Promethea
– Tome 1
Sophie
Bangs est une étudiante New-Yorkaise studieuse. Pour la rédaction d'un devoir,
elle a choisi de s'intéresser à la figure mythique et emblématique de
Promethea. Cette héroïne mythologique a été, à de maintes reprises, réutilisée
et transformée, adaptée par différents auteurs qui se sont appropriés cette femme
en la modelant par rapport à leurs fantasmes et à leur vision de la femme
contemporaine. Elle apparaîtra pour la première fois dans les textes de
Charlton Sennet qui la décrira comme une fée magnifique, avec qui il aura une
idylle. En remontant ce lien, bien différent, entre les auteurs et la figure de
Promethea, le chemin de Sophie s'est arrêté sur l'écrivain le plus récent qui
l'aborde dans ses écrits. Cet homme, décédé quelques années auparavant, se
nommait Shelley. Pour creuser son sujet autour de Promethea, Sophie va
rencontrer Barbara, la veuve de Shelley, à qui elle veut poser quelques
questions, mais qui ne va pas vraiment apprécier cette brève entrevue... En
rentrant chez elle sans la moindre information, Sophie est attaquée par un
sombre démon. Ne pouvant rien faire pour se défendre, elle va finalement voir
apparaître Barbara qui a pris les traits de Promethea ! Sophie n'en croit pas
ses yeux... Comment cela est-il possible ? Alors Barbara lui explique alors que
la fiction peut devenir réalité, si elle y croit suffisamment, et qu'elle
raconte la légende de cette figure mythique. Sophie va alors écrire un poème...
et se transformer elle-aussi en cette fameuse Promethea… En devenant la
nouvelle incarnation de cette déesse, elle a maintenant en elle un grand
pouvoir qu'elle doit apprendre à maîtriser et à affiner.
Promethea – Tome
1
Scénario
: Alan Moore
Dessins
: J.H. Williams III, Charles Vess, José Villarrubia
Encrage : Mick
Gray
Couleurs : Jeremy
Cox, Nick Bell, Alex Sinclair, Wildstorm Fx, Digital Chameleon
Couverture : J.H.
Williams III
Genre : Fantasy,
Contes de Fées, Mythologie
Editeur : DC Comics
Titre
en vo : Promethea – vol 1
Pays
d’origine : Grande-Bretagne, Etats-Unis
Langue
d’origine : anglais
Parution
: 12
mars 2019
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 27 novembre 2020
Nombre
de pages : 384
Liste des épisodes
Promethea
1-12
Mon
avis : Je pense ne pas me tromper en
affirmant que le britannique Alan Moore est le plus grand nom de l’industrie
des comics. Complètement génial, doté d’une culture peu commune, osant aller là
où la quasi-totalité de ses pairs n’ose même pas franchir le pas de la porte,
le magicien, comme certains l’ont surnommé, est non seulement un véritable ovni
parmi les scénaristes de bandes dessinées mais aussi et, surtout, un auteur
qui, au fil des décennies, nous aura offert moult chef d’œuvres incontournables.
Bien évidement, ses créations, originales et complexes, bourrées de références
a l’univers des comics et, dans un sens plus large, à la culture populaire –
principalement du vingtième siècle mais sans oublier de grands auteurs du passé
ainsi que des contes et des légendes du monde entier – n’ont jamais été
destinées au grand public, ce dernier lui préférant, la simplicité d’un Stan
Lee et la bêtise traditionnelle des super-slips. Mais une frange du public,
moins nombreuse, bien entendu, s’en moquent bien et se délectent depuis
longtemps d’œuvres aussi magistrales que Watchmen, La
Ligue des Gentlemen Extraordinaires, V for
Vendetta, From Hell ou Filles
Perdues… Mais si, ici, je vous ai parler de quelque unes de ses
créations les plus connues, Alan Moore, auteur pour le moins prolifique, aura
été un touche à tout de génie et, au tournant du siècle, le britannique aura
pondu pour Wildstorm trois œuvres qui auront, elles aussi,
marquées les esprits, ce, même si elles sont toutes assez différentes dans
leurs conceptions : Top 10, Tom
Strong et ce fameux Promethea dont je vais vous
parler aujourd’hui… Bon, je ne vais pas vous mentir, des trois, Promethea était,
sans aucun doute, celui que j’attendais le plus et vous pouvez imaginez ma joie
lorsque les éditions Urban Comics nous l’ont proposé en trois
intégrales. Un bien bel objet, par ailleurs, avec cette couverture blanche,
sobre et fort agréable au touché et dont le contenu, ma foi, est une véritable
merveille… Car bon, comment dire, ici, nous embarquons dans un voyage
mythologique, mystique, magique, fantaisiste, aux origines de Promethea, une
demi-déesse dont on fait la connaissance dans ce premier volume et qui est,
probablement, une des créations les plus folles d’Alan Moore. Ce titre, mine de
rien, a tout de même plus de vingt ans et conserve pourtant une fraîcheur et
une actualité parfois déconcertantes et, dans celui-ci, Alan Moore expérimente,
ce, dans tous les sens du terme : tant dans son scénario, très dense, souvent
alambiqué et pourtant fascinant, que dans le choix de son illustrateur, le
génial J.H. Williams III, qui prend de nombreuses libertés avec la construction
de ses pages, ce qui se ressent au cours de la lecture. Celle-ci sera parfois
verticale, parfois horizontale, et nous sommes même amenés à tourner l'ouvrage
pour lire certains chapitres ! Ces auteurs prennent des risques, ne se
formalisent pas des codes traditionnels des comics, et abordent une pluralité
de sujets et de thématiques, en laissant une place prépondérante aux femmes,
aux héroïnes, mais aussi à l'imagination qui aura un rôle central dans le
récit. Il sera également appréciable de noter un grand nombre de références
graphiques et scénaristiques à l'Histoire et aux mondes de la littérature –
comme l'indique, par exemple, le nom de cette Shelley – des comics, des mythes,
des contes de fées, de la magie et de l'art en général. Un ouvrage riche et
complexe, qui débute avec une trame somme toute assez classique avant de partir
dans des réflexions presque philosophiques qui peuvent parfois nous perdre, ce
qui est aussi, parfois, la signature de Moore. Bref, vous l’avez compris, Promethea est
une véritable merveille qui frôle avec la perfection, qui fourmille d’idées
stupéfiantes quasiment à chaque page et qui démontre, une fois de plus, qu’Alan
Moore est un véritable génie. Bien évidement, ce comics ravira les fans du
britannique et découragera les novices et le grand public en général, mais bon,
si vous faites partie de la première catégorie, le bonheur sera au rendez vous
et, ma foi, c’est le principal !
Points
Positifs :
- Probablement
une des œuvres les plus singulières du grand et génial Alan Moore – une de plus
me direz vous ! Il faut dire que Promethea est un comics
qui nous entraine dans une intrigue complètement folle où se mêlent contes de
fées, légendes, littérature, poèmes, magie et même, sous forme de clin d’œil,
les super-slips. Cela débute pourtant d’une manière plutôt classique et, assez
rapidement, les épisodes s’enchainent, tous plus différents et fous les uns que
les autres. Bref, un pur chef d’œuvre !
-
C’est complexe, bourré de références à l’histoire de la culture populaire et
des mythes et légendes dans le sens le plus large du terme, cependant, si vous
possédez quelques bonnes connaissances et que vous êtes fan du genre, alors, la
lecture de ce premier volet de Promethea sera un pur régal
pour vous.
-
Il y a tout de même quelques épisodes complètement fous comme, par exemple,
celui où Promethea fait l’amour avec un vieux sorcier pour le moins dégoutant
ainsi que celui-ci où l’histoire du monde, de l’évolution humaine et de la
magie nous est racontée par le biais de cartes de Tarot. Mais où est-ce qu’Alan
Moore va chercher tout cela !?
-
Pour ce qui est des dessins, J.H. Williams III réalise une prestation pour le
moins stupéfiante ! Pourtant, au début, on se dit que l’on a affaire a un
artiste de comics plutôt typé années 90 et, assez rapidement, on se rend compte
que celui-ci bouscule complètement les codes du genre et que chaque planche,
chaque case, presque, est d’une inventivité folle qui est presque du jamais vu
dans le genre. Bref, une des grandes forces de ce comics, indéniablement…
-
Les éditions Urban Comics nous livrent ici une intégrale de
fort belle qualité avec cette couverture en cuir blanc.
Points Négatifs :
-
Comme souvent chez Moore, posséder de bonnes connaissances en histoire de la
culture populaire s’avère nécessaire pour mieux saisir toutes les subtilités de
ce Promethea, sans parler, bien entendu, des nombreuses références
qui parsèment les presque 400 pages de cet album.
-
Le grand public, adepte de super-slips, fuira comme la peste ce Promethea qui
est d’une complexité peu commune en comparaison de ce qu’ils sont l’habitude de
lire…
Ma note : 9/10
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