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mercredi 11 janvier 2023

L'Esprit du 11 Janvier


L'Esprit du 11 Janvier
 
Les attentats contre Charlie Hebdo et l'hyper kasher n'auraient-ils pas réellement provoqué une forme de miracle, qui se serait traduit par le fameux esprit du 11 janvier ? Le jour qui a vu des millions de personnes défiler dans les rues de France, pour manifester leur union face aux actes terroristes, ne regroupe-t-il pas des indices évidents de quelque chose de plus qu'une simple réaction à des actes odieux ? Fort du constat qu'il ne reste plus grand chose de cet esprit supposé, deux auteurs décident d'analyser les discours, les événements, et de partir du postulat qu'un miracle a réellement eu lieu, mais que personne ne l'a vu. Dans la couverture extraordinaire et quasi mystique du premier numéro de Charlie après les attentats, avec le fameux « tout est pardonné ». Dans les mots bouleversants de Malek Merabet, le frère du policier tué dans la rue devant les locaux du journal. Dans l'hypothèse crédible que la mort de la jeune policière Clarissa Jean Philippe le 8 janvier ait interrompue les plans d'Amedy Coulibaly contre une école juive toute proche. Mais aussi dans le foulard d'une manifestante, dans l'improbable crotte de pigeon sur l'épaule du Président de la République...
 

L'Esprit du 11 Janvier
Scénario : Serge Lehman
Dessins : Gess
Couleurs : Gess
Couverture : Gess
Editeur : Delcourt
Genre : Chronique Sociale
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 06 janvier 2016
Nombre de pages : 88
 
Mon avis :
 C’était il y a tout juste huit ans qu’avait eu lieu le tristement célèbre massacre de la rédaction de Charlie Hebdo et que des noms aussi connus que Cabu, Charb ou Wolinski avaient été assassinés par des fous de Dieu, les non moins tristement célèbres frères Kouachi. Cet attentat fut le point de départ, comme chacun sait, de trois jours qui auront marqué le pays, trois jours où il y eut d’autres morts et qui s’acheva, un vendredi, par la mort des terroristes – les deux frères et ce triste sir d'Amedy Coulibaly. Bien entendu, par la suite, en 2015 puis en 2016, il y eut d’autres attentats, accessoirement, bien plus meurtriers – Paris et Nice, le grand oublié des médias – cependant, pour le symbolisme de la chose – les terroristes s’en étaient prit a un journal, sous couvert de délit de blasphème – mais aussi et surtout, en raison que cet attentat avait été le plus important depuis des décennies en France, celui-ci aura marquer, durablement, les esprits. Comme chacun sait, le dimanche suivant, le 11 janvier, il y eut une grande marche à Paris où des centaines de milliers de personnes, la classe politique française et tout un tas de chef d’état étrangers – dont certains, chez eux, ne respectaient pas trop les droits de l’homme, ceci étant le coté amusant de l’affaire – se sont réunis en hommage aux 17 victimes. Cet état d’esprit, ce fameux esprit du 11 janvier, oh combien particulier, semblait laisser sous-entendre que notre société avait gagner, que l’esprit Charlie l’avait remporter. Bien évidement, assez rapidement, les faits démentirent cette impression initiale et, huit années plus tard, il apparait clairement que cet esprit du 11 janvier, oh combien naïf, aura été balayé et relégué aux oubliettes de l’histoire : une société plus divisée que jamais, le fait que l’on ne puisse plus rire de rien du tout, la dictature des réseaux sociaux et de certaines associations, le wokisme galopant, bref, on pourra dire, quelque part, que les gars de chez Charlie Hebdo sont morts pour rien… Bien évidement, lorsque, tout juste quelques mois après les faits, Serge Lehman s’était attelé a l’écriture de cette bande dessinée décidément pas comme les autres – avec son compère de La Brigade Chimérique, Gess – il ne pouvait pas deviner a quel point cet esprit du 11 janvier serait bafouer, même si, quelque part, certains éléments le laissaient déjà sous-entendre, cependant, cela n’empêche nullement le lecteur de se plonger avec délectation dans la lecture de cet ouvrage qui n’a rien perdu de sa force et de son intérêt. Il faut dire que le propos de Lehman est intéressant puisque, en nous proposant une lecture personnelle des événements, l’auteur nous offre une vision étonnante de ceux-ci mais qui n’en reste pas moins plutôt pertinente, cela, même si on peut trouver singulier de mettre en parallèle les attentats, la sortie du Soumissions de Michel Houellebecq et le pigeon qui aura déféqué sur François Hollande ! Bref, L’Esprit du 11 Janvier est une œuvre inclassable, étonnante mais d’une rare justesse, nous montrant, avant toute chose, le ressentit d’un homme devant ces tristes événements, alors, si vous n’avez pas encore eu l’occasion de la découvrir, je ne peux que vous la conseiller vivement, ne serais-ce que pour la vision originale qui nous est proposée ici de ces bien tristes événements…
 

Points Positifs
 :
- Une vision originale, innatendu, parfois troublante mais oh combien juste et intéressante de ces événements qui, il y a un huit ans, ont bouleversé la France mais aussi une partie du monde. Chapeau bas à Serge Lehman pour cette œuvre totalement inclassable et qui sort, nettement, du simple cadre de la BD.
L’Esprit du 11 Janvier est une œuvre qui ne laissera pas le lecteur indifférent : plutôt bouleversante, elle nous fait replonger au cœur de ces événements oh combien traumatisants.
- Les dessins de Gess sont d’une justesse impressionnante et l’on reconnait bien, malgré le style particulier de l’artiste, les divers protagonistes.
 
Points Négatifs :
- Cela reste un ouvrage particulier, qui ne conviendra peut-être pas à tout le monde, ce qui est dommage. Il faut dire que nous sommes ici davantage devant un témoignage personnel qu’autre chose…
- Cela n’a, bien entendu, rien à voir avec cet ouvrage mais il est tout de même dommage que ce fameux esprit du 11 janvier se soit aussi rapidement envolé et lorsque l’on voit notre société actuelle, il y a de quoi avoir bien des regrets…
 
Ma note : 8/10

mercredi 23 mars 2022

La Brigade Chimérique – Ultime Renaissance


La Brigade Chimérique – Ultime Renaissance
 
Nous sommes en 2021 et, dans le métro parisien, deux racailles agressent une jeune femme et un vieux monsieur, celui-ci finissant par faire un malaise, ce qui provoque une panique généralisée dans le métro. A la fac de Jussieu, le professeur Deszniak dit Dex est approché par Nelly Malherbe de la préfecture. Elle lui propose de consulter des archives sensibles, la trace de vieux justiciers aux pouvoirs étranges, oubliés depuis la seconde guerre mondiale. Dex est un spécialiste de l’Hypermonde et d’êtres extraordinaires dont le souvenir s’est perdu. Des machines, des photos subsistent qui prouvent que des faits se sont produits alors que l’on n’y croit pas. Dex apprend ce qui s’est passé dans le métro. Un homme rat a semé la panique car pour lui le monde n’est plus fait pour les hommes. Le maître de la terreur arrive. Dex rencontre le préfet pour lui parler de ces surhommes à Paris avant la guerre alors que les rues sont envahies par des hordes de rats.
 

La Brigade Chimérique – Ultime Renaissance
Scénario : Serge Lehman
Dessins : Stéphane de Caneva
Couleurs : Lou
Couverture : Stéphane de Caneva
Editeur : Delcourt
Genre : Uchronie, Fantastique, Super-Héros
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 05 janvier 2022
Nombre de pages : 239
 
Mon avis :
 Paru il y a de cela une bonne dizaine d’années, en 2009 pour être plus précis, La Brigade Chimérique, œuvre du duo composé de Serge Lehman et de Fabrice Colin pour ce qui est du scénario et du fort talentueux et original Gess pour ce qui est des dessins aura été, sans aucune contestation possible, une des œuvres les plus importantes et les plus marquantes parus en France lors de ces deux dernières décennies, une BD franchement pas comme les autres et qui, tout en rendant un bel hommage au genre superhéroique, sera parvenu à deux choses : premièrement, rendre justice a toute une flopée de vieux auteurs de romans fantastiques du début du XXème siècle, deuxièmement, faire comprendre aux lecteurs que, quoi que l’on en pense, le genre superhéroique est bel et bien né sur le vieux continent et non outre-Atlantique, les auteurs, expliquant au passage pourquoi tout ce pan de culture aura finit par être oublié. Bien évidement, je ne vais pas revenir, ici, sur tout le bien que je pense de La Brigade Chimérique, l’ayant déjà fait sur ce blog, cependant, un tel préambule me semblait nécessaire, ce, afin de mieux comprendre pourquoi l’annonce de la sortie d’une nouvelle suite à ce qu’il faut bel et bien appeler un chef d’œuvre m’aura rempli de bonheur… Car bon, comment dire, vous pouvez imaginez qu’elle fut ma joie en découvrant qu’en début d’année, paraissait La Brigade Chimérique – Ultime Renaissance qui allait enfin nous permettre de retrouver l’univers du sieur Lehman à notre époque. Certes, ce n’était pas la première fois que l’auteur remettait le couvert puisque, entre L’Homme Truqué, court récit qui mettait en avant l’individu du même nom et L'Œil de la Nuit, saga en trois parties qui revenait sur la jeunesse du Nyctalope, le lecteur avait eu l’occasion, au fil des ans, de retrouver certains des protagonistes de La Brigade Chimérique. De même, il y avait déjà eu une première tentative de la part de Lehman de proposer une suite se déroulant dans le monde moderne avec Masqué mais le résultat avait été loin d’être à la hauteur de ce que l’on pouvait espérer… Et donc, bien des années plus tard, alors que l’on pouvait se dire que La Brigade Chimérique était reléguée dans nos doux souvenirs de jeunesse, il y eut donc cette belle surprise, cette Ultime Renaissance qui nous fit tant espérer et qui s’est avéré être une fort belle réussite ! Car oui, mille fois oui, La Brigade Chimérique – Ultime Renaissance est la suite que l’on attendait depuis fort longtemps, du moins, j’entends, qualitativement parlant et même si, fatalement, le résultat est moins aboutie que ne l’était la saga initiale – mais comment pouvait-il en être autrement – il apparait néanmoins que nous tenons là une bonne, que dis-je, une très bonne BD qui, non seulement, rend un fort bel hommage à son illustre prédécesseur, mais qui, en plus, est une réussite incontestable, ce retour des héros de l’Hypermonde à notre époque apparaissant comme étant fort crédible et nous livrant, au passage, un long récit qui nous tient en haleine de la première page. Ici, malheureusement, Gess brille par son absence alors qu’il était partit prenante du projet au début de celui-ci – les explications sont données à la fin de l’album – cependant, son successeur, le sieur Stéphane de Caneva qui avait déjà officié aux cotés de Lehman dans l’excellent Metropolis, autre récit qui nous envoyait, lui aussi, dans une Europe de l’entre deux-guerres, s’en sort à merveille et nous livre une prestation certes plus conventionnelle mais qui n’en reste pas moins fort réussie. Quand au scénario, que dire à son sujet ? Découpé en huit parties, chacune longue d’une trentaine de pages, comme l’avait été la série originale, La Brigade Chimérique – Ultime Renaissance nous propose un récit davantage axé grand public, moins complexe que celui de son illustre prédécesseur, mais ce choix narratif n’est nullement un défaut et l’on sent que Serge Lehman, ici, a davantage pris plaisir à nous offrir une suite crédible et de qualité à sa sublime création plutôt que de tomber, à nouveau, dans un récit bourré de références métaphysiques. Tel un simple récit de super-héros comme on en connait tellement depuis des lustres, l’histoire débute par une quête destinée à reformer une nouvelle Brigade Chimérique avant que, une fois tout ce petit monde réunit, nos héros doivent faire face à quelques menaces plus ou moins coriaces comme un bien singulier Homme Rat qui sème la terreur dans le métro parisien, des spores issues d’une comète tombé sur la capitale française ainsi qu’un dévoreur de mondes qui va donner bien du fil à retorde à notre nouvelle Brigade. Cependant, cette simplicité apparente n’est nullement un défaut et permet à Lehman de faire renaitre de ses cendres sa Brigade Chimérique et de l’inclure, désormais, dans notre monde moderne. Bien évidement, je n’en dirais pas davantage pour ce qui est du scénario en lui-même, histoire de ne pas le dévoiler, cependant, celui-ci est suffisamment réussi pour satisfaire les vieux fans de La Brigade Chimérique qui croyaient avoir fait leurs adieux à celle-ci depuis longtemps et qui ne croyaient plus à son retour. Un bien beau cadeau, donc, en ce début d’année 2022 pour les nombreux fans de l’Hypermonde et maintenant, se pose la fameuse question : est-ce que ceci est une fin définitive ou bien, un nouveau commencement ? Ma foi, j’espère que cela la seconde hypothèse qui s’avère exacte, mais bon, on verra bien ce que l’avenir nous réserve…
 

Points Positifs
 :
- Le plaisir, incommensurable, de retrouver l’univers de La Brigade Chimérique et ce, par le biais d’une suite qui s’avère être une réussite incontestable ! Enfin, Serge Lehman a réussit son pari de faire revenir ses héros de l’Hypermonde dans notre époque moderne et, ma foi, force est de constater que cela est la meilleure nouvelle de ce début d’année 2022 !
- Possédant un scénario plus simple que son illustre prédécesseur, La Brigade Chimérique – Ultime Renaissance n’en n’est pas moins une belle réussite surtout que son intrigue est captivante de bout en bout et nous tient en haleine de la première à la dernière page.
- Si l’on retrouve bon nombre d’anciens protagonistes, les petits nouveaux sont plutôt réussis dans l’ensemble et le renouvellement du casting passe plutôt bien.
- Pour ce qui est des dessins, si Gess, malheureusement, n’est plus au rendez vous, il faut reconnaitre que le sieur Stéphane de Caneva est un digne successeur et nous livre ici une fort belle prestation.
- De fort nombreuses références aux œuvres plus anciennes de Lehman parsèment cet album mais les fans seront, naturellement, les retrouvés.
- Les nombreux clins d’œil à tout un pan de la culture fantastique, qu’elle soit ancienne ou moderne.
- Le postface de Serge Lehman qui conclut cet album est fort instructif et nous permet de mieux comprendre le processus créatif de cette suite.
- Une couverture plutôt réussie malgré sa simplicité et, accessoirement, une édition fort belle dans son ensemble.

Points Négatifs :
- Bien évidement, La Brigade Chimérique – Ultime Renaissance est avant tout destiné aux vieux fans de La Brigade Chimérique et celles et ceux qui n’avaient pas accroché à celle-ci passeront tranquillement leur chemin. De même, ceux qui ne connaissent pas l’œuvre original auront probablement du mal avec cet album.
- Certains vieux fans regretteront peut-être que le scénario de cette suite soit davantage marqué par une certaine simplicité…

Ma note : 8,5/10

lundi 14 mars 2022

Metropolis – Tome 4


Metropolis – Tome 4
 
Les mystérieux services secrets de l'Interland orientent l'enquête de Gabriel Faune vers l'Automate Mental 45, une sorte d'œuvre d'art mécanique qui hante les souvenirs du citoyen numéro 1 de la cité. En remettant la main sur les pièces détachées de l'objet étrange, Gabriel semble plongé dans une forme de révélation, sous les yeux étonnés de Grete qui l'a élevé pendant son enfance. Mais l'arrivée de Freud va interrompre ce moment, lorsque tous les trois réalisent que Lohmann, à nouveau sous l'emprise de M son double maléfique, est éminemment dangereux. Ils se précipitent vers l'appartement de Louise dont ils craignent qu'elle soit victime d'une vengeance de l'inspecteur de police à la double personnalité. Faune se souvient de la nuit qu'il a passée avec la jeune femme, et imagine la vengeance possible de son compagnon. Lorsqu'ils arrivent sur place, l'affrontement ne pourra plus être évité. L'enquête sur la mystérieuse explosion de la Tour de la réconciliation va prendre une nouvelle tournure, dont Gabriel est convaincu qu'elle ne correspond pas à la réalité...
 

Metropolis – Tome 4
Scénario : Serge Lehman
Dessins : Stéphane de Caneva
Couleurs : Dimitris Martinos
Couverture : Benjamin Carré
Editeur : Delcourt
Genre : Uchronie, Fantastique, Policier
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 18 janvier 2017
Nombre de pages : 96
 
Mon avis :
 Depuis le début de ce mois de mars, j’ai eu le plaisir de vous parler de Metropolis, une des dernières œuvres en date de l’un des rares auteurs français véritablement original, je veux bien évidement parler de Serge Lehman, et qui m’avait immédiatement emballé de par son synopsis et ses multiples références, que ce soit aux films du grand Fritz Lang mais aussi a des figures historiques bien réelles. Ainsi, depuis lors, et après un second puis un troisième volume qui s’étaient avérés être tout aussi excellents, la série avait poursuivie son petit bonhomme de chemin et même s’il elle n’avait pas atteint les sommets qualitatifs de son ainée, La Brigade Chimérique, force est de constater qu’elle n’en était pas loin. C’était donc avec un intérêt certain que j’attendais cette conclusion, tout en espérant que celle-ci, bien évidement, soit a la hauteur de mes espérances ; après tout, il aurait été fort dommage qu’une œuvre aussi bonne finisse en queue de poisson… Or, d’entrée de jeu, un détail me choqua : les dessins. Ayant fortement apprécié le travail du sieur Stéphane de Caneva aux crayons et celui de Dimitris Martinos aux couleurs depuis le premier volume, dès les premières planches, j’ai eu un doute que les mêmes hommes étaient toujours aux commandes, or, après vérification, c’était le cas, et là, sincèrement, j’ai eu un pas de mal a comprendre ce qui leur était arriver, car bon, comment dire… si leur travail lors des trois premiers tomes de Metropolis était sans faute, il est clair qu’il y a une baisse qualitative notable dans ce dernier volume, particulièrement au niveau des traits. Une franche déception, donc, d’autant plus regrettable qu’elle est peu compréhensible et pour le moins inattendue… Fort heureusement, le scénario, lui, sauve un peu les meubles et si l’on pouvait éprouver quelques craintes quand a la conclusion, ceux-ci finissent par être définitivement enterré tant Serge Lehman nous en a concocter une qui certes, est complexe, mais qui n’en reste pas moins fort logique quand a ses aboutissements. Bien évidement, le lecteur attentif aura put deviner certaines choses dès le premier tome mais dans l’ensemble, cette conclusion me semble pour le moins parfaite au vu du déroulement du scénario – surtout après relecture de l’intégralité de la saga, ce qui nous permet de noter tous les petits détails qui amènent a celle-ci. Bref, scénaristiquement, Metropolis finit en beauté et confirme, une fois de plus, que Serge Lehman est un superbe auteur qui possède ses thèmes de prédilections, sait de quoi il parle et nous émerveille à chaque fois. Pour ce qui est des dessins, hélas, c’est une toute autre histoire et cela est fort dommage, surtout que c’est un peu incompréhensible au final…
 

Points Positifs
 :
- Il n’est jamais facile de livrer une conclusion a la hauteur d’une saga qui avait été quasiment parfaite jusque là, surtout quand le scénario est franchement complexe et que l’on devine que les explications finales le seront tout autant. Fort heureusement, Serge Lehman réussi son coup et même si sa conclusion est à la fois simple et compliquée – une histoire d’univers parallèles – force est de constater que cette dernière est tout bonnement parfaite !
- Scénaristiquement, c’est plutôt excellent : on se dit que le héros, Gabriel Faune, n’est pas tout seul dans sa tête et on commence a douter de tout puis, finalement, on comprend qu’il n’avait pas tout a fait tort et les révélations finales concluent en beauté l’intrigue.
- Encore et toujours les très nombreuses références culturelles, artistiques, historiques, l’ambiance, digne des films de l’époque, les clins d’œil a moult figures réelles et qui raviront les amateurs éclairés.
- Le petit hommage final a la ligne claire, comme si, en arrivant dans notre monde, on passait des comics au style majeur de la bande dessinée européenne.
- Comme a chaque fois, la couverture est une réussite.
 
Points Négatifs :
- Je ne sais pas ce qui est arrivé à Stéphane de Caneva et à Dimitris Martinos mais pour ce qui est des dessins, il y a une baisse notable de qualité. Alors certes, dans l’ensemble, cela reste plutôt bon, cependant, au vu de l’excellence des trois premiers tomes, il est clair que l’on ne peut qu’être déçu par ce quatrième volume…
- Comme a chaque fois dans les œuvres de Serge Lehman, si l’on ne possède pas un bagage culturel conséquent, on passera a coté de pas mal de références voir d’une bonne partie du scénario. Après, a chacun de se cultiver un minimum aussi, après tout, a notre époque, ce n’est pas difficile…
 
Ma note : 8/10

vendredi 11 mars 2022

Metropolis – Tome 3


Metropolis – Tome 3
 
L'enquête se poursuit autour des cadavres de femmes découverts dans la crypte sous la Tour de la Réconciliation. L'attentat qui a tué plus de 30 personnes en ce début 1934, au cœur de Metropolis, capitale de l'Interland, a eu plusieurs effets, probablement escomptés. Semer le doute sur la pérennité de l'union franco allemande présidée sous la direction de Briand et Stresemann, mais aussi révéler un secret probablement plus complexe encore sur les origines de la tour. Le suicide de l'architecte qui l'a conçue, l'origine bientôt découverte des dents humaines envoyées à son domicile, tout semble devoir rendre le mystère de plus en plus épais. Gabriel et le commissaire Lohmann, surveillés par Freud et la présence étonnante de la très belle Loulou, progressent par à-coups. Lorsque les vigiles du centre d'où proviennent les explosifs qui ont permis l'attentat sont mis en garde à vue, ils sont froidement exécutés par l'un d'entre eux. Il semblerait donc qu'un nouveau complice se révèle pour les enquêteurs mandatés par la Directoire. Mais son lien avec les extrémistes allemands des Loups Noirs est-il avéré ? Les indices qui se regroupent ne sont-ils pas un vaste piège ? Gabriel poursuit à l'instinct, profitant sans scrupules des penchants violents du commissaire Lohmann, alias M. Jusqu'à une découverte fortuite et marquante, qui va changer le cours de l'enquête.
 

Metropolis – Tome 3
Scénario : Serge Lehman
Dessins : Stéphane de Caneva
Couleurs : Dimitris Martinos
Couverture : Stéphane de Caneva
Editeur : Delcourt
Genre : Uchronie, Fantastique, Policier
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 19 août 2015
Nombre de pages : 96
 
Mon avis :
 Pas plus tard qu’hier, je vous avais parlé, avec un certain enthousiasme, de l’une des dernières œuvres en date du sieur Serge Lehman, le créateur de la cultissime Brigade Chimérique, véritable chef d’œuvre de la bande dessinée superhéroique a la française, je veux bien évidement parler de Metropolis. Bien évidement, pour qui est un habitué des œuvres de Lehman, Metropolis ne surprend pas : en effet, même s’il faut mettre, ici, de coté le genre superhéroique, on trouve tout de même dans cette bande dessinée tout ce qui fait le cheval de bataille de l’auteur, c’est-à-dire, son amour pour la vieille Europe, sa culture de la première moitié du vingtième siècle, les multiples références aux œuvres de l’époque ainsi que de nombreux clins d’œil a des figures historiques, qu’elles soient majeures ou pas – pour ne citer qu’un exemple, le personnage de Loulou n’est autre que l’actrice Louise Brooks et, accessoirement, il est fascinant de constater a quel point Stéphane de Caneva la dessine, c’en est troublant. Une œuvre typique de Lehman, donc, que ce Metropolis, mais une œuvre excellente, certes pas aussi majeure que La Brigade Chimérique qui, de mon point de vu, restera comme le point d’orgue de sa carrière, mais une œuvre qui nous prouve, tout simplement, que de nos jours, Serge Lehman est sans nul doute l’auteur le plus intéressant a suivre dans le petit monde souvent bien trop étriqué de la BD franco-belge. Mais je parle, je parle, et je n’ai toujours pas abordé ce troisième tome, car bon, mine de rien, c’est là ce qui nous intéresse aujourd’hui, n’est ce pas ? Et, ma foi, que dire si, une fois de plus, et sans surprises, Lehman, comme depuis les débuts de cette série, a placé une fois de plus la barre très haut, qualitativement parlant ?! Désormais familier de cet univers uchronique oh combien original, nous poursuivons l’enquête de l’inspecteur Gabriel Faune et de son comparse, ce dernier étant tout un programme a lui tout seul puisqu’il se fait surnommer M le Maudit. L’enquête avance a grand pas, on a droit a tout un tas de révélations, certaines étant tout simplement stupéfiantes et, justement, la tournure que prend les événements est, a mes yeux, audacieuse quand a la véritable identité de certains, si ce n’est de la plupart des habitants de Metropolis. Bien entendu, une fois de plus, on a droit a tout un tas de références, qu’elles soient historiques ou culturelles et il faut bien s’accrocher pour toutes les remarquées, quand aux personnages de Lehman, c’est un pur bonheur, ces derniers étant diablement bien travaillés, Gabriel Faune étant, de mon point de vu, un pur régal, notre héros étant bien plus ambigu qu’on aurait put le penser de prime abord. Quoi qu’il en soit, pour son scénario tout simplement excellent, sa toile de fond, ses multiples références et autres inspirations qui sont la marque de fabrique de Serge Lehman, mais aussi, ne l’oublions pas, les superbes dessins de Stéphane de Caneva, ce troisième volume de Metropolis est une pure réussite, un véritable petit bijou qui ne fait que confirmer tout le bien que je pense de cette série depuis ses débuts. A espérer, maintenant, que la conclusion soit a la hauteur, Lehman ayant placé la barre si haut jusque là qu’il serait tout de même dommage de se louper…
 

Points Positifs
 :
- L’effet de surprise est bien entendu passée depuis longtemps mais bon, pour ce qui est de la qualité, force est de constater que c’est toujours aussi bon, pour ne pas dire excellent : le lecteur est en terrain familier et prend toujours autant de plaisir a la lecture des aventures de l’inspecteur Gabriel Faune dans cette mégalopole qu’est Metropolis.
- Les multiples révélations qui parsèment ce troisième tome quand a l’identité réelle de certains, si ce n’est de la majorité des habitants de la cité, ainsi que l’implication de bon nombre de protagonistes et la réalité de ce qu’est vraiment cette ville.
- Références culturelles nombreuses, références historiques, nombreux clins d’œil, figures réelles parfaitement reconnaissables, ambiance souvent digne des films de l’époque : tous ses éléments qui font la force de cette série depuis ses débuts sont une fois de plus au rendez vous.
- On avait compris depuis le tome précédent que le héros, Gabriel Faune, était bien plus ambigu qu’on aurait put le penser de prime abord, mais, mine de rien, il va loin par moments pour parvenir a ses fins – qui a dit pour Loulou ?!
- Les dessins de Stéphane de Caneva, bien entendu ! L’ensemble est excellent, le dessinateur étant franchement impliquer dans cette œuvre et certaines planches, il faut le reconnaitre, sont tout simplement magnifiques – surtout lorsqu’il s’inspire du style de Gustav Klimt ou lorsqu’il dessine des scènes oniriques.
- La couverture est magnifique !
 
Points Négatifs :
- Pas de véritables défauts véritablement, si ce n’est que le néophyte sera probablement perdu devant toutes ses références et l’utilisation, par moments surprenantes, de certaines figures historiques. De plus, l’amateur de bande dessinée plus axé grand public risque rapidement d’être perdu face a un scénario complexe, où il faut souvent lire entre les lignes ; bref, une œuvre qui ne convient peut-être pas a tout le monde.
- Euh, la crainte que la conclusion ne soit pas à la hauteur de nos espérances ?
 
Ma note : 8,5/10

lundi 7 mars 2022

Metropolis – Tome 2


Metropolis – Tome 2
 
L'étrange ossuaire découvert sous la plus grande tour de Metropolis est l'objet de toute l'attention des autorités. Le commissaire Lohmann a été désigné par les autorités franco-allemandes du Directoire pour tenter de comprendre le lien entre cette découverte et l'attentat sanglant commis sur la place centrale de la ville. Les extrémistes pangermanistes des Loups Noirs semblent des coupables trop évidents. Gabriel Faune a la lourde responsabilité d'exercer une forme de surveillance sur l'enquêteur, certes brillant, mais dont la fragilité mentale et le potentiel de violence sont connus. A mesure que les recherches progressent, Gabriel sent que le lien unique qui le lie à Metropolis s'affaiblit. Le ressenti très particulier qu'il avait avec les entrailles même de la ville qui l'a adopté le jour de sa fondation reste impressionnant, mais cela ne lui suffit pas pour comprendre ce qui se trame. La ville semble se transformer sans que ses habitants s'en rendent compte, tandis qu'il se sent lui-même déstabilisé par les personnes qu'il rencontre. Le docteur Freud, psychiatre renommé, veut l'aider. La très belle Loulou, petite amie de Lohmann, le trouble profondément. Les évènements de cette année 1934 semblent annoncer une forme de révolution qui prend naissance dans la ville elle-même...
 

Metropolis – Tome 2
Scénario : Serge Lehman
Dessins : Stéphane de Caneva
Couleurs : Dimitris Martinos
Couverture : Stéphane de Caneva
Genre : Uchronie, Fantastique, Policier
Editeur : Delcourt
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 17 septembre 2014
Nombre de pages : 96
 
Mon avis :
 Il y a quelques jours, je vous avais parlé du premier tome de l’une des œuvres les plus récentes du sieur Serge Lehman, plus connu pour sa magistrale Brigade Chimérique, un certain Metropolis. Bien évidement, avec un titre pareil, on ne pouvait que penser qu’au chef d’œuvre cinématographique d’un certain Fritz Lang et, d’entré de jeu, on sentait l’hommage appuyé a la création du maitre ; surtout qu’un autre de ses films, M le Maudit, était également mis a l’honneur. Mais davantage qu’un simple hommage au cinéma allemand d’avant guerre, ce Metropolis était également – et heureusement d’ailleurs – une excellente BD : scénario, protagonistes, ambiance, tout tendait vers la perfection, surtout qu’histoire d’enfoncer le clou, l’ensemble était superbement mis en valeur par les dessins de Stéphane de Caneva qui donnaient vie a cette gigantesque métropole. Alors bien sur, suite a des débuts aussi prometteurs, je ne pouvais qu’être impatient de découvrir la suite de l’enquête de l’inspecteur Gabriel Faune, le citoyen numéro un de la ville, et, ma foi, je ne fus pas déçu. Bien entendu, en comparaison du premier tome qui mettait en place l’univers et l’intrigue, l’effet de surprise était passé, mais la chose était normale. De même, vu que l’œuvre tient en quatre volumes, ici, le rythme narratif est légèrement moins soutenu mais en dehors de ce point de détail, force est de constater qu’une fois de plus, je ne peux dire que du bien, une fois de plus, d’une œuvre de Serge Lehman : ainsi, tout en suivant la suite de l’enquête qui semble bien complexe, comment ne pas louer les divers inspirations et clins d’œil de l’auteur, que ce soit a des personnages historiques réels ou des œuvres artistiques – le summum étant, selon moi, lorsque Gabriel Faune arpente les rues du quartier chaud. De plus, le lien avec Metropolis, le film, est une fois de plus fait avec la présence d’un certain robot… Mais plus que ces hommages appuyés, et comme pour le premier tome, une fois de plus, ce qui ressort principalement de cette uchronie, c’est bien entendu l’ambiance qui en découle, ces personnages bien plus tourmentés qu’on aurait put le penser de prime abord (et sur ce point, le héros est bien plus complexe) et le constat, une fois de plus, que l’auteur sait non seulement de quoi il parle mais qu’il tend, a partir de là, a nous en offrir le meilleur. Bref, si vous en doutiez encore, il apparait clairement que Metropolis est une excellente bande dessinée…
 

Points Positifs
 :
- Le premier tome de Metropolis était si bon que l’on pouvait craindre d’être déçu par sa suite, or, il n’en est rien et c’est tant mieux : l’enquête avance lentement, très lentement même mais ce n’est pas plus mal surtout que Lehman en profite pour s’attarder sur ses personnages.
- Justement, le héros, Gabriel Faune, s’avère être bien plus complexe qu’on pouvait le croire de prime abord : quid de son fameux et mystérieux don, ses origines et, surtout, nous voilà avec un personnage plutôt sombre…
- Point de vu dessins, c’est toujours aussi bon et donc, un grand bravo a Stéphane de Caneva aux crayons et Dimitris Martinos aux couleurs.
- Nombreuses références, une fois de plus, a Metropolis, le film, mais également, a tout un tas d’œuvres artistiques des années 20 et 30 ; sans oublier, bien sur, quelques personnages réels.
 
Points Négatifs :
- Contrairement au premier tome, le rythme, ici, est un peu moins soutenu mais la chose est après tout normale : passez l’effet de surprise et la mise en place de l’univers et de l’intrigue, l’auteur peut prendre le temps de s’attarder sur l’enquête et la personnalité de ses personnages, surtout qu’il y a encore deux tomes derrière.
- Du coup, même si j’ai trouvé se second tome plutôt bon, j’ai été un peu moins emballé.
- Difficile pour le néophyte de reconnaitre toutes les références qui parsèment les pages de cette œuvre.
 
Ma note : 7,5/10

jeudi 3 mars 2022

Metropolis – Tome 1


Metropolis – Tome 1
 
Pour le Lieutenant Gabriel Faune, du bureau de contrôle de l'Interland, c'est une journée comme les autres qui débute sur la terrasse d'un café de Metropolis. Une coupe de champagne au petit matin, et la nécessité de consigner sur un carnet les phénomènes mystérieux dont il a été le témoin. Un an plus tôt, le centre de la ville a été victime d'un drame sans précédent. Une explosion énorme qui a ravagé les fondations de la Tour de la Réconciliation, et un tueur fou qui abattait au fusil tous ceux qui intervenaient pour porter secours aux blessés. La Place de la Réconciliation et sa tour spectaculaire sont pourtant le fruit d'un effort de paix sans précédent entre la France et l'Allemagne, porté par Aristide Briand et Gustav Stresemann. Les deux pays pacifiés depuis plus de soixante ans ont construit cet Interland dont Metropolis est le symbole, devenue une ville phare de la modernité et de la volonté politique. Mais la mégapole semble douée d'une forme de vie propre, générant des mystères dont Faune veut percer les secrets. Il est mandaté pour une enquête particulière suite aux attentats. Il va alors découvrir petit à petit l'ampleur de ce que cachent les sous-sols de la ville...
 

Metropolis – Tome 1

Scénario : Serge Lehman
Dessins : Stéphane de Caneva
Couleurs : Dimitris Martinos
Couverture : Stéphane de Caneva
Genre : Uchronie, Fantastique, Policier
Editeur : Delcourt
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 8 janvier 2014
Nombre de pages : 96
 
Mon avis : 
Indéniablement, La Brigade Chimérique, œuvre où on nous expliquait comment l’Europe, qui fourmillait de super-héros avant la seconde guerre mondiale, a vu ceux-ci disparaitre, aura sans nul doute été l’une des bande dessinées les plus réussies de ces dernières années, faisant entrer, accessoirement, son créateur au panthéon des auteurs à suivre. Depuis, celui-ci, Serge Lehman, donc, avait eu l’opportunité de revenir sur son univers, ce, par le biais de L’Homme Truqué et de L’Œil de la Nuit mais aussi avec Masqué. Ainsi, vous pouvez comprendre que je ne pouvais qu’être attiré par Metropolis, nouvelle vision de la célèbre mégalopole de Fritz Lang dont on avait déjà eu droit à une version de la part de Lehman dans La Brigade Chimérique. Sauf qu’ici, aucun super-héros à l’horizon et ce, même si, comme le lecteur le comprend assez rapidement, une certaine part de fantastique est bel et bien à l’œuvre au sein de la ville. Et donc, si j’avais été pour le moins échaudé par l’expérience Masqué, force est de constater que, dès les premières pages de ce Metropolis, j’ai retrouvé tout ce que j’apprécie chez Serge Lehman : intrigue complexe, utilisation crédible et plutôt bien trouvée de figures historiques, multiples références qui raviront ceux qui les reconnaitront (et encore, je suis sûr d’en avoir louper), un personnage principal plutôt charismatique aux origines pour le moins obscures, ambiance pour le moins réussie et qui ne peut que captiver le lecteur, avide de connaitre le fin mot d’une histoire qui promet, avec ce premier tome, de nous entrainer très loin… Ajoutons à cela des dessins certes spéciaux de Stéphane de Caneva mais qui collent fort bien au récit, lui donnant indéniablement un style et vous comprendrez, une fois que l’on finit ce premier volume, a quel point l’on peut être impatient de connaitre la suite…
 

Points Positifs
 :
- Du Lehman en grande forme, du moins, c’est l’impression que j’ai ressentie en lisant ce premier tome de Metropolis : scénario en béton, ambiance particulière, synopsis de départ bien trouvé (la mégalopole est le symbole de la paix franco-germanique qui dure depuis le conflit de 1870 entre les deux nations) et des événements pour le moins étranges qui promettent énormément.
- Au début, le protagoniste principal, Gabriel Faune, ne paye pas de mine, mais assez rapidement, on sent un sacré potentiel dans ce personnage ; espérons que nos attentes à son égard ne soient pas déçues.
- Comme uchronie, l’idée est plutôt bien trouvée est originale : pas de première guerre mondiale, je crois que c’est la première fois qu’on y a droit ?!
- La partie graphique est excellente, tant au niveau des dessins de Stéphane de Caneva que du choix des couleurs de Dimitris Martinos ; franchement, une belle réussite !
- Quelques grands moments dès ce premier volume, avec, en point d’orgue, l’attentat, tout simplement spectaculaire, mais aussi, la découverte des corps sous la Tour…
 
Points Négatifs :
- Un peu dubitatif quant aux références a M le maudit de Fritz Lang, logique puisqu’il s’agit de l’autre chef d’œuvre du créateur de Metropolis (le film) mais bon, je me demande où Lehman veut en venir ? Bon, après, c’est le premier tome est si ça se trouve, il en sortira de bonnes choses.
 
Ma note : 8,5/10

samedi 26 février 2022

L'Œil de la Nuit – Le Druide Noir


L'Œil de la Nuit – Le Druide Noir
 
Quelque part dans une forêt, d'étranges conciliabules réunissent deux corbeaux, une biche et un hibou. Ils évoquent le retour sur leurs terres d'un certain Charles d'Albury, ainsi que le réveil de l'Ancien. Tous s'accordent à devoir empêcher ce qui serait une véritable catastrophe... mais ils redoutent aussi que ce simple mortel de Charles ne les écoute pas. Quelques instants plus tard, l'homme apparaît, fermement résolu à ouvrir une sépulture. Dans un dernier effort, il s'adresse à ce qui a tout d'une momie : « 10 ans d'efforts pour te retrouver, vieil homme, mais dans une heure, tes pouvoirs seront à moi »...
 

L'Œil de la Nuit – Le Druide Noir
Scénario : Serge Lehman
Dessins : Gess
Couleurs : Delf
Couverture : Benjamin Carré
Editeur : Delcourt
Genre : Fantastique, Etrange, Super-Héros
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 20 janvier 2016
Nombre de pages : 96
 
Mon avis :
 Après Ami du Mystère et Les Grandes Profondeurs, deux albums consacrés aux origines du Nyctalope, ou, plutôt, de L'Œil de la Nuit, et qui, ma foi, étaient proche de la perfection, Serge Lehman et son compère Gess, déjà auteurs en leur temps de l’exceptionnelle Brigade Chimérique, reviennent une troisième et dernière fois – vraiment, cela serait dommage tant ce personnage possède un potentiel certain – au personnage de Theo Sinclair en nous proposant une aventure de ce dernier qui, ma foi, si elle apparait au final un peu en deçà de celle des deux premiers volumes, n’en reste pas moins excellente. Car il est évidant, et justement, c’est cela qui me chagrine, si Le Druide Noir sera bel et bien l’ultime volet de L'Œil de la Nuit, alors, cela serait fort dommage tant il y aurait de quoi faire avec ce personnage, sans parler, bien entendu, de l’univers de La Brigade Chimérique dans un sens plus large, bien entendu. Mais bon, en dehors de ce questionnement et de mes souhaits, légitimes par ailleurs, quid de ce troisième volet des aventures de celui que l’on n’a pas le droit d’appeler le Nyctalope ? Eh ben ma foi, disons que malgré un certain classicisme, le contenu reste très bon : notre héros, de plus en plus puissant et sur de lui mais de moins en moins humain de par ses sentiments (ce qui explique bien des choses au sujet de l’homme qu’il sera devenu dans La Brigade) fraye ici avec l’occultisme, affrontera un démon sumérien, aura a faire avec un ancien druide revenu a la vie, flirtera avec une jeune fille et se verra éconduit (plutôt amusant d’ailleurs) et fera même une petite rencontre avec un ancien dieu celte. Le rythme est captivant, on ne s’ennui pas une seule seconde, quand aux dessins de Gess, que dire de plus au sujet de ces derniers si ce n’est qu’ils sont parfaits !? Bref, de quoi se dire que cet album nous montre bien que cette série pourrait se développer, encore et encore, en nous proposant a chaque fois une nouvelle aventure a notre Œil de la Nuit, à la manière des comics de qui l’univers de Lehman est bien plus proche que de la bande dessinée européenne. Après, cela ne semble pas être le cas, ce qui, au demeurant, est fort dommage, mais bon, on peut toujours espérer…
 

Points Positifs
 :
- Une aventure trépidante et captivante qui verra notre héros aux prises avec un dieu celtique revenu a la vie dans le corps d’un jeune occultiste. Ce n’est peut-être pas franchement original mais on ne s’ennui pas une seule seconde et, ma foi, c’est le principal !
- Un druide maléfique, des démons sumériens, des histoires de sacrifices, de l’occultisme, des animaux qui parlent et même un certain Cernunnos qui pointe le bout de son museau.
- Un Theo Sinclair de plus en plus froid, calculateur, et qui se rapproche de plus en plus de l’homme que l’on avait connu dans La Brigade Chimérique ou dans L’Homme Truqué.
- Les dessins de Gess, bien sur, toujours aussi bons.
- La certitude, en lisant cet album, que la série pourrait se prolonger en nous proposant à chaque fois des aventures différentes. Espérons que cela soit le cas !
- Encore une fois, une couverture tout simplement magnifique.
 
Points Négatifs :
- Je me demande si cette histoire n’aurait pas gagné à être un poil plus longue ; peut-être pas sur deux albums mais quelques pages supplémentaires auraient apporté un plus, indéniablement.
- Dommage que la quasi-totalité  des personnages secondaires des deux premiers brillent par leur quasi absence voir leur absence totale.
- Si c’est le dernier tome de la série, alors là, la déception sera grande…
 
Ma note : 8/10