Prométhée
– La Théorie du 100ème Singe
Alaska,
chaîne de montagnes de Brooks, 1943. A bord de leur « snowcat »,
Joe Dunn et son ami Henry entrent dans un petit village de pêcheurs
habituellement grouillant de vie. Pourtant cette fois, ils font le constat amer
de l’incroyable disparition des 600 habitants. L’endroit est désert. Seule
présence : un gouffre circulaire immense au fond duquel un gros cube en métal
intrigue les deux amis. Aussitôt prévenu par Joe, l’Eielson Air Force Base
envoie plusieurs dizaines de militaires. L’armée récupère le cube fait d’un
métal inconnu et entre en « contact » avec des entités Aliens.
Tout cela ne sera évidemment jamais révélé. D’autant qu’il restera du contact
un grand flash lumineux et des dizaines de corps sans vie. D’autre part, le
cube mystérieux sera confié pour livrer ses secrets aux unités scientifiques
stationnant dans la fameuse zone 51, dans le désert du Nevada. Zone dans
laquelle aujourd’hui et depuis le 21 septembre (jour où les catastrophes de
13h13 ont débuté), on est capable de lire dans l’avenir. Et le constat est on
ne peut plus inquiétant : la fin humaine est proche. Ce n’est d’ailleurs pas
faute d’avoir été mis en garde depuis bien longtemps. Reste quelques singes
pour montrer la voie et quelques aventuriers perdus dans une improbable ville
de Providence…
Prométhée – La Théorie du 100ème Singe
Scénario
: Christophe Bec
Dessins
: Stefano
Raffaele
Couleurs : Digikore
Studio
Couverture : Christophe
Bec
Editeur
: Soleil
Genre : Anticipation,
Science-Fiction, Fantastique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 16
janvier 2013
Nombre
de pages : 48
Mon
avis : Et c’est reparti pour un tour ! De
quoi, mais de Prométhée bien
évidement ! Et donc, après le sixième tome, L’Arche,
voici venir le septième volume de la saga et intitulé La Théorie du
100ème Singe, et au point où j’en suis – car de toutes façons, si je
n’avais pas accroché à l’intrigue et au concept, je ne serais pas là à vous
proposer cette critique – vu tout le bien que je pense de cette bande dessinée,
vous pouvez imaginer qu’elle ne fut pas ma joie de me replonger, une fois de
plus, dans ce qui est, à mes yeux, l’une des intrigues parmi les plus
captivantes qu’il m’ai été donné de connaitre depuis quelques années. Ainsi,
comme je le soulignais dans la critique du tome précédant, L’Arche,
à force, on pourrait légitimement se montrer agacé de voir l’intrigue de cette
excellente série d’anticipation nous mener par le bout du museau : sept opus
millimétrés autour d’une série d’événements pré-apocalyptiques énigmatiques
(chaque jour à 13h13…) et toujours rien de suffisamment copieux à se mettre
sous les crocs pour en révéler le pourquoi du comment. Or, une fois de plus,
mais je n’en doutais pas le moins du monde, il est fort difficile de ne pas se
laisser happer par ce scénario terriblement additif et inventif en diable, qui
fourmille de théories scientifiques en tous genres, de manipulations
gouvernementales dignes de X-Files et de tout un tas
d’événements paranormaux qui ne peuvent que ravir les amateurs du genre.
Surtout que, pour une fois (alléluia), dans sa grande mansuétude, Christophe
Bec daigne nous livrer quelques petites révélations ! Oh, rien de
grandiose en soit, le mystère reste quasiment en l’état, cependant, même ces
quelques gouttes de révélations tombent parfaitement à pic et ne donnent qu’une
seule envie : découvrir la suite ! Et quand on comprend que
celles-ci, comme on s’en doutait, annoncent une destruction prochaine de
l’espèce humaine, on ne peut que se ravir de la tournure des événements. De
plus, pour ce qui est de ces fameuses catastrophes qui ont lieu chaque jour à
13h 13, dans cet album, notre ami Bec y va fort : vous ne saviez pas ce
qu’était un sinkhole ? Désormais, vous serez incollable au sujet de ces
impressionnants trous dans le sol, qui peuvent surgir du jour au lendemain et
qui, dans cet album, touchent des lieux emblématiques un peu partout sur Terre.
Ajoutons à cela la suite des destins croisés des nombreux protagonistes, un
petit cour de médecine sur la vision antipodique, ainsi que, pour
finir, la fameuse Théorie du 100éme Singe (probablement l’une
des clefs de la série) et vous comprendrez à quel point ce septième tome de la
saga est tout bonnement excellent. Bref, vous l’avez compris, non seulement,
mon avis au sujet de cette série n’a non seulement, pas changer d’un iota, mais
qui plus est, après lecture de cette Théorie du 100éme Singe, je
suis encore plus fan qu’avant. Alors certes, souvent, face à la longueur de
l’intrigue ainsi qu’à sa complexité, on s’impatiente, on se demande si tout
cela ne pouvait pas être plus court, mais sincèrement, quand on y réfléchit,
que c’est bon tout de même !
Points
Positifs :
- Après
un léger coup de mou dans les deux volumes précédents, Prométhée revient ici avec un volet nettement plus intéressant :
riche en révélations, apportant des éclairages sur les enjeux en court à plus
ou moins longue échéance, ce septième
tome de la saga fait, enfin, avancer l’intrigue de fort belle manière.
-
Si, bien évidement, les sinkholes sont nettement moins spectaculaires que bon
nombre des événements ayant eu lieu à 13h13 précédemment, force est de
constater qu’ils n’en marquent pas moins les esprits, surtout vu les lieux
majeurs où ceux-ci sont apparus.
-
Si je ne suis pas fan du style artistique de Stefano Raffaele, force est de
constater que celui-ci, néanmoins, livre ici, sans nul doute, sa meilleure
prestation sur la série.
-
Comme je le souligne depuis les débuts de la saga, les amateurs d’ovnis, de
paléocontact, d’étranges artefacts impossibles, de continents perdus et
d’autres joyeusetés du même genre seront, bien entendu, en terrain familier et
apprécieront, sans nul doute, ce Prométhée.
-
Une couverture plus acceptable que d’habitude.
Points
Négatifs :
- Certains
pourront trouver que Christophe Bec se perd en complications par moment
inutiles, que tout cela aurait gagné à être moins long peut-être – il faut dire
que certaines phases de dialogues cassent énormément le rythme sans que cela
soit totalement justifié. Mais bon, je pense que ces lecteurs, finalement,
auront abandonné la série en chemin, sinon, a quoi bon continuer !?
-
Même si Stefano Raffaele livre ici une prestation convenable, il faut tout de
même apprécier son style pour être tout à fait satisfait et que certaines
planches sont, pour le moins, discutables…
Ma
note : 7,5/10
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