Pages

mercredi 10 août 2022

La Forme de l'Eau


La Forme de l'Eau
 
Sans famille, Elisa Esposito a été trouvée, enfant, dans une rivière. Elle porte au cou des cicatrices semblant témoigner de violences exercées sur son larynx, qui expliqueraient qu'elle soit muette. Elle vit dans une grande solitude, tout comme son voisin de palier Giles, un vieil homosexuel, illustrateur publicitaire sans emploi. C'est la Guerre Froide, les Américains sont en pleine lutte avec les Soviétiques pour la conquête de l'espace. Elisa travaille comme femme de ménage dans un laboratoire gouvernemental de Baltimore. Le terrible colonel Richard Strickland, brutal et imbu de lui-même, cultivant la force de la pensée positive, vient de ramener d'Amérique du sud un humanoïde amphibien qu'il a capturé dans une rivière où les Indiens le considéraient comme un dieu. Un jour, l'amphibien se rebelle contre son tortionnaire Strickland. Il lui sectionne deux doigts. Chargée de nettoyer les traces de sang, Elisa est tout de suite fascinée par l'amphibien, enchaîné dans un grand réservoir d'eau salée. Chaque jour, elle s'introduit clandestinement dans le lieu secret où l'on cache le réservoir. Elle établit le contact avec l'amphibien, et sympathise bientôt avec lui.
 

La Forme de l'Eau
Réalisation : Guillermo del Toro
Scénario : Guillermo del Toro, Vanessa Taylor
Musique : Alexandre Desplat
Production : Bull Productions, Double Dare You Productions, TSG Entertainment, Fox Searchlight Pictures
Genre : Fantastique
Titre en vo : The Shape of Water
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 08 décembre 2017
Durée : 123 mn
 
Casting :
Sally Hawkins : Elisa Esposito
Michael Shannon : colonel Richard Strickland
Richard Jenkins : Giles, le voisin d'Elisa
Doug Jones : l'homme amphibien, « l'atout »
Michael Stuhlbarg : Dr. Robert Hoffstetler / Dimitri Antonovich Mosenkov
Octavia Spencer : Zelda Delilah Fuller
Lauren Lee Smith : Elaine Strickland
Nick Searcy : Général Hoyt
David Hewlett : Fleming
Nigel Bennett : Mihalkov
Stewart Arnott : Bernard
Dru Viergever : un policier militaire
 
Mon avis :
 Ma première rencontre avec le sieur Guillermo Del Toro eut lieu il y a quelques années de cela, par le biais d’un merveilleux et enchanteur film fantastique, un certain Labyrinthe de Pan. Œuvre onirique qui nous narrait la rencontre entre une jeune enfant et dieu faune en pleine Guerre Civile Espagnole, ce long métrage m’avait tellement marqué que, depuis, j’attendais de la part de Del Toro qu’il nous offre a nouveau un film du même acabit, une œuvre du même genre, qui serait capable de nous faire rêver, de nous enchanter, bref, ce qu’il faut appeler, faute de mieux, un conte moderne. Et s’il aura fallut patienter bien des années pour cela, force est de constater que, avec La Forme de l’Eau, je tiens enfin le digne successeur du Labyrinthe de Pan ! En effet, ce long métrage multi-récompensé, est bel et bien, avant toute chose, un formidable conte de fées moderne, une belle histoire d’amour, un plaidoyer pour les différences et, accessoirement, un très bon film. Ainsi, cette rencontre entre une femme de ménage muette – la princesse du jour – et cette créature amphibie – qui nous rappelle celle du Lac Noir – le prince, malgré les apparences – qui accouchera d’une belle histoire d’amour qui sera menacé par un agent gouvernemental brutal – le méchant très méchant – use et abuse des codes des contes de fées, avec son manichéisme assumé, ses moments de grâce, cette idée que l’amour dépasse les différences et peut tout vaincre. Le propos, naturellement, est simpliste et si certains pourront trouver tout cela plutôt gnangnan, force est de constater qu’il n’en reste pas moins terriblement efficace et que, pour peu que vous soyez amateurs du genre, alors, vous serez transporter dans une belle histoire d’amour qui, indéniablement, vous ramènera en enfance. Une belle réussite, donc, que La Forme de l’Eau, peut-être pas autant que put l’être en son temps Le Labyrinthe de Pan mais qui nous prouve merveilleusement bien qu’onirisme, sentiments et fantastique existent aussi sur grand écran, pour le plus grand plaisir de ceux et celles qui préfèrent rêver plutôt que d’être éblouis par de vulgaires effets spéciaux tapes a l’œil dans des productions sans le moindre sentiment…
 

Points Positifs
 :
- Un magnifique conte de fées moderne formidablement magnifié par une fort belle histoire d’amour entre deux êtres que tout sépare : car oui, La Forme de l’Eau est un bel exemple d’ode à la différence avec ses faux airs de Belle et la Bête.
- L’ambiance qui se dégage de ce film : entre des années 50 fort bien retranscrites, le coté onirique de certaines scènes, l’habile mélange entre contes de fées et longs métrages typiques de la Guerre Froide, Guillermo Del Toro a sut trouver l’équilibre parfait pour nous offrir une œuvre atypique mais oh combien réussie.
- Une belle petite flopée d’acteurs, avec, en tête de liste, une Sally Hawkins tout en finesse et terriblement touchante.
- La créature que l’on croirait par moments réels.
- N’est pas le véritable monstre celui que l’on croit. Certes, rien de neuf sous le soleil mais, comme quoi, c’est encore capable de créer de bonnes histoires avec d’anciens concepts.
 
Points Négatifs :
- Un scénario peut-être un peu trop prévisible par moments. Bon, il est vrai que les contes de fées, c’est un peu cela et Del Toro use et abuse des poncifs du genre, sans oublier ceux des films d’espionnage propre a la Guerre Froide.
- Des méchants très méchants, des gentils très gentils… manichéisme, quand tu nous tiens !
- Un film qui, indéniablement, n’est pas destiné au grand public plus habitué a des longs métrages a long spectacle, bourrés d’effets spéciaux tapes a l’œil, de gags débiles et de bastons phénoménales – hum, qui a dit que je vise les films de super-héros ?
 
Ma note : 8/10

Aucun commentaire: