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jeudi 11 mai 2023

Camelot 3000


Camelot 3000
 
L’An 3000. La planète Terre est envahie par une légion de vaisseaux extra-terrestres. Londres est ravagée. Les humains sont impuissants face à la supériorité technologique des aliens, tentant de fuir la mort imminente qui les rattrape. Le jeune Tom Prentice essaie de sauver sa peau et celle de ses parents mais il assiste, impuissant, à leur mort dans les flammes. Il parvient à se réfugier dans les ruines de Glastonbury, chantier archéologique où il officie, mais il peine à semer ses affreux poursuivants… Ce qu’il ne sait pas, c’est que son salut, et celui de l’humanité, réside peut-être dans les secrets enfouis de ces vestiges. Car quand l’Angleterre sera en proie à un grand danger, son roi légendaire, Arthur Pendragon, se relèvera pour secourir son royaume. Il aura besoin de sa fidèle Table Ronde pour l’épauler dont la réincarnation prend néanmoins des formes inattendues et ravive de vieilles tensions. Et il se pourrait que certains ennemis bien connus ne soient pas très loin…
 

Camelot 3000
Scénario : Mike W. Barr, Brian Bolland
Dessins : Brian Bolland
Encrage : Bruce Patterson, Dick Giordano, Terry Austin
Couleurs : Tatjana Wood
Couverture : Brian Bolland
Genre : Super-Héros
Editeur : DC
Titre en vo : Camelot 3000
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 10 décembre 1982 – 08 avril 1985
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 25 octobre 2019
Nombre de pages : 368

Liste des épisodes
Camelot 3000 1-12
 
Mon avis :
 Une véritable curiosité, voilà comment, pendant bien des années, j’ai jugé ce Camelot 3000, mini-série datant du début des années 80 et qui, dans le petit monde des comics, dénotait par une certaine originalité puisque, au lieu et place des traditionnels super-héros vêtus de collants et arborant fièrement capes et autres masques, ici, nous avions droit aux versions modernes ou, plus précisément, futuristes, des célèbres Chevaliers de la Table Ronde ! Ainsi, pendant des années, j’ai hésité à me plonger dans la lecture de cette mini-série, étant à la fois partager entre l’originalité de la chose et le fait, peu avenant, que j’allais me coltiner une énième version de la geste Arthurienne, la seule différence étant que celle-ci avait lieu dans un futur de pacotille – l’an 3000, mais qu’elle idée… Pourtant, après en avoir entendu le plus grand bien, je me suis décidé à franchir le pas et, ma foi, force est de constater que je n’ai nullement regretté la lecture de ce Camelot 3000 ! Il faut dire que, malgré le fait que cette mini-sortie est paru il y a de cela quatre décennies déjà, la première chose qui saute aux yeux, c’est que cette dernière n’a pas trop mal vieillit, loin de là : ainsi, sans atteindre l’excellence absolue du Watchmen d’Alan Moore, c’est un fait, Camelot 3000 sonne résolument plus moderne que L'Escadron Suprême qui dates, sensiblement, de la même époque et qui est une franche compilation, malgré ses qualités, de toutes les tares narratives de son temps. Ensuite, il y a l’intrigue en elle-même qui, ma foi, est plutôt intéressante. Certes, on retrouve, sans grande surprise, la geste Arthurienne traditionnelle avec tout ce qui va avec, c’est-à-dire, ses chevaliers, son roi, sa reine qui ne cesse de penser à Lancelot, Merlin, Excalibur, etc. Cependant, toute cette matière, connue de tous depuis des siècles et moult adaptations, est usée de fort bonne manière dans Camelot 3000 et voir les Chevaliers de la Table Ronde revenir d’entre les morts afin de sauver, cette fois ci, non pas la Grande Bretagne mais, tout bonnement, le monde, a quelque chose de grandiose, surtout que le sieur Mike W. Barr maitrise plutôt bien son sujet et sait nous livrer une intrigue franchement captivante de bout en bout. Pour finir, Brian Bolland s’occupe à lui seul de la partie graphique de la chose et il faut reconnaitre que l’artiste britannique est pour beaucoup pour la réussite de cette mini-série : un style plus moderne, dynamique, original même et qui est à comparer, par exemple, avec le travail fait par ses homologues dans L’Escadron Suprême dont je vous ai parlé il y a quelques semaines : en toute sincérité, il n’y a pas photo ! Bref, beaucoup de bonnes voir de très bonnes choses dans ce Camelot 3000 qui justifient, largement, toutes les critiques pour le moins élogieuses que l’on peut trouver un peu partout depuis longtemps, cependant, malgré celles-ci et la qualité indéniable de cette mini-série, il y a tout de même des défauts qui sont loin d’être anodins et qui empêchent celle-ci de prétendre au titre de chef d’œuvre : déjà, cette idée de délocalisé l’intrigue en l’an 3000 est franchement mauvaise puisque l’on nous présente un monde soit disant futuriste mais qui ressemble terriblement aux années 80 et où l’on retrouve donc, mille ans plus tard, l’Union Soviétique, une Chine communiste et un président américain aux faux airs de Ronald Reagan, le tout étant saupoudré d’éléments cyberpunk… Ensuite, j’ai souligné que Camelot 3000 a bien vieillit, cependant, pour un public moderne, je ne suis pas sur que le ressentit sera le même que le mien : après tout, je suis moi même natif des années 70 et habitué a ces comics d’autrefois. Pour finir, ici et là, il y a quelques petites maladresses narratives, pardonnables certes, mais néanmoins présentes… Bref, vous l’avez compris, Camelot 3000 n’est pas exempt de défauts, cependant, malgré ces derniers, il faut tout de même reconnaitre que l’œuvre du duo composé de Mike W. Barr et de Brian Bolland n’en reste pas moins excellente et peut être qualifié, sans peine, de réussite incontestable qui est bien plus qu’une simple curiosité. Alors, si vous êtes fans de comics old-school, si vous souhaitez découvrir autre chose qu’une énième histoire de super-héros – même si, fondamentalement, les codes de ceux-ci sont repris – et si vous êtes curieux de vous lancer dans un récit où le Roi Arthur et ses chevaliers vont affronter des aliens dans le futur, alors, Camelot 3000 est fait pour vous ! Incontestablement, vous risquer de passer un bon moment et de faire une belle découverte…
 

Points Positifs
 :
- Reprendre le mythe Arthurien et le délocaliser dans le futur, en l’an 3000, voici un projet pour le moins casse gueule mais qui est aboutit de la plus belle des manières par un Mike W. Barr qui, alors, murissait l’idée depuis longtemps et qui nous livre ici une mini-série de très bonne qualité. Davantage qu’une simple curiosité, Camelot 3000 est, incontestablement, une des mini-séries les plus réussies des années 80 !
- La partie graphique du sieur Brian Bolland est, sans discussions possibles, une des grandes réussites de cette mini-série. Il faut dire que l’artiste britannique, possédant un style original et résolument moderne, livre ici un travail qui relègue littéralement la concurrence nord-américaine loin, très loin derrière, ce, tout en la ringardisant…
- Les habitués de la geste Arthurienne retrouveront avec un plaisir des personnages et un univers familier : Arthur, Merlin, Lancelot, Guenièvre, Mordred, Morgane, Excalibur, Camelot, le Graal. Tous les éléments du mythe sont au rendez vous et sont traités d’une manière plutôt intelligente et franchement réussie.
- Un scénario bien plus mature que prévu et en avance sur son temps puisque traitant d’éléments comme la transsexualité, l’homosexualité, la place des femmes dans la société, tout en nous présentant des protagonistes faillibles, non exempt de défauts et dont certains ne cessent de répéter les mêmes erreurs – le fameux triangle amoureux composé d’Arthur, Guenièvre et de Lancelot.
- Une mini-série qui a plutôt bien vieillit, malgré les quatre décennies écoulées.
- Une édition Urban Comics de très bonne qualité !

Points Négatifs :
- Le choix de porter l’intrigue dans un futur lointain et de pacotille, ce fameux an 3000. Le problème, c’est que celui-ci ressemble bigrement aux années 80 du vingtième siècle auxquelles on a ajouté quelques éléments cyberpunks tandis que, à coté de ceux-ci, ont retrouve un style vestimentaire qui ne dénoterait nullement à la fin du vingtième siècle ou une géopolitique qui n’a absolument pas évoluée en un millénaire : Union Soviétique, Chine communiste, Onu, etc.
- Je ne suis pas tout a fait sur que les plus jeunes d’entre nous seront aussi enthousiastes que moi vis-à-vis d’une telle mini-série : par la force des choses, je suis habitué a ce genre de récits que l’on peut qualifier d’anciens mais la nouvelle génération peut trouver cela terriblement daté et hors-de-propos…

Ma note : 8/10

lundi 24 avril 2023

L'Escadron Suprême


L'Escadron Suprême
 
Sur la terre 712, règnent des super héros réunis sous le nom de l’Escadron Suprême (copie non-officielle de la Justice Ligue of America) avec à sa tête Hypérion, extraterrestre quasi indestructible. Au début de ce recueil appelé Le programme Utopie, la Terre est en ruine après avoir été sous le joug même de l’Escadron Suprême, milice super héroïque au service du président des Etats-Unis Richmond (alias Nighthawk) devenu dictateur du monde entier. Ce qu’ignorent les habitants de la terre, c’est que Richmond et l’escadron étaient manipulés par Overmind, un super vilain ayant le pouvoir de contrôler les esprits de chacun. Ce dernier désormais battu, l’escadron doit regagner la confiance du peuple sans leur révéler la vérité, difficilement crédible. Ils décident alors de créer une utopie pour imposer la paix, éradiquer la pauvreté et aussi toute violence en créant une machine qui permet de laver le cerveau et d’annihiler toute mauvaise pensée à chaque délinquant. Mais ce programme ne plait pas à certains super héros comme Nighthawk qui ne voit dans ce programme qu’une nouvelle dictature et décide de faire sécession et continuer la lutte clandestinement.
 

L'Escadron Suprême
Scénario : Mark Gruenwald
Dessins : Bob Hall, Paul Ryan, John Buscema, Paul Neary
Encrage : John Beatty, Sam De La Rosa, Keith Williams, Jackson Guice
Couleurs : Christie Scheele, Mark Philips, Bob Sharen, Michael Higgins, Paul Becton
Couverture : Alex Ross
Genre : Super-Héros
Editeur : Marvel Comics
Titre en vo : Squadron Supreme
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 10 mai 2011
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Panini Comics
Date de parution : 12 janvier 2022
Nombre de pages : 448

Liste des épisodes
Squadron Supreme 1-12
Captain America 314
Squadron Supreme – Death of A Universe
 
Mon avis :
 C’était probablement une des sagas de chez Marvel, pour ne pas dire, dans un sens plus large, du petit monde des comics, que je n’avais jamais lu et qui était sur mes tablettes depuis bien longtemps. Cette œuvre, vous l’avez compris, c’est L'Escadron Suprême, une mini-série de douze numéros qui, en cette lointaine année 1985, marqua les esprits des amateurs du genre en raison de sa vision un poil plus adulte du monde des super-héros, particulièrement lorsque l’on se remet dans le contexte de l’époque. De plus, depuis quelques décennies, L'Escadron Suprême, est souvent loué pour son scénario innovant et original, au point même que certains l’aient comparé aux célébrissime Watchmen d’Alan Moore, paru une année plus tard, un peu comme si, finalement, la saga de Mark Gruenwald était le précurseur du chef d’œuvre à venir. Est-ce vraiment le cas ? L’Escadron Suprême tient-il véritablement la comparaison avec Watchmen ? En fait, comme c’est souvent le cas, les choses sont nettement plus compliquées… En effet, avec ses protagonistes qui sont de véritables copies conformes de la célèbre JLA de chez DC, personnages inventées comme une boutade une décennie plus tôt et dont Marvel ne savait que faire, Mark Gruenwald, plutôt audacieux sur ce coup là, nous a tout de même pondu une mini-série qui mérite que l’on s’y attarde. Ainsi, en nous présentant un synopsis qui nous montrerait ce que pourraient véritablement faire des super-héros s’ils se décidaient à régler tous les problèmes du monde, le scénariste à vu juste, ce, quelques années avant tout le monde : ainsi, cette idée qui pourrait sembler évidente de prime abord et comme allant de soit, apparait rapidement comme bancale si ces mêmes héros, ces êtres possédant des pouvoirs qui les placent au dessus du commun des mortels, ne prennent pas le pouvoir. C’est donc, fatalement, ce que font les membres de l’Escadron Suprême, ce qui, d’entrée de jeu, entraine les premières dissensions au sein du groupe… Et, dans les grandes lignes, toute la suite de la mini-série sera dans la même veine. Et donc, petit à petit, de nouvelles lois sont imposées au sein de la population et si les premières sont plutôt bien accueillit – secours aux réfugiés, distribution de vivres – assez rapidement, nos héros rencontrent quelques difficultés lorsqu’ils souhaitent régler la problématique des armes, du crime ou de la guerre. Scénaristiquement, il faut le reconnaitre, c’est plutôt pas mal et Mark Gruenwald, donc, nous propose une intrigue, avant Watchmen, avant The Boys, qui démontre fort logiquement que si les héros nous gardent, qui les gardent eux, et que, fatalement, imposer une utopie au monde entier, cela revient à établir, de fait, une dictature, ce, quelque soient les bonnes volontés du départ… Du coup, c’est là où L’Escadron Suprême gagne ses lettres de noblesse, c’est un fait, cependant, tout n’est pas parfait, loin de là, et c’est également ici que l’on comprend que comparer cette mini-série à Watchmen, c’est aller un peu trop rapidement en besogne ! En effet, là où Alan Moore nous avait véritablement proposé un chef d’œuvre absolu, d’une pertinence rare et qui n’a rien perdu de sa force presque quatre décennies plus tard, Mark Gruenwald, lui, nous à pondu une mini-série qui, certes, possède des qualités, mais qui apparait comme étant terriblement datée : ainsi, comment ne pas reconnaitre les défauts de l’époque qui transparaissent, pages après pages, dans cette saga !? Limitation scénaristique lié a un format feuilletonesque d’un autre temps, personnages qui discutent entre eux lorsqu’ils se battent ou qui se sentent obligés de raconter ce qu’ils font à chaque instant, place des femmes dont le seul rôle semble être celui d’épouses, de mères ou d’amantes, sans oublier, naturellement, un des plus gros défauts de l’époque, c’est-à-dire, le fait que, alors que l’Escadron Suprême est censé régler les problèmes du monde entier, assez rapidement, on se rend compte qu’ils ne gèrent que les Etats-Unis eux même et que, les thématiques abordées ne concernent que les américains – droits civiques, droit de porter une arme, etc. Ajoutons à cela une partie graphique loin d’être enthousiasmante et qui apparait, elle aussi, terriblement datée et sans génie et vous comprendrez que les défauts de cette mini-série sont nettement plus nombreux que prévus… Du coup, presque quatre décennies plus tard, peut-on encore qualifier L’Escadron Suprême comme étant un chef d’œuvre ? Incontestablement, non et, d’ailleurs, je pense ne pas me tromper en affirmant que, même à l’époque, cela n’était pas le cas ? Alors, peut-on le qualifier d’incontournable ? En toute sincérité, même pas ! Disons juste que cela reste une mini-série intéressante, plutôt pertinente dans son propos mais qui est à remettre dans le contexte de son époque, quelque chose qui mérite le détour pour les fans du genre, c’est un fait, mais qui est loin d’être véritablement indispensable…
 

Points Positifs
 :
- Un postulat de départ plutôt intéressant et qui était, il faut le reconnaitre, une véritable nouveauté pour l’époque : qu’arriverait-il dont si les super-héros se décidaient à véritablement régler les problèmes du monde entier ? Bien entendu, de par leurs pouvoirs, ils y arriveraient, cependant, pour arriver à cette utopie, ils seraient forcer d’établir une dictature !
- Malgré ses défauts, il faut tout de même reconnaitre que L’Escadron Suprême est une bonne mini-série qui, en plus de nous livrer la meilleure formation de cette équipe méconnue, nous propose un scénario plutôt novateur, pertinent et qui mérite le détour.
- Le tour de force de Mark Gruenwald qui réussit le pari de rendre intéressante une équipe qui n’est que la copie conforme de la JLA et dont les membres sont loin d’être de simples coquilles vides…
- Peut-on aller à l’encontre des libertés individuelles afin d’établir une utopie ? Voilà une question plutôt pertinente !
- Moi qui aime bien les morts dans les comics, on va dire que suis servis !
- Une belle couverture du grand Alex Ross.

Points Négatifs :
- Une mini-série intéressante, loin d’être désagréable, mais qui ne peut absolument pas tenir la comparaison avec un véritable chef d’œuvre comme Watchmen.
- Il est évident que L’Escadron Suprême est une œuvre qui apparait comme étant terriblement daté et qui possède tous les défauts de son époque : format feuilletonesque imposé qui nuit au scénario, sous intrigues développées et qui sont abandonnées en court de route, protagonistes qui ne peuvent pas s’empêcher de raconter tous ce qu’ils font et qui se lancent dans de longs monologues tout en se battant, etc.
- La place des personnages féminins est loin d’être enviable et apparait, elle aussi, comme étant terriblement datée : épouses, mères, amantes… mouais, je veux bien qu’il ne faut pas juger les époques avec une vision moderne, mais bon, tout de même…
- Une vision centrée sur les problèmes des Etats-Unis alors que les membres de l’Escadron Suprême sont censés s’occuper du monde entier.
- Je comprends que l’épisode de Captain America est utile pour le déroulement du scénario, mais bon, qu’est-ce qu’il nul ! Qui plus est, il donne une vision pour le moins détestable des Avengers qui refusent de s’engager dans des problèmes qui ne sont pas les leurs…
- Graphiquement, il n’y a pas de quoi s’emballer et les divers artistes qui se succèdent ne livrent pas une prestation franchement éblouissante. Bref, cela reste correct mais terriblement daté et sans charme.

Ma note : 7,5/10

vendredi 14 avril 2023

X-Statix


X-Statix
 
Ils sont mutants, ils sont célèbres, ils sont antipathiques et leur espérance de vie est relativement courte ! X-Statix est la vitrine people des mutants, et ses membres se voient sans cesse embarqués dans des aventures étranges, hilarantes et mortelles ! Ne vous attachez pas trop à eux, on ne sait jamais combien de pages il leur reste à vivre. Une exception cependant : Doop, l'ami de Wolverine. Lui, on peut être sûr qu'il s'en sortira toujours !
 

X-Statix
Scénario : Peter Milligan
Dessins : Mike Allred, Darwyn Cooke, Paul Pope, Duncan Fegredo, Sean Phillips, Nick Derington, Philip Bond
Encrage : Mike Allred, J. Bone, Darwyn Cooke, Duncan Fegredo, Paul Pope, Philip Bond, Nick Craine, Kent Williams, Marcos Martin, Nick Dracotta, Nick Derington
Couleurs : Laura Allred, Dan Kemp, Han Allred, Marcos Martin
Couverture : Mike Allred
Genre : Super-Héros
Editeur : Marvel Comics
Titre en vo : X-Statix
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 21 décembre 2011
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 18 Janvier 2023
Nombre de pages : 1200

Liste des épisodes
X-Force 116-129
X-Statix 1-26
Brotherhood 9
Wolverine/Doop 1-2
X-Statix – Dead Girl 1-5
X-Men Unlimited 41
Marvel – My Mutant Heart
Nation X 4
 
Mon avis :
 Nous sommes au tout début des années 2000 et, dans le petit monde des comics, Marvel, après avoir connu une fin de décennie précédente pour le moins compliquée – après tout, la maison d’édition n’était pas passée loin de la banqueroute – commence, petit à petit, à remonter la pente même s’il faudra encore patienter quelques temps et l’explosion des films de super-slips au cinéma pour que la firme soit véritablement sauvée. La raison de ce sursaut ? Quelque part, tout le contraire de que Marvel fait désormais, c’est-à-dire, l’originalité, la prise de risque et tandis que les têtes pensantes de la Maison des Idées faisaient appel a tout un tas d’auteurs non conventionnels, que les X-Men étaient repris par un certain Grant Morrison et que son New X-Men est, encore aujourd’hui, le dernier truc potable de la franchise, que l’univers Ultimate était créer et que son fer de lance, Ultimates, allait grandement inspiré les films à venir, une série que l’on peut qualifier de mineure, X-Force, et qui n’intéressait, jusque là, que les fans absolus de la franchise mutante, allait révolutionner le genre et faire énormément parler d’elle, au grand dam des fans de la première heure, certes, mais pour le plus grand plaisir d’une autre frange du lectorat qui allait littéralement tombé sous le charme de cette série décidément pas comme les autres… Pour rappel, X-Force, jusque là, c’était la série bourrine par excellence avec, a sa tête, Cable et sa philosophie particulière, c’est-à-dire, on tape d’abord et on discute ensuite. L’idée collait plutôt bien aux années 90, c’est un fait, mais avec le New X-Men de Morrison, nettement plus jusqu’au boutiste et aboutie, disons que même Cable apparaissait comme étant dépassé. Du coup, les têtes pensantes de chez Marvel refilèrent le bébé a deux hommes, Peter Milligan et Mike Allred, en leur donnant carte blanche et, ma foi, ce que ces deux là ont fait de cette série… comment dire… même deux décennies plus tard, disons que certains ne s’en sont toujours pas remis ! Totalement irrévérencieux, les nouveaux membres de X-Force – qui devint donc, par la suite, X-Statix – ne sont que des individus peu recommandables qui certes sont des mutants, certes possèdent des pouvoirs mais n’usent ceux-ci que pour l’argent, la gloire, la célébrité et la débauche. Filmés en permanence tels des stars de la télé réalité, genre alors naissant, ces mutants a l’espérance de vie plutôt courte – en effet, dès le premier épisode, la quasi-totalité de l’équipe allait se faire massacrer – étaient tellement aux antipodes du rêve de Xavier que, fatalement, les vieux fans des X-Men allaient hurler au loup tandis que d’autres, captivés par l’audace de cette transformation, allaient totalement adhérer au concept – et ce, pour rappel, avant The Boys de Garth Ennis ! Une quarantaine d’épisodes – une partie sous le nom de X-Force, une vingtaine sous le titre de X-Statix et une flopée d’épisodes spéciaux et de mini-séries – plus tard, la fête, malheureusement, était finit ce qui, tout de même, avec du recul, ne fut pas une mauvaise décision : après tout, mieux vaut conclure tant que la qualité est au rendez vous plutôt que de tomber dans le grand n’importe quoi traditionnel qui touche la majeur partie des séries habituelles de chez Marvel ou DC. Mais les fans, eux, n’avaient pas oublié X-Statix, ils n’avaient pas oublié les scénarios saugrenus et pertinents de Peter Milligan, le style oh combien particulier de Mike Allred et, ma foi, comment ne pas reconnaitre, pour ma part, ma joie immense lorsque, enfin, après tant d’années d’attente, j’ai put enfin me procurer l’intégrale de la série, chose que je croyais tout simplement impossible en France vu que celle-ci, après tout, est oh combien particulière… Et donc, cette relecture de X-Statix, comment vous dire, oui, comment vous dire que celle-ci m’aura procuré un plaisir non dissimulé et que, avec du recul, je me suis dit que oui, mille fois oui, Milligan avait tout bonnement dix ou vingt ans d’avance et que ses scénarios restent encore toujours aussi pertinents tout en n’ayant rien perdu de leur coté tendancieux ! Bref, vous l’avez compris, X-Statix est un incontournable absolu qui n’a rien perdu de sa force malgré les années écoulées, un véritable ovni chez Marvel qui a de quoi surprendre surtout quand on voit ce qu’est devenu la maison d’éditions depuis, c’est-à-dire, un gros truc bouffi sans intérêt qui se contente de suivre ses films et qui ne cesse d’essayer de copier ce qui a fait son succès auparavant, ce, avec un résultat fatalement moins somptueux. Bien entendu, ici, nous sommes davantage dans l’indépendant ce qui explique pourquoi une telle série aura tant déplu aux fans traditionnels, cependant, quelque part, peu importe : X-Statix restera dans l’histoire des comics, ce qui, il faut le reconnaitre, ne sera pas le cas de la plupart des productions Marvel et DC de ces vingt dernières années, n’en déplaise à beaucoup…
 

Points Positifs
 :
- L’intégrale de ce qui est sans aucun doute possible une des séries les plus originales de ces vingt dernières années, je veux, bien entendu, parler de X-Statix – autrefois X-Force. Irrévérencieux au possible, nous proposant des protagonistes parfois détestables, souvent peu recommandables et qui n’ont qu’un seul but, se faire un maximum d’argent et profiter de la gloire sous toutes ses formes, X-Statix est un truc énorme qui n’a absolument rien perdu de son intérêt deux décennies plus tard !
- Peter Milligan avait carte blanche ici et, ma foi, cela se voit ! Thématiques originales, personnages égoïstes, espérance de vie pour le moins courte pour tout ce petit monde, nous sommes à mille lieux des traditionnelles productions de chez Marvel et c’est une très bonne chose !
- Mike Allred est un artiste que l’on peut qualifier d’underground et dont le style cartoonesques ne plaira pas à tout le monde, cependant, comment ne pas reconnaitre que nous avons là un grand artiste, original et qui est pour beaucoup pour la réussite de cette série !?
- L’Orphelin, Venus Dee Milo, L’Anarchiste, U-Go Girl et les autres… voilà tout de même une petite flopée de personnages qui ont marquer les esprits !
- Une intégrale de qualité où l’on peut retrouvé tous les épisodes de la série principale, les mini-séries et même quelques épisodes annexes. Bref, de quoi faire plaisir aux fans de X-Statix.

Points Négatifs :
- Voilà une œuvre absolument pas grand public pour un sou et qui aura fortement déplu aux fans traditionnels de Marvel et des séries mutantes en général. Il faut dire que, avec X-Statix, nous sommes davantage du coté de l’indépendant qu’autre chose.
- Bien entendu, c’est compréhensible que les auteurs n’aient pas put aller jusqu’au bout de leur idée initiale, c’est-à-dire, faire de Lady Diana un membre de l’équipe – quel scandale cela aurait été – mais bon, je pense tout de même que l’on est passé à coté de quelque chose de grandiose !

Ma note : 8,5/10

samedi 18 mars 2023

Ultimatum


Ultimatum
 
Les Ultimates n'ont que bien trop longtemps répondu aux ordres de Nick Fury. Tony Stark, en bon leader de l'équipe de super héros, a donc décidé de devenir indépendant et de se séparer du S.H.I.E.L.D. Tous les membres sont en moment dans la résidence du milliardaire et découvrent qu'une vidéo très privée entre Stark et la Veuve Noire truste internet ! Brusquement, le mur est explosé par Venom qui hurle chercher quelqu'un. Œil de Faucon, la Panthère Noire, Valkyrie et Thor finissent par en venir à bout, mais non sans mal. Wanda et Pietro attirent toujours autant les regards, leur relation ambigüe entre frère et sœur énerve certains membres de l'équipe. Alors que les enfants de Magneto se promènent en ville, une balle est tirée et tue la Sorcière Rouge, sans que Vif Argent n'ait pu faire quoi que se soit. Spider-Man, qui passe dans le coin, essaie de trouver le tireur mais c'est sur Œil de Faucon qu'il tombe. Le justicier aurait-il franchi la ligne ? Et dans quel but ? Comment vont réagir les Ultimates ?
 

Ultimatum
Scénario : Jeph Loeb, C.b. Cebulski
Dessins : David Finch, Joe Madureira, Travis Charest
Encrage : Steeve Firchow, Peter Steigerwald, Justin Ponsor, Guru eFX, Christian Lichtner
Genre : Super-héros
Editeur : Marvel Comics
Titre en vo : Ultimatum
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : décembre 2007 – juillet 2009
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Panini Comics
Date de parution : 08 mai 2013
Nombre de pages : 250
 
Liste des épisodes
Ultimates Saga 1
Ultimates 3 1-5
Ultimatum 1-5
 
Mon avis : 
Dans mes critiques comics précédentes, j’ai eu le plaisir de vous parler des deux premières saisons des Ultimates, la version des Avengers de l’univers Ultimate, œuvre de Mark Millar et Bryan Hitch, et qui, en toute sincérité et comme je l’ai dit au cours de mes critiques, fut sans nul doute l’une des plus belles réussites des comics de super-héros du début du vingt-et-unième siècle. Cependant, si, pour le moment, je n’ai loué que fort positivement la création des sieurs Millar et Hitch, aujourd’hui, c’est une autre œuvre qui est a l’honneur sur ce blog, ou plutôt, pour être plus précis, une compilation de deux œuvres qui ont fait énormément parler d’elles lors de leur sortie, il y a quelques années, et, sincèrement, pas en bien : la troisième saison de Ultimates et le si controversé Ultimatum. Bon, avant de tailler dans le vif du sujet car, après lecture, je ne vois pas comment faire autrement, reconnaissons quelques points positifs a cet album : avoir les deux œuvres compilées en un seul volume, et ce, pour seize euros environ, pour une fois, je peux remercier les éditions Panini, surtout au nombre de pages conséquent qui composent cet album. Hélas, si cet Ultimatum n’est pas très cher, pour ce qui est du contenu, c’est une toute autre paire de manches… Bon, je reconnais qu’il n’était pas évidant de succéder a Mark Millar et Bryan Hitch et que, quoi qu’il arrive, le travail de leurs remplaçants aurait bien du mal à tenir la comparaison, ne serais-ce que pour la quasi-perfection que fut le travail des deux hommes sur les deux premières saisons de Ultimates. Mais là où l’on pouvait espérer – oui, espérer – quelque chose d’un peu moins bien, le duo Loeb/Madureira réussi le mince exploit de rater complètement le coche, de nous pondre un truc a milles lieux, qualitativement parlant, de ce qu’était Ultimates auparavant. Scénaristiquement, il faut oublier la subtilité de Millar – Millar subtil, eh oui, cela peut lui arriver – pour un Loeb qui, avec ses grands sabots, dénature complètement le mythe et se contente de nous livrer une histoire bateau qui fourmille de combats sans âme, de grosses ficelles scénaristiques tandis que nos héros, eux, deviennent de pauvres marionnettes sans âme… Alors bien sur, en tant qu’ancien fan du sieur Madureira (ah, quand il dessinait les X-Men dans les années 90), j’aurai put me dire que les dessins de celui-ci auraient put rattraper un peu la catastrophe, or, hélas, il n’en est rien ce qui confirme bel et bien que ce qui compte principalement dans une BD, c’est son scénario… Donc, vous l’avez compris, ce triste sir de Loeb, après avoir tué la série Ultimates que Millar et Hitch avaient porté au firmament, décide, pousser par le cahier des charges de Marvel, de tuer pour de vrai les deux tiers des protagonistes de cet univers : a l’époque, la Maison des Idées souhaitait, par le biais de Ultimatum, faire une saignée dans les protagonistes afin de relancer un peu cet univers Ultimate qui commençait alors a être en perte de vitesses. Contestable ou pas, ce choix éditorial aurait put accoucher d’une bonne histoire et, oui, mille fois oui, Ultimatum aurait put être un immense event, or, avec un Loeb en pilotage automatique complet, l’intrigue qui avait tout pour être épique ne devient qu’une succession de combats et de morts. Débile ? Franchement, complètement et je dis cela alors que je suis depuis toujours pour que les personnages de comics meurent et restent mort, mais, une mort, elle faut qu’elle est du panache, qu’elle soit grandiose ou stupide (suivant les circonstances) mais, en tous cas, qu’elle apporte quelque chose au récit, qu’elle soit tout sauf gratuite… or, dans Ultimatum, c’est tout sauf le cas : vous voulez des morts, vous allez en avoir a la pelle, mais si les premières surprennent, au bout d’un moment, il y en a tellement, et souvent si mal amenés, qu’on n’y prend plus guère attention et… pire que tout… quand surviennent celles de Magneto, Cyclope ou Fatalis, eh ben, comment dire… bah on s’en fout un peu, c’est pour dire ! Dommage, oui, mille fois dommage car David Finch livre lui une prestation impeccable et certaines cases sont vraiment grandioses, mais bon, comme je l’ai dit précédemment, dans une BD, mieux vaut un bon scénario que des dessins réussis et vu la piètre prestation de ce triste sir de Jeph Loeb, Ultimatum restera dans les annales principalement pour son coté « superbe plantage » que pour un éventuel coté épique qu’il aurait put avoir, l’idée de départ n’étant, de mon point de vu, pas si mauvaise que cela…
 

Points Positifs
 :
- L’idée de départ de Ultimatum est tout sauf mauvaise et même si je risque d’en choquer certains en affirmant cela, il y avait de quoi faire quelque chose d’énorme avec tout cela ; mais bon, Loeb est passé par là…
- David Finch livre une prestation impeccable et s’il y a quelques cases un peu en deçà, dans l’ensemble, graphiquement, Ultimatum est une merveille.
- Je ne vais pas nier que ce coté grand spectacle de Ultimatum n’a pas quelque chose d’attirant et que, oui, certaines scènes, certaines morts – je pense a celle de la Guêpe qui se fait dévorée par le Colosse – marquent les esprits.
- Des super-héros et des vilains qui meurent ? Bah, je n’ai rien contre l’idée.
- Magneto au top de sa folie destructrice, et ce, même si je préfère sa version plus ambigüe, plus intéressante et moins extrémiste de l’univers Marvel normal.
- Œil de Faucon est un personnage que j’aime bien et, ici, que ce soit dans les Ultimates ou dans Ultimatum, force est de constater qu’il joue un rôle majeur.
- Le plaisir de voir a l’œuvre Travis Charest sur le court récit qui ouvre cet album.
 
Points Négatifs :
- Je n’aime pas cloué au pilori le travail de quelqu’un mais, dans le cas qui nous préoccupe ici et, que ce soit dans la troisième saison de Ultimates ou dans Ultimatum, scénaristiquement, ce n’est franchement pas terrible ; or, un seul homme est aux commandes et il s’agit de Jeph Loeb qui livre la une prestation plus que médiocre…
- Vu ce qu’étaient les Ultimates sous Millar et Hitch et vu ce qu’ils sont devenus sous Loeb et Madureira, force est de constater que c’est le jour et la nuit ou, comme dirait l’autre, comparer Dieu a un ver de terre.
- Cela me peine de l’admettre mais même Madureira, qui est un dessinateur que j’appréciais énormément a ses débuts, n’est pas au top de sa forme sur Ultimates ; correct mais sans plus.
Ultimatum aurait put être monstrueux, inoubliable, un truc tout bonnement énorme et épique, or, hélas, il n’en est rien et s’il est inoubliable, ce n’est pas pour de bonnes raisons, bien au contraire…
- Trop de morts tuent les morts, surtout quand elles se succèdent, gratuitement, les unes aux autres… au bout d’un moment, on y fait même plus attention.
- Euh, pourquoi Captain America se déguise en Panthère Noire ?
- Pas bien compris comment la Valkyrie a eut ses pouvoirs – Thor lui a donné il me semble – mais j’ai peut-être loupé un truc ?
 
Ma note : 4,5/10

vendredi 10 mars 2023

Ultimates 2


Ultimates 2
 
Un an est passé depuis les derniers événements. Captain America est envoyé au nord de l’Irak pour libérer des otages américains. Son intervention est un succès mais s'est faite également sur un fond de polémique. Les Ultimates n'ont pas à intervenir en dehors des Etats-Unis. Or, Thor a déjà déclaré ne plus vouloir faire partie d’une pareille organisation. Le Dieu du tonnerre a donné rendez-vous à Volstagg, un de ses amis Asgardiens pour déjeuner. Celui-ci apprend à Thor que son frère Loki se trouve sur Terre et qu'il aurait la ferme intention de jouer de bien mauvais tours au monde entier. Du côté des Ultimates, rien ne va plus. Les médias se sont emparés d’une information ne pouvant provenir que de l’un des membres de l’équipe. Elle concerne le massacre de plusieurs centaines d’américains par Hulk. Bruce banner est alors désigné comme responsable, même s'il est enfermé dans une des cellules du S.H.I.E.L.D.. Tout semble l'emmener vers un procès public. Pendant qu'Iron Man rencontre des surhumains venant d’Europe lors d’une intervention, le climat devient de plus en plus délétère autour des êtres dotés de pouvoirs…
 

Ultimates 2
Scénario : Mark Millar
Dessins : Bryan Hitch, Steve Dillon
Encrage : Andrew Currie, Paul Neary
Couleurs : Paul Mounts, Laura Martin
Couverture : Bryan Hitch
Genre : Super-Héros
Editeur : Marvel Comics
Titre en vo : Ultimates 2
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : février 2005 – février 2007
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 15 novembre 2017
Nombre de pages : 432

Liste des épisodes
Ultimates 2 1-15
 
Mon avis :
 Comme je vous l’avais dit dans ma critique de la première saison – oui, ce fut, en quelque sorte, ainsi que fut présenter la chose – de Ultimates, œuvre du duo composé de Mark Millar pour ce qui est du scénario et de Bryan Hitch pour ce qui est des dessins, au tout début des années 2000, en 2002 pour être plus précis, dans une Amérique post-11 Septembre et fatalement traumatisée par ces événements et complètement paranoïaque – ce qui peut se comprendre – Marvel qui était alors en perte de vitesse suite a une seconde partie des années 90 pour le moins compliquée, commença, petit à petit, à remonter la pente et même si la Maison des Idées ne dut sa survie, quelques années plus tard, par le biais de ses adaptations cinématographiques – qui, accessoirement, firent énormément de mal à ses comics – la création de l’univers Ultimate apporta alors un vent de fraicheur non négligeable à des super-héros qui apparaissaient alors comme étant totalement dépassés face à la concurrence des indépendants… Et donc, parmi ces nouvelles séries crées pour l’occasion, c’est-à-dire, cette relecture moderne de personnages phares de la Maison des Idées, il est incontestable que le point d’orgue fut Ultimates, le sieur Millar nous proposant là, une vision pour le moins audacieuse des Avengers, plus cynique, plus dure et plus crédible que jamais. Une première saison, donc, quasiment parfaite, qui marqua durablement son époque et qui, malgré deux décennies écoulées, n’a rien perdu de sa force, cependant, en est-il autant de sa suite ? Eh bien, disons que, dans les grandes lignes, oui, même si le résultat est peut-être un poil moins marquant… Accompagné à nouveau par le talentueux Bryan Hitch, Mark Millar propose deux principales intrigues ici : durant la première, les Ultimates doivent laver leur linge sale en public (le procès de Hulk après le saccage de Manhattan, l’arrestation de Thor supposé schizophrène) pour éviter de disparaître sous a pression de la vindicte populaire ; dans la seconde, l’équipe doit faire face à une coalition mondiale qui souhaite, par différents moyens, retirer aux États-Unis leurs armes de dissuasion super-humaines que représentent les Ultimates ! À nouveau, Mark Millar brille particulièrement grâce à son écriture. Les intrigues sont surprenantes, souvent inattendues grâce aux retournements de situations bien sentis, mais surtout, très évocatrices grâce aux tensions géopolitiques et éthiques auxquelles elles ont recours. En effet, sous la plume de Mark Millar, la politique étrangère des États-Unis et ses interventions dans des pays étrangers au début des années 2000 sont souvent perçues comme impérialistes par nature par de nombreux autres pays du monde, ce qui pousse ces peuples à haïr des Ultimates davantage considérés désormais comme des nouvelles armes au service de la politique américaine que comme des héros. Vu de certains pays étrangers, utiliser les Ultimates pour sauver les États-Unis d’une invasion extra-terrestre, c’est d’accord, mais les envoyer désarmer le nouvel arsenal nucléaire d’un pays du Moyen-Orient qui n’est pas un allié des États-Unis, ça passe beaucoup moins bien... En faisant de son récit une métaphore de l’influence contemporaine des États-Unis dans le monde du début des années 2000 avec la guerre en Afghanistan et l’invasion de l’Irak, Mark Millar propose aux lecteurs quelque chose de férocement intrigant et au sous texte plus complexe qu’en temps normal, ce qui est une bonne chose pour un scénariste qui, en temps normal, est critiqué pour son habitude de privilégié la forme sur le fond. En ce qui concerne les protagonistes, le scénariste continue sur sa lancée et les torture de bien des manières. À ce jeu-là, difficile de ne pas s’attacher au sort de Hulk, de Thor, mais aussi du très discret Hawkeye qui sera au cœur de l’une des scènes les plus marquantes de cette seconde saison. Pour finir, il ne faut pas oublier de souligner le travail titanesque du dessinateur Bryan Hitch dont les planches, par leur conception et leur exécution pour représenter une telle ébullition d’action, a les atours d’un long-métrage conçu par un réalisateur soucieux de sa photographie. Un travail exceptionnel, illustré par un formidable diaporama de huit pages qui ne peut qu’interpeller le lecteur. Bref, une nouvelle réussite incontestable que cet Ultimates 2 ?! En toute franchise, oui, même si, quelque part, l’effet de surprise étant passé, cette suite marque peut-être un peu moins les esprits sans oublier que la trop grande place accordée aux affrontements et au coté spectaculaire de la chose font que la psychologie des personnages est un peu mise de coté ici. Mais bon, quoi qu’il en soit, si vous êtes un amateur de comics et un fan absolu de Marvel, la lecture de cet Ultimates 2 est tout aussi indispensable que celle de son prédécesseur. La suite, elle, sera loin d’être du même niveau et peut même être qualifiée de catastrophique, mais bon, il sera toujours temps de vous en parler bientôt…
 

Points Positifs
 :
- Une suite à la hauteur de sa devancière et qui confirme définitivement tout le bien que l’on pouvait penser de Ultimates. Certes, l’effet de surprise fonctionne un peu moins bien dans cette seconde saison, ce qui est normal, cependant, c’est un véritable régal que de retrouver l’équipe des Ultimates cette fois ci confronter à leurs propres démons ainsi qu’a une menace pour le moins en adéquation avec la politique nord-américaine du début des années 2000.
- Une intrigue plus politisée et qui, accessoirement, est une belle critique de l’administration Bush post-11 Septembre – guerre en Afghanistan, invasion de l’Irak, etc.
- Une fois de plus, Brian Hitch confirme tout son talent et il faut reconnaitre que celui-ci n’a été aussi bon que sur les Ultimates. Quand à ses planches, cinématographiques et très détaillées, ce sont une pure merveille !
- Une fois de plus, nous avons droit à quelques scènes pour le moins marquantes au cours de cette seconde saison et, sans contestation, celle du massacre de la famille d’Hawkeye en est le point d’orgue.

Points Négatifs :
- Le coté spectaculaire prend peut-être un peu le pas sur la réflexion au cours de cette seconde saison de Ultimates. Il faut dire que l’affrontement final, qui s’étale sur plusieurs épisodes, y est pour beaucoup.
- Qualitativement, c’est bon, c’est un fait, cependant, cela reste un poil inférieur à la première saison qui flirtait avec l’excellence.
- On ne va pas se mentir, c’est du Millar donc la forme est privilégié sur le fond, même si cela est moins flagrant qu’en temps normal…

Ma note : 8/10