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samedi 27 mars 2021

Moi, Tonya


Moi, Tonya
 
Tonya Harding raconte son histoire... En 1974, à Portland, elle commence le patinage artistique à seulement quatre ans, sous la pression de sa mère violente, LaVona Golden. Alors que ses parents se séparent, elle arrête l'école pour s'entraîner à plein temps, sous la houlette de Diane Rawlinson. Tonya devient rapidement une des meilleures patineuses artistiques des États-Unis. Cependant, sa personnalité agressive, son langage, ses costumes de piètre qualité et les musiques populaires sur lesquelles elle patine n'attirent pas la sympathie des juges. Cela l'empêche d'atteindre le sommet. À 15 ans, elle rencontre Jeff Gilloly et lorsqu'ils se marient, il devient rapidement violent. Ils finissent alors par se séparer. Plusieurs fois.
 

Moi, Tonya
Réalisation : Craig Gillespie
Scénario : Steven Rogers
Musique : Peter Nashel
Production : LuckyChap Entertainment, Clubhouse Pictures
Genre : Biographie, Comédie Dramatique
Titre en vo : I, Tonya
Pays d’origine : États-Unis
Parution : 08 décembre 2017
Langue d'origine : anglais
Durée : 121 min

Casting :
Margot Robbie : Tonya Harding
Sebastian Stan : Jeff Gillooly
Allison Janney : LaVona Fay Golden, la mère de Tonya Harding
Julianne Nicholson : Diane Rawlinson, la première entraîneuse de Tonya Harding
Bojana Novakovic : Dody Teachman, la seconde entraîneuse de Tonya Harding
Paul Walter Hauser : Shawn Eckhardt
Caitlin Carver : Nancy Kerrigan
Bobby Cannavale : Martin Maddox, un journaliste sensationnaliste de Hard copy
Mckenna Grace : Tonya Harding, enfant
 
Mon avis :
 Comme il est de coutume dans mes critiques cinématographiques depuis que ce blog existe, à chaque fois que j’ai l’occasion de vous parler d’un biopic, je ne peux pas m’empêcher de vous souligner que, décidément, je n’apprécie guère le genre. Cependant, comme chacun sait, il y a de mauvais biopics – selon moi, les plus nombreux – et les bons biopics – plus rares, donc – et même quelqu’un qui n’apprécie franchement pas le genre peut le reconnaitre sans problème, surtout lorsque l’on à affaire à une petite merveille comme ce Moi, Tonya… Il faut dire qu’à l'époque, en 1994, l'affaire a fait les choux gras de la presse et pas que la sportive. Pensez, à quelques mois des Jeux Olympiques de Lillehammer, une patineuse américaine, Nancy Kerrigan, est agressée physiquement par l'entourage de l'une de ses concurrentes, Tonya Harding, avec la suspicion que cette dernière était au courant du projet. Quelle histoire  qui m’avait plutôt marqué à l’époque vu que, plus jeune, j’avais l’habitude de regarder toutes les compétitions sportives y compris le patinage artistique féminin et que je me souviens très bien des protagonistes que j’avais suivis à Albertville, en 1992, puis, donc, à Lillehammer, en 1994. Bref, de quoi faire un bon film ? Sans nul doute que oui, cependant, plutôt que revenir uniquement sur l’agression de Nancy Kerrigan ou de se contenter d’opposer les deux patineuses, Moi, Tonya, d’une manière fort judicieuse, préfère s’intéresser à la vie de Tonya Harding, le vilain petit canard de l’Amérique, la plouc – selon les médias et le public – qui, fatalement, ne pouvait que déplaire dans ce milieu si formater du patinage… Un bon, que dis-je, un très bon choix puisque, en choisissant de mettre ainsi en avant la méchante de l’histoire, du moins, telle que vue par les médias, le réalisateur, Craig Gillespie, nous offre une histoire oh combien sombre où l’on suit, depuis sa plus tendre enfance, le destin d’une jeune femme qui aura tout fait pour réussir malgré le désamour du public, des médias, du milieu, mais aussi et, surtout, malgré une mère complètement indigne, un mari violent et un entourage tout aussi débile. Avec un tel postulat, dans un film hollywoodien classique, Moi, Tonya se serait achevé avec une somptueuse victoire de la jeune femme aux Jeux Olympiques qui aurait été une belle revanche sur le sort. Cependant, comme nous sommes dans un biopic et que l’on connait les événements, il n’y a pas de happy-end, bien au contraire, tout juste la chute, fatalement attendue, tragi-comique – au vu des événements – d’une jeune femme qui, décidément, ne pouvait pas réussir… Bref, vous l’avez compris, j’ai grandement apprécié ce Moi, Tonya : terriblement captivant, possédant une mise en scène du tonnerre et n’hésitant jamais à flirter avec la comédie, voilà un long métrage comme je les aime qui me réconcilierait presque avec les biopics, sauf que, comme chacun sait, le genre est nettement moins audacieux que ne peut l’être ce film, mais ceci, bien entendu, est une toute autre histoire…
 

Points Positifs
 :
- Un film génial – et je pèse mes mots – qui revient de fort belle manière sur ce qui fut un des plus gros scandales du patinage artistique féminin, la fameuse affaire Harding / Kerrigan qui fit tant parler d’elle en 1994, lors des Jeux Olympiques de Lillehammer, en Norvège. Captivant de bout en bout, il ne pourra que ravir celles et ceux qui sont suffisamment agés pour se souvenir de ces événements et qui y replongeront avec plaisir !
- Ici, plus que de s’intéresser uniquement à l’affaire en elle-même, c’est la vie de Tonya Harding, le vilain petit canard, qui nous est proposé et, ma foi, force est de constater que ce choix est oh combien judicieux surtout que ce partit pris du réalisateur, tout en nous permettant de mieux connaitre la vie de la patineuse, nous amène a découvrir cette affaire d’un autre œil.
- Coté casting, il faut reconnaitre que Margot Robbie est parfaite dans son rôle de Tonya Harding. Petite mention, bien entendu, à Allison Janney qui interprète ici la mère de la jeune femme et qui est, peut-être, une des mères indignes les plus marquantes de l’histoire du cinéma !
- Une mise en scène parfaite voir même impressionnante lorsque l’on nous montre les scènes de patinage sur la glace.
- Curieusement, Moi, Tonya est un film très drôle car l’humour n’est jamais bien loin, ce, malgré la gravité du propos…

Points Négatifs :
- Bien entendu, si vous êtes trop jeune pour avoir connu ces événements ou si, à l’époque, le patinage artistique féminin vous laissait de marbre, vous serez nettement moins sensible au propos de ce film qui ne vous intéressera probablement guère.
- Certains fans absolus de Nancy Kerrigan risquent de tiquer grandement devant un film mettant en vedette Tonya Harding…

Ma note : 8/10

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