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vendredi 10 mars 2023

Ultimates 2


Ultimates 2
 
Un an est passé depuis les derniers événements. Captain America est envoyé au nord de l’Irak pour libérer des otages américains. Son intervention est un succès mais s'est faite également sur un fond de polémique. Les Ultimates n'ont pas à intervenir en dehors des Etats-Unis. Or, Thor a déjà déclaré ne plus vouloir faire partie d’une pareille organisation. Le Dieu du tonnerre a donné rendez-vous à Volstagg, un de ses amis Asgardiens pour déjeuner. Celui-ci apprend à Thor que son frère Loki se trouve sur Terre et qu'il aurait la ferme intention de jouer de bien mauvais tours au monde entier. Du côté des Ultimates, rien ne va plus. Les médias se sont emparés d’une information ne pouvant provenir que de l’un des membres de l’équipe. Elle concerne le massacre de plusieurs centaines d’américains par Hulk. Bruce banner est alors désigné comme responsable, même s'il est enfermé dans une des cellules du S.H.I.E.L.D.. Tout semble l'emmener vers un procès public. Pendant qu'Iron Man rencontre des surhumains venant d’Europe lors d’une intervention, le climat devient de plus en plus délétère autour des êtres dotés de pouvoirs…
 

Ultimates 2
Scénario : Mark Millar
Dessins : Bryan Hitch, Steve Dillon
Encrage : Andrew Currie, Paul Neary
Couleurs : Paul Mounts, Laura Martin
Couverture : Bryan Hitch
Genre : Super-Héros
Editeur : Marvel Comics
Titre en vo : Ultimates 2
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : février 2005 – février 2007
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 15 novembre 2017
Nombre de pages : 432

Liste des épisodes
Ultimates 2 1-15
 
Mon avis :
 Comme je vous l’avais dit dans ma critique de la première saison – oui, ce fut, en quelque sorte, ainsi que fut présenter la chose – de Ultimates, œuvre du duo composé de Mark Millar pour ce qui est du scénario et de Bryan Hitch pour ce qui est des dessins, au tout début des années 2000, en 2002 pour être plus précis, dans une Amérique post-11 Septembre et fatalement traumatisée par ces événements et complètement paranoïaque – ce qui peut se comprendre – Marvel qui était alors en perte de vitesse suite a une seconde partie des années 90 pour le moins compliquée, commença, petit à petit, à remonter la pente et même si la Maison des Idées ne dut sa survie, quelques années plus tard, par le biais de ses adaptations cinématographiques – qui, accessoirement, firent énormément de mal à ses comics – la création de l’univers Ultimate apporta alors un vent de fraicheur non négligeable à des super-héros qui apparaissaient alors comme étant totalement dépassés face à la concurrence des indépendants… Et donc, parmi ces nouvelles séries crées pour l’occasion, c’est-à-dire, cette relecture moderne de personnages phares de la Maison des Idées, il est incontestable que le point d’orgue fut Ultimates, le sieur Millar nous proposant là, une vision pour le moins audacieuse des Avengers, plus cynique, plus dure et plus crédible que jamais. Une première saison, donc, quasiment parfaite, qui marqua durablement son époque et qui, malgré deux décennies écoulées, n’a rien perdu de sa force, cependant, en est-il autant de sa suite ? Eh bien, disons que, dans les grandes lignes, oui, même si le résultat est peut-être un poil moins marquant… Accompagné à nouveau par le talentueux Bryan Hitch, Mark Millar propose deux principales intrigues ici : durant la première, les Ultimates doivent laver leur linge sale en public (le procès de Hulk après le saccage de Manhattan, l’arrestation de Thor supposé schizophrène) pour éviter de disparaître sous a pression de la vindicte populaire ; dans la seconde, l’équipe doit faire face à une coalition mondiale qui souhaite, par différents moyens, retirer aux États-Unis leurs armes de dissuasion super-humaines que représentent les Ultimates ! À nouveau, Mark Millar brille particulièrement grâce à son écriture. Les intrigues sont surprenantes, souvent inattendues grâce aux retournements de situations bien sentis, mais surtout, très évocatrices grâce aux tensions géopolitiques et éthiques auxquelles elles ont recours. En effet, sous la plume de Mark Millar, la politique étrangère des États-Unis et ses interventions dans des pays étrangers au début des années 2000 sont souvent perçues comme impérialistes par nature par de nombreux autres pays du monde, ce qui pousse ces peuples à haïr des Ultimates davantage considérés désormais comme des nouvelles armes au service de la politique américaine que comme des héros. Vu de certains pays étrangers, utiliser les Ultimates pour sauver les États-Unis d’une invasion extra-terrestre, c’est d’accord, mais les envoyer désarmer le nouvel arsenal nucléaire d’un pays du Moyen-Orient qui n’est pas un allié des États-Unis, ça passe beaucoup moins bien... En faisant de son récit une métaphore de l’influence contemporaine des États-Unis dans le monde du début des années 2000 avec la guerre en Afghanistan et l’invasion de l’Irak, Mark Millar propose aux lecteurs quelque chose de férocement intrigant et au sous texte plus complexe qu’en temps normal, ce qui est une bonne chose pour un scénariste qui, en temps normal, est critiqué pour son habitude de privilégié la forme sur le fond. En ce qui concerne les protagonistes, le scénariste continue sur sa lancée et les torture de bien des manières. À ce jeu-là, difficile de ne pas s’attacher au sort de Hulk, de Thor, mais aussi du très discret Hawkeye qui sera au cœur de l’une des scènes les plus marquantes de cette seconde saison. Pour finir, il ne faut pas oublier de souligner le travail titanesque du dessinateur Bryan Hitch dont les planches, par leur conception et leur exécution pour représenter une telle ébullition d’action, a les atours d’un long-métrage conçu par un réalisateur soucieux de sa photographie. Un travail exceptionnel, illustré par un formidable diaporama de huit pages qui ne peut qu’interpeller le lecteur. Bref, une nouvelle réussite incontestable que cet Ultimates 2 ?! En toute franchise, oui, même si, quelque part, l’effet de surprise étant passé, cette suite marque peut-être un peu moins les esprits sans oublier que la trop grande place accordée aux affrontements et au coté spectaculaire de la chose font que la psychologie des personnages est un peu mise de coté ici. Mais bon, quoi qu’il en soit, si vous êtes un amateur de comics et un fan absolu de Marvel, la lecture de cet Ultimates 2 est tout aussi indispensable que celle de son prédécesseur. La suite, elle, sera loin d’être du même niveau et peut même être qualifiée de catastrophique, mais bon, il sera toujours temps de vous en parler bientôt…
 

Points Positifs
 :
- Une suite à la hauteur de sa devancière et qui confirme définitivement tout le bien que l’on pouvait penser de Ultimates. Certes, l’effet de surprise fonctionne un peu moins bien dans cette seconde saison, ce qui est normal, cependant, c’est un véritable régal que de retrouver l’équipe des Ultimates cette fois ci confronter à leurs propres démons ainsi qu’a une menace pour le moins en adéquation avec la politique nord-américaine du début des années 2000.
- Une intrigue plus politisée et qui, accessoirement, est une belle critique de l’administration Bush post-11 Septembre – guerre en Afghanistan, invasion de l’Irak, etc.
- Une fois de plus, Brian Hitch confirme tout son talent et il faut reconnaitre que celui-ci n’a été aussi bon que sur les Ultimates. Quand à ses planches, cinématographiques et très détaillées, ce sont une pure merveille !
- Une fois de plus, nous avons droit à quelques scènes pour le moins marquantes au cours de cette seconde saison et, sans contestation, celle du massacre de la famille d’Hawkeye en est le point d’orgue.

Points Négatifs :
- Le coté spectaculaire prend peut-être un peu le pas sur la réflexion au cours de cette seconde saison de Ultimates. Il faut dire que l’affrontement final, qui s’étale sur plusieurs épisodes, y est pour beaucoup.
- Qualitativement, c’est bon, c’est un fait, cependant, cela reste un poil inférieur à la première saison qui flirtait avec l’excellence.
- On ne va pas se mentir, c’est du Millar donc la forme est privilégié sur le fond, même si cela est moins flagrant qu’en temps normal…

Ma note : 8/10

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