Prométhée
– Le Sarcophage
Arsenal
maritime de Philadelphia, 1943. Derrière l’immense baie vitrée du laboratoire,
Albert Einstein observe avec attention l’USS Eldridge, un des fleurons de la
marine des Etats Unis. Ses collaborateurs attendent fébrilement un signal. Un
hochement de tête. Une main ferme sur un levier de commande. Une décharge
électrique d’une intensité phénoménale. Un éclair incandescent et l’ensemble
des observateurs voient disparaitre sous leurs yeux ébahis, le colossal bateau.
Einstein est ravi : le navire s’est volatilisé. Tout semble avoir fonctionné
comme il l’avait prévu. Enfin presque, puisque la dématérialisation du bâtiment
de guerre semble n’avoir fait aucun rescapé… Base de Camp Hero, 1983. Une unité
spéciale de l’armée est à pied d’œuvre : elle évacue du bâtiment principal les
corps sans vie des centaines de « cobayes » humains qu’un bain
d’acide devrait faire disparaitre définitivement. On s’évertue ensuite à rendre
totalement hermétique l’édifice devenant de fait un véritable sarcophage...
2019, Jacksonville, Floride. Jeff Spaulding rencontre sur le pouce un vieil ami
de la NASA. Il tente ainsi d’en savoir un peu plus sur le mystère de la mission
Apollo XX et sur l’étonnant silence autour du seul rescapé. Il voudrait aussi
qu’il confirme l’intervention régulière d’extraterrestres dans plusieurs
événements et en particulier leur implication dans les récentes
catastrophes « de 13h13 ». Son ami reste cependant muet. Il
l’invite simplement à aller faire un petit tour du coté de Camp Hero.
Prométhée – Le Sarcophage
Scénario
: Christophe Bec
Dessins
: Christophe
Bec, Stefano Raffaele, Fréderic Peynet, Thierry Demarez, Francisco Ruizge, Federico
Carlo Ferniani
Couleurs : Digikore
Studio
Couverture : Christophe
Bec
Editeur
: Soleil
Genre : Anticipation,
Science-Fiction, Fantastique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 25
janvier 2012
Nombre
de pages : 48
Mon
avis : Intitulé Le
Sarcophage, ce cinquième tome de Prométhée reste,
bien évidemment, dans la grande tradition de la série : au bout de cinq
volumes, l’amoureux de cette BD est en terrain connu et s’est depuis longtemps
habitué à la façon de procédé de l’auteur, qui, une fois de plus, ne distille
que petit à petit ses avancées scénaristiques et se plaisant a complexifier
davantage une intrigue générale qui met en avant tout un tas de protagonistes
différents et qui ne se connaissent pas – par moments même, séparées par des centaines
voire des milliers d’années – et dont on se doute bien qu’a un moment ou un
autre, l’on connaitra le lien qui les unis tous. Bref, pour ce qui est de la
trame de fond, rien de nouveau ou presque sous le soleil : avides de
connaitre la suite, l’on se jette sur ce nouvel album, on le dévore tout en
étant captiver par l’intrigue, puis, arrivé au bout, on se rend compte qu’on
est encore plus embrouiller qu’avant et que, non seulement le scénario n’a pas
vraiment avancé, mais que, oh surprise, on est encore plus pressés de connaitre
la suite ! Pourtant, ce cinquième tome, au vu de ses prédécesseurs, sort
un peu des sentiers battus… Bon d’abord, Bec ayant définitivement abandonné les
pinceaux, nous retrouvons donc Stefano Raffaele pour ce qui est de la trame
narrative principale, c’est-à-dire, l’enquête de Jeff Spaulding qui représente
le gros de ce cinquième tome, mais aussi, et là, c’est plus surprenant, cinq
autres dessinateurs – Peynet, Demarez, Vax, Ruizge et Ferniani – chacun d’eux
suivant leurs propres intrigues parallèles. Cette façon de procédé pourrait
être pour le moins discutable, d’ailleurs, je ne m’en cache pas, j’ai toujours
détesté ces bande dessinées a dessinateurs multiples. Pourtant, et même si je
suis très loin d’être fan de la chose, force est de constater que malgré le
fait que le travail artistique sur ce cinquième volume ait été effectué à douze
mains, la plus part du temps, et en dehors de quelques pages, cela ne dénote
pas trop, probablement parce que les styles sont plus ou moins proches. Enfin
bon, certes, ce n’est pas trop gênant mais quoi qu’il en soit, j’espère que les
prochains albums ne seront pas tous de la sorte pour ce qui est des dessins car
si avec deux ou trois dessinateurs, cela peut encore passé, six, cela commence
à faire beaucoup. Et puis, vu que je regrette les débuts avec Bec, cela
n’arrange pas forcément les choses. Mais ce n’est pas tout, l’autre nouveauté
est plus d’ordre scénaristique, moins visible, et pourtant, pour le moins importante
lorsqu’on y pense : en effet, et pour la première fois depuis les débuts
de la saga, nous n’avons droit à aucune catastrophe : les nombreux
protagonistes discutent entre eux, se déplacent pas mal – surtout notre ami
Jeff Spaulding – et l’on apprend encore un nombre pour le moins conséquent de
complots et autres phénomènes fantastiques, mais, sans le fer de lance de cette
série, je veux bien évidement parler des fameux phénomènes qui se déroulent
quotidiennement à 13 h 13 min depuis le 21 septembre 2019. Mais alors, ceux-ci
ont-ils donc pris fin ? En fait, pas le moins du monde car en fait, si une
fois de plus, il se passe tout un tas d’événements dans ce cinquième volume de
la série (les plus marquant étant, cette fois ci, la fameuse expérience de Philadelphie
sensée avoir eu lieu en 1943 et où un navire de la marine américaine aurait
disparu avant de réapparaitre plus tard, mais aussi, la mention du non moins
célèbre Projet Blue Book), ceux-ci ont lieu avant la fameuse heure fatidique… Une
première donc, un peu perturbante d’ailleurs, mais qui renforce l’impression
que j’ai eu que nous avions droit ici à un tome de transition, certes qui n’a
pas à rougir de ses prédécesseurs, mais de transition tout de même. Mais qui
dit tome de transition dit que la suite risque de relancer grandement une série
qui pourtant, de mon point de vu, avait déjà atteint des sommets scénaristiques
pour le moins excellents, bref, cela promet grandement pour la suite… du moins,
si celle-ci est à la hauteur car la problématique principale d’une série
comme Prométhée, c’est que si l’on part du principe que l’on peut
parfaitement admettre que son auteur souhaite prendre son temps et ne faire
avancer sans scénario qu’au compte-goutte, et cela, sans rien dévoiler des fort
nombreuses énigmes qui le parsèment, il faut un final tout bonnement grandiose,
un final qui, parfaitement maitriser et réussi, viennent justifier que l’on
s’en soit taper douze (il en est prévu treize tomes au total) avant, et
surtout, douze où l’on ne peut pas dire que ça bougeait énormément avant… Bref,
c’est une sacrée prise de risque pour Christophe Bec que cette façon d’agir car
au final, lorsque sortira finalement cet ultime tome de Prométhée,
selon qui justifie nos attentes ou pas, nous pourrons passer d’une série
géniale a un parfait plantage… mais bon, non seulement, nous n’en sommes pas
encore là, et puis, quelque part, je préfère être optimiste, persuader que je
suis que Christophe Bec sait parfaitement jusqu’où il va nous amener…
Points
Positifs :
- Un
cinquième tome sans grande surprise, que l’ont peut qualifier de transition
mais qui n’en reste pas moins suffisamment réussit dans l’ensemble et qui n’a
absolument pas à rougir de ses prédécesseurs, même s’il faut reconnaitre que l’on
a déjà connu bien mieux. Bref, fans de Prométhée,
ce nouvel album ne vous décevra nullement !
-
Ici, Christophe Bec est bavard, très bavard, et fait primer les dialogues entre
les protagonistes plutôt que l’action et en profite pour revenir sur certaines
énigmes bien connues des amateurs de paranormal – Expérience de Philadelphie, Projet Blue Book, expériences menées par la
CIA sur le contrôle de l’esprit – ce qui, j’en suis persuader, ravira ces
derniers.
- On aurait put craindre le pire avec la présence
de six dessinateurs au programme, cependant, dans l’ensemble, leurs styles
respectifs étant, plus ou moins, semblable, cela ne dénote guère ce qui est une
surprise pour le moins innatendu.
-
Comme je le souligne régulièrement, les amateurs d’ovnis, de paléocontact,
d’étranges artefacts impossibles, de continents perdus et d’autres joyeusetés
du même genre seront, bien entendu, en terrain familier et apprécieront, sans
nul doute, ce Prométhée.
Points
Négatifs :
- Certains
regretteront probablement le manque d’action évident de ce cinquième album. Il
faut dire qu’il y a énormément de blabla dans celui-ci et que l’intrigue n’avance
guère. D’ailleurs, nous n’avons même pas eu droit à une de nos sympathiques
catastrophes quotidiennes, ce qui est un comble !
-
Il faut reconnaitre que certains passages de dialogues sont un peu longuets et
cassent un peu trop le rythme.
-
Une couverture un peu bof…
Ma
note : 7,5/10
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