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samedi 13 mars 2021

Prométhée – Le Sarcophage


Prométhée – Le Sarcophage

Arsenal maritime de Philadelphia, 1943. Derrière l’immense baie vitrée du laboratoire, Albert Einstein observe avec attention l’USS Eldridge, un des fleurons de la marine des Etats Unis. Ses collaborateurs attendent fébrilement un signal. Un hochement de tête. Une main ferme sur un levier de commande. Une décharge électrique d’une intensité phénoménale. Un éclair incandescent et l’ensemble des observateurs voient disparaitre sous leurs yeux ébahis, le colossal bateau. Einstein est ravi : le navire s’est volatilisé. Tout semble avoir fonctionné comme il l’avait prévu. Enfin presque, puisque la dématérialisation du bâtiment de guerre semble n’avoir fait aucun rescapé… Base de Camp Hero, 1983. Une unité spéciale de l’armée est à pied d’œuvre : elle évacue du bâtiment principal les corps sans vie des centaines de « cobayes » humains qu’un bain d’acide devrait faire disparaitre définitivement. On s’évertue ensuite à rendre totalement hermétique l’édifice devenant de fait un véritable sarcophage... 2019, Jacksonville, Floride. Jeff Spaulding rencontre sur le pouce un vieil ami de la NASA. Il tente ainsi d’en savoir un peu plus sur le mystère de la mission Apollo XX et sur l’étonnant silence autour du seul rescapé. Il voudrait aussi qu’il confirme l’intervention régulière d’extraterrestres dans plusieurs événements et en particulier leur implication dans les récentes catastrophes « de 13h13 ». Son ami reste cependant muet. Il l’invite simplement à aller faire un petit tour du coté de Camp Hero.


Prométhée – Le Sarcophage
Scénario : Christophe Bec
Dessins : Christophe Bec, Stefano Raffaele, Fréderic Peynet, Thierry Demarez, Francisco Ruizge, Federico Carlo Ferniani
Couleurs : Digikore Studio
Couverture : Christophe Bec
Editeur : Soleil
Genre : Anticipation, Science-Fiction, Fantastique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 25 janvier 2012
Nombre de pages : 48

Mon avis : Intitulé Le Sarcophage, ce cinquième tome de Prométhée reste, bien évidemment, dans la grande tradition de la série : au bout de cinq volumes, l’amoureux de cette BD est en terrain connu et s’est depuis longtemps habitué à la façon de procédé de l’auteur, qui, une fois de plus, ne distille que petit à petit ses avancées scénaristiques et se plaisant a complexifier davantage une intrigue générale qui met en avant tout un tas de protagonistes différents et qui ne se connaissent pas – par moments même, séparées par des centaines voire des milliers d’années – et dont on se doute bien qu’a un moment ou un autre, l’on connaitra le lien qui les unis tous. Bref, pour ce qui est de la trame de fond, rien de nouveau ou presque sous le soleil : avides de connaitre la suite, l’on se jette sur ce nouvel album, on le dévore tout en étant captiver par l’intrigue, puis, arrivé au bout, on se rend compte qu’on est encore plus embrouiller qu’avant et que, non seulement le scénario n’a pas vraiment avancé, mais que, oh surprise, on est encore plus pressés de connaitre la suite ! Pourtant, ce cinquième tome, au vu de ses prédécesseurs, sort un peu des sentiers battus… Bon d’abord, Bec ayant définitivement abandonné les pinceaux, nous retrouvons donc Stefano Raffaele pour ce qui est de la trame narrative principale, c’est-à-dire, l’enquête de Jeff Spaulding qui représente le gros de ce cinquième tome, mais aussi, et là, c’est plus surprenant, cinq autres dessinateurs – Peynet, Demarez, Vax, Ruizge et Ferniani – chacun d’eux suivant leurs propres intrigues parallèles. Cette façon de procédé pourrait être pour le moins discutable, d’ailleurs, je ne m’en cache pas, j’ai toujours détesté ces bande dessinées a dessinateurs multiples. Pourtant, et même si je suis très loin d’être fan de la chose, force est de constater que malgré le fait que le travail artistique sur ce cinquième volume ait été effectué à douze mains, la plus part du temps, et en dehors de quelques pages, cela ne dénote pas trop, probablement parce que les styles sont plus ou moins proches. Enfin bon, certes, ce n’est pas trop gênant mais quoi qu’il en soit, j’espère que les prochains albums ne seront pas tous de la sorte pour ce qui est des dessins car si avec deux ou trois dessinateurs, cela peut encore passé, six, cela commence à faire beaucoup. Et puis, vu que je regrette les débuts avec Bec, cela n’arrange pas forcément les choses. Mais ce n’est pas tout, l’autre nouveauté est plus d’ordre scénaristique, moins visible, et pourtant, pour le moins importante lorsqu’on y pense : en effet, et pour la première fois depuis les débuts de la saga, nous n’avons droit à aucune catastrophe : les nombreux protagonistes discutent entre eux, se déplacent pas mal – surtout notre ami Jeff Spaulding – et l’on apprend encore un nombre pour le moins conséquent de complots et autres phénomènes fantastiques, mais, sans le fer de lance de cette série, je veux bien évidement parler des fameux phénomènes qui se déroulent quotidiennement à 13 h 13 min depuis le 21 septembre 2019. Mais alors, ceux-ci ont-ils donc pris fin ? En fait, pas le moins du monde car en fait, si une fois de plus, il se passe tout un tas d’événements dans ce cinquième volume de la série (les plus marquant étant, cette fois ci, la fameuse expérience de Philadelphie sensée avoir eu lieu en 1943 et où un navire de la marine américaine aurait disparu avant de réapparaitre plus tard, mais aussi, la mention du non moins célèbre Projet Blue Book), ceux-ci ont lieu avant la fameuse heure fatidique… Une première donc, un peu perturbante d’ailleurs, mais qui renforce l’impression que j’ai eu que nous avions droit ici à un tome de transition, certes qui n’a pas à rougir de ses prédécesseurs, mais de transition tout de même. Mais qui dit tome de transition dit que la suite risque de relancer grandement une série qui pourtant, de mon point de vu, avait déjà atteint des sommets scénaristiques pour le moins excellents, bref, cela promet grandement pour la suite… du moins, si celle-ci est à la hauteur car la problématique principale d’une série comme Prométhée, c’est que si l’on part du principe que l’on peut parfaitement admettre que son auteur souhaite prendre son temps et ne faire avancer sans scénario qu’au compte-goutte, et cela, sans rien dévoiler des fort nombreuses énigmes qui le parsèment, il faut un final tout bonnement grandiose, un final qui, parfaitement maitriser et réussi, viennent justifier que l’on s’en soit taper douze (il en est prévu treize tomes au total) avant, et surtout, douze où l’on ne peut pas dire que ça bougeait énormément avant… Bref, c’est une sacrée prise de risque pour Christophe Bec que cette façon d’agir car au final, lorsque sortira finalement cet ultime tome de Prométhée, selon qui justifie nos attentes ou pas, nous pourrons passer d’une série géniale a un parfait plantage… mais bon, non seulement, nous n’en sommes pas encore là, et puis, quelque part, je préfère être optimiste, persuader que je suis que Christophe Bec sait parfaitement jusqu’où il va nous amener… 


Points Positifs :
- Un cinquième tome sans grande surprise, que l’ont peut qualifier de transition mais qui n’en reste pas moins suffisamment réussit dans l’ensemble et qui n’a absolument pas à rougir de ses prédécesseurs, même s’il faut reconnaitre que l’on a déjà connu bien mieux. Bref, fans de Prométhée, ce nouvel album ne vous décevra nullement !
- Ici, Christophe Bec est bavard, très bavard, et fait primer les dialogues entre les protagonistes plutôt que l’action et en profite pour revenir sur certaines énigmes bien connues des amateurs de paranormal – Expérience de Philadelphie, Projet Blue Book, expériences menées par la CIA sur le contrôle de l’esprit – ce qui, j’en suis persuader, ravira ces derniers.
- On aurait put craindre le pire avec la présence de six dessinateurs au programme, cependant, dans l’ensemble, leurs styles respectifs étant, plus ou moins, semblable, cela ne dénote guère ce qui est une surprise pour le moins innatendu.
- Comme je le souligne régulièrement, les amateurs d’ovnis, de paléocontact, d’étranges artefacts impossibles, de continents perdus et d’autres joyeusetés du même genre seront, bien entendu, en terrain familier et apprécieront, sans nul doute, ce Prométhée.

Points Négatifs :
- Certains regretteront probablement le manque d’action évident de ce cinquième album. Il faut dire qu’il y a énormément de blabla dans celui-ci et que l’intrigue n’avance guère. D’ailleurs, nous n’avons même pas eu droit à une de nos sympathiques catastrophes quotidiennes, ce qui est un comble !
- Il faut reconnaitre que certains passages de dialogues sont un peu longuets et cassent un peu trop le rythme.
- Une couverture un peu bof…

Ma note : 7,5/10

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