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mardi 21 mars 2023

Rebecca


Rebecca
 
Mrs Edythe Van Hopper, horripilante veuve âgée, accompagnée de sa jeune dame de compagnie, est en villégiature à Monte-Carlo dans l'hôtel Côte d'Azur lorsque leur chemin croise celui d'un riche veuf, Maxime de Winter. Ce dernier n'a aucun mal à séduire la jeune femme et, dans la foulée, à l'épouser et l'emmener dans sa demeure ancestrale de Manderley, quelque part sur la mystérieuse côte de Cornouailles. Les premiers contacts avec le personnel du château, régenté par la peu amène gouvernante Mrs Danvers, sont d'abord difficiles, la jeune épouse ne se sentant pas à la hauteur. Quant à Mrs Danvers, attachée depuis toujours au service de feu Mrs de Winter, Rebecca, et lui vouant une passion sans limite, même à titre posthume, elle n'accepte pas l'intrusion de l'usurpatrice et affiche ouvertement son inimitié.
 

Rebecca
Réalisation : Alfred Hitchcock
Scénario : Joan Harrison, Robert E. Sherwood
Musique : Franz Waxman, Hans Sommer
Production : Selznick International Pictures
Genre : Drame, Thriller, Romance
Titre en vo : Rebecca
Pays d’origine : États-Unis
Parution : 12 avril 1940
Langue d'origine : anglais
Durée : 130 min

Casting :
Laurence Olivier : Maxime de Winter
Joan Fontaine : la nouvelle Mrs de Winter
George Sanders : Jack Favell
Judith Anderson : Mrs Danvers
Nigel Bruce : le major Giles Lacy, beau-frère de Maxime
Reginald Denny : Frank Crawley, intendant et ami de Maxime
C. Aubrey Smith : le colonel Julyan, juge de paix local
Gladys Cooper : Beatrice Lacy, sœur de Maxime
Florence Bates : Mme Van Hopper
Melville Cooper : Coroner
Leo G. Carroll : Dr Baker
Leonard Carey : Ben
Lumsden Hare : Tabbs
Edward Fielding : Frith
Philip Winter : Robert
Forrester Harvey : Chalcroft
Billy Bevan : le policier
Gino Corrado : le directeur de l'hôtel
 
Mon avis :
 Grande première sur ce blog puisque, comme vous l’avez peut-être remarqué, jusqu’à ce jour, je ne vous avais pas encore proposé des critiques de films du grand Alfred Hitchcock, sans aucun doute, mais est-il nécessaire de le rappeler, un des plus grands réalisateurs de l’histoire du Septième Art. Pour la petite histoire, Rebecca, puisqu’il s’agit de ce long métrage, en plus d’être le premier film américain d’Hitchcock, fut aussi son unique œuvre à décrocher la statuette de l'Oscar du meilleur film – ce qui peut paraitre incroyable. Le scénario, adapté d’un roman de Daphné du Maurier, est un bijou d'écriture, permettant à Hitchcock de dresser des portraits aussi riches qu'ambigus, avec comme arrière-plan ce château froid, obsédant et maléfique qui en devient un personnage à part entière. Ainsi, dès les premières secondes puis la rencontre au bord de cette falaise, le maitre du suspens met en place une atmosphère envoûtante qui va peu à peu devenir obsédante et sombre. Il étudie les deux protagonistes puis les relations qu'ils auront entre eux, sans oublier une terrifiante femme de chambre qui reste avant tout dévouée à l'ancienne femme de Maxime. Peu à peu, il place son héroïne, déjà réservée à la base, dans la peur, le doute ou encore la paranoïa, ce que les éléments extérieurs vont peu à peu accentuer – les réactions de son mari lorsqu'on évoque son ex-femme, le château, diverses rencontres etc. – tout comme la hantise de Rebecca dont l'ombre plane tout le long sur le récit. Hitchcock se sert de tous ses éléments pour accentuer son ambiance pesante, tout en y laissant flotter un parfum envoûtant et mystérieux. Bien qu'il soit majoritairement dans le drame, Rebecca bascule parfois dans le thriller, permettant à Hitchcock d'aborder des thèmes qui lui sont chères tels que les soupçons, le crime et ses tentations mais aussi les psychoses et obsessions, et force est de constater que le réalisateur orchestre son récit avec brio et génie, mettant en place une tension constante et s'accentuant au fur et à mesure que son récit avance, rendant ses tableaux obsédants et pertinents : tout semble parfait et totalement maîtrisé par le maître, tant son récit, le rythme ou la justesse des dialogues. L'œuvre offre quelques rebondissements parfois inattendus mais ça reste tout le long mis en images avec finesse et sans lourdeur, Hitchcock étant alors au sommet de son art, il nous fait preuve de tout son sens du détail, retranscrivant à merveille toute la particularité du château, que ce soit son intérieur et l'ambiance qui s'en dégage. Les décors sont somptueux, tout comme la belle photographie en noir et blanc et plusieurs séquences sont marquantes et mémorables. Hitchcock ne laisse rien au hasard et sa maîtrise technique est parfaite, sachant bien retranscrire toute la richesse de l'œuvre de Daphné du Maurier. Devant la caméra, Joan Fontaine est inoubliable et d'une justesse incroyable lorsque son innocent personnage est poussée à la folie, tout comme le grand Lawrence Olivier, d'une présence immense ainsi que l'inquiétante Judith Anderson. Bref, vous l’avez compris, selon moi, Rebecca est une œuvre époustouflante et brillante, quand à Hitchcock, il pose pied sur le sol américain d'une manière aussi marquante que remarquable, sachant bien retranscrire toute la noirceur et fascination de son récit, dressant des tableaux ambigus et dégageant tout un panel d'émotion et nous livrant, accessoirement, ce que l’on peut appeler un pur chef d’œuvre !
 

Points Positifs
 :
- Un des plus grands films de l’inimitable et génialissime Alfred Hitchcock qui, pourtant, au fil de sa longue carrière, nous en offrit un nombre pour le moins conséquent. Il faut dire que cette adaptation du roman de Daphné du Maurier est maitrisée d’une main de maitre par le maitre du suspens qui fait preuve, ici, de toute sa maitrise cinématographique pour nous offrir un pur chef d’œuvre intemporel.
- Un casting que l’on peut qualifier sans peine de cinq étoiles : après tout, entre le cultissime Laurence Olivier, la somptueuse Joan Fontaine et l'inquiétante Judith Anderson, il est évidant que le spectateur est servi !
- La demeure de Manderley, inquiétante à souhait et omniprésente, est, incontestablement, un protagoniste à part entière.
- Une ambiance oppressante tout au long d’une intrigue diablement amenée qui nous captive de bout en bout.
- Pour une œuvre aussi ancienne – mine de rien, Rebecca date tout de même de 1940 – force est de constater que celle-ci n’a pas pris un gros coup de vieux, loin de là… du moins, naturellement, pour celles et ceux qui sont habitués à ce genre de films…
 
Points Négatifs :
- En toute sincérité, a moins d’être totalement allergique aux vieux films en noir et blanc – et je sais, malheureusement, que beaucoup de gens le sont – je ne vois pas ce que l’on peut reprocher à une œuvre comme Rebecca ?!
- Dommage que la conclusion soit aussi rapide, mais bon, c’était un peu la norme à l’époque.
 
Ma note : 8,5/10

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