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lundi 26 septembre 2022

Providence


Providence
 
En 1919, à la rédaction du New York Herald, les discussions vont bon train pour remplir au plus vite une demi-page avec un article de dernière minute, une publicité ayant été annulée. Le journaliste Robert Black veut bien réaliser un sujet et le choix se porte sur l'impact qu'a eu le livre Sous le monde, un roman qui aurait inspiré le célèbre Roi en Jaune de Robert Chambers. Pour donner corps au thème, Robert se remémore qu'un certain Docteur Alvarez a écrit un papier sur le livre et qu'il habite à New York. Le journaliste se rend donc à l'immeuble où l'homme est censé habiter. C'est Mme Ortega, la concierge qui lui ouvre. Elle porte un manteau de fourrure alors qu'il fait extrêmement chaud en ce moment. Elle conduit Robert Black jusqu'à l'appartement du Docteur Alvarez, mais prévient le journaliste qu'il fait très froid à l'intérieur et ce, afin d'éviter que la maladie du médecin ne se dégrade. Après un entretien fort instructif, Robert retourne à la rédaction, son idée d'article étant tombée à l'eau. Par contre, il lui est venu à l'idée de parcourir le pays à la recherche d'un ouvrage aux prétendues propriétés alchimiques...
 

Providence
Scénario : Alan Moore
Dessins : Jacen Burrows
Encrage : Jacen Burrows
Couleurs : Juan Rodriguez
Couverture : Jacen Burrows
Genre : Horreur, Fantastique
Editeur : Avatar Press
Titre en vo : Providence
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : Mai 2015 – Avril 2017
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 16 août 2018
Nombre de pages : 544
 
Liste des épisodes
Providence 1-12
 
Mon avis :
 Le hasard, comme chacun sait, faisant souvent bien les choses, alors que je m’étais décidé de relire l’intégralité des œuvres du grand et cultissime HP Lovecraft en cette fin d’été, au même moment, les éditions Urban Comics avaient eu la bonne, que dis-je, l’excellente idée de publier l’intégrale de Providence, une des dernières créations en date du grand Alan Moore et qui, bien entendu, est avant toute chose un formidable hommage au créateur du Mythe de Cthulhu et autres Contrées du Rêve… Excellente idée car, justement, se procurer les trois volets de ce comics était devenu chose fort compliquée depuis que quelques spéculateurs avaient décidé de faire main-basse sur l’intégralité du premier tome disponible et de proposer celui-ci a des prix tout bonnement prohibitifs – du genre 80 euros… Du coup, merci a Urban, donc, de me donner enfin l’opportunité de découvrir ce Providence qui me faisait de l’œil depuis quelques années et qui, a défaut d’être un chef d’œuvre absolu comme Watchmen ou d’autres créations de Moore, nous prouve une fois de plus que l’auteur britannique, lorsqu’il s’attaque a quelque chose, ne fait pas les choses a moitié ! Et d’ailleurs, sur ce point, peut-être un peu trop, mais je m’explique : Providence, indéniablement, est un bon, que dis-je, un formidable hommage a Lovecraft et a son univers, Alan Moore maitrise a merveille son sujet, connait la vie et les créations du reclus de Providence sur le bout des doigts et, au passage, nous propose ici une intrigue d’une complexité rare mais où chaque dialogue, chaque événement a parfaitement sa place. Le problème, justement, c’est cette complexité qui, bien souvent, prend le pas sur le plaisir même de la lecture, ainsi, si tous ces très longs passages de textes où le lecteur découvre le journal intime du protagoniste principal, le journaliste Robert Black, apporte un plus a l’histoire et s’avère nécessaire pour la compréhension de l’ensemble, l’extrême longueur de ces derniers font que le rythme de lecture est souvent cassé et que, par moments, un certain sentiment d’ennui peu se faire jour. Cela est fort dommage car Providence est intéressant et mérite franchement le détour, de plus, pour les fans de Moore, cette œuvre conclu un certain Neonomicon, du même auteur, autre comics où le britannique s’était déjà attaquer a ce mythe qu’est Lovecraft. Alors, que dire de Providence ? Faut-il tenter l’expérience ou pas ? En toute sincérité, je dirais oui, mais ce, uniquement si, a la base, vous connaissez Lovecraft et que ses œuvres vous sont familières ; si c’est le cas et que vous n’ayez pas peur de vous prendre la tête dans une lecture complexe, alors, foncez sans plus attendre, par contre, si ce n’est pas le cas, alors, ne perdez pas votre temps devant une œuvre qui vous fera plus bailler d’ennui qu’autre chose…
 

Points Positifs
 :
- Un excellent hommage de la part d’Alan Moore a HP Lovecraft et a son univers. Une fois de plus, l’auteur britannique fait preuve d’une maitrise impressionnante du sujet qu’il aborde et nous en livre une vision peu commune mais proche de la perfection de par ses connaissances et de la manière dont il traite tout cela.
- Si vous êtes un inconditionnel des créations de Lovecraft et que vous n’ayez pas peur de vous plonger dans une œuvre fort complexe, alors, Providence est fait pour vous – d’ailleurs, connaitre Lovecraft et son œuvre s’avère être primordial pour saisir toutes les références, les clins d’œil et les nombreux protagonistes qui parsèment ces pages.
- Comme cela avait déjà été le cas dans Neonomicon, Jacen Burrows livre une prestation artistique loin d’être époustouflante mais qui colle plutôt bien à l’ambiance.
- Le journal intime de Robert Black qui permet au lecteur de découvrir les pensées de ce dernier et de mieux saisir toutes les subtilités scénaristiques.
- Bonne idée de conclure Neonomicon par le biais de Providence.
 
Points Négatifs :
- Une lecture d’une complexité indicible – comme le dirait si bien Lovecraft. Il faut dire que la majeure partie de ces douze épisodes nous montrent surtout des personnages qui discutent entre eux, ajoutons a cela le journal intime de Robert Black qui est instructif mais bien souvent beaucoup trop long et vous comprendrez que lire Providence peut parfois être difficile… au point même de s’ennuyer par moments ? Je le pense, hélas…
Providence est avant toute chose une œuvre destinée aux fans purs et durs de Lovecraft. Ainsi, si vous connaissez mal ou pas du tout les œuvres du maitre de l’horreur, alors, n’essayez même pas de vous plonger dans la lecture de ce comics, vous serez littéralement perdus et abandonnerez rapidement la partie…
 
Ma note : 8/10

dimanche 25 septembre 2022

Neonomicon


Neonomicon
 
Dans un hôtel minable à Brooklyn, l’agent fédéral Aldo Sax surveille la rue et se renseigne sur un club mal famé : le club Zothique. Le quartier est crasseux et le tout sent les embrouilles. Sa voisine de pallier, Germaine, est une schizophrène qui hurle dans la nuit et raconte ses effroyables cauchemars en parlant toute seule. L’agent est lui-même un flic très spécial : recruté par Carl Perlman, il enquête sur des histoires étranges et non élucidées. Il appelle d’ailleurs cela la théorie des anomalies : rechercher le petit grain de sable que personne ne remarque pour comprendre finalement qu’il se cache quelque chose de pas net. Cette fois, il doit résoudre une bien sinistre affaire : treize meurtres identiques avec des corps sauvagement découpés et de la même façon. L’anomalie est pourtant de taille : il ne s’agit pas du même tueur et les meurtriers, qui ont pourtant le même mode opératoire, ne se connaissent pas du tout ! Sax a du travail pour rassembler les différentes pièces de ce puzzle sombre et opaque. Et cela commence par une visite nocturne au club Zothique…
 

Neonomicon
Scénario : Alan Moore, Anthony Johnston
Dessins : Jacen Burrows
Encrage : Jacen Burrows
Couleurs : Juanmar
Couverture : Jacen Burrows
Genre : Horreur
Editeur : Avatar Press
Titre en vo : Neonomicon
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 07 novembre 2011
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 25 octobre 2013
Nombre de pages : 176
 
Liste des épisodes
Neonomicon Prologue, 1-4
 
Mon avis :
 Je pense ne pas me tromper en affirmant qu’il est depuis longtemps inutile de présenter HP Lovecraft, mais bon, pour ceux qui ne le connaitraient pas encore, disons que le reclus de Providence est encore, près d’un siècle plus tard, considéré comme étant le maitre absolu de l’horreur et comme un auteur qui aura, bien malgré lui, créer toute une mythologie dont bien d’autres s’inspirent encore de nos jours. De même, je pense également ne pas me tromper en affirmant que pour ce qui est d’Alan Moore, il n’est guère utile de s’attarder sur lui, et ce, tant l’auteur britannique aura révolutionné, depuis ces dernières décennies, l’univers des comics. Du coup, la rencontre des deux hommes, ou, plutôt, voir le génialissime Moore aborder sa vision du mythe de Lovecraft promettait énormément, et ce, que l’on soit fan de l’un ou l’autre auteur, voir, comme dans mon cas, des deux, tout simplement. Alors, le résultat de ce Neonomicon fut-il à la hauteur de mes espérances ? Alan Moore aura-t-il réussi son paris et livrer un hommage a la hauteur du maitre de l’horreur ? Ma foi, disons que je serais assez mitigé quand au résultat final car si oui, incontestablement, cette mini série possède bien des atouts pour ravir les fans de Lovecraft, si oui, Moore use fort habilement de la cosmologie horrifique du maitre et parsème son récit de tout un tas de références qui raviront bien des souvenirs aux familiers de Lovecraft, de même, si comme a son habitude, le britannique en profite pour pointer du doigt quelques travers de notre société, il apparait que Neonomicon ne fait pas parti de ses meilleures créations. La raison ? Tout simplement parce que, a un moment donné, Alan Moore passe de l’horreur traditionnelle à la pornographie, et, sans être prude, sans que quelques scènes un peu hard me gênent véritablement, vers la fin du récit, ce n’est plus qu’orgies et copulations monstrueuses a n’en plus finir. Certes, au vu du final, on comprend le propos de Moore, de même, son idée quand a l’existence des Anciens est plutôt originale, cependant, a un moment donné, trop c’est trop et il aurait peut-être été judicieux que l’auteur britannique se souvienne que dans les récits de Lovecraft, contrairement a ceux de Stephen King, par exemple, l’ambiance et ce qui était suggéré avait plus d’importance que ce qui était véritablement montrer. Cela est fort dommage, il est clair, tant la rencontre Moore/Lovecraft avait de quoi allécher le fan, espérons maintenant que Providence, autre incursion du premier dans l’univers du second soit plus réussie ? En tous cas, je place quelques espoirs sur cette série…
 

Points Positifs
 :
- Alan Moore maitrise à merveille l’univers de Lovecraft et nous le démontre plutôt bien en multipliant les références à la cosmologie de celui-ci et à ses nombreux récits. De plus, l’idée de jouer avec l’existence réelle de cette dernière et le fait que l’intrigue ait lieu à notre époque est plutôt une bonne chose.
- Entre un prologue fort réussi et une intrigue intelligente dans l’ensemble, Neonomicon est mérite indéniablement le détour.
- Pour ce qui est des dessins, Jacen Burrows livre une prestation loin d’être époustouflante mais qui colle plutôt bien à l’ambiance.
- C’est assez sanguinolent, certains éléments sont durs, voir très durs, mais bon, on est dans un récit horrifique.
- Une fort belle couverture.
 
Points Négatifs :
- Mais pourquoi Alan Moore bascule-t-il, à un moment donné, dans la pornographie pure et dure !? Certes, j’aurais compris la présence de certaines scènes, y compris les plus dures et dérangeantes, cependant, celles-ci avaient-elles besoin de durer aussi longtemps ? Suggérer, en horreur, c’est ce qui marche le mieux, quand a montrer un peu, c’est toujours préférable que de nous abreuver jusqu’à la nausée d’orgies et de viols.
- Par la force des choses, voici donc une œuvre à ne pas mettre entre toutes les mains et qui n’est pas destinée au grand public.
 
Ma note : 7/10

dimanche 18 septembre 2022

Promethea – Tome 3


Promethea – Tome 3
 
Sophie Bangs se réveille dans son lit, chez sa mère qu'elle est heureuse de retrouver. Elle revient de l'Immateria. Elle est de retour sur Terre après son voyage mystique. Alors, elle repart vers son lycée, de façon tout à fait normale : mais sa mère s'inquiète. Elle n'en revient pas que sa fille soit Promethea, elle a peur que cela la fasse échouer dans ses études. Sophie la rassure et lui rappelle une chose : son apparence de Promethea doit rester un secret entre elles deux, pas question de l'ébruiter. Lorsqu'elle arrive au lycée, Sophie croise Stace. Enthousiaste, elle fonce vers son amie pour lui raconter sa fabuleuse expérience, qui était incroyable ! Elle veut partager cela avec elle. Mais la jeune femme aux cheveux roses l'ignore complètement. Sophie ne comprend pas : c'est bon maintenant, elle peut reprendre son rôle de Promethea qu'elle lui avait confié lors de son absence. Sauf que Stace ne voit pas les choses de cette façon, et il n'est pas question que Sophie le reprenne. Elle restera Promethea, pour rester auprès de Grace. Cette altercation va provoquer un véritable raz de marée, qui risque d'impacter l'humanité toute entière...
 

Promethea – Tome 3
Scénario : Alan Moore, Chris Sprouse
Dessins : J.H. Williams III, Eric Shanower, Rick Veitch, Chris Sprouse, Al Gordon
Encrage : Mick Gray, Andrew Pepoy, Karl Story
Couleurs : Jeremy Cox, José Villarrubia, Tad Ehrlich
Couverture : J.H. Williams III
Genre : Fantasy, Contes de Fées, Mythologie
Editeur : DC Comics
Titre en vo : Promethea – vol 3
Pays d’origine : Grande-Bretagne, Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 22 décembre 2020
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 15 octobre 2021
Nombre de pages : 368

Liste des épisodes
Promethea 24-32
Tomorrow Stories Special 1-2
Tom Strong 36
America’s Best Comics Special 1
 
Mon avis :
 Troisième et dernière intégrale de Promethea, sans aucun doute possible, un des chefs d’œuvres incontestables du grand Alan Moore, incontestablement, le plus grand auteur de comics de ces quarante dernières années et qui, au fil des années, nous aura offert des merveilles comme WatchmenLa Ligue des Gentlemen ExtraordinairesV for VendettaFrom Hell ou Filles Perdues, pour ne citer que quelques exemples parmi les plus connus… Il faut dire que, depuis les débuts de Promethea, je suis allé de surprises en surprises et alors que je m’attendais à une œuvre, dans sa conception, plus ou moins semblable à Top 10 ou Tom Strong – autres créations du maitre – si, effectivement, les premiers épisodes pouvaient le laisser sous-entendre de par leur structure narrative, l’univers proposé et certains protagonistes, dès la fin de la première intégrale, j’avais compris que, ici, les choses allaient être un poil plus compliquées, un poil plus folles, un poil plus… comment dire… grandioses ! Car oui, et la seconde intégrale le confirma fort bien avec ce long voyage de Promethea dans les sphères de l’au-delà, Alan Moore, ici, nous offre une création qui est aux antipodes des comics traditionnels et même si, avec le britannique, cela fait longtemps que l’on a compris que chacune de ses œuvres peut-être qualifiée ainsi, dans le cas de Promethea, reconnaissons que l’auteur aura fait fort, très fort même et que, ici, il nous aura entrainer dans une intrigue complètement barrée où se mêlent imagination, mythes et légendes, magie, réflexions sur la philosophie, sur la divinité, sur la place de l’Homme dans l’univers, le tout, saupoudré d’une multitudes de références qui ont de quoi perdre bien des lecteurs. A cela, ajoutons le partit pris graphique de  J.H. Williams III qui débute par un style plutôt conventionnel avant de partir dans tous les sens, multiplier les folies graphiques, rendre moult hommages aux grands noms de l’art toutes époques confondues, bousculer les conventions et faire de, quasiment chacune de ses planches, par moments, de véritables œuvres d’art et vous comprendrez a quel point Promethea est une œuvre à part. Quand à cette troisième intégrale qui, donc, apporte une conclusion à la saga, que dire à son sujet ? Eh bien, disons que sans rentrer dans les détails, histoire de ne pas dévoiler l’intrigue, ici, il sera surtout question de fin du monde, d’Apocalypse, du moins, dans son sens premier du terme et que, si cette dernière intégrale est très différente de ses devancières – comme, finalement, la seconde l’avait été de la première – si, dans celle-ci, Alan Moore va encore plus loin que d’habitude dans ses délires mystiques, au point même de perdre encore plus de lecteurs au passage – je le reconnais, j’ai eu du mal sur la fin, c’est pour dire – il n’en reste pas moins que ce final de Promethea est à la hauteur du reste de la saga et confirme, définitivement, celle-ci comme étant un des plus magnifiques et stupéfiants chef d’œuvres du grand Alan Moore !
 

Points Positifs
 :
- Probablement une des œuvres les plus singulières du grand et génial Alan Moore – une de plus me direz vous ! Il faut dire que Promethea est un comics qui nous entraine dans une intrigue complètement folle où se mêlent contes de fées, légendes, littérature, poèmes, magie et même, sous forme de clin d’œil, les super-slips. Bref, un pur chef d’œuvre !
- C’est complexe, bourré de références à l’histoire de la culture populaire et des mythes et légendes dans le sens le plus large du terme, cependant, si vous possédez quelques bonnes connaissances et que vous êtes fan du genre, alors, la lecture de ce troisième volet de Promethea sera un pur régal pour vous.
- Une troisième intégrale qui nous parle surtout de fin du monde, d’Apocalypse, ce, dans le sens premier du terme, c’est-à-dire, de Révélation. C’est complexe, très complexe même, Moore va très loin dans ses délires métaphasiques, cependant, la conclusion, si l’on comprend où veut en venir l’auteur, est géniale !
- Pour ce qui est des dessins, J.H. Williams III réalise à nouveau une prestation pour le moins stupéfiante ! Ainsi, l’artiste bouscule complètement les codes du genre et chaque planche, chaque case, quasiment, est d’une inventivité folle qui émerveille les yeux du lecteur. Qui plus est, le sieur Williams III s’inspire ici de multiples artistes et ose des expériences graphiques peu communes lors de chaque épisode. Bref, une des grandes forces de ce comics, indéniablement…
- Les fans de Tom Strong seront ravis de voir celui-ci apparaitre dans ces derniers épisodes de Promethea et de voir, ainsi, le lien qu’il y a entre les deux œuvres.
- Les éditions Urban Comics nous livrent ici une intégrale de fort belle qualité avec cette couverture en cuir rouge.

Points Négatifs :
- Bon, je dois reconnaitre que, dans cette troisième intégrale, Alan Moore va tellement loin dans ses délires mystiques et multiplie tellement les références métaphysiques et autres qu’il est très facile de s’y perdre. D’ailleurs, si, jusque là, je m’étais plutôt accrocher, là, je dois reconnaitre que j’ai eu un peu de mal même si je comprends où l’auteur souhaitait en venir.
- Comme souvent chez Moore, posséder de bonnes connaissances en histoire de la culture populaire s’avère nécessaire pour mieux saisir toutes les subtilités de ce Promethea, sans parler, bien entendu, des nombreuses références qui parsèment les presque 400 pages de cet album.
- Le grand public, adepte de super-slips, fuira comme la peste ce Promethea qui est d’une complexité peu commune en comparaison de ce qu’ils sont l’habitude de lire…

Ma note : 8/10

lundi 12 septembre 2022

Promethea – Tome 2


Promethea – Tome 2
 
Sophie Bangs est dans un parc avec sa meilleure amie Stace, et elle essaie de lui faire comprendre quelque chose d'important, de profond, et qui la dépasse. Et visiblement, Stace n'est pas sensible à ce que lui raconte Sophie. Elle essaie de lui expliquer qu'au-delà du monde matériel, il existe d'autres mondes immatériels, et qu'elle s'apprête à partir pour un long voyage, à quitter la Terre. Alors, elle demande de la serrer une dernière fois dans ses bras... Et soudain, Stace se retrouve dans un autre environnement qui lui est complètement inconnu, accompagnée par Sophie qui s'est de nouveau incarnée en Promethea. Promethea fait avancer Stace dans un monde étrange, où la jeune femme découvre même l'itinéraire pour aller vers l'au-delà. Promethea ajoute d'ailleurs qu'elle en aura bientôt besoin ... Les deux amies finissent par arriver au sein du cercle, regroupant toutes les personnes qui ont incarné Promethea au fil des époques. Et elles sont surprises, et même énervées, de voir que Sophie a emmené une inconnue humaine dans cet endroit mystique et préservé. Mais si elle a emmené Stace ici, c'est pour une bonne raison. Sophie s'apprête à partir à la recherche de Barbara, l'une des leurs, qui s'est égarée et n'est jamais revenue. En son absence, Grace fusionnera à nouveau avec Stace, et la remplacera en tant que Promethea sur Terre. Ainsi, Sophie pourra partir dans l'au-delà, à la recherche de Barbara, elle-même à la recherche de son mari, dans un voyage qui s'annonce long et périlleux.
 

Promethea – Tome 2
Scénario : Alan Moore
Dessins : J.H. Williams III
Encrage : Mick Gray
Couleurs : Jeremy Cox, J.H. Williams III
Couverture : J.H. Williams III
Genre : Fantasy, Contes de Fées, Mythologie
Editeur : DC Comics
Titre en vo : Promethea – vol 2
Pays d’origine : Grande-Bretagne, Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 31 décembre 2019
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 05 mars 2021
Nombre de pages : 352

Liste des épisodes
Promethea 13-23
 
Mon avis :
 Dans ma critique de la première intégrale de Promethea, j’avais déjà eu l’occasion de vous dire tout le bien que je pensais de cette énième création du génialissime Alan Moore, sans aucun doute possible, le plus grand auteur de comics de ces dernières décennies – ce, n’en déplaise aux intégristes qui ne jurent que par les super-slips et leur navrante simplicité scénaristique – et qui, au fil des années, nous aura offert quelques chef d’œuvres incontestables comme  WatchmenLa Ligue des Gentlemen ExtraordinairesV for VendettaFrom Hell ou Filles Perdues, pour ne citer que quelques exemples parmi les plus évidents… Complètement inclassable, franchement barré, ce premier volet de Promethea, après un début plutôt classique, était rapidement partit dans tous les sens, nous proposant, épisodes après épisodes, tout un tas de nouveautés pour le moins inattendues, moult références sur la culture populaire, les contes et légendes, la magie, le tout, complètement magnifié par les dessins hors norme d’un J.H. Williams III en état de grâce, l’artiste n’hésitant jamais à sortir des sentiers battus pour nous proposer moult innovations graphiques dans ses planches. Ceci étant dit, quid, donc, de cette seconde intégrale ? La première chose que l’on pourrait se dire, c’est que l’effet de surprise est passé, or, pour une fois, on peut affirmer, sans la moindre contestation, que ce n’est pas le cas… En effet, dans ces dix nouveaux épisodes proposés par les sieurs Moore et Williams III, c’est à un formidable et onirique voyage que l’on nous amène, un voyage stupéfiant que va entreprendre Promethea parmi les sphères de l'au-delà pour retrouver son amie Barbara, et accompagner cette dernière dans sa quête de la recherche de son mari disparu. En chemin, elles vont croiser des divinités de tout horizon, de multiples symboles, tandis que les références historiques et mythologiques seront omniprésentes… En plus d'être un récit complexe, détaillé, qui ne fait pas appel à notre rationalité, il faut tout de même avoir en tête un certain nombre de connaissances pour saisir toutes les allusions et leurs significations. Graphiquement très chargées en texte et en éléments d'illustration, notre esprit a parfois du mal à décortiquer les planches et à les comprendre. Par ailleurs, les auteurs se sont amusés et se sont lancés dans des expérimentations graphiques peu communes, qui complexifient notre lecture – passage d'une lecture horizontale à une lecture verticale ou cheminement des personnages qui nous pousse à retourner le livre pour lire dans tous les sens. Bref, vous l’avez compris, cette seconde intégrale de Promethea s’avère être résolument dense, et s'adresse une nouvelle fois à un public motivé et aguerri, cependant, si c’est le cas et que vous êtes un familier d’Alan Moore, alors, celle-ci vous permettra de confirmer, une fois de plus, tout le talent scénaristique du britannique, ce, tout en découvrant une héroïne peu commune, inclassable et qui, ma foi, réserve encore bien des surprises…
 

Points Positifs
 :
- Probablement une des œuvres les plus singulières du grand et génial Alan Moore – une de plus me direz vous ! Il faut dire que Promethea est un comics qui nous entraine dans une intrigue complètement folle où se mêlent contes de fées, légendes, littérature, poèmes, magie et même, sous forme de clin d’œil, les super-slips. Bref, un pur chef d’œuvre !
- C’est complexe, bourré de références à l’histoire de la culture populaire et des mythes et légendes dans le sens le plus large du terme, cependant, si vous possédez quelques bonnes connaissances et que vous êtes fan du genre, alors, la lecture de ce second volet de Promethea sera un pur régal pour vous.
- Une seconde intégrale qui nous entraine dans un très long voyage parmi les sphères de l'au-delà dans une quête métaphysique complexe, onirique et oh combien fascinante. Du grand art, tout simplement !
- Pour ce qui est des dessins, J.H. Williams III réalise à nouveau une prestation pour le moins stupéfiante ! Ainsi, l’artiste bouscule complètement les codes du genre et chaque planche, chaque case, quasiment, est d’une inventivité folle qui émerveille les yeux du lecteur. Qui plus est, le sieur Williams III s’inspire ici de multiples artistes et ose des expériences graphiques peu communes lors de chaque épisode. Bref, une des grandes forces de ce comics, indéniablement…
- Les éditions Urban Comics nous livrent ici une intégrale de fort belle qualité avec cette couverture en cuir rouge.

Points Négatifs :
- Comme souvent chez Moore, posséder de bonnes connaissances en histoire de la culture populaire s’avère nécessaire pour mieux saisir toutes les subtilités de ce Promethea, sans parler, bien entendu, des nombreuses références qui parsèment les presque 400 pages de cet album.
- Le grand public, adepte de super-slips, fuira comme la peste ce Promethea qui est d’une complexité peu commune en comparaison de ce qu’ils sont l’habitude de lire…

Ma note : 9/10

mardi 6 septembre 2022

Promethea – Tome 1


Promethea – Tome 1
 
Sophie Bangs est une étudiante New-Yorkaise studieuse. Pour la rédaction d'un devoir, elle a choisi de s'intéresser à la figure mythique et emblématique de Promethea. Cette héroïne mythologique a été, à de maintes reprises, réutilisée et transformée, adaptée par différents auteurs qui se sont appropriés cette femme en la modelant par rapport à leurs fantasmes et à leur vision de la femme contemporaine. Elle apparaîtra pour la première fois dans les textes de Charlton Sennet qui la décrira comme une fée magnifique, avec qui il aura une idylle. En remontant ce lien, bien différent, entre les auteurs et la figure de Promethea, le chemin de Sophie s'est arrêté sur l'écrivain le plus récent qui l'aborde dans ses écrits. Cet homme, décédé quelques années auparavant, se nommait Shelley. Pour creuser son sujet autour de Promethea, Sophie va rencontrer Barbara, la veuve de Shelley, à qui elle veut poser quelques questions, mais qui ne va pas vraiment apprécier cette brève entrevue... En rentrant chez elle sans la moindre information, Sophie est attaquée par un sombre démon. Ne pouvant rien faire pour se défendre, elle va finalement voir apparaître Barbara qui a pris les traits de Promethea ! Sophie n'en croit pas ses yeux... Comment cela est-il possible ? Alors Barbara lui explique alors que la fiction peut devenir réalité, si elle y croit suffisamment, et qu'elle raconte la légende de cette figure mythique. Sophie va alors écrire un poème... et se transformer elle-aussi en cette fameuse Promethea… En devenant la nouvelle incarnation de cette déesse, elle a maintenant en elle un grand pouvoir qu'elle doit apprendre à maîtriser et à affiner.
 

Promethea – Tome 1
Scénario : Alan Moore
Dessins : J.H. Williams III, Charles Vess, José Villarrubia
Encrage : Mick Gray
Couleurs : Jeremy Cox, Nick Bell, Alex Sinclair, Wildstorm Fx, Digital Chameleon
Couverture : J.H. Williams III
Genre : Fantasy, Contes de Fées, Mythologie
Editeur : DC Comics
Titre en vo : Promethea – vol 1
Pays d’origine : Grande-Bretagne, Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 12 mars 2019
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 27 novembre 2020
Nombre de pages : 384

Liste des épisodes
Promethea 1-12
 
Mon avis :
 Je pense ne pas me tromper en affirmant que le britannique Alan Moore est le plus grand nom de l’industrie des comics. Complètement génial, doté d’une culture peu commune, osant aller là où la quasi-totalité de ses pairs n’ose même pas franchir le pas de la porte, le magicien, comme certains l’ont surnommé, est non seulement un véritable ovni parmi les scénaristes de bandes dessinées mais aussi et, surtout, un auteur qui, au fil des décennies, nous aura offert moult chef d’œuvres incontournables. Bien évidement, ses créations, originales et complexes, bourrées de références a l’univers des comics et, dans un sens plus large, à la culture populaire – principalement du vingtième siècle mais sans oublier de grands auteurs du passé ainsi que des contes et des légendes du monde entier – n’ont jamais été destinées au grand public, ce dernier lui préférant, la simplicité d’un Stan Lee et la bêtise traditionnelle des super-slips. Mais une frange du public, moins nombreuse, bien entendu, s’en moquent bien et se délectent depuis longtemps d’œuvres aussi magistrales que WatchmenLa Ligue des Gentlemen ExtraordinairesV for VendettaFrom Hell ou Filles Perdues… Mais si, ici, je vous ai parler de quelque unes de ses créations les plus connues, Alan Moore, auteur pour le moins prolifique, aura été un touche à tout de génie et, au tournant du siècle, le britannique aura pondu pour Wildstorm trois œuvres qui auront, elles aussi, marquées les esprits, ce, même si elles sont toutes assez différentes dans leurs conceptions : Top 10Tom Strong et ce fameux Promethea dont je vais vous parler aujourd’hui… Bon, je ne vais pas vous mentir, des trois, Promethea était, sans aucun doute, celui que j’attendais le plus et vous pouvez imaginez ma joie lorsque les éditions Urban Comics nous l’ont proposé en trois intégrales. Un bien bel objet, par ailleurs, avec cette couverture blanche, sobre et fort agréable au touché et dont le contenu, ma foi, est une véritable merveille… Car bon, comment dire, ici, nous embarquons dans un voyage mythologique, mystique, magique, fantaisiste, aux origines de Promethea, une demi-déesse dont on fait la connaissance dans ce premier volume et qui est, probablement, une des créations les plus folles d’Alan Moore. Ce titre, mine de rien, a tout de même plus de vingt ans et conserve pourtant une fraîcheur et une actualité parfois déconcertantes et, dans celui-ci, Alan Moore expérimente, ce, dans tous les sens du terme : tant dans son scénario, très dense, souvent alambiqué et pourtant fascinant, que dans le choix de son illustrateur, le génial J.H. Williams III, qui prend de nombreuses libertés avec la construction de ses pages, ce qui se ressent au cours de la lecture. Celle-ci sera parfois verticale, parfois horizontale, et nous sommes même amenés à tourner l'ouvrage pour lire certains chapitres ! Ces auteurs prennent des risques, ne se formalisent pas des codes traditionnels des comics, et abordent une pluralité de sujets et de thématiques, en laissant une place prépondérante aux femmes, aux héroïnes, mais aussi à l'imagination qui aura un rôle central dans le récit. Il sera également appréciable de noter un grand nombre de références graphiques et scénaristiques à l'Histoire et aux mondes de la littérature – comme l'indique, par exemple, le nom de cette Shelley – des comics, des mythes, des contes de fées, de la magie et de l'art en général. Un ouvrage riche et complexe, qui débute avec une trame somme toute assez classique avant de partir dans des réflexions presque philosophiques qui peuvent parfois nous perdre, ce qui est aussi, parfois, la signature de Moore. Bref, vous l’avez compris, Promethea est une véritable merveille qui frôle avec la perfection, qui fourmille d’idées stupéfiantes quasiment à chaque page et qui démontre, une fois de plus, qu’Alan Moore est un véritable génie. Bien évidement, ce comics ravira les fans du britannique et découragera les novices et le grand public en général, mais bon, si vous faites partie de la première catégorie, le bonheur sera au rendez vous et, ma foi, c’est le principal !
 

Points Positifs
 :
- Probablement une des œuvres les plus singulières du grand et génial Alan Moore – une de plus me direz vous ! Il faut dire que Promethea est un comics qui nous entraine dans une intrigue complètement folle où se mêlent contes de fées, légendes, littérature, poèmes, magie et même, sous forme de clin d’œil, les super-slips. Cela débute pourtant d’une manière plutôt classique et, assez rapidement, les épisodes s’enchainent, tous plus différents et fous les uns que les autres. Bref, un pur chef d’œuvre !
- C’est complexe, bourré de références à l’histoire de la culture populaire et des mythes et légendes dans le sens le plus large du terme, cependant, si vous possédez quelques bonnes connaissances et que vous êtes fan du genre, alors, la lecture de ce premier volet de Promethea sera un pur régal pour vous.
- Il y a tout de même quelques épisodes complètement fous comme, par exemple, celui où Promethea fait l’amour avec un vieux sorcier pour le moins dégoutant ainsi que celui-ci où l’histoire du monde, de l’évolution humaine et de la magie nous est racontée par le biais de cartes de Tarot. Mais où est-ce qu’Alan Moore va chercher tout cela !?
- Pour ce qui est des dessins, J.H. Williams III réalise une prestation pour le moins stupéfiante ! Pourtant, au début, on se dit que l’on a affaire a un artiste de comics plutôt typé années 90 et, assez rapidement, on se rend compte que celui-ci bouscule complètement les codes du genre et que chaque planche, chaque case, presque, est d’une inventivité folle qui est presque du jamais vu dans le genre. Bref, une des grandes forces de ce comics, indéniablement…
- Les éditions Urban Comics nous livrent ici une intégrale de fort belle qualité avec cette couverture en cuir blanc.

Points Négatifs :
- Comme souvent chez Moore, posséder de bonnes connaissances en histoire de la culture populaire s’avère nécessaire pour mieux saisir toutes les subtilités de ce Promethea, sans parler, bien entendu, des nombreuses références qui parsèment les presque 400 pages de cet album.
- Le grand public, adepte de super-slips, fuira comme la peste ce Promethea qui est d’une complexité peu commune en comparaison de ce qu’ils sont l’habitude de lire…

Ma note : 9/10

lundi 29 août 2022

Tom Strong – Tome 2


Tom Strong – Tome 2
 
Bien loin de son île natale, où ses parents s'adonnaient à toute sorte d'expérience scientifique, Tom Strong est maintenant devenu un homme, ou plutôt un surhomme ! Bravant tous les dangers au service de la justice, il défend le peuple au péril de sa vie, nous assurant rebondissements et aventures en tout genre !
 

Tom Strong – Tome 2
Scénario : Alan Moore, Peter Hogan, Geoff Johns, Mark Schultz, Steve Aylett, Brian K. Vaughan, Ed Brubaker, Michael Moorcock, Joe Casey, Steve Moore
Dessins : Chris Sprouse, Jerry Ordway, John Paul Leon, Pascal Ferry, Shawn McManus, Peter Snejbjerg, Duncan Fegredo, Ben Oliver, Paul Gulacy
Encrage : Karl Story, Trevor Scott, Richard Friend, Jerry Ordway, Hope & Friend, John Dell, John Paul Leon, Pascal Ferry, Shawn McManus, Peter Snejbjerg, Duncan Fegredo, Ben Oliver, Jimmy Palmiotti
Couleurs : Dave Stewart, Wildstorm FX, Michelle Madsen, JD Mettler, Jose Villarrubia
Couverture : Chris Sprouse
Genre : Super-Héros
Editeur : DC Comics
Titre en vo : Tom Strong – vol 2
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 20 avril 2010
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 07 juin 2019
Nombre de pages : 488
 
Liste des épisodes
Tom Strong 20-36
 
Mon avis :
 Comme je l’avais souligné dans la critique du premier volet de Tom Strong, cette œuvre d’Alan Moore est, en apparence, pour le moins pittoresque : à mille lieux d’un certain Watchmen qui, en son temps, aura littéralement révolutionné le genre superhéroique et aura inspiré bien d’autres auteurs qui, par la suite, auront créer des histoires plus sombres, plus violentes, notre sympathique Tom Strong, héros positif s’il en est, avec son coté un peu naïf et son manichéisme assumé en aura dérouté plus d’un. Pourtant, comme c’est souvent le cas chez Alan Moore, les choses sont à la fois plus simples et plus compliquées qu’il n’y parait – oui, les deux à la fois. Formidable hommage à l’age d’or des comics où les choses étaient bien plus simples et où il n’y avait guère besoin de se prendre la tête, Tom Strong fut, en quelque sorte, la réponse de Moore a une décennie, les années 90, où l’extrême violence avait prit le pas sur tout le reste et où la frontière entre héros et vilains était pour le moins mince. Le lecteur lambda, bien entendu, en aura été perturbé devant le coté gnangnan – apparent de la chose – l’amateur de comics éclairé, lui, y aura vu un sympathique retour aux sources, Tom Strong étant une belle déclaration d’amour a une époque littéralement révolue. Forcément, je ne pouvais pas faire l’impasse sur la suite et la fin des aventures de la famille Strong et, ma foi, après avoir apprécié le premier volume, j’ai été plutôt emballé par ce second volet. Bien entendu, tout ce que j’ai put dire de bien au sujet de cette œuvre est valable ici, du coup, je ne vais pas me répéter inutilement, me contentant de souligner la principale différence, notable au demeurant, c’est-à-dire, qu’Alan Moore n’officie que partiellement au scénario – dans le premier arc, le meilleur, et la fin. Ainsi, dans ce second volet de Tom Strong, nous avons tout un tas de grands noms des comics – Brian K. Vaughan, Ed Brubaker, par exemple – et même un certain Michael Moorcock – qui entraine notre héros dans une aventure qui est un beau pastiche de son cycle du Champion Eternel – qui, chacun, donnent leur vision du personnage. Certes, l’ensemble alterne entre le très bon et le tout juste sympathique, mais bon, au final, l’absence de Moore ne se fait guère sentir et cette suite de Tom Strong apparait comme étant une belle réussite. Bref, si vous avec apprécier le premier volume, si vous êtes fans d’Alan Moore et si vous avez une passion pour les pulps et l’age d’or des comics, ne passez pas votre chemin, cela serait faire l’impasse sur une œuvre qui n’est peut-être pas un chef d’œuvre mais qui vous fera passer, à coup sur, un très bon moment !
 

Points Positifs
 :
- Le plaisir de se plonger dans la suite et la conclusion de l’une des œuvres les plus atypiques d’Alan Moore puisque, ici, nous avons affaire a un formidable hommage aux comics de l’âge d’or, avec leurs héros positifs, leur manichéisme, leur amour et leur foi en la science… du moins, en apparence puisque la pate Moore est bel et bien présente.
- Hommage à l’âge d’or des comics, aux pulps, aux films de SF des années 50, aux nanards érotiques avec des femmes nazis, a la JLA et, dans un sens plus large – comme à chaque fois chez Moore – à la culture populaire dans son sens le plus large. Bref, un comics qui ravira les amateurs éclairés.
- Le premier arc narratif, celui d’une Terre parallèle avec un Tom Strong noir, est une pure réussite. Le meilleur moment de cet album, indéniablement !
- Alan Moore n’officie pas sur l’intégralité des épisodes et il y a bon nombre de scénaristes – y compris Michael Moorcock, ce qui ravira les fans de ce dernier – et, dans l’ensemble, ceux-ci nous livrent de très bons épisodes, s’appropriant chacun, de belle manière, l’univers de Tom Strong.
- Pour ce qui est des dessins, il y a moult dessinateurs et s’il y aurait certaines choses au sujet de certains, dans l’ensemble, c’est du très bon !
 
Points Négatifs :
- Comme souvent chez Moore, posséder de bonnes bases en histoire des comics et, dans un sens plus large, en culture populaire, s’avère nécessaire pour mieux saisir toutes les subtilités de ce Tom Strong, sans parler, bien entendu, des nombreuses références qui parsèment les 500 pages de cet album.
- Pour ce qui est des dessins, il y a moult dessinateurs et si la plupart sont très bons, ce n’est pas le cas de tout le monde !
- Quelques épisodes un poil plus moyens que les autres et une conclusion plutôt singulière.
- Ce héros très propre sur lui, ces histoires en apparence simples, ce manichéisme assez présent risque de rebuter bon nombre de lecteurs qui prendront tout cela au premier degré.
 
Ma note : 8/10