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lundi 7 septembre 2020

Batman – The Dark Knight Returns


Batman – The Dark Knight Returns
 
La chaleur est étouffante à Gotham depuis quelques jours. On dépasse maintenant les 40 degrés ! Dans cet enfer climatique, la tension est au maximum avec de nombreux cas d'agressions, vols et meurtres. On parle souvent aux informations du gang des Mutants qui font régner la terreur dans les rues. Il faut dire que Batman n'intervient plus depuis dix ans maintenant. A-t-il décidé de se retirer de l'action? Est-il gravement blessé ou pire, mort? Personne ne comprend sa disparition et son absence laisse un grand vide et provoque le chaos. Comme si cela ne suffisait pas, on annonce partout que Harvey Dent a changé. Le psychiatre Bartholomew Wolper est persuadé que son patient est guéri de son dédoublement de la personnalité et le chirurgien Herbert Willing a fait des merveilles en lui redonnant son visage d'antan. C'est un Harvey Dent métamorphosé qui apparaît devant la télévision et qui déclare s'être repenti. Il veut désormais faire le bien pour réparer ses erreurs passées. Bruce Wayne voit toutes ces nouvelles, installé sur le canapé de son salon. Il ne fait que boire et s'isoler de plus en plus, malgré les conseils d'Alfred. Il y a bien longtemps qu'il n'a plus endossé le costume de Batman. Alors qu'il est en pleine méditation, une chauve-souris vient percuter la fenêtre du manoir. Batman va-t-il revenir ?
 

Batman – The Dark Knight Returns
Scénario : Frank Miller
Dessins : Frank Miller
Encrage : Klaus Janson
Couleurs : Lynn Varley
Couverture : Frank Miller
Genre : Super-Héros
Editeur : DC
Titre en vo : Batman – The Dark Knight Returns
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : Février 1986 – Juin 1986
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 25 janvier 2019
Nombre de pages : 240
 
Liste des épisodes
Batman – The Dark Knight Returns 1-4
 
Mon avis :
 Après vous avoir parlé, il y a de cela quelques jours, du légendaire Batman – The Killing Joke, œuvre de l’inimitable Alan Moore pour le scénario et de Brian Bolland aux dessins, j’aborde aujourd’hui un autre récit majeur du Chevalier Noir, sans nul doute le plus connu à la fois des fans et du grand public, le fameux The Dark Knight Returns. Œuvre de Frank Miller, auteur, entre autres, d’un certain 300 dont je vous parlerais bientôt sur ce blog, cette mini-série, lorsqu’elle paru, au milieu des années 80, révolutionna totalement à la fois la série Batman mais également, dans un sens plus large, le média des comics en général – le seul équivalent crédible étant, bien entendu, Watchmen paru à la même époque. Bref, vous l’avez, ici, tout à été dit, ou presque, sur cette œuvre depuis une bonne trentaine d’années, sur ce coup de génie de Miller de nous proposer une version plus âgée de notre héros, de le faire revenir aux affaires dans un monde bien plus sombre et cynique, un monde où les super-héros sont devenus persona non grata et où, plus que jamais, les criminels ont les coudés franches pour martyrisés leurs victimes… Cependant, au-delà du coté révolutionnaire de la chose à proprement parler – il suffit de faire des comparaisons entre ce The Dark Knight Returns et la concurrence de l’époque qui, de nos jours, à terriblement vieillit – au-delà de la maitrise impressionnante d’un Miller en état de grâce, ce qui m’aura le plus marquer, c’est le coté visionnaire de cette œuvre. Paru en 1986, The Dark Knight Returns est terriblement moderne dans son propos et cette société dépeinte par l’auteur, tellement sombre, cruelle et cynique est tellement proche de la notre qu’on ne peut que s’incliner, bien bas, devant un auteur qui aura sut anticiper, de belle manière, l’évolution de la société occidentale. Ainsi, entre l’omniprésence des médias qui prennent tout à la légère et qui donnent libre accès a moult experts en expertises qui ne cessent de se contredire et s’invectiver à l’écran, comment ne pas reconnaitre nos chaines d’infos en continu modernes ? Devant le basculement de la justice vers la compréhension et l’excuse des actes criminels, au demeurant du sort des victimes, comment ne pas se dire que, quelque par, de nos jours, ceux qui commettent un crime sont mieux logés que leurs victimes ? Quand au comportement violent d’une foule, terriblement bien écrit par Miller, comment ces pages ne nous renvoient-elles pas aux heures les plus sombres de notre histoire mais aussi, a ceux et celles qui se battent pour des pots de Nutella ou, plus récemment, Covid oblige, pour du papier hygiénique ? Bref, The Dark Knight Returns, c’est également tout cela et, quelque part, si j’ai souhaité mettre l’accent sur ce point plutôt que sur d’autres, c’est que, justement, avec du recul nécessaire, c’est ce qui m’aura le plus marquer. Bien évidement, je pourrais également vous parler des dessins, du coté cinématographique de l’ensemble et de tout un tas d’autres qualités qui ressortent de ce comics, mais bon, cela a été dit moult fois et, je n’en doute, avec bien plus de talent que moi. Alors, si je n’ai qu’une seule chose à dire en guise de conclusion, c’est que si vous êtes fans de Batman ou de comics en général, vous ne pouvez pas passer a coté de ce The Dark Knight Returns, indéniablement, un des chef d’œuvres du genre !
 

Points Positifs
 :
- Un des plus grands si ce n’est le plus grand récit consacré à Batman. Il faut dire que, avec The Dark Knight Returns, Frank Miller nous offre le comic ultime sur ce personnage, quasiment parfait de bout en bout et qui, tout en révolutionnant le genre à l’époque, aura marqué et inspirer toute une génération de scénaristes par la suite… Bref, un incontournable absolu !
- Le coté visionnaire de l’ensemble est, de mon point de vu, ce qui m’aura le plus marquer dans cette mini-série. Il faut dire que cette société ultraviolente et cynique qui nous est proposée par Miller ressemble tellement à la notre que cela en devient troublant.
- Visuellement, The Dark Knight Returns est une pure merveille ! Bien entendu, Frank Miller possède un style particulier, c’est un fait, cependant, au moins, celui-ci possède un style, ce qui n’est pas le cas de bon nombre de dessinateurs. Quand au coté cinématographique de l’ensemble et le dynamisme de ces planches, il est clair que l’on à rarement fait mieux !
- Un Batman agé et désabusé qui reprend du service, tel un ultime pied de nez à une société qui préfère chercher des excuses aux criminels plutôt que de protéger les victimes. Cela nous donne un récit captivant de bout en bout, bourré de scènes cultes, de bonnes idées et qui n’a pas prit une ride.
- En comparaison de la concurrence de l’époque, The Dark Knight Returns reste terriblement d’actualité et l’on comprend, forcément, a quel point ce comic aura révolutionné le genre.
- L’opposition entre Batman et Superman, bien entendu. Là aussi, on n’a jamais fait aussi bien depuis…
- Même le nouveau Robin, une fille, est plutôt crédible alors que je n’en n’attendais rien, c’est pour dire !
 
Points Négatifs :
- Le style artistique de Frank Miller risque de faire tiquer certains. Bien entendu, c’est une affaire de gouts mais bon, il faut le souligner…
- Comme c’est souvent le cas avec les œuvres que l’on qualifie de cultes, The Dark Knight Returns n’est pas vraiment simple d’accès pour un public plus habituée a des récits super-héroiques plus… comment dire… basiques.
 
Ma note : 9/10

vendredi 21 août 2020

Xerxès – La Chute de l'Empire de Darius et l'Ascension d'Alexandre


Xerxès – La Chute de l'Empire de Darius et l'Ascension d'Alexandre
 
En 499 avant Jésus Christ, les Grecs Ioniens décident de se révolter contre les Perses et leur domination. En guise de vengeance, les Grecs mettent à sac la ville de Sardes, un endroit magnifique de l'empire perse. Le roi Darius ne peut pas laisser passer cet acte de défi et déclare une nouvelle guerre contre ces Grecs insolents. En 490, un petit groupe d'une centaine de Perses viennent sonder les défenses de l'ennemi. Les Dieux sont déjà courroucés et Poséidon balaie de nombreux bateaux perses de sa fureur. Borée fouette les visages d'une tempête étouffante et le vieil Héphaïstos fait cracher le feu des enfers avec les projections brûlantes des roches volcaniques. Les Grecs attendent leu adversaire de pied ferme et utilisent une ruse. Leur cri et leur détermination ressemble à celle des Spartiates, de sorte qu'ils sèment la panique dans les rangs perses. Les armures s'entrechoquent, les coups pleuvent et le sang gicle partout sur le sol. Eschyle fait des ravages en découpant les corps à grands coups de sa lance affûtée. Le capitaine Thémistocle n'est pas non plus en reste et assène de violents coups d'épée. Le champ de bataille est désormais silencieux : les Grecs ont fait un véritable massacre. Il ne reste plus qu'un seul survivant. Le capitaine décide de le mettre à mort pour éviter que Darius connaisse ses forces et apprenne avec quelle ardeur se battent ses soldats. Il faut désormais se reposer : la nuit va être courte et le jour suivant promet d'être sanglant...
 

Xerxès – La Chute de l'Empire de Darius et l'Ascension d'Alexandre
Scénario : Frank Miller
Dessins : Frank Miller
Encrage : Frank Miller
Couleurs : Alex Sinclair
Couverture : Frank Miller
Genre : Historique
Editeur : Dark Horse
Titre en vo : Xerxes – The Fall of the House of Darius and the Rise of Alexander
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 19 mars 2019
Editeur français : Futuropolis
Date de parution : 08 mai 2019
Nombre de pages : 120
 
Liste des épisodes
Xerxes – The Fall of the House of Darius and the Rise of Alexander 1-5
 
Mon avis :
 Indéniablement, ce Xerxès fut l’une des plus grandes arlésiennes de l’histoire récente de la bande dessinée. Il faut dire qu’après la sortie de 300, sans nul doute une de ses œuvres phares, a la toute fin des années 2000, puis, plus précisément, après le succès que fut son adaptation cinématographique, quelques années plus tard, le sieur Frank Miller souhaita donner une suite a son comic culte. Le souci, c’est que, entre d’autres projets, quelques ennuis de santés et un feu sacré visiblement loin des heures de gloire d’antant, Xerxès se fit attendre bien des années et, au vu du résultat final, que l’on n’attendait presque plus, il est évidant que la déception est le sentiment qui prédomine avant toute autre chose… Car bon, comment dire, avec 300, Frank Miller avait sut, quoi qu’on pense de cette œuvre, nous pondre quelque chose d’énorme, qui marquait les esprits, que ce soit pour ses graphismes hauts en couleurs et exagérés que par l’utilisation habile de l’une des pages de gloires les plus impressionnantes de la Grèce antique, cette fameuse Bataille des Thermopyles avec le sacrifice des 300 spartiates qui permirent aux autres cités grecques de vaincre l’invasion perse. Le souci avec Xerxès – La Chute de l'Empire de Darius et l'Ascension d'Alexandre (de son nom complet), c’est que, comme le titre l’indique, dans cette suite, Miller ne s’attarde pas sur une bataille, une période historique donné mais va, en gros, de la bataille de Marathon en 490 avant Jésus Christ jusqu’à la victoire d’Alexandre le Grand à Gaugamèles en 331 av. JC. Sensiblement 160 années traitées, le plus souvent à la va-vite, avec, au passage, pour ceux qui se le demanderaient, 300 que l’on pourrait inclure entre le deuxième et le troisième chapitre… Pourtant, les deux premiers chapitres de ce Xerxès laissaient présager, a défaut d’une œuvre aussi bonne que 300, d’une suite plutôt acceptable : la bataille de Marathon et l’échec des armées de Darius devant Athènes se succédant, on y retrouvait les mêmes personnages et une cohérence qui disparue totalement par la suite puisque, dès le troisième épisode, on nage en plein délire avec un Xerxès mégalomane dont on ne comprend même pas comment il meurt, quand aux deux derniers chapitres, mettant en scène un Alexandre plus viril que jamais – et tellement éloigné de l’image que l’on connait de lui – face a face a Darius III, il est évidant que l’on lit tout cela avec une seule envie, en finir au plus vite et passé a autre chose tant la déception est grande… Bref, vous l’avez compris, malgré quelques graphismes spectaculaires qui nous rappellent les heures de gloire de Frank Miller et deux premiers chapitres acceptables, Xerxès est une grosse déception, sans nul doute la plus grosse déception de cette année pour ma part. Certes, je n’attendais pas monts et merveilles de cette suite de 300, cependant, jamais je n’aurai cru que celle-ci soit aussi décevante et aussi bourrée de défauts…
 

Points Positifs
 :
- Graphiquement, il n’y a pas grand-chose à redire et Frank Miller fait preuve, une fois de plus, d’une belle démonstration de tout son talent. Bref, si vous êtes fans de l’artiste, vous ne serez pas déçus surtout que certaines planches sont tout bonnement spectaculaires.
- Les deux premiers épisodes, sans être extraordinaires, sont plutôt bons et laissaient présager une suite d’un tout autre acabit.
- L’utilisation, comme ce fut le cas avec 300, du format à l’italienne qui permet à Miller toutes ses prouesses graphiques.
 
Points Négatifs :
- Comme on ne peut pas s’empêcher de comparer ce Xerxès a 300, il est évidant que nous sommes ici a mille lieux de la qualité du second titre, autrement plus somptueux et réussit.
- En allant de la bataille de Marathon en 490 avant Jésus Christ jusqu’à la victoire d’Alexandre le Grand à Gaugamèles en 331 av. JC, Frank Miller ne fait que survoler son propos et même les quelques chapitres les plus réussit, les batailles les plus marquantes, sont traitées à la va-vite, par manque de place. Un choix, donc, hautement critiquable…
- Le troisième épisode est, sans nul doute, le plus mauvais : mais c’est quoi ce Xerxès qui se tape un trip en plein désert et dont on ne comprend strictement rien a sa mort ?!
- Un Alexandre le Grand aux antipodes du personnage historique tel qu’on nous l’a toujours présenté : ici, il tient davantage du guerrier viril en diable que du formidable stratège – guerrier, certes – qu’il fut en réalité.
- Un récit sur Alexandre et on ne nous parle même pas des phalanges macédoniennes ?!
- Si vous n’êtes pas fan de Frank Miller, ce n’est surement pas ce Xerxès qui va vous faire changer d’avis…
 
Ma note : 4,5/10

300


300

L'armée invincible des Perses menée par Xerxès menace le monde grec. Les Athéniens ne sont pas armés pour la repousser. Les Spartiates, menés par leur légendaire roi Léonidas seuls peuvent empêcher la fin d'une civilisation. Mais la tradition veut que les oracles donnent leur avis sur la guerre. Les oracles corrompus. Ceux-ci interdisent à Léonidas d'aller à la rencontre des Perses avec son armée malgré un plan infaillible. Alors Léonidas décide de partir seul, juste accompagné de sa garde sparte, 300 hommes à la discipline de fer, qui le suivent pour l'honneur, pour la gloire, pour Sparte. Ils vont droit vers la mort mais ils avancent. Par la suite, ils devront tenir le passage des Thermopyles jusqu'à l'arrivée de renforts. Jusqu'à la mort.


300
Scénario : Frank Miller
Dessins : Frank Miller
Encrage : Frank Miller
Couleurs : Lynn Varley
Couverture : Frank Miller
Genre : Historique
Editeur : Dark Horse
Titre en vo : 300
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 28 décembre 1999
Editeur français : Rackham
Date de parution : 01 janvier 2003
Nombre de pages : 88

Liste des épisodes
300 1-5

Mon avis : De prime abord, ce qui choque et étonnes le lecteur avec ce 300, c’est le format choisis, a l’italienne (bref, en format paysage), ce qui, encore aujourd’hui, me perturbe au plus haut point pour le rangement de cette bande dessinée (bon, ok, je suis un maniaque) parmi le reste de ma collection mais qui, au demeurant, s’avère être une formidable idée de Franck Miller : ce format permettant à l'auteur d'illustrer les batailles sur toute la largeur de ses pages, et de mieux traduire la progression géographique des Spartiates vers la bataille, les pages alternant de superbe manière entre de grandes planches sublimes souvent entrecoupées de petites cases disposées de ci de la, celles-ci permettant de faire avancer le récit ou servant plus aux dialogues. Et une fois le format, tout simplement peu commun dans le monde des comics, accepter par le lecteur, ce qui survient assez rapidement, celui-ci est entrainer dans une véritable sarabande guerrière, où la violence n’est jamais occultée, où les corps de chaque protagoniste sont en permanence en mouvement, où les diverses perspectives cinématographiques alternent toujours judicieusement, Miller s’en donnant tout simplement a cœur joie tandis que sa femme, Lynn Varley colorise le tout a merveille, sublimant de part son travail une œuvre déjà exceptionnelle graphiquement parlant. Bien évidement, l’amateur de comics de base pourra être choqué par les dessins de Miller : nerveux, parfois peu travaillés, celui-ci, de part son style particulier privilégie l’ambiance plutôt que l’exactitude des traits, cependant, si l’on accroche, c’est tout bonnement sublime. Après, tout est une affaire de gouts, mais bon, comme il m’arrive parfois de le dire : entre un Jim Lee qui nous sort des planches justes, belles mais sans surprise et sans âme, je préfère largement un Franck Miller ou un Igor Kordey, par exemple, aux styles plus discutables certes, mais bien plus chaleureux que le premier citer… hum, je sens que je vais encore me faire des amis… Mais abordons maintenant l’ensemble des critiques que certains ont fait à Franck Miller au sujet de 300. Tout d’abord, la non véracité historique. Bon, et là, c’est l’amateur d’Histoire avec un H majuscule qui vous parle : évidement que 300 est bourré d’incohérences, qu’il manque des faits, que certains sont hautement exagérés pour ne pas dire mensongers, mais il faut tout de même se rendre compte que nous avons a faire, comme le dit Miller lui-même, a une œuvre librement inspiré d’un fait réel et en aucun cas a une reconstitution historique. 300 n’est pas un livre historique, si vous voulez en savoir plus sur la bataille des Thermopyles, il existe des bouquins, des reportages et bien d’autres médias pour cela et donc, prendre 300 pour ce que c’est : une bande dessinée, un divertissement, tout simplement. Ensuite, parlons de la violence. Bon, mettons les choses au point tout de suite, nous ne sommes pas au pays des bisounours, c’est une évidence, ensuite, au vu de l’époque, l’antiquité, et du contexte, bah, c’est tout de même une guerre, il n’est pas anormal de voir des morts, du sang et des membres coupés… et encore, quand j’y pense, j’ai déjà vu des trucs bien plus violents que 300. Mais peut être que ce qui gènes le plus, c’est la philosophie de ces fameux spartiates, et là, c’est un tout autre problème : ah oui, ce sont quand même de sacrés individus qui se débarrassent des faibles, qui ne vivent que pour la guerre et qui ont un état plutôt totalitaire au vu de notre vision moderne (d’ailleurs, même les athéniens a l’époque le pensaient), et ensuite, ils se permettent de se prétendre être le seul rempart contre l’obscurantisme représenter par les perses, cela ressemble a l’hôpital qui se fout de la charité. Mais bon, une fois de plus, vous vouliez quoi ? Tout d’abord, pour ce qui est des perses, mais cela est valable pour n’importe quel peuple de l’époque, c’étaient loin d’être des enfants de cœur, cela, il me semblait important de le souligner. Ensuite, oui, c’est un peu gonflant, je le reconnais, de lire toutes les deux ou trois pages que la Grèce est le symbole de raison dans le monde, mais bon, c’était ainsi que les grecs se voyaient, l’on appelle cela de la propagande et celle-ci est vieille comme le monde. Alors, l’on me rétorquera que Sparte ressemble bigrement a une dictature, que leur mode de vie est fascisant au possible, ce a quoi je me contenterais de répondre qu’il faut en finir avec les comparaisons qui n’ont pas de sens : déjà, les dictatures sont modernes, point barre, c’était un mode de gouvernement qui n’existait pas a l’époque, n’importe quel personne qui s’intéresse un tant soit peu a l’histoire le sait parfaitement. Ensuite, arrêtons une bonne fois pour toutes de regarder et surtout de juger le passé avec nos yeux et nos idées modernes : ce qui nous apparaît comme immoral, ignoble, anormal au vingt-et-unième siècle ne l’était pas pour des hommes du Moyen-âge, de l’Antiquité ou même du Néolithique. Les mentalités, la façon de voir les choses, les lois, que sais-je, la façon de traiter les autres, de faire la guerre évoluent avec le temps et rien ne nous dit, d’ailleurs, c’est même sur, que dans l’avenir, nos descendants ne trouvent notre époque décadente, odieuse, immorale. Ceci étant dit, certains détracteurs de Franck Miller s’attaqueront à lui personnellement en soupçonnant celui-ci de complaisance envers un régime à la Spartiate (je dis cela pour éviter le terme dictature qui est inadaptée) ; personnellement, et au risque de choquer, je me moque pas mal de savoir ce qu’il pense, ce qui compte avant tout, c’est son œuvre, dans le cas présent, 300, et pour moi, je ne vois pas dans celle-ci une quelconque apologie du fascisme ou de la survie du plus fort au détriment du faible mais plutôt la vision, personnelle d’un auteur de comics, tout simplement excellente par ailleurs, d’une célèbre bataille de l’antiquité et d’un sacrifice, celui de Leonidas et de ses hommes (au demeurant bien plus nombreux, il n’y avait pas que des spartiates, détail que l’on oublie assez facilement), assez noble et courageux au demeurant car a terme, il permit aux états grecs de continuer le combat et de finir par l’emporter. Après, pour ce qui est de chercher des poux à Miller, ce n’est pas ma tasse de thé. Bref, je prends 300, et je pense que chacun devrait faire de même, pour ce que c’est avant tout : une très bonne BD, pas forcement un chef d’œuvre non plus car le qualificatif est trop fort, mais quoi qu’il en soit, une œuvre marquante dans le petite monde routinier des comics qui feraient bien, selon moi, de sortir de leur traintrain quotidien des parutions mensuelles de super héros. Que cela soit par son format, peu commun, ses graphismes, son ambiance et son scénario, 300 est tout simplement un excellent comics qui aura marqué son époque. Alors, si vous avez vu le film et ne connaissez pas encore la BD d’où celui-ci fut tirer ou si l’envie vous prend, n’hésitez pas une seconde car cette œuvre étonnante, originale, mérite amplement le détour.


Points Positifs :
- Une des œuvres les plus remarquables du tournant des années 2000 dans le petit monde des comics. Il faut dire qu’en s’attaquant a l’une des plus célèbres batailles de l’Antiquité, celle des Thermopyles, Frank Miller aura réussi parfaitement son pari en nous livrant une œuvre d’une violence rare mais magnifique d’un point de vu visuel et terriblement captivante.
- La bataille des Thermopyles, Leonidas et ses 300 spartiates, en face, des centaines de milliers de Perses qui déferlent sur la Grèce et ses citées états jusque là divisées. Le résultat, un des plus sacrifices de l’Histoire, sacrifice sublime qui est magnifié dans ce comics.
- Les dessins de Frank Miller, plus inspiré que jamais et superbement mis en couleur par sa femme, Lynn Varley. Violent, grandiloquent, un cadrage dynamique et cinématographique du plus bel effet font de cette œuvre une réussite visuelle indéniable.
- Le format a l’italienne peut surprendre de prime abord mais il s’avère être une bonne idée de la part de Miller, surtout que l’on s’y fait très rapidement.

Points Négatifs :
- Une idéologie particulière qui, même s’il faut la remettre dans le contexte de l’époque, déplaira a un certain public qui n’a toujours pas compris qu’on ne porte pas de jugements sur la façon de vivre et de penser des hommes d’autrefois avec une vision du vingt-et-unième siècle – qui, au passage, n’est pas forcément meilleure sur tous les sujets.
- Il faut reconnaitre que, psychologiquement parlant, 300 n’est pas une œuvre d’une grande complexité et que tout cela est surtout bourrin.

Ma note : 8,5/10