Gran
Torino
Walt
Kowalski est un ancien de la guerre de Corée, un homme inflexible, amer et
pétri de préjugés surannés. Après des années de travail à la chaîne, il vit
replié sur lui-même, occupant ses journées à bricoler, traînasser et siroter
des bières. Avant de mourir, sa femme exprima le vœu qu'il aille à confesse,
mais Walt n'a rien à avouer, ni personne à qui parler. Hormis sa chienne Daisy,
il ne fait confiance qu'à son M-1, toujours propre, toujours prêt à l'usage...
Ses anciens voisins ont déménagé ou sont morts depuis longtemps. Son quartier
est aujourd'hui peuplé d'immigrants asiatiques qu'il méprise, et Walt ressasse
ses haines, innombrables - à l'encontre de ses voisins, des ados Hmong, latinos
et afro-américains « qui croient faire la loi », de ses
propres enfants, devenus pour lui des étrangers. Walt tue le temps comme il
peut, en attendant le grand départ, jusqu'au jour où un ado Hmong du quartier
tente de lui voler sa précieuse Ford Gran Torino... Walt tient comme à la
prunelle de ses yeux à cette voiture fétiche, aussi belle que le jour où il la
vit sortir de la chaîne. Lorsque le jeune et timide Thao tente de la lui voler
sous la pression d'un gang, Walt fait face à la bande, et devient malgré lui le
héros du quartier. Sue, la sœur aînée de Thao, insiste pour que ce dernier se
rachète en travaillant pour Walt. Surmontant ses réticences, ce dernier confie
au garçon des « travaux d'intérêt général » au
profit du voisinage. C'est le début d'une amitié inattendue, qui changera le
cours de leur vie. Grâce à Thao et sa gentille famille, Walt va découvrir le
vrai visage de ses voisins et comprendre ce qui le lie à ces exilés, contraints
de fuir la violence... comme lui, qui croyait fermer la porte sur ses souvenirs
aussi aisément qu'il enfermait au garage sa précieuse Gran Torino...
Gran Torino
Réalisation
: Clint Eastwood
Scénario
: Nick Schenk, Dave Johannson
Musique : Kyle
Eastwood, Michael Stevens
Production : Malpaso
Productions, Warner Bros
Genre : Drame,
Thriller
Titre
en vo : Gran Torino
Pays
d’origine : États-Unis
Parution
: 09
janvier 2009
Langue
d'origine : anglais, hmong
Durée
: 112
min
Casting :
Clint
Eastwood : Walt Kowalski
Bee
Vang : Thao, l'adolescent hmong voisin de Walt
Ahney
Her : Sue, la sœur aînée de Thao
Christopher
Carley : le Père Janovich
John
Carroll Lynch : Martin, le coiffeur
Doua
Moua : Fong / Spider, le cousin de Thao membre
du gang
Scott
Eastwood : Trey, l'ami de Sue
Brian
Haley : Mitch Kowalski, fils de Walt
Geraldine
Hughes : Karen Kowalski, femme de Mitch
Dreama
Walker : Ashley Kowalski, fille de Mitch
Brian
Howe : Steve Kowalski, fils de Walt
William
Hill : Tim Kennedy, le chef de chantier
Brooke
Chia Thao : Vu, la mère de Thao
Chee
Thao : la grand-mère
Choua
Kue : Youa, la jeune fille attirée par Thao
Sonny
Vue : Smokie, le leader du gang
Elvis
Thao : un membre du gang hmong
Jerry
Lee : un membre du gang hmong
Lee
Mong Vang : un membre du gang hmong
Xia
Soua Chang : Kor Khue, le xama
Cory
Hardrict : Duke, l'un des agresseurs de Sue
Mon
avis : Nul doute que la première chose
que le spectateur constate en regardant une œuvre comme Gran Torino c’est
que, tant dans la réalisation, tant dans la façon qu’il a de se mettre en scène
dans le film, Clint Eastwood est franchement excellent. D’ailleurs, cela en
deviendrait presque un cas d’école, mais, pas aussi simple à copier lorsqu’on y
pense bien : après tout, des réalisateurs de talents, il en existe un
certain nombre, mais, des réalisateurs qui passent devant la caméra dans leurs
propres films, c’est déjà moins courant, et ce, même si Clint n’est ni le
premier à le faire, ni le dernier. Mais là où cela devient plus intéressant,
c’est cette façon qu’il possède de jouer avec son image, de jouer des
personnages bourrus, acariâtres mais aussi violents et qui sont les meilleurs
dans leurs partie, mais aussi, paradoxalement, de montrer leurs innombrables
faiblesses, tant physiques que psychologiques, bref, d’être un parfait
antihéros. Alors oui, on me dira encore que d’autres l’on fait avant lui, et
qu’il n’est surement pas le dernier à agir de la sorte, cependant, à mon avis,
ce qui fait la différence avec la concurrence – le terme me semble juste –
c’est que d’un point de vue charismatique, il n’y a pas grand monde, en tout
cas de vivant, qui arrive à la cheville de Clint Eastwood. Ainsi, et comme
d’autres acteurs de par le passé, ce bon vieux Clint représente un genre à lui
tout seul et l’on pourrait presque dire que celui-ci, depuis une éternité, joue
toujours le même rôle : celui d’un indécrottable solitaire, violent et
fragile à la fois et pas forcément adroit avec la gente féminine. Est-ce un
mal, un défaut ? Selon moi, pas forcément quand le talent et le charisme
sont présents. Car bon, soyons un petit peu objectif, si l’on peut qualifier
ce Gran Torino d’excellent film, force est de constater que,
lorsqu’on l’analyse de plus près, certains détails flagrants apparaissent et on
ne peut les occulter : ainsi, franchement, peut-on dire que tout cela soit
vraiment original ? Franchement, non ! Une famille a des problèmes
avec des voyous, Clint s’en mêle et les protège et règle tout ça vite fait bien
fait, ça ne vous dit rien ? Allons bon, mais c’est un parfait scénario de
Western ça ! Donnez un chapeau et un cheval a Clint, remplacez les voisins
asiatiques par des américains pur souches et les petites frappes par des
desperados, le scénario restera le même. Ensuite, le côté « vieux
bourru raciste qui finit par prendre sous son aile le gamin du coin histoire de
créer un lien filial, vu que ses propres enfants le rejettent » ça
a des petits airs de déjà-vu, et là aussi, pas qu’une fois. Et si l’on ajoute à
cela le fait que, bien des scènes soient prévisibles et sans surprises, l’on ne
pourra que constater que, finalement, ce Gran Torino apparait
soudainement comme moins exceptionnel qu’a première vue. Mais la différence
avec tant d’autres longs métrages, c’est peut être bête à dire, mais c’est
Clint Eastwood lui-même ! En tant que réalisateur, il réussit le tour de
force de sublimer un scénario hautement conventionnel et de le transformer en
un film tout bonnement captivant. Puis, en tant qu’acteur, et tout en nous
ressortant toute la panoplie de son jeu, la saupoudrant ici et là d’une touche
particulièrement à la fois détestable et… jouissive – ah, ce mec a une répartie
du tonnerre, et puis, comment ne pas jubiler lorsqu’il sauve sa voisine lorsque
celle-ci a maille à partir avec des petites frappes arrogantes qui, dès qu’il
pointe une arme sous leurs nez, font dans leur culotte – il réussit à rendre ce
vieux conservateur raciste et bourru, finalement humain et en tout cas, bien
plus sympathique qu’on aurait pu le croire dans les premières scènes. Bien
évidemment, Gran Torino n’est pas particulièrement politiquement
correct aux yeux de certains, mais bon, peut être que ce qui choque le plus
certains, c’est une réalité qui y est montrée, et celle-ci n’est pas forcement
agréable à regarder. En tout cas, chapeau bas a Clint Eastwood pour sa
prestation, tant devant que derrière les caméras, et plus particulièrement pour
la scène finale ou l’octogénaire met en scène, de façon étonnante – je suis
resté sur le cul car je ne m’attendais pas à cela – et magistrale sa propre
mort ; comme si celui-ci, quelque part, voulait boucler la boucle d’une
longue, très longue carrière qui, pour le moment, n’a pas encore pris fin.
Points
Positifs :
-
Un scénario plutôt classique, il faut le reconnaitre, mais qui, malgré tout,
est suffisamment bien écrit pour tenir en haleine le spectateur de la première
à la dernière minute du film, ce bon vieux Clint se donnant le luxe de faire du
neuf avec du vieux et, surtout, de le faire très bien.
-
Un personnage principal détestable, raciste, irascible, misanthrope mais qui,
malgré ses nombreux défauts, n’en est pas moins prêt à défendre ceux qui sont
trop faibles. Certes, Clint fait ici du Clint mais ce, avec prestance !
-
Clint Eastwood se fait de plus en plus rare devant la caméra mais c’est en
regardant ce Gran Torino que l’on se dit que celui-ci est,
décidément, un excellent acteur qui en impose.
-
Un final plutôt bien trouvé mais qui nous met face à l’évidence, c’est-à-dire,
qu’un jour prochain, Clint Eastwood nous quittera…
-
Indéniablement, un des meilleurs films de Clint Eastwood depuis que ce dernier
est passé derrière la caméra.
Points Négatifs :
-
Bien entendu, scénaristiquement, Gran Torino ne brille pas par
une franche originalité et ce film nous rappelle bon nombre d’anciens longs
métrages plus ou moins du même genre, certains, d’ailleurs, avec ce bon vieux
Clint…
-
Certains pourront trouver ce personnage principal trop basique et ne
supporterons pas ses défauts, probablement les mêmes qui ne jurent que par la
pensée unique qui commet tant de ravages actuellement.
Ma note : 8/10
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