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mardi 14 juillet 2020

Dôme


Dôme

Le Dôme : personne n’y entre, personne n’en sort. A la fin de l’automne, la petite ville de Chester Mill, dans le Maine, est inexplicablement et brutalement isolée du reste du monde par un champ de force invisible. Personne ne comprend ce qu’est ce dôme transparent, d’où il vient et quand – ou si – il partira. L’armée semble impuissante à ouvrir un passage tandis que les ressources à l’intérieur de Chester Mill se raréfient. Big Jim Rennie, un politicien pourri jusqu’à l’os, voit tout de suite le bénéfice qu’il peut tirer de la situation, lui qui a toujours rêvé de mettre la ville sous sa coupe. Un nouvel ordre social régi par la terreur s’installe et la résistance s’organise autour de Dale Barbara, vétéran de l’Irak et chef cuistot fraîchement débarqué en ville…


Dôme
Auteur : Stephen King
Type d'ouvrage : Fantastique
Première Parution : 10 novembre 2009
Edition Française : 06 mars 2013
Titre en vo : Under the Dome
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : William Olivier Desmond
Editeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 1584

Mon avis : Après vous avoir parler de moult ouvrages de Stephen King et avant d'aborder son excellent cycle qu'est La Tour Sombre, c’est avec Dôme, ouvrage qui aura donné lieu a une adaptation télé que j’ai souhaiter dire au revoir a l’auteur, du moins, provisoirement, bien entendu. Mon choix, bien entendu, ne fut pas anodin puisque Dôme est l’un des romans les plus connus parmi ses tout derniers, mais aussi, et c’est le principal, l’un des plus intéressants de par sa thématique, bien plus profonde qu’on pourrait le penser de prime abord. Pourtant, et je le dis tout de suite, Dôme n’est pas un grand Stephen King, la faute a quelques défauts indéniables qui l’empêchent d’atteindre l’excellence : ainsi, incontestablement, il est beaucoup trop long, l’auteur se perdant dans un développement énorme de l’intrigue pour conclure sur une fin beaucoup trop rapide a mon gout. Et justement, pour ce qui est de cette fin, comment ne pas reconnaitre qu’elle est loin d’être à la hauteur de nos espérances : rapide, donc, un peu simpliste et facile sur les bords, c’est le gros point faible d’une œuvre qui, pourtant, n’en possède pas moins des qualités indéniables… Le postulat de départ, bien sur, avec cette petite ville du Maine complètement coupée du monde, du jour au lendemain, par l’apparition d’un colossal dôme invisible ; pourquoi, comment, ces questions sont rapidement évacuées – même si restants dans un coin de la tête des lecteurs – car, principalement, King nous tient en haleine par le biais de la prise de pouvoir de la ville par un homme sans scrupule, Big Jim Rennie, capable de tous les méfaits et qui fait régner la terreur par le biais de sa milice personnelle. Bien évidement, cela renvoi a la prise de pouvoir d’Adolf Hitler, lui aussi en son temps homme providentiel de l’Allemagne, mais a y regarder de plus prêt, Dôme est en fait la critique personnelle de Stephen King de l’administration Bush qui, pendant huit ans, n’hésita pas a mentir au monde entier et a engager les Etats-Unis et ses alliés dans des conflits dont on paye encore les conséquences de nos jours. Bref, en plus d’être un excellent roman fantastique, Dôme s’avère être un ouvrage politique et bien plus audacieux qu’on pourrait le penser, une œuvre, donc, qui mérite une lecture plus poussée. Dommage tout de même que cette fin, que l’on peut qualifier de médiocre, vienne tout gâcher car ce livre, mine de rien, ne le méritait pas…


Points Positifs :
- L’élément fantastique est fort bien trouvée, même si, au final, il n’est pas si présent que cela : l’idée du dôme invisible qui coupe les habitants de Chester Mill du reste du monde est excellente, surtout de par ses conséquences météorologiques, sur la santé des habitants, mais également, de par la transformation d’une petite bourgade en une véritable petite dictature.
- C’est bien entendu la prise de pouvoir de Big Jim Rennie, politicien véreux, qui nous la joue dictateur qui est au cœur de ce roman. La façon dont il y arrive, comment il monte sa milice, comment il manipule les habitants qui voient en lui l’homme providentiel seul capable de les sauver…
- Une bonne petite critique de toutes les dictatures, bien sur, mais aussi et surtout, de l’administration Bush.
- Malgré ses plus de 1500 pages, Dôme est captivant de par l’implication de nombreux personnages et par le talent narratif de Stephen King. Mais pour que tout soit parfait, il aurait fallut une autre fin…

Points Négatifs :
- La fin, sans être un étron monumental – il ne faut pas exagérer non plus – est le gros point noir de Dôme : ainsi, elle est beaucoup trop rapide en comparaison du reste du roman, mais aussi, elle est légèrement simpliste au vu de sa conclusion. L’idée n’est pas mauvaise mais aurai méritée un autre développement, plus conséquent.
- Même si l’on retient la plupart des protagonistes, ces derniers sont tellement nombreux que, par moments, on oublie qui est qui et on s’y perd un peu.

Ma note : 8/10

samedi 11 juillet 2020

Sac d'Os


Sac d'Os

Mike Noonan, écrivain à succès originaire de la ville de Derry, souffre du blocage de l'écrivain à la suite de la mort de sa femme Johanna d'une rupture d'anévrisme, quatre ans auparavant. Il fait également des cauchemars qui concernent sa résidence secondaire, Sara Laughs, nommée ainsi d'après Sara Tidwell, une chanteuse de blues afro-américaine du début du XXe siècle, et décide de s'y rendre pour l'été alors qu'il n'y est plus retourné depuis la mort de sa femme. À peine installé, il découvre que Johanna avait fait à son insu plusieurs visites à Sara Laughs. Il fait aussi la connaissance de Mattie, une jeune femme veuve depuis peu, et de sa fille de trois ans, Kyra. Mattie est la belle-fille de Max Devory, l'homme le plus riche et le plus influent de la région, et elle se bat pour conserver la garde de sa fille, que Devory voudrait récupérer.


Sac d'Os
Auteur : Stephen King
Type d'ouvrage : Fantastique
Première Parution : 22 septembre 1998
Edition Française : 03 mars 2001
Titre en vo : Bag of Bones
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : William Olivier Desmond
Editeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 725

Mon avis : Après le coup d’essai plutôt réussi que fut la parution, simultanée, de deux livres jumeaux – Désolation et Les Régulateurs – dont l’un écrit sous son pseudonyme de Richard Bachman, Stephen King, avec Sac d’Os, revint a un processus créatif plus conventionnel en cette seconde moitié des années 90 ; du moins, si conventionnel est un terme qui convient a l’auteur, bien entendu. Quoi qu’il en soit, dans le cas présent, Stephen King s’attaque a un élément du fantastique qu’il n’avait guère abordé jusque là, celui des fantômes, et ce, par le biais d’une antique malédiction qui pèse sur une petite ville perdue du Maine (comme d’habitude, ou presque) depuis un siècle et qui va entrainer son protagoniste principal – ici, comme souvent, un écrivain – dans les méandres de l’horreur. Pourtant, curieusement dirons ceux qui ne connaissent pas bien l’auteur, l’horreur absolue n’est pas forcément là où on l’attendrait car si, effectivement, on ne peut mettre de coté les fantômes et la malédiction, il apparait, a la lecture de ce Sac d’Os, que l’indicible est le plus présent de par la perte de la femme du héros : ainsi, pendant un bon tiers de l’ouvrage, on suit la lente descente aux enfers d’un homme, dévasté par la mort inattendue de son épouse et qui, du jour au lendemain, vivant dans le passé, souffre en plus du syndrome de la page blanche. Ce passage du roman, assez long au demeurant, est, selon moi, le plus réussi et sincèrement, il est difficile de ne pas être toucher par la profonde tristesse de Mike Noonan… Curieusement, la suite, c’est-à-dire, a partir du moment où l’élément fantastique commence, petit a petit, a prendre forme, est moins réussie, non pas qu’elle soit inintéressante, bien au contraire, mais plutôt parce qu’elle est moins intense et que l’on a un peu de mal a s’identifier au sort du personnage principal, une fois que le coté maison hantée prend le pas sur celui du deuil. Mais ne vous trompez pas, comme a son habitude, Stephen King maitrise suffisamment son sujet pour réussir, malgré tout, a rendre son récit intéressant et, ma foi, ne serais-ce que pour le dernier quart de celui-ci, lorsque tous les éléments se mettent en place et qu’entre coups de théâtre et révélations, on ne s’ennui pas une seule seconde, je pense que, au final, Sac d’Os, s’il n’est indéniablement pas un grand Stephen King, n’en reste pas moins plutôt bon et mérite que l’on s’y attarde. Dommage tout de même qu’il y ait quelques longueurs et de telles disparités entre certains passages du roman…


Points Positifs :
- Toute la partie qui s’attarde sur le processus du deuil du héros, c’est-à-dire, un bon tiers du roman, est, selon moi, la meilleure de Sac d’Os : King décrit parfaitement bien les sentiments d’un homme brisé par le sort et qui, en quelque sortes, ne fait que survivre sans réel but dans l’existence.
- Le final est fort heureusement a la hauteur et, entre de nombreuses révélations et quelques coups de théâtre inattendus, on ne s’ennui pas une seule seconde a la lecture des cent dernières pages de ce roman !
- La description du viol fait certes froid dans le dos mais est superbement bien décrite.
- L’idée de la malédiction sur les habitants de toute une ville ainsi que la manière dont ces derniers sont, en quelque sorte, contraints d’agir de par la faute de leurs ancêtres est plutôt une bonne idée.

Points Négatifs :
- Malheureusement, il y a beaucoup trop de longueurs par moments, et ces dernières ne surviennent même pas dans la première partie mais a partir du moment où les éléments fantastiques se mettent petit a petit en place ; trop lentement peut-être d’ailleurs…
Sac d’Os est un ouvrage fantastique, indéniablement, or, singulièrement, c’est la partie où celui-ci est totalement absent qui est la meilleure. N’y aurait-t-il pas comme un souci ?
- Euh, il y a un truc que je n’ai pas totalement saisis : c’est censé être quoi l’entité qui a pris la maitrise du fantôme de Sara Tidwell ?

Ma note : 7,5/10

jeudi 9 juillet 2020

Les Régulateurs


Les Régulateurs

Dans une banlieue résidentielle de la petite ville paisible de Wentworth, dans l'Ohio, aux États-Unis, règne une chaleur caniculaire. Cependant, l'apparition dans la rue d'un van rouge, dont les occupants abattent brusquement un petit livreur de journaux, sème la panique parmi les habitants, qui courent se mettre à l'abri. L'écrivain Johnny Marinville tente d'appeler la police mais le numéro d'urgence ne répond plus. Un peu plus tard, deux autres vans font leur apparition, tirant sur tout ce qui bouge, et trois résidents sont tués. L'ancien policier Collie Entragian prend la direction des opérations et les survivants se rassemblent à l'intérieur des maisons des Carver et de Tom Billingsley, un vétérinaire. Les deux seuls résidents de la rue qui se tiennent à l'écart de la situation sont Audrey Wyler et son neveu Seth Garin, un garçon autiste dont elle s'occupe depuis la mort de ses parents, deux ans auparavant.


Les Régulateurs
Auteur : Stephen King (Richard Bachman)
Type d'ouvrage : Horreur, Fantastique
Première Parution : 24 septembre 1996
Edition Française : 02 novembre 2004
Titre en vo : The Regulators
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : William Olivier Desmond
Editeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 448

Mon avis : Comme je le disais dans ma critique précédente, celle de Désolation, œuvre du sieur Stephen King, au milieu des années 80, l’auteur avait décidé de sortir, simultanément, deux romans, un sous son nom, Désolation donc, et un autre, Les Régulateurs, sous celui de son autre nom de plume, Richard Bachman, qu’il n’utilisait plus depuis un certain temps déjà. Mais là où King alla plus loin, c’est qu’en fait, les deux ouvrages étaient ce que l’on appelle des livres jumeaux, c’est-à-dire, deux œuvres où l’on retrouvait les mêmes personnages, sensiblement les mêmes lieux, le même adversaire – une force primordiale du nom de Tak – et, malgré deux histoires au final différentes, tout un tas de points communs dans leur déroulement et certaines scènes. Bref, un pari plutôt risqué mais qui, après coup, s’avère être une fort belle réussite car si en effet, j’avais plutôt apprécié Désolation, individuellement parlant, la lecture des Régulateurs, elle, parfait complément du premier, n’en fut que plus savoureuse. Pourtant, il ne faut pas se leurrer, quelque part, Désolation est supérieur a son jumeau : les protagonistes y sont davantage développés et l’intrigue en elle-même, plus longue, plus aboutie. Or, à sa manière, Les Régulateurs est non seulement un bon complètement à son jumeau, mais aussi, individuellement, un fort bon roman : l’intrigue est plutôt captivante, plus courte, certes, mais néanmoins réussie, King manie assez bien ses personnages et assez rapidement, on s’amuse pas mal a ce petit jeu de massacre… car oui, si les protagonistes sont nombreux, les morts le sont presque tout autant et attendez vous a trembler pour eux tous car rares seront ceux qui y échapperont. Mais bien évidement, le principal, ce sont ces fameux points communs entre Les Régulateurs et Désolation : au début, c’est un petit peu déstabilisant et si certains personnages sont pas mal modifiés (les parents deviennent enfants d’un livre a l’autre et inversement), d’autres sont quasiment des copies conformes – je pense principalement a Johnny Marinville. Mais là où je dis que ces deux romans jumeaux s’avèrent être une réussite, c’est que certaines scènes sont quasiment identiques et, sincèrement, lorsqu’on y arrive, on ne peut que tirer bien bas son chapeau a Stephen King car franchement, ce n’était pas évidant d’y arriver avec un résultat aussi bon. Bref, vous l’avez compris, si Désolation m’avait plu, il en est de même pour Les Régulateurs ; bien évidement, ce sont là deux ouvrages à lire l’un après l’autre et ne pas procédé de la sorte serait passé a coté d’une expérience, ma foi, fort intéressante !


Points Positifs :
- J’étais pour le moins dubitatif quand a ce concept de livres jumeaux, or, il s’avère que c’est une véritable réussite et que si cela est déstabilisant au départ, assez rapidement, on se plait a noter les différences et les points communs entre les deux œuvres, ainsi que sur le déroulement de l’intrigue.
- Individuellement, Les Régulateurs est un bon roman : plus court que son jumeau, King y va a l’essentiel et, très vite, on est captiver par cette histoire pour le moins singulière de fusillades dans un petit lotissement de banlieue apparemment sans histoires.
- Le postulat de départ est intéressant et cet enfant autiste contrôler par une entité, le fameux Tak, qui se trouve être au cœur des événements, est assez efficace.
- L’alternance entre le récit et les extraits du journal d’Audrey Wiler, celui-ci étant oh combien important pour la compréhension et le développement de l’intrigue.
- Le plaisir de retrouver Johnny Marinville, personnage quasi-identique dans les deux ouvrages.

Points Négatifs :
- Il est tout de même dommage que certains protagonistes n’aient pas été davantage développés, je pense qu’il y avait matière à le faire pour certains.
- Il est clair que Désolation est, individuellement parlant, supérieur à son jumeau ; après, si l’on juge Les Régulateurs en tant que complètement, c’est une autre histoire.

Ma note : 8/10

lundi 6 juillet 2020

Désolation


Désolation

Route 50, Nevada. Peter Jackson et sa femme Mary traversent le désert pour regagner New York. Soudain, Mary pousse un cri : là, sur un panneau de limitation de vitesse, quelqu'un a cloué un chat. Puis Peter aperçoit dans le rétroviseur une voiture de police, qui les dépasse et pile. Un immense flic en sort, les contraint à abandonner leur véhicule et les emmène à... Désolation, la ville la plus proche. Désolation ! Quel nom, même pour une cité minière ! Dès lors la vie de Peter et Mary tourne au cauchemar. Pourquoi ce policier que semble ronger un mal étrange les a-t-il arrêtés ? Et où sont passés les habitants de Désolation, où les coyotes et les busards semblent régner en maîtres ? Bientôt le couple se retrouve au poste de police, avec quelques citoyens honnêtes, prisonniers eux aussi. Et l'horreur se précise...


Désolation
Auteur : Stephen King
Type d'ouvrage : Horreur, Fantastique
Première Parution : 24 septembre 1996
Edition Française : 03 novembre 1998
Titre en vo : Desperation
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Dominique Peters
Editeur : J’ai Lu
Nombre de pages : 635

Mon avis : Avant d’entrer dans le vif du sujet, c’est-à-dire, d’attaquer a proprement parler la critique de ce Désolation, énième roman du prolifique Stephen King, je dois souligner que cette œuvre est un peu a part parmi toutes celles de l’auteur puisque, en fait, celle-ci est très fortement liée a un autre roman de ce dernier, Les Régulateurs. Ainsi, Désolation est le jumeau des Régulateurs et vice-versa, les deux ouvrages possédant les mêmes personnages mais dans des rôles différents. Du coup, la lecture de l’un ne pouvait aller sans l’autre mais comme il fallait bien commencer par l’un des deux, c’est Désolation qui a la primeur de la chose et il sera toujours temps de revenir sur les points communs entre les deux œuvres lorsque viendra la critique des Régulateurs – bref, que je lise ce dernier. Ceci étant dit, quid, donc, de ce Désolation ? Eh ben ma foi, voilà donc un roman qui ne m’aura pas laissé indifférent mais dont j’ai eu le plus grand mal à me forger un avis totalement clair… Le pourquoi de la chose ? Tout simplement parce que si certains passages, si certaines idées, si l’intrigue en elle-même, bref, si tout cela est bon voir très bon par moments, il y a des passages et des raccourcis qui gâchent un peu l’ensemble. Pourtant, cette idée d’individus pris au piège par un shérif pour le moins inquiétant au fin fond d’un bled paumé au beau milieu de nulle part est franchement bonne, de même que ce qui se cache derrière ce fameux shérif, cette entité primordiale digne de Lovecraft ne pourra que ravir les amateurs du maitre de l’horreur ; ajoutons a cela un casting haut en couleurs de personnages différents et liés par le destin (dont une certaine jeune femme que l’on avait découvert dans Rose Madder) et auxquels on s’attache très rapidement, sans oublier, bien sur, le don inné de l’auteur pour nous captiver tout en nous faisant frissonner, force est de constater que ce Désolation avait décidément tout pour lui et que l’on n’était pas très loin du chef d’œuvre. Or, tout cela est gâché, certes pas au point que l’on puisse parler de déception, loin de là car ce roman reste plutôt bon, par l’omniprésence de la religion et plus particulièrement par les nombreux « miracles » qui parsèment l’intrigue. Certes, on peut parfaitement comprendre que Stephen King ai souhaiter accorder une place importante a la religion dans cette œuvre, qu’il ait voulu y montrer la force et la faiblesse de la foi, cependant, par moments, tout cela a un peu tendance a tomber dans une certaine exagération, ce qui, selon moi, est un peu dommageable. Bref, au final, si Désolation reste néanmoins et incontestablement un bon roman, ce n’est pas un chef d’œuvre ; dommage, sur ce coup, on n’en était franchement pas loin… mais bon, la limite peut être si facilement franchis dans un sens comme dans l’autre…


Points Positifs :
- Une fois que l’on comprend que quelque chose de pas naturel se cache derrière cet inquiétant shérif, l’intrigue atteint des sommets qualitatifs vraiment excellents. Il faut dire que King n’est jamais aussi bon que lorsqu’il place ses protagonistes face à des forces primordiales qui les dépassent.
- Au début, on est un peu dubitatif devant ces quelques personnages liés par le hasard, cependant, en apprenant a les connaitre et en les voyant agir entre eux, on s’y attache et au final, on ne peut que louer grandement Stephen King de nous avoir pondu un casting aussi bon – avec une petite mention, pour ma part, pour l’écrivain prétentieux, Johnny Marinville.
- Stephen King s’attarde longuement, comme a son habitude, sur la présentation de ses protagonistes, mais une fois la machine lancée, alors là, on est captiver jusqu’au final !
- L’entité primordiale responsable de ce qui est arrivée aux habitants de la ville de Désolation, les animaux qui sont sous son emprise, la vieille légende sur le sort des mineurs chinois, les statuettes maudites… oui, l’amateur d’horreur en aura pour son compte !

Points Négatifs :
- L’idée d’apporter une place centrale à la religion n’est pas mauvaise, d’ailleurs, il y a quelques bonnes choses comme ce questionnement qui revient régulièrement sur la cruauté de Dieu. Hélas, Stephen King rate un peu le coche de par l’utilisation qu’il en fait car si l’on pouvait accepter quelques petits miracles, par ci par la, a un moment donné, ces derniers deviennent trop nombreux et tiennent davantage du deux ex machina qu’autre chose.

Ma note : 8/10

jeudi 2 juillet 2020

Rose Madder


Rose Madder

Quatorze ans de mariage, quatorze ans de mauvais traitements : toute la vie de Rosie. Un enfer ! Doublé d'une obsession : fuir son tortionnaire de mari, flic jaloux, bourreau sadique, prêt à la massacrer à la première occasion. 900 kilomètres suffiront-ils à la préserver de Norman ? Qui donc pourrait lui venir en aide ? Personne en ce monde. Mais il existe un autre monde. Celui de Rose Madder. Cette femme n'est peut-être qu'un personnage de tableau, une hallucination. Elle possède pourtant un pouvoir étrange. Un pouvoir dont Rosie pourrait profiter. À moins qu'en traversant la toile, elle ne déchaîne l'apocalypse...


Rose Madder
Auteur : Stephen King
Type d'ouvrage : Fantastique
Première Parution : 01 juillet 1995
Edition Française : 09 mai 2005
Titre en vo : Rose Madder
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : William Olivier Desmond
Editeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 768

Mon avis : C’est avec Rose Madder que Stephen King, dans la première moitié des années 90, conclut ce que l’on peut appeler sa trilogie féministe, trois ouvrages nous proposant a chaque fois de forts beaux portraits de femmes blessées par la vie, par les événements, par les hommes, bien sur, mais qui, malgré tout, n’en étaient pas moins des femmes fortes. Cependant, si Jessie et Dolores Claiborne possédaient bien des points communs, les deux œuvres étant, en quelque sorte, liées entre elles, Rose Madder se démarque davantage de ses prédécesseurs, ne serais-ce que pour la présence de l’élément fantastique, ce dernier brillant curieusement par son absence dans les deux premiers volets de la trilogie. Or, après coup, il apparait nettement que l’absence du fantastique dans Jessie et Dolores Claiborne n’avait en aucune façon desservie ces deux romans, bien au contraire, sa présence, dans le cas de Rose Madder, s’il ne fait pas de cette œuvre un plantage complet, cela serait fort exagéré de ma part d’affirmer une telle chose, desservirait davantage qu’elle ne la sert… Pourtant, l’idée n’est pas mauvaise en soit et ce truc d’un passage entre deux univers par le biais d’un tableau fonctionne plutôt bien ; de même, cet autre univers qui nous renvoi indéniablement a La Tour Sombre par le biais de quelque références ainsi que ses habitants, dont, bien entendu, cette très inquiétante Rose Madder ne peuvent nous laisser indifférents… cependant, quelque part, sans mettre tous ces éléments de coté, on aurait presque put s’en passer, se contentant de ce portrait de femme battue qui, un jour, décide de prendre la fuite et de recommencer une nouvelle vie, loin de la folie destructrice de son mari. Là-dessus, King est au sommet de sa forme et, alternant entre les deux protagonistes – dont le très inquiétant Norman Daniels – il excelle à nous narrer une intrigue ma foi plutôt captivante, passant des sentiments de la d’abord toute craintive Rosie a la folie destructrice de son ex-mari de flic, et ce, pour notre plus grand bonheur. Mais bon, il y avait l’élément fantastique, pas mauvais, certes, mais franchement un peu mal amené et qui, de mon point de vu, plombe un peu le résultat final, même si, je le reconnais, il faut relative la chose : disons que dans l’ensemble, Rose Madder reste un bon roman mais possédant bien trop de défauts pour en faire un incontournable de Stephen King, tout simplement…


Points Positifs :
- Encore un beau portrait de femme blessée par la vie (et particulièrement les hommes) mais néanmoins forte, dans la même lignée que ceux que l’on avait découverts dans Jessie et Dolores Claiborne.
- Ce n’est pas une surprise mais je m’en étonnerais presque a chaque fois : c’est fou ce que Stephen King sait si bien décrire les femmes, comme s’il se mettait dans leur tête et savait si bien décrire ce qu’elles ressentent.
- L’alternance entre les chapitres de Rosie et ceux de son mari, où là, l’auteur nous propose de rentrer dans l’esprit d’un flic violent et franchement dérangé.
- Même s’il y a redire quand a l’élément fantastique, force est de constater que l’idée du passage entre deux univers par le biais d’un tableau n’est pas mauvaise. De même, il y a les références à La Tour Sombre, au mythe du Minotaure et, bien sur, cette inquiétante Rose Madder…

Points Négatifs :
- L’élément fantastique est un peu mal amener, et ce, singulièrement, après qu’on l’ai attendu longtemps – l’achat du tableau a lieu rapidement. Ensuite, même s’il y a de bonnes idées, je trouve qu’il ne s’avère finalement pas nécessaire et que l’histoire aurait put parfaitement fonctionner sans lui.
- Certes, Norman disjoncte littéralement sur la fin, cependant, King était-il obliger de nous imposer des phrases débiles, celles-ci étant censées nous démontrer sa folie ? Non, je ne pense pas, surtout qu’on comprend très bien que le gus n’est pas tout seul dans sa tête.
- Un peu fleur bleu l’amourette entre Rosie et son nouveau petit copain…

Ma note : 7,5/10

dimanche 28 juin 2020

Dolores Claiborne


Dolores Claiborne

À Little Tall, on ne sait toujours pas exactement ce qui s'est passé il y a trente ans, et si l'accident qui, le jour de l'éclipse, a coûté la vie au mari de Dolores Claiborne était vraiment un accident... Aujourd'hui, la vieille dame est à nouveau soupçonnée : la riche et sénile Vera Donovan, dont elle est la gouvernante depuis des décennies, vient d'être découverte morte dans sa demeure. Seule témoin et seule héritière, Dolores fait figure de coupable idéale. Elle n'a désormais plus le choix : elle doit passer aux aveux. Raconter les étranges phobies qui habitaient sa maîtresse, se souvenir de l'horreur qu'elle vécut il y a trente ans. Dire toute la vérité : une vérité terrifiante.


Dolores Claiborne
Auteur : Stephen King
Type d'ouvrage : Thriller
Première Parution : 9 novembre 1992
Edition Française : 15 novembre 2012
Titre en vo : Dolores Claiborne
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Dominique Dill
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 336

Mon avis : Je dois reconnaitre qu’avant de me lancer dans la lecture de ce Dolores Claiborne, j’étais pour le moins dubitatif, la faute au synopsis même de cette œuvre, King ne nous proposant, a priori, rien de plus que la longue confession d’une femme sur deux morts suspectes de son entourage, celle de son mari, quelques décennies auparavant, et celle de son employeur, une vieille dame aigrie et a moitié folle, très récemment. Ajoutons le fait qu’elle est coupable de l’un de ces décès et innocente de l’autre ainsi que le fait que la structure même de ce roman est pour le moins originale – pas de chapitre, plus de 300 pages de monologue – et je me disais que si, effectivement, ma mayonnaise pouvait prendre, le contraire était également possible… Fort heureusement, assez rapidement, les choses se sont bien goupillées et, passer quelques pages, on rentre complètement dans l’histoire au point de ne plus pouvoir la lâcher jusqu’à la fin. Il faut dire qu’avec Dolores Claiborne, Stephen King, encore une fois, fait fort, très fort même : ainsi, en plus de nous proposer une nouvelle fois le portrait d’une femme forte – comme ce fut le cas sensiblement au même moment avec Jessie, œuvre très liée a celle-ci d’ailleurs – l’auteur, faisant fit quasiment de tout élément fantastique (ou presque) réussi le tour de force de nous faire entrer dans le corps de cette fameuse Dolores, femme marquée par la vie, les coups (du sort et autres), femme forte et faible a la fois et qui, pour ses enfants, est prête a tout. Du coup, si l’on pouvait craindre le monologue interminable, il n’en est rien et cette longue confession qui alterne entre la vie de Dolores avec son mari et celle avec son employeur, l’acariâtre Vera Donovan, apparait pour ce qu’il est, c’est-à-dire, une pure réussite. Bien évidement, les amoureux de Stephen King qui ne jurent que par ses incursions dans la fantastique et l’horreur trouveront a redire, pourtant, cela est dommage car avec ce roman, l’auteur nous prouve une fois de plus qu’il excelle dans des genres différents, toujours avec brio. Bref, vous l’avez compris, malgré mes craintes initiales, Dolores Claiborne ne m’a nullement déçu et même si je dois reconnaitre que ce n’est pas non plus un chef d’œuvre absolu, force est de constater que c’est un bon, un très bon King, l’homme qui écrivait si bien sur les femmes…


Points Positifs :
- Captivant de bout en bout, pourtant, ce n’est au final qu’une longue confession d’une vieille dame sur lequel pèsent des soupçons de deux meurtres. Or, King réussit si bien à manier sa plume que tout cela devient très rapidement prenant, il faut dire que l’héroïne, Dolores, est un personnage certes simple mais terriblement attachant.
- Pas de chapitres, tout juste un monologue de plus de 300 pages !? Et pourtant, ça fonctionne, et pas qu’un peu ! Mais bon, la structure est parfaite avec cette Dolores qui fait les questions et les réponses à la fois, sans oublier son parler franc voir humoristique par moments.
- Comme ce fut le cas avec Jessie, Stephen King démontre une nouvelle fois a quel point il sait créer des personnages de femmes fortes, qui souffrent énormément par la faute des hommes, mais qui finissent par s’en sortir, malgré tous les obstacles.
- La relation complexe entre Dolores et Vera.
- La révélation finale sur Vera, qui explique énormément de choses sur son comportement tout au long de l’histoire.
- Lire Dolores Claiborne permet de comprendre certaines visions de l’héroïne de Jessie ; il faut dire que les deux œuvres sont très liées entre elles et que l’on retrouve une fois de plus l’éclipse solaire de 1963.  

Points Négatifs :
- Même si ce roman est plutôt court pour un King, il y a tout de même quelques longueurs ; il faut dire que dans un monologue de 300 pages, c’est peut-être normal ?!
- On peut trouver inutile les visions de Dolores au sujet de Jessie.
- Les fans du Stephen King maitre de l’horreur passeront très rapidement leur chemin.
- Un grand bof pour cette édition poche de chez Pocket.

Ma note : 8,5/10