Le
Labyrinthe de Pan
En
1944, la guerre d'Espagne est achevée depuis 5 ans, et l'Espagne est désormais
sous la coupe de Franco. Les maquisards se terrent dans les montagnes. La jeune
Ofelia, une enfant rêveuse aimant les contes de fées, voyage avec sa mère
Carmen, enceinte et de constitution fragile. Celle-ci est partie rejoindre son
nouveau mari, le tyrannique et sanguinaire capitaine Vidal de l'armée
franquiste, qui a pour tâche d'éliminer la résistance des maquisards dans la
région. La nuit de son arrivée, Ofelia est guidée par un étrange insecte
qu'elle prend pour une fée, et découvre au cœur d'un antique labyrinthe voisin
de sa nouvelle maison un faune inquiétant. Il lui révèle qu'elle serait la
réincarnation de la princesse Moanna, du monde souterrain et égarée sur la
Terre. Pour en être certaine et afin de retrouver ses vrais parents, Ofelia
doit réussir trois épreuves.
Le Labyrinthe de Pan
Réalisation : Guillermo
del Toro
Scénario : Guillermo
del Toro
Musique : Javier
Navarrete
Production : Estudios
Picasso, Tequila Gang, Esperanto Filmoj
Genre : Fantastique
Titre
en vo : El laberinto del fauno
Pays
d'origine : Espagne, Mexique
Langue
d'origine : espagnol
Date
de sortie : 11 octobre 2006
Durée : 118
mn
Casting
:
Ivana
Baquero : Ofelia
Doug
Jones : le faune / l'homme pâle
Sergi
López : le capitaine Vidal
Maribel
Verdú : Mercedes
Ariadna
Gil : Carmen
Álex
Angulo : le docteur Ferreiro
Roger
Casamajor : Pedro
Mon
avis : Ce n’e pas la première fois que je
regardais Le Labyrinthe de Pan, mais le plaisir, près de dix ans
après l’avoir découvert à l’écran, n’a pas changer d’un iota, bien au
contraire. Ce fut donc avec un certain enthousiasme que je me lançais donc dans
ce fort beau film, de Guillermo del Toro, emprunt d’un onirisme enchanteur dans
un univers mêlant à la fois le fantastique, le conte de fées, a la réalité la
plus brutale, la fin de la guerre civile espagnole. Il est assez rare que des
genres aussi différents que le merveilleux et la guerre soient mélangés dans
des films, mais force est de constater que ceux-ci fonctionnent à merveille
dans cette œuvre qui ravira plus les amateurs de contes de fées que de guerre,
cela est incontestable. En effet, l’élément militaire n’est là qu’en toile de
font de l’intrigue, celle-ci se déroulant quelques années après la guerre
civile espagnole, après la victoire des troupes franquistes alors que de rares
poches de résistance républicaines poursuivent vainement le combat. C’est donc
dans ce contexte de guerre, de brutalité et de mort que la jeune Ofelia,
héroïne de l’histoire, se retrouve après avoir, en compagnie de sa mère
enceinte, rejoint son beau père, le cruel commandant du camp, le terrible
Capitaine Vidal (magnifiquement interprété par un Sergi López bigrement inspiré
et diabolique à souhait, que l’on aime détester dans ce film). Et alors, la
jeune fille va sans cesse osciller entre ce réel, si dur et cruel, et ce
merveilleux, a la fois enchanteur et inquiétant mais à la violence bien
codifiée (l’ogre, sublime, le crapaud géant) dont on ne sait, tout au long de
l’histoire si celui-ci doit être pris pour argent comptant ou si, tout ceci
n’est issu que de l’imagination de la jeune adolescente qui trouve ainsi, telle
une Alice, un moyen d’échapper a sa triste réalité. Et c’est justement là que
réside l’une des grandes forces du film, ce vas et vient constant entre deux
mondes très différents et ou seul Ofelia semble aller, de l’un à l’autre, au
point que le spectateur ne peut que se dire que, forcement, tout ceci n’est que
le résultat d’un imaginaire particulièrement développé. D’ailleurs,
personnellement, c’est bien ce que je pense, ou, du moins, ainsi que je vois
cette œuvre avec néanmoins un petit bémol, un petit doute que je ne peut
m’empêcher d’avoir vers la toute fin, lorsque la jeune fille s’évade. N’y
aurait il pas une part de réel dans tout ceci ? Et donc, si l’intrigue est
incontestablement une belle réussite, si les acteurs sont tous excellents,
n’oublions pas la bande son et le visuel, donnant à l’ensemble un coté
enchanteur et oppressant à la fois. A la réalité de la guerre répond un univers
certes de contes de fées, mais pas le genre auquel l’on s’est habitué, celui
de Disney, si fade et sans grand intérêt. Non, l’univers du Labyrinthe
de Pan renvoie aux contes d’antant, de ceux qui plaisaient aux enfants
tout simplement parce qu’ils étaient effrayants. Et incontestablement,
effrayant, le film de Guillermo del Toro l’est, ne serais ce que par une
violence parfois très crue et non cachée, mais aussi et surtout grâce a ce
décor inquiétant, oppressant, sombre et ces personnages qui ne le sont pas
moins, comme le Pan du titre, ce faune a la fois attirant et repoussant (ne
sent-il pas la terre, la chèvre, comme le dit Ofelia, mais n’est il pas, dans
le fond, bien plus « humain » qu’un Vidal ?). Et cette bande
son, qui tout au long du long métrage, nous accompagne, véritable ode aux films
du genre… Bref, difficile de trouver des défauts à un film à priori sans grande
prétention, mais qui, indéniablement, ne pourra que plaire aux amateurs du
genre et qui est une belle réussite. Certes, les gros bourrins et les amateurs
d’hémoglobine et d’action passeront leur chemin, ne trouvant aucun intérêt a ce
soit disant conte pour enfants mais cela n’est pas important, après tout, Le
Labyrinthe de Pan n’est pas pour eux, ce qui n’est pas plus mal. Quand
au conte de fée, oui, mais pour grands enfants…
Points
Positifs :
-
Un excellent conte de fées comme on n’en fait plus trop de nos jours.
Mélangeant habilement le fantastique et le réel, Le Labyrinthe de Pan est
une œuvre rare et qui nous entraine dans un univers à la fois enchanteur et
inquiétant.
-
Si le faune du film et les autres créatures sont effrayantes, force est de
constater que le véritable monstre de cette œuvre est le capitaine Vidal, un
sadique qui nous prouve que, souvent, le monde réel est bien le plus cruel.
-
Guillermo del Toro réussi à nous faire douter, jusqu’à la toute dernière scène
du film, sur la réalité supposée de ce monde imaginaire, ce qui, ma foi, est un
beau tour de force. A chacun de se faire son opinion…
-
Des décors réussis et qui sont pour beaucoup pour la réussite de ce film. Il en
va de même pour la bande originale qui apporte tant a cette ambiance a la fois
enchanteresse et oppressante.
-
Coté acteurs, il n’y a rien à redire et les rôles principaux sont bons voir
très bons. Petite mention pour Sergi López dans le rôle du capitaine Vidal.
-
Il est super l’Homme Pâle !
Points
Négatifs :
- Peut-être
que le coté politique du film prend un peu trop le pas sur l’intrigue par
moments. D’ailleurs, sur ce point, Le Labyrinthe de Pan est un
film bien plus politisé qu’on pourrait le penser de prime abord.
-
Dommage que la partie fantastique ne soit pas un poil plus développée…
Ma
note : 8/10
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