Un jeune garçon perdu, australien, qui brûle d'envie d'exister, qui préfère
qu'on le considère comme un connard prétentieux plutôt qu'être anonyme parmi
d'autres. La voix de Johnny Rotten à l'autre bout du monde, et son père qui se
transforme quand il lui parle de littérature. Très vite, sur les scènes
locales, Nick prend la tête d'un groupe punk qui se cherche. Leader
autoritaire, il refuse les concessions vers une musique plus léchée qui
attirerait les maisons de disque. Le départ vers l'Angleterre avec The Birthday
Party n'est pas immédiatement une réussite, la vague punk étant déjà terminée
pour les salles de concert de Londres. Mais l'originalité de leur musique et la
violence de leurs prestations scéniques finit par imposer leur nom. Nick Cave
rencontre Anita, qui l'encourage dans son travail d'auteur compositeur, puis
repart en Australie. Il quitte la capitale anglaise pour Berlin, avec l'idée de
prendre en main ses choix artistiques et de développer des idées plus
expérimentales. La radicalité qu'il croise sur les scènes de la ville
l'impressionne, comme ces balades nocturnes le long du mur qui sépare la ville
en deux. Les Birthday Party vont finir par se séparer aussi, et Nick va enfin
pouvoir laisser s'exprimer sa créativité sombre et dérangeante. C'est le début
d'une aventure artistique totale, aux limites de l'autodestruction.
Nick Cave, Mercy On Me
Scénario : Reinhard Kleist
Dessins
: Reinhard Kleist
Encrage : Reinhard Kleist
Couleurs : Reinhard Kleist
Couverture : Reinhard Kleist
Genre : Biographie,
Musique
Editeur
: SelfMadeHero
Titre en vo
: Nick Cave, Mercy
On Me
Pays
d’origine : Allemagne
Parution
: 19
septembre 2017
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Casterman
Date
de parution : 22 août 2018
Nombre
de pages : 336
Mon
avis : Si vous êtes un fidèle de ce blog
ou si vous suivez celui-ci de manière plus occasionnelle, vous aurez probablement
remarqué que, depuis le début de cette année 2022, j’ai eu l’occasion, que
dis-je, le plaisir de vous proposer les critiques de l’intégralité des albums
de l’inimitable Nick Cave. Ainsi, de ses premiers essais avec The Birthday
Party a ses opus plus expérimentaux avec Warren Ellis en passant, naturellement,
par son groupe phare, The Bad Seeds mais aussi Grinderman, moult albums ont été
cités entre janvier et juillet de cette année. Depuis lors, Nick Cave est tout
de même revenu faire un petit tour sur ce blog par le biais du documentaire 20000
Jours sur Terre, il y de cela quelques jours mais je n’en n’avais pas
tout à fait finit avec l’australien – en attendant, bien entendu, la parution
de futurs albums – puisque, aujourd’hui, c’est d’une BD un peu particulière
dont je vais vous entretenir : Nick Cave, Mercy On Me. Œuvre de l’artiste allemand Reinhard Kleist qui
quelques années auparavant s’était déjà attaqué à une autre légende du monde de
la musique, le grand Johnny Cash, cet ouvrage est, incontestablement,
indispensable si vous êtes fan de Nick Cave. Usant uniquement du noir et blanc,
le sieur Kleist nous livre donc une œuvre pour le moins peu commune qui, tout
en étant semi-biographique, s’intéresse principalement aux jeunes années de l’Homme
en Noir – sa jeunesse en Australie, sa rencontre avec Anita Lane, ses débuts à
Londres, ses années de perdition à Berlin – et nous montre celui-ci, sans la
moindre complaisance, souvent sur le fil du rasoir, entouré de ses comparses
Bad Seeds, que cela soit dans des scènes de concert pour le moins audacieuses
mais aussi dans d’autres, plus intimistes – rencontre avec Blixa Bargeld,
importance de Mick Harvey, pierre angulaire des divers groupes qui accompagnent
Cave. De même est mis en avant le processus créatif de l’artiste ainsi que son
rapport à ses créations qui, pour la petite histoire, ont la fâcheuse tendance
à souvent mal finir. Vous l’avez compris, la lecture de cet ouvrage, si elle
est passionnante, n’est guère aisée mais le principal problème de ce Nick
Cave, Mercy On Me est que celui-ci est avant tout destiné à un public de
niche : si vous êtes fan de l’australien, vous serez conquis par cette BD
mais si ce n’est pas le cas, ce n’est surement pas celle-ci qui vous fera
changer d’avis. Personnellement, je fais partit de la première catégorie alors,
si vous êtes dans mon cas, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Points
Positifs :
-
Une œuvre intéressante et réussie qui revient de fort belle manière sur une des
plus grandes figures musicales de ces quatre dernières décennies, l’ombrageux
et inimitable Nick Cave !
-
Naturellement, si vous êtes fan de l’australien et de ses comparses, les Bad
Seeds, Nick Cave, Mercy On Me s’avère
être indispensable, surtout que cette BD fourmille de petits détails
intéressants sur la vie de Nick Cave mais également sur son parcours, ses
rencontres sans oublier son processus créatif.
- Le rapport de Nick Cave à ses créations est plutôt
bien trouvé.
- Pour ce qui est de la partie graphique, Reinhard
Kleist n’utilise que le noir et blanc mais ce n’est nullement un défaut, bien
au contraire. Quand aux dessins eux-mêmes, le style, plutôt incisif, est plutôt
réussi.
Points Négatifs :
-
Il faut le reconnaitre, Nick Cave, Mercy On Me est une œuvre avant tout destinée aux fans du musicien et si ce n’est
pas le cas, celle-ci vous laissera totalement indifférent.
- Une BD bien plus complexe à la lecture qu’on
pourrait le penser de prime abord et je pense que bien connaitre la vie de Nick
Cave s’avère être un plus pour ne pas être perdu dans un récit qui fait de
nombreux sauts narratifs dans le temps et qui est bourré de références.
- Dommage que la partie plus moderne ne soit que
rapidement esquissée…
Ma note : 7,5/10
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