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dimanche 28 août 2022

Nick Cave, Mercy On Me


Nick Cave, Mercy On Me

Un jeune garçon perdu, australien, qui brûle d'envie d'exister, qui préfère qu'on le considère comme un connard prétentieux plutôt qu'être anonyme parmi d'autres. La voix de Johnny Rotten à l'autre bout du monde, et son père qui se transforme quand il lui parle de littérature. Très vite, sur les scènes locales, Nick prend la tête d'un groupe punk qui se cherche. Leader autoritaire, il refuse les concessions vers une musique plus léchée qui attirerait les maisons de disque. Le départ vers l'Angleterre avec The Birthday Party n'est pas immédiatement une réussite, la vague punk étant déjà terminée pour les salles de concert de Londres. Mais l'originalité de leur musique et la violence de leurs prestations scéniques finit par imposer leur nom. Nick Cave rencontre Anita, qui l'encourage dans son travail d'auteur compositeur, puis repart en Australie. Il quitte la capitale anglaise pour Berlin, avec l'idée de prendre en main ses choix artistiques et de développer des idées plus expérimentales. La radicalité qu'il croise sur les scènes de la ville l'impressionne, comme ces balades nocturnes le long du mur qui sépare la ville en deux. Les Birthday Party vont finir par se séparer aussi, et Nick va enfin pouvoir laisser s'exprimer sa créativité sombre et dérangeante. C'est le début d'une aventure artistique totale, aux limites de l'autodestruction.
 

Nick Cave, Mercy On Me
Scénario : Reinhard Kleist
Dessins : Reinhard Kleist
Encrage : Reinhard Kleist
Couleurs : Reinhard Kleist
Couverture : Reinhard Kleist
Genre : Biographie, Musique
Editeur : SelfMadeHero
Titre en vo : Nick Cave, Mercy On Me
Pays d’origine : Allemagne
Parution : 19 septembre 2017
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Casterman
Date de parution : 22 août 2018
Nombre de pages : 336
 
Mon avis :
 Si vous êtes un fidèle de ce blog ou si vous suivez celui-ci de manière plus occasionnelle, vous aurez probablement remarqué que, depuis le début de cette année 2022, j’ai eu l’occasion, que dis-je, le plaisir de vous proposer les critiques de l’intégralité des albums de l’inimitable Nick Cave. Ainsi, de ses premiers essais avec The Birthday Party a ses opus plus expérimentaux avec Warren Ellis en passant, naturellement, par son groupe phare, The Bad Seeds mais aussi Grinderman, moult albums ont été cités entre janvier et juillet de cette année. Depuis lors, Nick Cave est tout de même revenu faire un petit tour sur ce blog par le biais du documentaire 20000 Jours sur Terre, il y de cela quelques jours mais je n’en n’avais pas tout à fait finit avec l’australien – en attendant, bien entendu, la parution de futurs albums – puisque, aujourd’hui, c’est d’une BD un peu particulière dont je vais vous entretenir : Nick Cave, Mercy On Me. Œuvre de l’artiste allemand Reinhard Kleist qui quelques années auparavant s’était déjà attaqué à une autre légende du monde de la musique, le grand Johnny Cash, cet ouvrage est, incontestablement, indispensable si vous êtes fan de Nick Cave. Usant uniquement du noir et blanc, le sieur Kleist nous livre donc une œuvre pour le moins peu commune qui, tout en étant semi-biographique, s’intéresse principalement aux jeunes années de l’Homme en Noir – sa jeunesse en Australie, sa rencontre avec Anita Lane, ses débuts à Londres, ses années de perdition à Berlin – et nous montre celui-ci, sans la moindre complaisance, souvent sur le fil du rasoir, entouré de ses comparses Bad Seeds, que cela soit dans des scènes de concert pour le moins audacieuses mais aussi dans d’autres, plus intimistes – rencontre avec Blixa Bargeld, importance de Mick Harvey, pierre angulaire des divers groupes qui accompagnent Cave. De même est mis en avant le processus créatif de l’artiste ainsi que son rapport à ses créations qui, pour la petite histoire, ont la fâcheuse tendance à souvent mal finir. Vous l’avez compris, la lecture de cet ouvrage, si elle est passionnante, n’est guère aisée mais le principal problème de ce Nick Cave, Mercy On Me est que celui-ci est avant tout destiné à un public de niche : si vous êtes fan de l’australien, vous serez conquis par cette BD mais si ce n’est pas le cas, ce n’est surement pas celle-ci qui vous fera changer d’avis. Personnellement, je fais partit de la première catégorie alors, si vous êtes dans mon cas, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
 

Points Positifs
 :
- Une œuvre intéressante et réussie qui revient de fort belle manière sur une des plus grandes figures musicales de ces quatre dernières décennies, l’ombrageux et inimitable Nick Cave !
- Naturellement, si vous êtes fan de l’australien et de ses comparses, les Bad Seeds, Nick Cave, Mercy On Me s’avère être indispensable, surtout que cette BD fourmille de petits détails intéressants sur la vie de Nick Cave mais également sur son parcours, ses rencontres sans oublier son processus créatif.
- Le rapport de Nick Cave à ses créations est plutôt bien trouvé.
- Pour ce qui est de la partie graphique, Reinhard Kleist n’utilise que le noir et blanc mais ce n’est nullement un défaut, bien au contraire. Quand aux dessins eux-mêmes, le style, plutôt incisif, est plutôt réussi.

Points Négatifs :
- Il faut le reconnaitre, Nick Cave, Mercy On Me est une œuvre avant tout destinée aux fans du musicien et si ce n’est pas le cas, celle-ci vous laissera totalement indifférent.
- Une BD bien plus complexe à la lecture qu’on pourrait le penser de prime abord et je pense que bien connaitre la vie de Nick Cave s’avère être un plus pour ne pas être perdu dans un récit qui fait de nombreux sauts narratifs dans le temps et qui est bourré de références.
- Dommage que la partie plus moderne ne soit que rapidement esquissée…

Ma note : 7,5/10

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