe, Isaac Asimov. S’il est nettement moins connu que des œuvres comme Fondation ou Les Robots, ce roman n’en est pas moins considéré, pour les amateurs, comme étant un incontournable. De plus, si l’on se souvient qu’il faut prendre l’intégralité de l’œuvre d’Asimov comme étant un seul et unique cycle, si celle-ci s’achève avec celui de FondationLa fin de l’Éternité en est tout bonnement son point de départ. Car des événements décrits dans ce roman découleront tout ce qui suivra par la suite : l’ère des robots, la conquête spatiale, l’avènement de l’Empire Galactique puis sa chute avant, bien entendu, la Fondation. Par ce simple constat, tout amateur qui aura donc, au moins, lu les deux cycles majeurs d’Asimov se doit, a mon avis, de ne pas passer a coté de La Fin de l’Éternité, pour son importance mais aussi, pour ses qualités. Pour ce qui est du roman à proprement parler, en lisant le quatrième de couverture, le lecteur aura compris que le sujet principal traité dans ce roman est le voyage dans le temps, élément maintes fois abordés par je ne sais combien d’auteurs depuis des lustres – La Machine à explorer le Temps, ca vous dit quelque chose ? Cependant, ici, pas de voyage d’exploration a proprement parler, ni véritablement de paradoxe du grand père, car si ces deux éléments, indissociables de toute littérature temporelle ne sont pas complètement absents de l’œuvre, celle-ci va beaucoup plus loin que ce que le lecteur a l’habitude de trouver dans ce genre puisque, cette fois ci, c’est tout bonnement la manipulation du temps poussé a son paroxysme par une entité, l’Éternité, qui est au cœur du récit. Celle-ci, une société a dominance quasi exclusivement masculine et fortement hiérarchisée œuvre depuis des siècles au bien être de l’Humanité. Bien évidement, un bien être selon les concepts des membres de l’organisation : ainsi, ceux-ci manipulent allègrement le temps au fil des millénaires afin de maintenir la société humaine dans un certain confort, permettant certaines évolutions, en interdisant d’autres comme par exemple l’usage de l’atome ou l’exploration spatiale, et, modifiant ainsi la réalité ad vitam aeternam, lors de chaque changement de celle-ci. Les temporels, ainsi nommes t’ils tous ceux qui ne font pas partie de l’Éternité, ne se doutant de rien, sont alors soumis aux aléas des changements de réalités, certains disparaissant, d’autres mourant plus tôt ou plus tard que dans la réalité précédente tandis que certains se retrouvent avec une personnalité totalement différente. Ainsi, sur des milliers et des milliers de siècles, l’Éternité veille en secret, agissant sur le temps comme bon elle le souhaite, sauf en deux périodes : le primitif datant d’avant l’invention du voyage dans le temps, et les mystérieux siècles cachés, dans le futur. C’est donc avec ce postulat de départ plutôt original et alléchant que le lecteur aborde la lecture de La fin de l’Éternité et il suivra donc les pas Andrew Harlan, un Technicien – la caste la plus honnie de l’Éternité puisque ce sont eux qui effectuent les fameuses changements temporels – qui, lors d’une mission apparemment anodine, va rencontrer une mystérieuse femme, Noys Lambent et qui, suite a cela, va commencer a douter de plus en plus sur le bien fondé de l’Éternité, allant, par amour, jusqu'à renier ses convictions. Bien évidement, j’ai résumé au maximum l’intrigue puisque je préfère laisser au lecteur le plaisir de la découverte et des quelques rebondissements d’une intrigue que je qualifierais sans exagération aucune comme étant excellente. Mais si, dans le plus pur style d’Asimov, on retrouve bon nombre d’éléments habituels comme le personnage principal bourru et maladroit avec les femmes, une organisation agissant dans l’ombre et moult rebondissements, La Fin de l’Éternité mérite le détour pour les thèmes abordés, le bien fondé des manipulations de masse, le choix du libre arbitre de l’espèce humaine mais aussi sur les forces et les faiblesses de celle-ci puisque même les si puissants Éternels sont parfois faillibles. Alors forcement, je ne peux, en guise de conclusion, que vous conseiller vivement la lecture de La Fin de l’Éternité. Œuvre de première importance dans la production d’Asimov, je pense qu’elle mérite amplement d’être plus reconnue à sa juste valeur. Car en plus de la qualité de son intrigue, des thèmes abordés et de ses protagonistes, celle-ci est indispensable pour la compréhension de quelques mystères dans les cycles suivants comme la disparation du voyage dans le temps que l’on ne retrouvera plus par la suite (Asimov préférait une SF plus plausible, plus scientifique) mais aussi pourquoi l’espèce humaine est la seule dans toute la Galaxie, condition sine qua non a la réussite du plan Seldon comme le découvrira Golan Trevize a la fin de Terre et Fondation. Bref, un ouvrage à découvrir de toutes urgences…
 

Points Positifs
 :
- Un ouvrage plutôt méconnu mais qui n’en reste pas moins, de par ses implications, l’un des plus cruciaux parmi tous ceux d’Asimov. Il faut dire que, en quelque sorte, tous ses cycles et romans sont plus ou moins liés et que, sans La Fin de l’Éternité, il n’y aurait pas eu Le Cycle de Fondation ni celui des Robots. Bref, si vous êtes fan du maitre de la SF, vous ne pouvez pas passer a coté de ce roman.
- Un postulat de départ franchement bon : il faut dire que cette fameuse Éternité, organisation éternelle qui manipule a loisir le destin de l’espèce humaine sur des milliers de siècles, a de quoi fasciner le lecteur.
- Le voyage dans le temps est traité d’une manière plutôt intelligente et pertinente par Asimov. Il faut dire que nous sommes ici à mille lieux des traditionnelles œuvres du même genre, l’auteur préférant une approche plus scientifique.
- Les multiples rebondissements qui se succèdent lorsque l’on aborde le dernier quart du roman et qui nous tiennent en haleine jusqu’à ce fameux final qui fait le lien avec les autres œuvres d’Asimov.
 
Points Négatifs :
- On sent, malheureusement, que ce roman accuse un peu son âge, principalement pour ce qui est du traitement narratif de quelques protagonistes, un peu trop stéréotypés. Le pire étant, bien entendu, Noys Lambent, oh combien fadasse…
- Curieusement, j’ai l’impression que bon nombre de héros masculins ont tendance à se ressembler chez Asimov : bourrus, têtus, maladroits avec la gente féminine. Au bout d’un moment, cela peut lasser.
 
Ma note : 8/10

lundi 21 mars 2022

Le Cycle des Robots – Les Robots et l'Empire


Le Cycle des Robots – Les Robots et l'Empire
 
Plusieurs décennies se sont écoulées depuis les événements narrés dans Les Robots de l'Aube. Le docteur Amadiro voue une haine inextinguible à Gladia Gremionis pour avoir fait échouer ses plans de domination de la galaxie. Avec l'aide de Mandamus, un jeune et brillant scientifique, il ourdit à nouveau un plan d'éradication de l'humanité. Pour le contrer, Gladia est toujours assistée de Daneel, le robot humaniforme, et de Giskard, l'androïde télépathe, aux aptitudes nombreuses mais limitées par les restrictions qu'imposent les lois de la robotique. Et leurs choix seront d'autant plus ardus qu'une nouvelle loi, la Loi Zéro, va faire son apparition...
 

Le Cycle des Robots – Les Robots et l'Empire
Auteur : Isaac Asimov
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 20 avril 1985
Edition Française : 01 avril 2013
Titre en vo : Robots and Empire
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Jean-Paul Martin
Editeur : J’Ai Lu
Nombre de pages : 566
 
Mon avis : 
La première chose qui saute aux yeux, en lisant Les Robots et l’Empire, ultime volet du Cycle des Robots, du sieur Isaac Asimov, c’est que, pour tout un tas de raisons, celui-ci peut-être comparer à Terre et Fondation, dernier volet, lui, du Cycle de Fondation. Bien évidement, avec ces deux ouvrages, l’auteur achève ce que l’on eut appelé, sans discussions possibles, ces deux cycles majeurs, qui plus est, ceux-ci s’avèrent être tellement imbriqués que l’on ne peut comprendre totalement l’un sans l’autre : ainsi, c’est par le biais des Robots et l’Empire que, finalement, j’ai mieux saisis le final de Terre et Fondation. Cependant, l’un comme l’autre ne m’ont pas totalement satisfait : Terre et Fondation parce qu’il était nettement inférieur à Fondation FoudroyéeLes Robots et l’Empire pour d’autres raisons, comme l’absence d’Elijah Baley – ce qui peut se comprendre vu que l’histoire a lieu plusieurs décennies après sa mort – mais aussi, et surtout, par une intrigue moins aboutie et un final… comment dire… expédiée à la va vite et forcément décevant… Cela est plutôt dommage car un tel cycle, qui flirtait allègrement avec la perfection une fois Elijah Baley et Daneel Olivaw entrés en piste dans Les Cavernes d’Acier, méritait une conclusion mieux travaillée, qui aurait davantage marquée les esprits que celle que nous propose Asimov, en quelques lignes. De même, il faut reconnaitre que si l’on retrouve avec plaisir quelques têtes connues – Daneel, Giskard, Gladia – le reste du casting ne brille pas particulièrement, surtout le descendant d’Elijah, DG Baley, dépourvu du moindre charisme. Mais bon, malgré ses défauts, indéniables, Les Robots et l’Empire n’en reste pas moins un indispensable d’Asimov, ce, pour deux raisons : premièrement, parce que celui-ci n’est pas dépourvu de bonnes idées, comme la création de cette fameuse Loi Zéro, mais aussi, pour une meilleure compréhension de l’intégralité de l’œuvre de l’auteur et pour mieux saisir comment, à la base de l’Empire Galactique et de la Psychohistoire, il y avait… deux robots…
 

Points Positifs
 :
- Le lien établit, par cette conclusion, entre les deux cycles majeurs de l’auteur : celui des Robots et, bien entendu, celui de Fondation. L’un n’allant pas sans l’autre, finalement, il faut lire les deux afin de mieux saisir tous les tenants et les aboutissements de la trame générale.
- Le plaisir de retrouver quelques têtes connues comme Daneel, Giskard et Gladia.
- Les quelques flashbacks où l’on retrouve Elijah Baley sont plutôt touchants, surtout celui-ci où ce dernier, mourant, fait ses adieux à son vieil ami, Daneel…
- Quelques bonnes idées comme la création de la Loi Zéro.
 
Points Négatifs :
- Un final tellement court qu’il en est presque scandaleux ! Je ne comprends pas pourquoi Isaac Asimov ne l’a pas davantage approfondi ? N’y avait-il pas matière à ajouter trente ou quarante pages à ces quelques lignes ? Franchement, quand on le compare au reste de l’ouvrage, assez long, lui, il y a de quoi être dubitatif !
- Une intrigue générale moins aboutie que celle des volumes précédents – quoi qu’en en pense, Elijah Baley manque beaucoup – de nouveaux protagonistes pas charismatiques pour un sou, le pire étant, selon moi, DG Baley, individu sans intérêt, arrogant et qui est peut-être l’un des pires crées par Asimov…
 
Ma note : 7/10

mercredi 9 mars 2022

Le Cycle des Robots – Les Robots de l'Aube


Le Cycle des Robots – Les Robots de l'Aube
 
Quand Elijah Baley arrive sur Aurora, il pressent qu'il va au-devant de sa plus périlleuse mission. Il s'agit en effet pour lui de découvrir qui, pour la première fois dans la galaxie, s'est rendu coupable du meurtre de Jander Panell, le robot positronique le plus sophistiqué jamais créé, une créature atteignant un degré d'humanité très supérieur à tout ce que le Dr Susan Calvin aurait pu imaginer. Or le seul être qui possédait les compétences nécessaires pour commettre un tel crime n'est autre que son propre concepteur, le Dr Fastolfe ! Heureusement, Baley sera à nouveau assisté sur cette affaire de Daneel Olivaw, désormais l'unique robot humaniforme encore en activité...
 

Le Cycle des Robots – Les Robots de l'Aube
Auteur : Isaac Asimov
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 10 mai 1983
Edition Française : 01 avril 2013
Titre en vo : The Robots of Dawn
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : France-Marie Watkins
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 528
 
Mon avis : 
Indéniablement, Face au Feux du Soleil avait été le volume le plus abouti du célèbre Cycle des Robots du sieur Isaac Asimov, un roman non seulement quasiment parfait de bout en bout mais qui, en plus, captivait le lecteur de fort belle manière, l’enquête de l’inspecteur Elijah Baley étant digne, il faut le reconnaitre, des meilleurs polars. Du coup, on pouvait être en droit de se demander si l’auteur allait réussir la gageure de nous proposer une suite à la hauteur, surtout que, au bout d’un moment, le concept d’enquêtes pouvait tourner un peu en rond. Qui plus est, comme cela avait été le cas pour l’autre cycle majeur d’Asimov, je veux bien évidement parlé de Fondation, bien des années se sont écoulées avant que l’auteur ne daigne donner une suite au Cycle des Robots, ainsi, ce fut au début des années 80 que paru Les Robots de l’Aube, avant dernier tome de la saga et, il faut le reconnaitre, réussite, là aussi, incontestable ! Bon, d’entrée de jeu, ce qui marque les esprits, c’est que cet ouvrage est nettement plus long que ses prédécesseurs : bien entendu, ce n’est pas vraiment une surprise puisque Fondation Foudroyée, datant sensiblement de la même époque, était dans le même cas. L’évolution naturelle de la littérature fantastique voulant cela, nous nous retrouvons donc avec un roman plus long que d’habitude mais qui n’en reste pas moins très semblable dans son traitement : ici, comme Asimov nous a habitués depuis Les Cavernes d’Acier, nous avons droit à une enquête qui mise tout sur les dialogues et où l’action brille, particulièrement, par son absence. Elijah Baley tient davantage de Colombo que de Starsky et Hutch et, ma foi, ce n’est pas plus mal car il faut reconnaitre que, avec celui-ci, Isaac Asimov a sut nous offrir un protagoniste à la fois terriblement intelligent et doté d’un instinct peu commun, mais aussi quelqu’un qui possède bien des faiblesses, ce qui en fait un personnage charismatique et auquel on peut parfaitement s’identifier. Pour ce qui est du casting, nous retrouvons avec plaisir quelques têtes connues comme, principalement, Daneel Olivaw, le robot humanoïde, mais aussi Gladia dont on avait fait la connaissance dans le volume précédent, personnage oh combien important et qui fera tourner la tête a notre inspecteur… Mais un des petits nouveaux est, sans nul doute, un des protagonistes majeurs du Cycle des Robots – et, accessoirement, de celui de Fondation puisque tout est lié chez l’auteur – je veux, bien évidement parlé de Giskard Reventlov, un robot d’apparence plus ancienne que Daneel mais non moins important ! Ajoutons à cela une nouvelle enquête certes pas aussi captivante que celle de Face aux Feux du Soleil mais néanmoins réussie et vous comprendrez pourquoi, avec ce retour, bien des années plus tard, au Cycle des Robots, Isaac Asimov avait parfaitement réussi son pari. Bref, un nouvel incontournable pour les fans du maitre de la SF qui nous prouvait, ici, comme cela avait été le cas pour Fondation, que ce retour à ses vieilles amoures fut une fort belle idée !
 

Points Positifs
 :
- Un nouvel incontestable du Cycle des Robots, œuvre majeure d’Asimov qui, au fil des volumes, a gagner indéniablement en qualité ! Il faut dire que, après les deux premiers tomes qui n’étaient que des assemblages de nouvelles, les choses ont bien changées avec l’arrivée de notre duo d’enquêteurs de chocs, Elijah Baley et Daneel Olivaw.
- Le plaisir, justement, de retrouver ces deux protagonistes, franchement charismatiques, mais aussi Gladia, apparue dans le volume précédent, jeune Solarienne qui prend une grande importance dans cet ouvrage et que l’on retrouvera par la suite…
- Un petit nouveau fait son apparition ici : Giskard Reventlov. Un robot a l’apparence plus ancienne que celle de Daneel mais qui va s’avéré être un protagoniste majeur pour la suite de la saga.
- Une enquête plutôt réussie dans l’ensemble et assez originale : mais qui a donc commis le roboticide a l’encontre du second robot humanoïde existant !? Une énigme que résoudra, bien entendu, Elijah Baley, et qui nous tiendra en haleine de bout en bout.
- Les liens de plus en plus évidents avec Le Cycle de Fondation.
 
Points Négatifs :
- Si vous ne jurez que par l’action pure et dure, il est évident que cet ouvrage n’est pas fait pour vous : Elijah Baley résout ses énigmes par le dialogue et, dans le cas présent, force est de constater que ces derniers n’ont jamais été aussi nombreux. Bref, un style particulier qui ne plaira pas a tout le monde…
 
Ma note : 8,5/10

jeudi 24 février 2022

Le Cycle des Robots – Face aux Feux du Soleil


Le Cycle des Robots – Face aux Feux du Soleil
 
Elijah Baley, enquêteur terrien est chargé d'une enquête difficile. Il est envoyé sur Solaria pour élucider un assassinat. Or, sur cette planète, les contacts entre habitants sont quasiment impossibles et un robot semble impliqué, chose surprenante puisque les trois Lois de la Robotique interdisent aux robots de faire du mal aux êtres humains. Aidé de son partenaire robot humanoïde, R. Daneel Olivaw, il devra résoudre ce mystère mais également lutter contre sa phobie des grands espaces, lui qui est trop habitué à l'atmosphère souterraine des Cavernes d'acier.
 

Le Cycle des Robots – Face aux Feux du Soleil
Auteur : Isaac Asimov
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 12 janvier 1957
Edition Française : 24 septembre 2012
Titre en vo : The Naked Sun
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : André-Yves Richard
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 320
 
Mon avis : 
Enfin ! Il aura fallut attendre le quatrième tome du Cycle des Robots pour que, finalement, nous ayons droit a un volume qui tienne allègrement la comparaison avec les meilleurs volets de l’autre cycle majeur du sieur Asimov, je veux bien évidement parler de Fondation. Il faut dire que les deux premiers tomes du Cycle des Robots, aussi intéressants étaient-ils, n’étaient que des assemblages de nouvelles et manquaient, par moments, de cohérence, ensuite, le troisième volet, Les Cavernes d’Acier, véritable roman, lui, était apparu comme étant plus aboutit mais il manquait un petit quelque chose pour en faire un incontournable absolu – probablement le fait que le coté thriller n’était pas aussi maitrisé qu’on aurait espéré. Mais ici, avec ce Face aux Feux du Soleil, force est de constater que, qualitativement parlant, cet ouvrage est nettement supérieur a ses prédécesseurs et qu’Asimov nous propose, enfin, un grand roman ! Il faut dire que cette nouvelle enquête du duo composé d’Elijah Baley et  de son comparse robotique Daneel Olivaw est passionnante au possible et flirte allègrement avec les meilleurs thrillers du genre. D’ailleurs, il faut noter ce fait et reconnaitre que si nous nageons toujours en pleine science-fiction, ce qui marque le plus les esprits, c’est l’enquête en elle-même, nettement plus mise en avant – et captivante – que dans Les Cavernes d’Acier. Ainsi, sur la planète Solaria, un homme est assassiné et il n’y a que deux suspects : un robot, ce qui est impossible en raison des Trois Lois de la Robotique, et la propre épouse du mort. Bien entendu, tout les regards se portent sur celle-ci, ce qui serait trop simple, et cela, Elijah Baley n’est pas dupe : non, le coupable est quelqu’un d’autre, quitte a ce que cela soit un… robot ! Vous l’avez compris, tout l’intérêt de ce roman se porte sur une enquête qui va rapidement s’avérer être captivante et qui prend une saveur particulière de par la civilisation de la planète Solaria, elle-même très particulière puisque, dans une planète plus grande que la Terre et où ne vivent que quelques dizaines de milliers de personnes, chaque individu ne rencontre quasiment jamais personne au cours de sa vie – et même la relation entre époux est fort problématique. Bref, vous l’avez compris, en raison de cette civilisation oh combien particulière – et qui sera encore poussée par la suite comme on l’avait vu dans Terre et Fondation – l’enquête que devront résoudre nos deux inspecteurs s’avérera complexe, ce, pour notre plus grand plaisir, et nous tiendra en haleine jusqu’à la fin. Une belle réussite, donc, de la part d’Asimov qui, ici, renoue donc allègrement avec ses meilleurs ouvrages ; en espérant, à présent, que la suite soit du même acabit…
 

Points Positifs
 :
- Le premier incontournable absolu du Cycle des Robots. Il faut dire que, ici, Isaac Asimov nous propose une enquête diabolique au possible et qui nous tient en haleine de la première à la dernière page. Un superbe thriller, indéniablement !
- Le plaisir de retrouver Elijah Baley et Daneel Olivaw, nos deux enquêteurs de génie. Le premier, particulièrement, est tout bonnement excellent dans cet ouvrage et c’est un véritable plaisir que de suivre son enquête, pas à pas, tout au long de l’intrigue.
- La découverte de la civilisation Solarienne est une des grandes réussites de ce Face aux Feux du Soleil : ici, l’humanité, contrôlant et maitrisant les naissances, a perdu tout instinct grégaire et chacun ne peut que vivre seul, absolument seul, ne supportant pas le contact avec un autre être humain.
- Justement, Elijah Baley, terrien, aura bien du mal à se faire au mode de vie des Solariens – et vice-versa – et cette opposition entre deux modes de vie antagonistes est un pur régal.
- Un casting assez conséquent et réussi parmi les divers Solariens que rencontre Baley au court de son enquête.
 
Points Négatifs :
- Dommage que Daneel Olivaw joue presque les utilités dans cet ouvrage.
- Un final peut-être un peu trop rapidement expédié ? Je n’aurai pas été contre quelques pages supplémentaires…
 
Ma note : 8,5/10

jeudi 17 février 2022

Le Cycle des Robots – Les Cavernes d'Acier


Le Cycle des Robots – Les Cavernes d'Acier
 
L'assassinat du docteur Sarton à Spacetown jette le trouble dans la communauté. Qui aurait intérêt à faire disparaître celui-là même qui milite pour le rapprochement entre Terriens et Spaciens ? Les Médiévalistes, qui ne voient pas d'un très bon œil la prolifération des robots ? Les Spaciens eux-mêmes, prêts à tout pour conserver leurs privilèges ? Le problème du détective Baley, toutefois, n'est pas seulement de retrouver un meurtrier, mais aussi et surtout d'y parvenir avant son collègue robot R Daneel. Car celui-ci est l'un de ces androïdes au cerveau électronique ultra-perfectionné, créés certes par l'homme, mais qui n'attendent peut-être que l'occasion de prendre sa place...
 

Le Cycle des Robots – Les Cavernes d'Acier
Auteur : Isaac Asimov
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 04 février 1954
Edition Française : 23 septembre 2012
Titre en vo : The Caves of Steel
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Jacques Brécard
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 374
 
Mon avis : 
Troisième volet du célèbre Cycle des RobotsLes Cavernes d’Acier marque, indéniablement, un tournant majeur dans celui-ci puisque, si les deux premiers tomes n’étaient qu’un assemblage de nouvelles qui nous faisaient découvrir les premières années de la cohabitation entre l’Homme et le Robot, avec ce troisième ouvrage qui, accessoirement, est un véritable roman, Asimov nous fait faire un important bond dans le temps et nous présente, pour la toute première fois, les deux protagonistes qui seront les figures majeures de la suite du cycle : Elijah Baley et Daneel Olivaw. Le premier est un inspecteur de police new-yorkais, le second, lui, un robot, le plus perfectionné de son temps – au point même qu’il a une apparence totalement humaine – d’origine Spaciens, d’anciens humains qui ont coloniser les planètes proches et qui ont été en guerre avec les terriens. Le duo, plutôt imposé, doit résoudre l’énigme entourant un meurtre, celui d’un Spacien, sous couvert de crise interplanétaire entre les habitants des étoiles et les terriens, ces derniers détestant cordialement les premiers mais aussi, les robots… Vous vous en doutez, le principal intérêt des Cavernes d’Acier est de nous faire suivre l’enquête des deux compères, cependant, si la résolution de l’énigme n’est pas dénuée d’intérêt, loin de là – même s’il faut se faire au style d’Asimov qui privilégie les dialogues a l’action – le plus fascinant, dans ce roman, est la société terrestre que nous présente l’auteur : véritable dystopie proche d’un communisme avec un système de castes, celle-ci nous montre une humanité qui vit, uniquement, dans des mégalopoles gigantesques enterrées dans le sol. L’idée se révèle être intéressante puisque Asimov en profite pour nous dévoiler toutes les tares  de cette société et de ses habitants : agoraphobie, crainte d’être déclassé, haine de l’autre et de tout ce qui est différent, etc. Ainsi, dans Les Cavernes d’Acier, entre des émeutes anti-robots et les agissements des Médiévistes – des rêveurs qui regrettent l’ancien temps – notre duo d’enquêteurs aura fort à faire pour résoudre l’énigme du meurtre d’une personnalité Spaciens, quand au lecteur, lui, s’il sait passer outre le fait que ce roman accuse son age, force est de constater qu’il passera un très bon moment de lecture, ce, en attendant la suite des enquêtes d’Elijah Baley et de Daneel Olivaw…
 

Points Positifs
 :
- Tournant majeur dans Le Cycle des RobotsLes Cavernes d’Acier est le premier volet où apparaissent Elijah Baley et Daneel Olivaw, sans aucun doute, deux des protagonistes majeurs de l’intégralité des œuvres d’Asimov. Qui plus est, ici, l’auteur abandonne le format compilation de nouvelles pour le roman, ce qui est une très bonne chose.
- Le duo composé par nos deux enquêteurs est, tout bonnement, génial  et l’évolution de leurs relations, au fil de l’histoire, est plutôt bien trouvée.
- La société futuriste proposée par Isaac Asimov est, tout simplement, fascinante : imaginez une humanité sclérosée, plutôt communiste, vivant dans de gigantesques citées sous-terraines, avec tout un tas de craintes comme celle du déclassement de caste et d’autres joyeusetés du même genre… Bref, une très bonne dystopie.
- Peur de l’autre, de tout ce qui est différent, de ces humains vivant sur d’autres planètes, des robots ; l'idéologie conservatrice de l'Homme est ici dénoncée.
- Le coté thriller, sans être génial, il faut le reconnaitre, n’en reste pas moins suffisamment intéressant pour éveiller la curiosité du lecteur jusqu’au bout.
 
Points Négatifs :
- Il faut reconnaitre que ce roman accuse un peu son âge – sensiblement sept décennies – et, par la force des choses, le lecteur moderne risque de tiquer devant ce récit qui lui apparaitra, probablement, un peu singulier dans sa structure – prédominance des dialogues, quasiment aucune description, protagonistes peu développés. Cela, bien entendu, pourra déplaire a une partie du public, ce qui est dommage selon moi…
- On sourie, par moments, devant certains détails du futur proposé par Asimov. Mais bon, cela est normal pour, quasiment, tous les auteurs de science-fiction qui, tôt ou tard, se voient totalement dépassés par la propre évolution humaine.
 
Ma note : 8/10

lundi 7 février 2022

Le Cycle des Robots – Un Défilé de Robots


Le Cycle des Robots – Un Défilé de Robots
 
Dans Les Robots, nous avons fait la connaissance du Dr Susan Calvin, robopsychologue de l'United States Robots, Inc. Nous la retrouvons ici dans une nouvelle série de récits consacrés aux robots positroniques, c'est-à-dire garantis inoffensifs et dévoués à l'homme. Mais un robot prévu pour l'environnement lunaire ne peut-il être dangereux sur Terre en raison de sa programmation même ? Un autre ne peut-il nuire aux humains en croyant les protéger ? Est-il concevable de risquer la vie d'un homme pour sauver l'existence d'un robot prototype, d'un fabuleux prix de revient ? C'est à de tels problèmes que Susan Calvin va être confrontée, mais surtout à la terreur innée que suscitent les robots chez l'homme de la rue, qui voit toujours en eux la monstrueuse création du Dr Frankenstein.
 

Le Cycle des Robots – Un Défilé de Robots
Auteur : Isaac Asimov
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 20 avril 1964
Edition Française : 23 juin 2012
Titre en vo : The Rest of the Robots
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Pierre Billon
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 246
 
Liste des Nouvelles :
AL-76 perd la boussole
Victoire par inadvertance
Première Loi
Assemblons-nous
Satisfaction garantie
Risque
Lenny
Le Correcteur
 
Mon avis : 
Après avoir lu Les Robots, premier volume du Cycle des Robots du célèbre Isaac Asimov, ce fut, tout naturellement, que je me suis plongé dans sa suite, Un Défilé de Robots. Comme dans le premier tome, bien plus connu, celui-ci est un recueil de nouvelles mettant en scène des robots et tous les problèmes rencontrés avec ceux-ci, que cela soit dut a des contradictions liées aux Trois Lois de la Robotique ou bien, en raison de la peur innée que ceux-ci provoquent chez bien des humains. Bref, le lecteur qui aura apprécié le premier tome, ne sera pas perdu et trouvera même un certain plaisir à replonger dans un univers connu, où il possède ses marques, ce qui peut être rassurant mais ne suffit pas forcement à faire de cette suite une œuvre aussi marquante que son prédécesseur. En effet, un problème non négligeable ce doit d’être souligné et porté à la connaissance de tous ceux qui n’auraient pas encore lu Un Défilé de Robots. Ce qui faisait la grande force du premier volume de la saga, en plus du sujet abordé, c’était que cet ensemble de nouvelles, écrites sur plusieurs années, avaient été liées pas Asimov dans un certain ordre chronologique afin de nous proposer une histoire complète des robots, des modèles les plus anciens a d’autres, de plus en plus évolués, et ce, jusqu'à que, visiblement, l’un deux ne devienne le Grand Coordinateur de la Fédération Mondiale. En usant une interview du personnage principal du cycle, et accessoirement, l’un des préférés de l’auteur, la robopsychologue Susan Calvin, Asimov avait sut proposer une œuvre complète, avec un début et une fin, bien plus proche du roman que de la simple compilation de nouvelles. Or, le principal problème de Un Défilé de Robots, justement, c’est que celui n’est qu’une compilation de nouvelles. Certes, une fois de plus, on retrouve les robots, le docteur Calvin et l’US Robot, mais, cette fois ci, dans le plus parfait désordre, sans lien entre elles… L’on passe ainsi, au fil des pages, d’une nouvelle où l’on suit les péripéties amoureuses d’une femme à la maison et de son robot a tout faire, a d’autres, où ces mêmes robots sont tout bonnement encore interdits sur Terre. Qui plus est, certaines nouvelles proposées n’ont strictement rien à voir avec la chronologie proposée tellement leur thématique s’éloigne de ce que l’auteur nous proposait depuis le début. Bref, de quoi en perdre son latin puisque, objectivement parlant, si certaines nouvelles de cette suite sont, effectivement, très bonnes, certaines sont trop moyennes pour satisfaire pleinement le lecteur... Finalement, Un Défilé de Robots n’est pas forcement nécessaire si vous n’êtes pas un inconditionnel d’Asimov, cependant, malgré les défauts que j’ai évoqué, et que l’on ne peut nier, la qualité est tout de même au rendez vous et cet ouvrage mérite le coup d’œil, ne serais-ce que pour certaines nouvelles comme Le CorrecteurSatisfaction garantieLe robot AL-76 perd la boussole ou Victoire par inadvertance, véritables pépites qu’il serait dommage de ne pas découvrir…
 

Points Positifs
 :
- Le plaisir de découvrir la suite de l’autre cycle majeur d’Asimov, celui des Robots, et de replonger dans ces histoires où des robots défaillent suite a certaines contradictions avec les Lois de la Robotique mais aussi, où l’opposition humaine a leur utilisation se fait jour.
- Certaines nouvelles comme Le CorrecteurSatisfaction garantieLe robot AL-76 perd la boussole ou Victoire par inadvertance, sont tout bonnement excellentes et, malgré leurs différences, elles méritent le détour et nous montrent même quelques facettes de l’auteur que l’on ne connaissait pas : ainsi, l’humour omniprésent dans Le robot AL-76 perd la boussole.
- Ah, l’amour entre l’Homme et la Machine, plutôt bien traité dans cet ouvrage…
- Si vous avez apprécié Les Robots, il est évidant que vous ne pourrez pas vous passer de cette suite et que ces nouveaux récits vous captiveront, pour la plupart.
 
Points Négatifs :
- Il faut reconnaitre que Un Défilé de Robots est inférieur a son prédécesseur, ne serais-ce que pour son contenu, pas autant à la hauteur : ainsi, certaines des nouvelles proposées sont trop moyennes pour tenir la comparaison avec les meilleures créations d’Asimov, de même, encore un recueil de nouvelles, cela peut commencer à lasser…
- Certaines nouvelles n’ont strictement rien à voir avec ce que nous a proposer l’auteur depuis le début et sont presque hors-sujet : une poursuite de la Guerre Froide avec des robots ?!
- Dans Première Loi, nous avons droit à un robot qui… accouche !? Non mais là, c’est n’importe quoi !
- Il faut reconnaitre que ces nouvelles accusent un peu leur âge – sensiblement sept décennies – et que les lecteurs modernes risquent de tiquer devant ces récits très courts, ce manque de description, ces personnages peu charismatiques et un coté old-school par moments curieux. Après, il faut remettre les choses dans leur contexte, bien entendu, mais bon, du coup, cet ouvrage risque de ne pas plaire a tout le monde…
 
Ma note : 7/10

jeudi 3 février 2022

Le Cycle des Robots – Les Robots


Le Cycle des Robots – Les Robots
 
Susan Calvin est robopsychologue à l'United States Robots, Inc. Née en 1982, elle a aujourd'hui 75 ans. Ce livre relate ses souvenirs sur l'évolution du robot dans l'histoire humaine, depuis Robbie qui, en 1996, fut vendu comme bonne d'enfants jusqu'à Byerley qui devient Président de la Fédération Mondiale Terrestre en 2044. A travers ces récits, on voit comment le robot, d'abord esclave soumis à l'homme, parvient peu à peu à être son égal, avant de devenir son maître. Les souvenirs du Dr Calvin forment un livre au charme désuet qui fait revivre l'aube du XXIème siècle, époque où l'homme existait encore indépendamment de son compagnon de métal, le robot.
 

Le Cycle des Robots – Les Robots
Auteur : Isaac Asimov
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 20 septembre 1950
Edition Française : 23 juin 2012
Titre en vo : I, Robot
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Pierre Billon
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 284
 
Liste des Nouvelles :
Robbie
Cercle vicieux
Raison
Attrapez-moi ce lapin
Menteur !
Le Petit Robot perdu
Évasion !
La Preuve
Conflit évitable
 
Mon avis : 
Forcement, il était logique que suite au Cycle de Fondation, je poursuive sur l’autre cycle majeur d’Isaac Asimov, celui qui le rendit célèbre, même pour les non amateurs de littérature fantastique, je veux bien évidement parlé du Cycle des Robots. En toute franchise, qui n’a jamais entendu parler des Robots, de la robotique dont le nom fut utilisé pour la première fois, et, bien évidement, des Trois Lois de la Robotique ? Quelques uns peut être, mais dans la grande majorité des cas, et ne serais ce que pour ce qui est du mot robotique, la plupart des gens, sans avoir lu ne serais ce qu’une seule ligne d’Asimov en ont déjà entendu parler, au moins une fois dans leur vie. Et tenez, prenez un exemple concret de l’importance qu’eut Les Robots, non seulement dans le petit monde de la SF, mais également, dans le monde réel avec les fameuses Lois de la Robotique, car bon, après tout, le jour où l’homme créera des robots véritablement perfectionnés, et non des automates – mais nous n’en sommes pas forcement si loin que ca, regardez donc ce qui se passe au Japon – pensez vous donc que de telles lois ne seront pas utilisées en tant que soupape de sureté vis-à-vis des humains ? Que pourrait-on ajouter d’autre ? Pas grand-chose tant elles sont parfaites, et là, indéniablement, l’on sort du simple cadre de la science fiction, non ? Mais au-delà de l’importance non négligeable des Robots dans l’histoire de la science fiction, que peut-on dire véritablement de celui-ci, en tant qu’œuvre ? Certes, cela fait longtemps que celle-ci est louée pour ses innombrables qualités mais combien de soit disant chef d’œuvres, que cela soit dans le domaine de la littérature, du cinéma ou de la musique, sont reconnus en tant que tel mais sont, soit difficiles d’accès, soient, après coup, laisse des impressions mitigées du genre « ah, finalement, ce n’était que ca ? ». Alors forcement, une question semble s’imposer d’elle-même : que vaut pour le lecteur moderne, c'est-à-dire, celui de 2020, les Robots ? Tout d’abord, il est bon de rappeler que ce premier volume du cycle est en fait un recueil de neuf nouvelles, plus ou moins longues et, par le biais de celles-ci, pas forcement écrites dans l’ordre proposé, Asimov nous montre l’évolution des robots au sein de la société humaine, des premiers modèles, tout juste bon a servir de nounous pour enfants dans « Robbie », a Byerley qui deviendra coordinateur de la fédération planétaire et que l’on retrouve dans « La preuve » et « Conflit évitable ». Ces mêmes nouvelles sont à séparer en deux catégories : celles où intervient directement le docteur Suzan Calvin, la robopsychologue, et les autres, où sont mis en avant deux ingénieurs de l’US Robot, Powell et Donovan. Mais dans un cas comme dans l’autre, Asimov utilise, en plus de son fil conducteur qu’est l’interview du docteur Calvin, le même procédé : un problème survient sur un ou plusieurs robots et les protagonistes essayent d’y remédier par la réflexion et la logique, en sachant qu’a chaque fois, l’un des aspects des lois de la robotique sont mis en cause par tel événement qui les contredit et rend, en quelque sorte, un peu détraquer le robot en cause qui ne sachant plus quoi faire, se met a agir bizarrement au regard de sa programmation. Le fait que ce procédé revienne sans arrêt peut, a première vu, rebuter les plus dubitatifs d’entre nous, qui pourraient craindre d’être lasser, or, dans l’ensemble, ce n’est pas vraiment le cas même s’il faut reconnaitre que toutes ne se valent pas, comme on pouvait s’en douter… Bref, ceci étant dit, l’on pourrait croire que l’on pourrait se jeter les yeux fermés dans la lecture des Robots, pourtant, quelques petits avertissements me semblent s’imposer : tout d’abord, il faut se remémorer que ces nouvelles ont été écrites il y a près de soixante-dix ans et que le style a forcement vieilli. Certes, cela reste largement lisible, mais les lecteurs modernes, peu habitués de la chose, pourront y trouver à redire. De même, ne vous attendez pas a des personnages fouillés, charismatiques et travaillés au possible, ceux-ci sont a peine esquivés, voir, pour certains, stéréotypés, mais bon, sachons se remettre dans le contexte de l’époque : on n’allait droit au but dans les années 40 et 50 et l’on ne perdait pas de temps en délires descriptifs et autres états d’âmes. Ainsi, si vous êtes un adolescent mordu de cycles de 10 volumes composés de tomes de 700 pages chacun, vous risquer de tiquer légèrement avec Les Robots. Mais cela serait dommage de ne pas découvrir une telle œuvre, qui elle, accessoirement, restera dans l’histoire. Alors, si vous n’avez pas peur de lire de la SF old-school, je ne saurais trop que vous conseiller la lecture des Robots, tant par son coté historique, son importance, mais aussi, et surtout, pour ses qualités, ce qui reste tout de même le plus important.
 

Points Positifs
 :
- Le premier volume de l’autre grand cycle de chez Asimov – avec Fondation – et, accessoirement, un des plus importants de l’histoire de la SF, tout simplement ! Œuvre maitresse du genre, elle est, tout simplement, un incontournable pour tout amateur digne de ce nom et il serait dommage de passer à coter de celle-ci.
- Les Trois Lois de la Robotique : « Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger. Un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi. Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi. » Concept génial, bien entendu, et qui vont même plus loin qu’un simple artifice littéraire pour devenir, pourquoi pas, des lois qui pourraient parfaitement convenir aux intelligences artificielles qui seront crées dans l’avenir.
- Si, bien entendu, toutes les nouvelles ne sont pas des chefs d’œuvres absolues, loin de là, il faut reconnaitre que, dans l’ensemble, elles sont plutôt bonnes et que le tout est plutôt intéressant. Il faut dire qu’Asimov nous tient en haleine en multipliant les cas où les robots agissent singulièrement et que chaque résolution de ces diverses énigmes sont de véritables polars.
- Intéressant de voir l’évolution de ces fameux robots puisque nous commençons par une nounou et l’on finit par un président de la confédération mondiale !
 
Points Négatifs :
- Il faut reconnaitre que ces nouvelles accusent un peu leur âge – sensiblement sept décennies – et que les lecteurs modernes risquent de tiquer devant ces récits très courts, ce manque de description, ces personnages peu charismatiques et un coté old-school par moments curieux. Après, il faut remettre les choses dans leur contexte, bien entendu, mais bon, du coup, cet ouvrage risque de ne pas plaire a tout le monde…
- Au bout d’un moment, le concept principal – pourquoi un robot agit singulièrement, comment faire pour découvrir ce qui ne va pas – peut finir par lasser. De ce coté, les nouvelles avec Donovan et Powell tournent un  peu rapidement en rond et comme ces deux protagonistes sont stéréotypés et peu charismatiques, cela n’arrange pas les choses…
 
Ma note : 7,5/10