Chronique
du Pays des Mères
Sur
une Terre dévastée, les hommes sont devenus rares, un virus déséquilibrant les
naissances. Le Pays des Mères, une société matriarcale, a toutefois pu
s'établir en ayant recours à l'insémination artificielle. La jeune Lisbeï se
pense promise au titre de Mère, jusqu'au jour où elle apprend sa stérilité.
Loin de chez elle, devenue exploratrice, elle accomplira l'un de ses rêves les
plus chers : découvrir les secrets du lointain passé du Pays des Mères.
Chronique du Pays des Mères
Auteur
: Élisabeth Vonarburg
Type
d'ouvrage : Anticipation
Première
Parution : 10 juin 1992
Edition
Poche : 07 janvier 2021
Titre
en vo : Chronique du Pays des Mères
Pays
d’origine : Canada
Langue
d’origine : français québécois
Traduction : Néant
Editeur : Folio
SF
Nombre
de pages : 784
Mon
avis : Plus d’une décennie après avoir
entendu parler, pour la toute première fois, de ce Chronique du Pays
des Mères, j’ai enfin trouver l’occasion de le lire et de constater par
moi-même que oui, effectivement, tout le bien que l’on disait au sujet de ce
roman était, dans les grandes lignes, amplement justifié ! Bon, comme
dirait l’autre, mieux vaut tard que jamais et il est plutôt amusant que, comme
cela avait été le cas pour Chroniques
des Années Noires, cet été, j’ai eu l’opportunité de lire deux ouvrages
qui étaient sur mes tablettes depuis bien trop longtemps… Ceci étant dit, quid,
donc, de la qualité de ce roman qui, comme vous l’avez compris, est plutôt
élevée ? Œuvre de la québécoise Élisabeth Vonarburg qui a dut écrire une
bonne petite flopée de bouquins mais qui est particulièrement connue chez nous
par celui qui nous préoccupe aujourd’hui, Chroniques du Pays des Mères est
une œuvre d’anticipation post-apocalyptique qui nous entraine dans un futur
lointain de quelques centaines d’années où, suite à une catastrophe climatique
– eh oui, on en parlait déjà il y a trente ans, date de la sortie de cet
ouvrage – la civilisation humaine s’est effondrée et les naissances ont
commencé à partir en cacahouètes, les males se faisant de plus en plus rares…
Un postulat de départ plutôt intéressant et l’intrigue débute donc dans ce
futur où, après la succession de diverses civilisations – les Harems puis les
Ruches – actuellement, c’est le Pays des Mères qui est aux commandes. Et c’est
donc là, dans une de ces espèces de citées états qui jalonnent le continent –
on comprend rapidement que c’est ce qui reste de l’Europe – que l’on va suivre
les traces de la jeune Lisbeï qui, alors qu’elle est promise à devenir la Mère
de sa citée – en gros, la cheffe locale – et espère pouvoir vivre son histoire
d’amour avec sa demi-sœur – eh oui – Tula, va voir, suite à une succession
d’événements, devoir quitter les lieux, celle qu’elle aime et partir étudier
dans la seule grosse ville de ce monde avant de devenir une exploratrice et
d’effectuer, a de multiples reprises, tout un tas de découvertes qui vont
changer pas mal de choses sur les croyances de ce peuple ainsi que la place des
hommes dans cette communauté féminine… En gros, voilà un rapide résumé de
l’intrigue et, bien évidement, je n’en dirais pas davantage histoire de laisser
le plaisir de la découverte à celles et ceux qui souhaiteraient ce plonger dans
la lecture de cet excellent pavé – plus de 700 pages – qui, ma foi, est une
réussite indéniable. Il faut dire que Élisabeth Vonarburg nous offre ici un
monde complexe, fascinant et que l’on pourrait croire réel tellement l’autrice
développe à merveille celui-ci : ainsi, entre les différentes citées, la
religion, l’histoire de ce monde, la place des femmes et des hommes, la manière
dont on procède aux procréations, force est de constater que Élisabeth
Vonarburg a sut créer un monde d’une complexité rare mais qui s’avère être une
belle réussite. Ajoutons à cela un lot de protagonistes charismatiques, des
discussions passionnantes et un usage du féminin dans la parole qui surprend de
prime abord mais qui s’avère plutôt logique et vous comprendrez a quel point
cet ouvrage mérite tout le bien que l’on dit de lui depuis presque trois
décennies. Bref, un incontournable à lire, tout simplement !
Points
Positifs :
-
Excellent roman d’anticipation post-apocalyptique, Chronique du Pays
des Mères est ouvrage superbe qui nous tient en haleine tout au long
de ses plus de 700 pages. Original, captivant, déroutant même, par moments,
celui-ci nous prouve fort bien qu’il est toujours possible de sortir
allègrement des carcans imposés de la SF et de nous pondre de véritables
petites merveilles qui valent le détour !
-
Ce monde futuriste imaginé par Élisabeth Vonarburg est tellement bien décrit
qu’il en devient presque crédible. Il faut dire que l’auteure nous offre ici un
monde possédant un background conséquent où sont superbement décris des
éléments comme la religion, les légendes, l’histoire, les divers modes de
gouvernance, les coutumes, le travail, l’éducation, la place des femmes et des
hommes, la reproduction, etc.
-
Si Lisbeï, bien évidement, est l’héroïne de l’histoire et le personnage le plus
développé, le reste du casting est assez nombreux et la plupart des autres
protagonistes sont suffisamment bien écrits pour marquer les esprits.
-
L’usage du féminin en tant que genre majeur peut dérouter de prime abord mais
s’avère être logique au vu de cette société matriarcale.
Points Négatifs :
-
Une conclusion qui en déroutera peut-être plus d’un de par son coté un peu
fantastique et innatendu…
- Chronique
du Pays des Mères est une œuvre assez spéciale qui ne plaira peut-être
pas à tout le monde. Il faut dire qu’il faut adhérer au concept et à cette
intrigue qui prend son temps pour se développer.
Ma note : 8,5/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire