Rebecca
Rebecca
Mrs
Edythe Van Hopper, horripilante veuve âgée, accompagnée de sa jeune dame de
compagnie, est en villégiature à Monte-Carlo dans l'hôtel Côte d'Azur lorsque
leur chemin croise celui d'un riche veuf, Maxime de Winter. Ce dernier n'a
aucun mal à séduire la jeune femme et, dans la foulée, à l'épouser et l'emmener
dans sa demeure ancestrale de Manderley, quelque part sur la mystérieuse côte
de Cornouailles. Les premiers contacts avec le personnel du château, régenté
par la peu amène gouvernante Mrs Danvers, sont d'abord difficiles, la jeune
épouse ne se sentant pas à la hauteur. Quant à Mrs Danvers, attachée depuis
toujours au service de feu Mrs de Winter, Rebecca, et lui vouant une passion
sans limite, même à titre posthume, elle n'accepte pas l'intrusion de
l'usurpatrice et affiche ouvertement son inimitié.
Rebecca
Réalisation
: Alfred Hitchcock
Scénario
: Joan Harrison, Robert E. Sherwood
Musique : Franz
Waxman, Hans Sommer
Production : Selznick
International Pictures
Genre : Drame,
Thriller, Romance
Titre
en vo : Rebecca
Pays
d’origine : États-Unis
Parution
: 12
avril 1940
Langue
d'origine : anglais
Durée
: 130
min
Casting :
Laurence
Olivier : Maxime de Winter
Joan
Fontaine : la nouvelle
Mrs de Winter
George
Sanders : Jack Favell
Judith
Anderson : Mrs Danvers
Nigel
Bruce : le major Giles Lacy,
beau-frère de Maxime
Reginald
Denny : Frank Crawley, intendant
et ami de Maxime
C.
Aubrey Smith : le colonel
Julyan, juge de paix local
Gladys
Cooper : Beatrice Lacy, sœur de
Maxime
Florence
Bates : Mme Van Hopper
Melville
Cooper : Coroner
Leo
G. Carroll : Dr Baker
Leonard
Carey : Ben
Lumsden
Hare : Tabbs
Edward
Fielding : Frith
Philip
Winter : Robert
Forrester
Harvey : Chalcroft
Billy
Bevan : le policier
Gino
Corrado : le directeur de l'hôtel
Mon
avis : Grande première sur ce blog
puisque, comme vous l’avez peut-être remarqué, jusqu’à ce jour, je ne vous
avais pas encore proposé des critiques de films du grand Alfred Hitchcock, sans
aucun doute, mais est-il nécessaire de le rappeler, un des plus grands
réalisateurs de l’histoire du Septième Art. Pour la petite histoire, Rebecca, puisqu’il s’agit de ce long
métrage, en plus d’être le premier film américain d’Hitchcock, fut aussi son
unique œuvre à décrocher la statuette de l'Oscar du meilleur film – ce qui peut
paraitre incroyable. Le scénario, adapté d’un roman de Daphné du Maurier, est
un bijou d'écriture, permettant à Hitchcock de dresser des portraits aussi
riches qu'ambigus, avec comme arrière-plan ce château froid, obsédant et
maléfique qui en devient un personnage à part entière. Ainsi, dès les premières
secondes puis la rencontre au bord de cette falaise, le maitre du suspens met
en place une atmosphère envoûtante qui va peu à peu devenir obsédante et
sombre. Il étudie les deux protagonistes puis les relations qu'ils auront entre
eux, sans oublier une terrifiante femme de chambre qui reste avant tout dévouée
à l'ancienne femme de Maxime. Peu à peu, il place son héroïne, déjà réservée à
la base, dans la peur, le doute ou encore la paranoïa, ce que les éléments
extérieurs vont peu à peu accentuer – les réactions de son mari lorsqu'on
évoque son ex-femme, le château, diverses rencontres etc. – tout comme la
hantise de Rebecca dont l'ombre plane tout le long sur le récit. Hitchcock se
sert de tous ses éléments pour accentuer son ambiance pesante, tout en y
laissant flotter un parfum envoûtant et mystérieux. Bien qu'il soit
majoritairement dans le drame, Rebecca
bascule parfois dans le thriller, permettant à Hitchcock d'aborder des thèmes
qui lui sont chères tels que les soupçons, le crime et ses tentations mais
aussi les psychoses et obsessions, et force est de constater que le réalisateur
orchestre son récit avec brio et génie, mettant en place une tension constante
et s'accentuant au fur et à mesure que son récit avance, rendant ses tableaux
obsédants et pertinents : tout semble parfait et totalement maîtrisé par
le maître, tant son récit, le rythme ou la justesse des dialogues. L'œuvre
offre quelques rebondissements parfois inattendus mais ça reste tout le long
mis en images avec finesse et sans lourdeur, Hitchcock étant alors au sommet de
son art, il nous fait preuve de tout son sens du détail, retranscrivant à merveille
toute la particularité du château, que ce soit son intérieur et l'ambiance qui
s'en dégage. Les décors sont somptueux, tout comme la belle photographie en
noir et blanc et plusieurs séquences sont marquantes et mémorables. Hitchcock
ne laisse rien au hasard et sa maîtrise technique est parfaite, sachant bien
retranscrire toute la richesse de l'œuvre de Daphné du Maurier. Devant la
caméra, Joan Fontaine est inoubliable et d'une justesse incroyable lorsque son
innocent personnage est poussée à la folie, tout comme le grand Lawrence
Olivier, d'une présence immense ainsi que l'inquiétante Judith Anderson. Bref,
vous l’avez compris, selon moi, Rebecca
est une œuvre époustouflante et brillante, quand à Hitchcock, il pose pied sur
le sol américain d'une manière aussi marquante que remarquable, sachant bien
retranscrire toute la noirceur et fascination de son récit, dressant des
tableaux ambigus et dégageant tout un panel d'émotion et nous livrant, accessoirement,
ce que l’on peut appeler un pur chef d’œuvre !
Points
Positifs :
-
Un des plus grands films de l’inimitable et génialissime Alfred Hitchcock qui,
pourtant, au fil de sa longue carrière, nous en offrit un nombre pour le moins
conséquent. Il faut dire que cette adaptation du roman de Daphné du Maurier est
maitrisée d’une main de maitre par le maitre du suspens qui fait preuve, ici,
de toute sa maitrise cinématographique pour nous offrir un pur chef d’œuvre intemporel.
-
Un casting que l’on peut qualifier sans peine de cinq étoiles : après
tout, entre le cultissime Laurence Olivier, la somptueuse Joan Fontaine et l'inquiétante
Judith Anderson, il est évidant que le spectateur est servi !
-
La demeure de Manderley, inquiétante à souhait et omniprésente, est,
incontestablement, un protagoniste à part entière.
-
Une ambiance oppressante tout au long d’une intrigue diablement amenée qui nous
captive de bout en bout.
-
Pour une œuvre aussi ancienne – mine de rien, Rebecca date tout de même de 1940 – force est de constater que celle-ci
n’a pas pris un gros coup de vieux, loin de là… du moins, naturellement, pour
celles et ceux qui sont habitués à ce genre de films…
Points
Négatifs :
-
En toute sincérité, a moins d’être totalement allergique aux vieux films en
noir et blanc – et je sais, malheureusement, que beaucoup de gens le sont – je ne
vois pas ce que l’on peut reprocher à une œuvre comme Rebecca ?!
-
Dommage que la conclusion soit aussi rapide, mais bon, c’était un peu la norme
à l’époque.
Ma
note : 8,5/10
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