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vendredi 30 septembre 2022

Le Fleuve de l'Éternité – Les Dieux du Fleuve


Le Fleuve de l'Éternité – Les Dieux du Fleuve
 
L'humanité s'est réveillée un matin sur les deux rives d'un fleuve géant, ressuscitée par un peuple de l'avenir, les Ethiques. Elle s'est aussitôt livrée avec entrain à ses passe-temps favoris, la conquête du pouvoir, la guerre, le sexe, avec d'autant plus d'enthousiasme que la résurrection était garantie sans frais. Le but des Ethiques avait été de donner à chaque humain une occasion de progresser spirituellement. De toute évidence, il allait falloir du temps, beaucoup plus de temps qu'il n'en avait prévu. Un ressuscité nommé Jésus pouvait en témoigner qui, sur la rive du Fleuve, allait une fois de plus être mis à mort. Et les hardis compagnons qui, sous la conduite de Richard Burton et de Mark Twain, avaient conquis la Tour des Ethiques, allaient être soumis à la plus grande de toutes les tentations. Disposer à leur gré, outre l'immortalité, de tous les pouvoirs des Dieux du Fleuve.
 

Le Fleuve de l'Éternité – Les Dieux du Fleuve
Auteur : Philip José Farmer
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 1983
Edition Française : 15 septembre 1993
Titre en vo : Riverworld – Gods of Riverworld
Pays d’origine : États-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Charles Canet
Éditeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 475
 
Mon avis :
 Sans atteindre les sommets des deux premiers tomes de la saga, Les Dieux du Fleuve, ultime tome du Fleuve de l’Eternité, n’est pas non plus le plantage total que certains ont put affirmer depuis sa parution, en 1983... Vrai-faux roman, cet ouvrage est composé d’une nouvelle, Ainsi Meurt toute Chair et de la suite a proprement parlée de la saga où l’on retrouve Burton et ses compagnons quelques semaines après la fin du Labyrinthe Magique. Ainsi, impossible de vous proposer une critique digne de ce nom sans diviser celle-ci en deux parties. Et, comme vous allez vous en apercevoir, les deux sont loin de se valoir… Ainsi Meurt toute Chair est, incontestablement, une déception. Certes, ce fut avec plaisir, au départ, que je me suis plonger dans cette nouvelle dont l’intrigue avait lieu dans cet univers si riche qu’est le Monde du Fleuve – et qui possédait un vivier inépuisable de bonnes histoires à raconter, dommage que Farmer ne nous ait pas proposé d’autres récits – cependant, malgré un style égal à celui de la saga principale, une intrigue pas forcement géniale mais néanmoins sympathique, qualifier celle-ci de réussie serait exagérée. Et cela, tout simplement parce que, lorsque l’on inclut dans un récit le Christ parmi les personnages principaux, et bien, on s’attend au moins à ce que celui-ci ait un rôle légèrement plus étoffé. Hors, ce fut loin d’être le cas. A la place, le lecteur se retrouve donc avec une aventure de Tom Mix, l’acteur du début du dix neuvième siècle qui plaisait tant à Farmer et que l’on avait déjà vu dans la saga principale, fuyant un tyran pas forcement charismatique avec, pour compagnons, Jésus, donc, et l’une de ses compatriotes. Cependant, ces deux là ont un rôle presque insignifiant. Du coup, on doit se coltiner ce brave mais pas charismatique pour un sou Tom Mix sur la quasi-totalité du récit. Quant à Jésus, et bien, ses apparitions sont rares, bien trop rares. Et si ses doutes sont assez bien trouvés de la part de l’auteur, ils auraient largement mérités d’être plus développés. Ainsi, alors que l’on aurait put être en droit de s’attendre à une bonne intrigue centrée sur le questionnement métaphysique du Christ, on a, à la place, une vulgaire aventurette de Tom Mix. Lisible mais très loin d’être indispensable… Par contre, pour ce qui est du gros de ce cinquième tome, Les Dieux du Fleuve, l’intérêt est bien plus élevé. Beaucoup, comme j’ai put le constater en lisant d’innombrables critiques, ont regretté que Farmer ait, dans cette suite, remis en cause certaines des révélations finales du Labyrinthe Magique. Certes, dans le fond, l’auteur n’était pas obligé de revenir sur celles-ci, pourtant, après avoir lu, et découvert les diverses nouvelles vérités sur les buts des Ethiques et le sort des âmes après la mort, celles-ci ne m’apparaissent pas inintéressantes, bien au contraire et j’ai trouver la démarche plutôt pertinente. En préface du troisième tome, Le Noir Dessein, Philip José Farmer s’excusait auprès de ses lecteurs des fins à rebondissements des premiers volumes et expliquait que la structure même de l’intrigue, l’avait fait renoncer à faire comme Asimov, dans son excellent cycle, Fondation, où les révélations finales de fin de tomes étaient remises en cause des le début des suivants. Et c’est ainsi que l’on doit juger Les Dieux du Fleuve : c’est-à-dire, une remise en cause littérale des certitudes, tout justes acquises. Après, on l’accepte ou non. Et si cela n’était pas nécessaire aux yeux de certains, et ben, ma fois, personnellement, je trouve que ce tome conclue bien mieux la saga que ne l’avais fait le précédant qui ne s’était guère attarder dans cette fameuse Tour Noire, but tout de même des héros depuis le départ. Car, après tout, ce cinquième volume du cycle n’est pas qu’un prétexte pour l’auteur qui souhaite ainsi remettre en cause les révélations de Loga, le fameux X, le récit allant beaucoup plus loin et s’intéressant fort judicieusement à mes yeux à ce que feraient des hommes et des femmes dotées de ce qu’il faut bien appeler des pouvoirs quasi divins. Et c’est là, franchement, que repose toute la force de ce roman car, comme on va vite s’en rendre compte, les choses ne vont pas être aussi simples… Ainsi, après un drame, vint s’installer une ambiance paranoïaque qui va mettre les nerfs de Burton et ses compagnons à rude épreuve, puis, une fois le problème apparemment réglé, vint le plus jouissif du récit : nos héros vont commencer, chacun à sa manière, a utiliser les possibilités quasi illimitées qui sont mises à leurs dispositions et si, chacun n’agit pas de la même façon, les conséquences ne seront pas forcement heureuses et les problèmes ne vont pas tarder à resurgir. Et ce, jusqu'à une bataille à la fois homérique et absurde, entre ceux-ci et les personnages de Alice au Pays des Merveilles, tout au tant risible que dramatique. Ensuite, il sera toujours temps de connaître enfin la vérité et de finir sur une note bien moins métaphysique que dans le précédant tome, ainsi qu’une décision assez logique au vu de la personnalité de ces héros qui nous ont accompagnés tout au long du Fleuve… Il est indéniable, à présent que j’ai achevé ce cinquième volet qui conclue définitivement la saga, que Le Fleuve de l’Éternité fait partie – malgré bien des défauts déjà citées dans mes critiques précédentes – de ces incontournables de la SF. Avec ce cycle, Philip José Farmer tient là son œuvre culte, et, alors qu’il nous a quitté il y a quelques années, peut être, qui sait, s’est-il réveillée quelque part sur les bords du Fleuve ?
 

Points Positifs
 :
- Véritable conclusion de la saga, Les Dieux du Fleuve, malgré ses défauts, n’en reste pas moins un bon ouvrage qui ne dénote nullement au sein de l’œuvre phare de Farmer. Il faut dire que, entre les remises en cause de nos certitudes, l’ambiance paranoïaque qui pèse tout au long de l’intrigue et les divers questionnements sur ce que feraient des humains avec des pouvoirs divins, il y a de quoi ravir les fans de l’auteur qui tiennent ici une conclusion plus qu’acceptable…
- Alors que la conclusion du Labyrinthe Magique décevait vu que l’on voyait peu nos héros dans la Tour Noire, ici, l’intrigue s’y déroule uniquement et, ma foi, c’est une très bonne chose puisque l’auteur peut ainsi mettre aux prises ses personnages avec des pouvoirs quasi-divins tout en posant une question fort pertinente : que feraient-ils avec ?
- La bataille entre nos héros et les personnages de Alice au Pays des Merveilles est tout à la fois ridicule que dramatique. On pourrait donc parfaitement ne pas y croire une seule seconde, pourtant, celle-ci est un des grands moments de ce cinquième volet de la saga !

Points Négatifs :
- La nouvelle, Ainsi Meurt toute Chair est le gros point noir de cet ouvrage. Il faut dire que celle-ci n’apporte strictement rien a l’intrigue générale du Monde du Fleuve et que, en plus d’occuper une place non négligeable dans cet ouvrage, elle ne peut que décevoir le lecteur qui, plutôt que d’avoir droit à une histoire sur le Christ, se coltine ce fade et inutile Tom Mix, un des protagonistes les moins intéressants du cycle…
- Le récit principal est assez bon dans l’ensemble, malheureusement, certains passages sont un peu longuets et cassent le rythme d’une intrigue où l’action brille particulièrement par son peu de présence.
- Le Deus ex Machina final est un peu ridicule quand on y pense. Solution de facilité de la part de Farmer qui laisse un certain gout amer dans la bouche.
- Comme je l’avais déjà souligné lors de mes critiques précédentes, cette œuvre accuse un peu son âge, ce en raison d’un style d’écriture un peu vieillot et d’une simplicité qui n’est plus de mise de nos jours…

Ma note : 7/10

vendredi 23 septembre 2022

Le Fleuve de l'Éternité – Le Labyrinthe Magique


Le Fleuve de l'Éternité – Le Labyrinthe Magique
 
Sur une planète inconnue, aux rives d'un fleuve immense, toute l'Humanité s'était retrouvée : ressuscitée ! Quarante milliards d'êtres, des plus obscurs aux plus célèbres : Ulysse, Jean sans Terre, Cyrano, Mozart... Et ordre leur avait été donné de remonter le fleuve jusqu'à sa source. La source de la vérité. Alors qu'ils voguent vers cette fabuleuse révélation, ils ne s'en déchirent pas moins en mesquines rivalités, en combats dérisoires – puisque chacun est immortel et renaît tôt ou tard. Les voici presque au terme du voyage, près de recevoir réponse à leurs questions, et les navires, futilement, luttent encore de vitesse... Lorsqu’enfin tous les mystères de la vie leur seront dévoilés, les hommes sauront-ils se dépasser et mériter cette seconde chance qui leur est offerte ?
 

Le Fleuve de l'Éternité – Le Labyrinthe Magique
Auteur : Philip José Farmer
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 1980
Edition Française : 01 janvier 1993
Titre en vo : Riverworld – The Magic Labyrinth
Pays d’origine : États-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Charles Canet
Éditeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 512
 
Mon avis :
 Long fut le chemin jusqu’à la Tour Noire, et long fut également le récit pour y parvenir, Farmer prenant un malin plaisir, au cours des différents tomes comportant le cycle du Fleuve de l’Éternité, a s’attarder longuement sur des a cotés qui, s’ils apportent une matière non négligeable a un univers suffisamment dense pour que l’on écrive une bonne dizaine d’ouvrages sur le sujet, pouvait, par moments, lasser le lecteur qui avait parfois la désagréable impression que l’on s’éloignait trop souvent du fil principal. Mais ce choix, assumé par l’auteur, pouvait ne pas être désagréable et se comprendre parfaitement si, malheureusement, a contrario, certains pans de l’intrigue, vitaux eux, n’étaient complètement occultés ou raccourcis a leurs stricts minimums, ce qui, au vu de l’exhaustivité de l’œuvre est fort dommageable. Car ce défaut, déjà présent dans les volumes précédents, se retrouve à nouveau dans ce quatrième tome, mais de manière trop flagrante et trop importante, au point de gâcher partiellement la qualité d’une saga, jusque là, plutôt excellente. Hélas, mille fois hélas, car, avec le Labyrinthe Magique, le lecteur allait enfin pouvoir, au bout d’un si long récit, obtenir toutes les réponses à ses questions qui, pour la plupart, trottaient dans sa tète depuis les toutes premières pages de la saga. Mais d’abord, dans la lignée des tomes précédents, ce quatrième volume, enchaînais sur la fin du très long voyage des deux navires fabuleux qui parcouraient le fleuve depuis des décennies, celui du Roi Jean et celui de Sam Clemens, qui, comme on s’en doutait, allaient finir tôt ou tard par se rejoindre et régler quelques vieux comptes restés en suspens… Ainsi, après un préambule où l’auteur s’attarda sur les nouvelles recrues de chaque camps, la fin du voyage et les pensées, les doutes et les craintes des protagonistes principaux avant l’échéance finale, nous passons au duel tant attendu depuis si longtemps, et là, franchement, je dois vous avouer que personnellement, on n’en prend plein les yeux ! Décomposer en trois parties, le combat aérien – fascinant – l’affrontement naval – apocalyptique et plutôt long – et, pour finir, le duel émouvant, drôle et dramatique entre Burton et Cyrano, ce combat final entre les troupes de Jean et de Clemens restera dans les annales, tenant toutes ses promesses. Mais, car il y a un mais, et il est plutôt de taille, Farmer, après avoir utiliser tant de personnages de premier plan, leur avoir donner une si grande importance, ne se donne même pas la peine d’en utiliser la majeure partie dans cet affrontement, ce qui, à l’extrême rigueur, peut se comprendre au vu du nombre de protagonistes en jeu, mais pire, et là, c’est impardonnable, une fois celui-ci achevé, il n’est nulle part fait mention du sort de la plupart d’entre eux, ce qui est un comble. Et là survient le gros point négatif de l’œuvre : en effet, a quoi bon nous faire partager, pendant des centaines et des centaines de pages, les péripéties de Jack London, Tom Mix ou Kazz, par exemple, pour ne pas daigner nous dire ce qui leur ait arriver. Alors oui, on devine bien que ceux-ci ont trouver la mort dans le duel entre les deux navires, et que l’auteur n’était pas obliger d’inventer une mort héroïque ou importante pour chacun d’entre eux, mais ne pas en faire mention, ne serais ce qu’une seule fois, c’est exagérer. Même leurs compagnons, par la suite, n’éprouvent même pas la moindre pensée pour leurs compagnons de voyage qui, faut il le rappeler, dura des décennies... Bref, vous l’avez compris, à mes yeux, nous avons là le gros point négatif d’une saga qui, jusque là, en dehors de quelques petites imperfections mineures, tenait franchement la route. Ensuite, il reste aux survivants, sous la houlette de Burton, de finir le voyage jusqu’à la Tour Noire, voyage long et difficile, dramatique puisque l’un des protagonistes trouvera la mort près du but – sur ce point, l’intensité émotionnelle est parfaite, de même que l’implacabilité d’un destin décidément sans pitié. Puis, au bout de bien des peines, la Tour Noire, enfin, le repaire des Ethiques, où le lecteur, comme les personnages, trouveront enfin les réponses à toutes les questions : qui est X, le mystérieux inconnu et quels étaient ses buts secrets de trahir les siens, qui à ressusciter tous les habitants de la Terre et pourquoi, qui sont les Ethiques, et pourquoi, sur le Monde du fleuve, certaines choses ne semblent plus fonctionner correctement ? Les réponses, on les aura attendues longtemps, et on les aura, enfin. Certes, peut être que le coté mystique proche du monothéisme déplaira à certains, mais, dans l’ensemble, celles-ci collent assez bien au récit et sont assez satisfaisante. Alors, une fois de plus, et tout en se rappelant à quel point le récit, a put, parfois, se perdre dans des méandres aussi sinueux que ceux du Fleuve, on pourra déplorer que le passage ayant lieu dans la Tour soit, finalement, plus court que on aurait put l’espérer. De même, la résolution de l’énigme finale, toute astucieuse soit elle, m’apparaît cependant un peu rapide et le coté « on finit la saga en sautant de joie » m’a un peu laisser perplexe. Mais bon, malgré tout, et même si ce quatrième tome, malgré d’immenses qualités et des passages inoubliables, possède quelques défauts notoires et indéniables, que l’on ne peut que regretter, au final, Le Labyrinthe Magique clôt assez bien une saga qui fait partie, de façon certaine, des grands classiques de la science fiction. Certes, on aurait préféré que cela soit de manière magistrale mais bon, on n peut pas avoir tout ce que l’on veut… Pour la petite histoire, la saga du Fleuve de l’Éternité comporte un cinquième volume, considéré comme étant un peu a part puisque composé d’une nouvelle où apparaît le Christ et un court roman, Les Dieux du Fleuve, qui nous narre la suite des aventures de Burton et de ses compagnons dans la Tour Noire. Une nouvelle conclusion dont je vous parlerai très bientôt…
 

Points Positifs
 :
- Une vrai-fausse conclusion – Farmer reviendra à sa saga par le biais d’un cinquième volume – qui, dans les grandes lignes, apporte les réponses aux questions que l’on se posait depuis les débuts et qui est, dans l’ensemble, plutôt excellente. Riche de scènes marquantes, de duels implacables et de questionnements philosophiques, Le Labyrinthe Magique ravira, sans nul doute, les fans de la saga !
- Le très long duel, décomposé en trois parties, entre les troupes de Sam Clemens et celles du Roi Jean est, sans aucun doute possible, le moment le plus marquant de ce quatrième volet du Fleuve de l’Éternité. Moult protagonistes importants y perdent la vie, il y a pas mal de scènes fortes et entre le duel aérien et celui qui oppose Burton à Cyrano, force est de constater que l’on ne s’ennui pas une seconde.
- La dernière partie, celle du voyage vers la Tour Noire puis tout ce qui se déroule dans celle-ci est fort intéressante, ne serais-ce que pour les révélations tant attendues sur les mystères du Monde du Fleuve…

Points Négatifs :
- Après nous avoir fait voyager le long du Fleuve aux coté de tant de protagonistes plus ou moins importants, quel dommage que, pour la plupart d’entre eux, Farmer ne leur ait pas donné une fin digne de ce nom. Ainsi, certains sont mentionnés comme étant passé de vie à trépas au cours de la bataille tandis que d’autres, peut-être encore plus importants, sont complètement oubliés, ce qui, selon moi, est impardonnable !
- La résolution de l’énigme finale, toute astucieuse soit-elle, est un peu tirée par les cheveux…
- Qu’est ce que c’est que cette conclusion où les survivants sautent de joie comme des débiles !?
- Comme je l’avais déjà souligné lors de mes critiques précédentes, cette œuvre accuse un peu son âge, ce en raison d’un style d’écriture un peu vieillot et d’une simplicité qui n’est plus de mise de nos jours…

Ma note : 7,5/10

samedi 17 septembre 2022

Le Fleuve de l'Éternité – Le Noir Dessein


Le Fleuve de l'Éternité – Le Noir Dessein
 
Long de trente millions de kilomètres, le Fleuve de l'éternité serpente sur une planète qui semble avoir été spécialement conçue pour accueillir les quarante milliards d'humains - célèbres ou obscurs - tous ressuscités aujourd'hui. Qui les a fait revivre et dans quel dessein ? Des esprits curieux s'interrogent, notamment Ulysse, Mark Twain, Cyrano de Bergerac... Apparaît alors à quelques-uns des ressuscités un mystérieux inconnu. Selon lui, la clé de l'énigme se trouve dans une tour géante, au pôle Nord. C'est là que les maîtres de la planète préparent leur effrayant projet... Décidés, intrépides, les hommes partent à l'assaut de la tour, remontant le fleuve sans fin. Parviendront-ils à empêcher la mise en œuvre du noir dessein ?
 

Le Fleuve de l'Éternité – Le Noir Dessein
Auteur : Philip José Farmer
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 1977
Edition Française : 01 janvier 1992
Titre en vo : Riverworld – The Dark Design
Pays d’origine : États-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Guy Abadia
Éditeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 537
 
Mon avis :
 Attention ! Que tous ceux qui, dans Le Bateau Fabuleux, avaient été surpris par la multiplication des intrigues et l’arrivée massive de nouveaux protagonistes venus remplacer les anciens se préparent car une fois de plus, Farmer complexifie son intrigue et c’est donc à une véritable avalanche de nouveaux protagonistes et d’histoires secondaires liées à celles ci que le lecteur fera face. Au point que, bien souvent, la trame narrative s’écarte du fil principal pour se perdre, parfois, dans des sujets un peu trop éloignés du départ, ce qui, indéniablement, pourrait en rebuter certains, attirés par le postulat de base du cycle, mais qui, a force de voir de nouveaux personnages faire leur apparition et reléguer dans un quasi anonymat les anciens, pourraient commencer à avoir un certain sentiment de lassitude. Surtout que, pour ce qui est des réponses aux questions posées depuis les toutes premières lignes du début de la saga, il faut avouer que ce troisième tome n’apporte guère d’éclaircissements, au contraire, si certaines petites avancées dans la résolutions de quelques énigmes mineures ont lieux, de nouveaux mystères font leurs apparitions, comme, par exemple, le fait que les résurrections n’aient plus lieux et l’on ressort au final avec davantage de questions que de solutions à ces diverses énigmes. Bref, vous l’aurez compris, le Noir Dessein, troisième tome du Fleuve de l’Éternité, est un petit pavé qui complexifie l’intrigue de façon peu commune entre ces nouveaux protagonistes, le retour des anciens, les rebondissements littéralement inattendus qui laissent pantois le lecteur ainsi que de nombreuses digressions et de longs passages qui n’ont parfois pas grand-chose à voir avec l’intrigue principal. Alors, est ce que tout cela signifierait que le Noir Dessein marque un coup d’arrêt dans la qualité intrinsèque de la saga ? Franchement, à mes yeux, ce n’est pas mon avis. Certes, je conçois que de nombreux lecteurs pourront trouver lassant toutes ces multiplications de protagonistes à n’en plus finir et d’histoires secondaires, surtout que, du coup, l’on n’avance pas des masses dans l’intrigue principal. Cependant, passé un petit tant d’adaptation dans le tome deux, où Clemens remplaçait Burton comme tète d’affiche, ce fut donc le tout naturellement du monde que je ne fut pas surpris de voir arriver de nouvelles têtes d’affiches, et ce, en grand nombre d’ailleurs. Et qui dit nouvelles tètes, dit forcement nouvelles intrigues, nouveaux buts, nouvelles idées pour essayer de parvenir a cette fameuse et mystérieuse Tour Noire : désormais, c’est par la voie des airs, par le biais d’un dirigeable que certains vont se lancer dans ce voyage digne des Argonautes... Et c’est là qu’a mon avis, s’opère une sélection parmi les lecteurs de la saga : soit l’on accepte cela et l’on accroche, soit l’on commence à trouver que l’on tourne un peu trop en rond et l’on commence à trouver toute la chose fort lassante, ce qui est dommage mais fort possible… Alors, comme dans ma critique du volume précédant, tout n’est pas parfait et l’on retrouve certaines imperfections déjà entraperçues auparavant dans ce Noir Dessein : quelques lapsus de l’auteur, certains événements trop rapidement expédiés alors qu’ils méritaient que l’on s’y attarde davantage tandis que d’autres sont un peu longs. Mais tout ceci n’entache en rien l’excellente qualité du cycle, indéniablement, la plus belle création de Farmer. D’ailleurs, ce qui me gène le plus dans tout ceci est d’un tout autre ordre et est plus lié a l’égocentrisme habituel du peuple américain qui ont un peu trop l’habitude de ne voir que par leur propre histoire personnelle, un peu comme si le reste du monde était négligeable. Alors certes, il y a Burton ou Cyrano de Bergerac, cependant, parmi les protagonistes principaux, combien de citoyens américains ou nord américains ? Clemens, Jack London, Firebass, un cowboy, un trappeur, Frigate et bien autres sont un peu trop omniprésents a mon goût, alors que, en étant objectif une minute, l’on se rend compte que la très longue Histoire de l’Humanité aurait put nous proposer une flopé de protagonistes autrement plus intéressants qu’un homme des bois canadien ou qu’un acteur de western du début du siècle. Ce petit défaut, propre à bon nombres d’œuvres américaines n’enlève rien à la qualité du cycle de Farmer, mais me laisse, néanmoins, un petit goût amer… Enfin, malgré ces quelques petits défauts, le lecteur pourra se rattraper en se passionnant pour une intrigue, certes de plus en plus complexe mais toujours aussi bonne, et sera heureux d’apprendre que Burton et ses compagnons seront de retour tandis que Clemens et les siens, désormais séparés, seront toujours présents. Entre ces derniers et les petits nouveaux, certes, l’équilibre n’est pas toujours respecté mais pour ce qui est des rebondissements et des moments de bravoure, soyez rassurez car ils seront légions. De plus, que le lecteur se prépare à sortir son mouchoir car les premiers drames vont faire leurs apparitions – alors que désormais, apparemment, nul ne peut plus renaître à la vie ?! Alors, entre sous intrigues multiples mais qui s’emboîtent finalement diablement bien, des coups de théâtres en tout genres, des trahisons, le lecteur ne restera pas insensible au charme de cette saga, qui voit, avec ce troisième volet, l’annonce d’alléchantes et futures révélations tant attendues. Et pour ceux qui aiment les moments épiques, qu’ils relisent donc l’arrivée du dirigeable à la Tour Noire et les événements qui s’ensuivent, ou bien, l’action commando de Cyrano dans le navire du Prince Jean : deux points d’orgue d’un tome riche, complexe et qui fait honneur à la série et qui ne donne qu’une seule et unique envie, de s’attaquer le plus rapidement possible à la suite, afin que les mystères du Monde du fleuve nous soient enfin dévoilés…
 

Points Positifs
 :
- Malgré l’arrivée, une fois de plus, de nouveaux protagonistes qui occupent ici une place importante dans l’intrigue, Le Noir Dessein reste une suite plus qu’acceptable de cet excellent cycle de Science-Fiction qu’est Le Fleuve de l’Éternité. Il faut dire que Philip José Farmer n’a pas son pareil pour nous tenir en haleine, ce, même s’il multiplie à loisir son casting et ses sous-intrigues. Cependant, si vous appréciez cette saga depuis ses débuts, il est difficile de ne pas être captiver par ce troisième volet haut en couleur.
- Malgré les petits nouveaux qui font ici leur apparition, le lecteur retrouvera avec plaisir l’intégralité du casting apparu depuis le début de l’histoire, ce qui est une bonne nouvelle, surtout pour ce qui est de l’inimitable Richard Francis Burton.
- Indéniablement, Farmer nous bouscule dans nos certitudes et quelques révélations quand à certains protagonistes ont de quoi en surprendre plus d’un !
- Nous avons enfin un personnage féminin qui occupe un rôle de premier plan dans l’histoire. Ma foi, il était temps !

Points Négatifs :
- On n’échappe malheureusement pas à quelques longueurs par moments. De plus, si l’on retrouve tous les protagonistes apparus dans les deux premiers volumes – en plus des nouveaux – tout le monde n’a pas droit à la même mise en avant, ce qui est dommage.
- Certaines révélations tombent un peu comme un cheveu dans la soupe et sont pour le moins peu crédibles.
- Certes, il y a enfin un personnage féminin intéressant, mais bon, ne vous leurrez pas, la place de la femme, dans cette saga, est décidément réduite, la plupart du temps, à, au mieux, simple potiche, au pire, dévidoir sexuel pour ces males… Franchement, un des gros défauts de cette œuvre !
- Comme je l’avais déjà souligné lors de mes critiques précédentes, cette œuvre accuse un peu son âge, ce en raison d’un style d’écriture un peu vieillot et d’une simplicité qui n’est plus de mise de nos jours…

Ma note : 7,5/10

dimanche 11 septembre 2022

Le Fleuve de l'Éternité – Le Bateau Fabuleux


Le Fleuve de l'Éternité – Le Bateau Fabuleux
 
Vous souvenez-vous de ce fleuve immense sillonnant une planète inconnue ? Sur ses rives se sont retrouvés des milliards d'humains ressuscités. Et parmi eux, il y a des grands noms : Cyrano de Bergerac, Odysseus, Hermann Goering, Mark Twain, Le Prince Jean... Bref, des gens dynamiques, désireux de comprendre et d'agir. Alors Mark Twain, qui n'a pas oublié son cher Mississippi, décide de construire un navire pour remonter aux sources du fleuve. Il serait tout à la joie de la folle entreprise si sa femme ne le chagrinait : elle s'est éprise de Cyrano ! Autre ennui : Goering, devenu un non-violent, s'oppose à l'aventure... Mark Twain est têtu et le bateau fabuleux sera achevé. Pour voguer sur quelles eaux tumultueuses et maléfiques ?
 

Le Fleuve de l'Éternité – Le Bateau Fabuleux
Auteur : Philip José Farmer
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 1971
Edition Française : 01 janvier 1992
Titre en vo : Riverworld – The Fabulous Riverboat
Pays d’origine : États-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Jacques Guiod
Éditeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 348
 
Mon avis :
 Le premier volume du Fleuve de l’Éternité s’était achevé alors que Richard Burton et ses compagnons se préparaient, une fois encore et après maintes péripéties, à partir en quête de la mystérieuse Tour Noire, ce monument semi légendaire où vivraient les responsables de la résurrection générale de l’humanité toute entière sur le monde du Fleuve, les non moins étranges Ethiques. Ainsi, après avoir suivi Burton, Alice, Frigate et les autres dans leur exploration de cette planète, ou, plus précisément, de ce long et sinueux fleuve sur les rives duquel, l’Homme commençait, au fil des années, a bâtir de nouvelles nations et, bien trop souvent, a retomber dans ses travers, je m’attendais à les retrouver dans ce second volume. Ainsi, telle ne fut pas ma surprise en constatant assez rapidement que ceux-ci seraient tout simplement absents dans ce tome – il est tout juste fait quelques allusions à Burton, ici et là. Alors certes, je savais pertinemment que de nouveaux protagonistes allaient faire leur grande entrée dans le récit, pas que nos anciens héros brilleraient par leur absence… Ceci étant dit, rentrons donc dans le vif du sujet pour ce qui est de ce Bateau Fabuleux, ce second tome du Fleuve de l’Éternité… Ainsi, après la surprise initiale, on finit, au bout d’une période d’adaptation plus ou moins longue, par retrouver les grandes trames du cycle du Fleuve de l’Éternité et en particulier les grandes questions que les protagonistes et les lecteurs se posent : pourquoi une telle résurrection, comment et dans quel but, qui sont ces mystérieux Ethiques, comment accéder à cette mystérieuse Tour noire et, quel sera le sort de l’humanité ? Car nombreux sont ceux qui se posent ces questions et, parmi eux, un certain Sam Clemens (alias Mark Twain), un autre contacté, comme Burton, par le mystérieux Inconnu, le soit disant rebelle des Ethiques. Et alors que l’on aurait put s’attendre, comme dans le premier volume, a une succession de voyages au court du fleuve, l’on se rend assez rapidement compte que Farmer nous entraîne plutôt ici, dans la description de toute la mise en place nécessaire à la construction de ce fameux Bateau Fabuleux. Et là, tout y passe : création d’un état, enjeux politiques internes et relations avec les voisins, quelles soient houleuses ou amicales, trahisons et manœuvres politiques diverses, commerce, logistique, longs descriptifs de l’industrie et des moyens nécessaires à l’accomplissement du but ultime de ce deuxième tome, c’est-à-dire, la construction du plus grand bateau à aubes de l’Histoire, navire qui permettra à Clemens et ses compagnons, de partir en quête de la Tour Noire. Du coup, l’on se retrouve, tout en étant dans le même univers et que les objectifs n’ont pas changés d’un iota, avec un récit bien différent que dans le Monde du Fleuve, peut être moins romanesque mais tout autant passionnant et captivant. Alors oui, l’action est moins présente, ce, au détriment de la psychologie des personnages, mais la force de Farmer, est de maintenir le niveau de qualité de l’œuvre et l’intérêt du lecteur pour celle-ci à un haut degré, et ce, malgré tant de changements. L’on avait aimé la bravoure de Burton ? On se passionnera pour ce râleur de Clemens, a la personnalité bien trouble, parfois peu reluisante et jusqu’au boutiste. L’on avait aimé les voyages du premier tome ? La gérance d’un état et ses relations avec ses voisins nous passionnerons. L’on avait aimé la présence d’un homme de Néandertal et d’un extraterrestre dans le premier tome ? Les protagonistes de la suite seront plus conventionnels, si l’on fait abstraction du géant préhistorique, l’attachant Joe Miller, quand à d’autres, comme Cyrano de Bergerac, Jean sans Terre ou Eric la Hache, disons qu’ils ne laisseront pas les lecteurs indifférents... Et, bien entendu, on avait adoré tous les mystères entourant la résurrection de l’humanité, le sort à plus moins longue échéance de celle ci et les Ethiques ? Rassurez vous, ceux-ci sont toujours présents et s’en trouvent mêmes sublimés car plus l’on avance dans l’œuvre, plus de nouveaux indices nous sont donnés, plus nos certitudes et nos hypothèses volent en éclat, ainsi, tandis que les dernières pages de ce Bateau Fabuleux s’achèvent, une chose est certaine, la route sera encore longue pour nos protagonistes et bien malin sera celui qui peut prétendre connaître la solution de toutes les énigmes, qui ne cessent de croîtrent… Bref, ce second volume du Fleuve de l’Éternité, malgré son changement de ton, n’en reste pas plutôt réussi et ne décevra pas les lecteurs de Farmer, qui, ici, réussit à se renouveler tout en maintenant la qualité de son cycle. Malheureusement, malgré toutes les louanges déjà citées, je ne peux passer sous silence certaines longueurs ainsi que quelques incohérences, dues, la plupart du temps à des oublis, même si, malgré ces quelques défauts, Le Bateau Fabuleux vient confirmer ce que son prédécesseur promettait : Le Fleuve de l’Éternité est un excellant cycle. Puisse la suite être du même acabit…
 

Points Positifs
 :
- Une suite qui, malgré son changement radical de casting et de ton, n’en reste pas moins dans la même veine, qualitativement parlant, que son prédécesseur et confirme tout le bien que l’on pouvait penser du cycle du Fleuve de l’Éternité, œuvre qui possède un univers oh combien singulier et qui mérite le détour, de par son postulat de départ et son originalité.
- Dans Le Bateau Fabuleux, on perd un peu le coté aventureux du premier volet, Le Monde du Fleuve, pour une ambiance plus politique, plus axée sur les rouages de la création d’un état et de son développement, cependant, l’intrigue n’en reste pas moins passionnante pour peu que vous adhériez a l’univers de Farmer.
- Le casting est renouvelé en profondeur, cependant, les nouvelles têtes d’affiches ont de quoi marquer les esprits : Mark Twain, Jean sans Terre, Cyrano de Bergerac, Lothar von Richthofen, pour les figures historiques, mais aussi Joe Miller, l’hominidé géant, pour les personnages inventés pour l’occasion…
- Les grandes questions que l’on se posait dans le premier volume reviennent à nouveau ici et on est toujours aussi curieux de connaitre le fin mot de l’histoire.

Points Négatifs :
- Comme cela avait été le cas pour le premier volume, cette œuvre accuse un peu son âge, ce en raison d’un style d’écriture un peu vieillot et d’une simplicité qui n’est plus de mise de nos jours…
- Quelques petites boulettes narratives, ici et là, ainsi que certaines longueurs nuisent un peu au plaisir de la lecture de ce roman.
- Le changement radical de casting à de quoi déstabiliser pas mal de lecteurs, surtout que, il faut le reconnaitre, Mark Twain et les petits nouveaux sont moins charismatiques que Richard Burton et ses compagnons.
- Les femmes occupent une place négligeable ici. Certes, il faut se remettre dans le contexte de l’époque, cependant, j’ai déjà eu l’occasion de lire des ouvrages où la gente féminine avait droit à un traitement plus acceptable…

Ma note : 7,5/10

dimanche 4 septembre 2022

Le Fleuve de l'Éternité – Le Monde du Fleuve


Le Fleuve de l'Éternité – Le Monde du Fleuve
 
Le jour du grand cri, tous les humains qui avaient jamais vécu se réveillèrent, nus, sur les rives d'un fleuve immense, le Fleuve de l'éternité. Trente ou quarante milliards, issus de toutes les époques et de toutes les cultures, chacun parlant sa langue, chacun ayant sa conception de l'au-delà, et immensément surpris de se retrouver vivants. Parmi eux, des ressuscités célèbres en leur temps, l'explorateur Richard Burton, Sam Clemens, alias Mark Twain, Jean sans Terre, Hélène de Troie, Cyrano de Bergerac, Mozart, Ulysse. Et tous les autres. Tous se demandent qui a construit ce monde impossible, qui les a ramenés à la vie. Et pourquoi ?
 

Le Fleuve de l'Éternité – Le Monde du Fleuve
Auteur : Philip José Farmer
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 1971
Edition Française : 01 janvier 1992
Titre en vo : Riverworld – To Your Scattered Bodies Go
Pays d’origine : États-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Guy Abadia
Éditeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 346
 
Mon avis :
 Disparu en 2009, à l’age vénérable de 91 ans, Philip José Farmer, fut, sans aucun doute, un des plus grands auteurs de Science Fiction. Assez curieusement, je n’avais jamais eu l’occasion de lire un seul de ses ouvrages et il aura fallut bien des années pour que, finalement, je ne me décide à me lancer dans la lecture de ce qui restera comme étant son œuvre majeure, je veux, bien entendu, parler du cycle du Fleuve de l'Éternité. Il faut dire que je n’avais entendu que des louanges au sujet de celui-ci, de plus, son concept avait de quoi m’attirer : la résurrection de l’ensemble de l’humanité ayant un jour vécu, qui se réveille donc un jour, au bord d’un interminable fleuve sur une planète inconnue, ce, avec les questions qui vont avec, ma foi, cela ne pouvait que me plaire… Cependant, serais-je, comme tant d’autres avant moi, emballer par cette saga ou bien la déception aura-t-elle été mon seul et unique lot ? Eh bien, comment dire… disons que, si tout n’est pas parfait dans ce Monde du Fleuve, premier volet du Fleuve de l’Éternité, non seulement je n’ai pas été déçu, loin de là, mais en plus, j’ai parfaitement reconnu les qualités de ce roman, un premier volet qui, ma foi, est fort prometteur pour la suite ! Ainsi, malgré le coté vieillot de la chose – Le Monde du Fleuve date de 1971 et accuse un peu son âge dans son style d’écriture, par moments un peu naïve – force est de constater que Philip José Farmer nous livre ici un cycle oh combien majeur de la SF : pour son concept de départ, génial et original, qui en soit, mérite à lui tout seul le détour, mais également en raison du développement de l’intrigue qui nous tient en haleine tout au long de ce premier volet, sans oublier, bien entendu, ses protagonistes pour le moins charismatiques – avec un Richard Francis Burton haut en couleur – et toutes ces questions auxquels on aimeraient bien connaitre les réponses, même si on a bien conscience que celles-ci ne seront pas pour toute suite… Pourquoi cette résurrection, comment et dans quel but ? Et les auteurs de celle-ci, quels sont ils ? Des Dieux, des extraterrestres, des humains du futur, et, encore une fois, dans quel but ? Oui, éternelle et inlassable question qui revient sans cesse : pourquoi ? Car forcement, comme dans toute bonne histoire qui se respecte, des hommes et des femmes vont essayer de percer les nombreux mystères de leurs résurrection, et ce sont donc eux que l’ont vas suivre, dans des pérégrinations diverses et passionnantes, avec à leurs tète, bien entendu, un Richard Burton, véritable personnage historique qui gagne à être connu, charismatique en diable qui fera tout pour essayer de percer les mystères qui le hantent… Ainsi, ce fut avec un grand plaisir que j’ai suivis les aventures de Sir Burton et de ses compagnons, aventures faites de hauts et de bats, leurs combats et leurs rencontres diverses ainsi que, les premières révélations qui, loin de nous éclairer, entraînent de nouvelles questions… Bref, vous l’avez compris, Le Monde du Fleuve, selon moi, est un très bon début du cycle et laisse présager du meilleur pour la suite et si je ne peux occulter certains défauts de ce premier roman du Fleuve de l’Éternité – style un peu vieillot, un dernier tiers moins réussi – ces derniers ne m’ont nullement gêner et je reste optimiste pour la suite, en espérant, bien entendu, finir par connaitre le fin mot de l’histoire et percer les mystères de ce bien singulier fleuve…
 

Points Positifs
 :
- Un postulat de départ tout simplement excellent et qui vaut, à lui tout seul, le détour : imaginez un monde inconnu où coule un fleuve gigantesque et sans fin, imaginez que tous les humains qui ont un jour vécu sur Terre ressuscitent, sans la moindre explication, au bord de ce fleuve, imaginez qu’ils aient tous retrouver leur jeunesse, que l’on pourvoit à leur subsistance et que si jamais ils meurent à nouveau, ils se réveilleront derechef en vie le lendemain… Voilà ce que nous offre Philip José Farmer et, en toute franchise, cette idée est géniale !
- Un casting haut en couleur où l’on retrouve des figures historiques – Richard Burton, Alice Hargreaves, Hermann Göring – et des personnages crées pour l’occasion – un néandertalien, un extraterrestre et même un écrivain qui ressemble diablement à Farmer – et qui sont pour beaucoup pour la réussite de cet ouvrage.
- Sir Richard Francis Burton est le héros de l’histoire et, ma foi, ce personnage haut en couleur mérite que l’on s’attarde sur la figure historique qu’il fut.
- Bien entendu, toutes les questions qui tournent autour de la résurrection de l’intégralité sont au cœur de l’intrigue et on a hâte de découvrir le fin mot de l’histoire.
- Une lecture captivante de la première à la dernière page !

Points Négatifs :
- Sortit en 1971, Le Monde du Fleuve accuse un peu, malheureusement, son âge, et souffre un peu par un style d’écriture un peu vieillot et une simplicité qui n’est plus de mise de nos jours.
- Le dernier tiers du roman est un peu inférieur selon moi car je trouve que les événements sont trop rapidement expédiés, surtout en comparaison du reste où l’auteur prend le temps de s’attarder sur le sort de ses protagonistes.
- La femme occupe une place négligeable ici. Certes, il faut se remettre dans le contexte de l’époque, cependant, j’ai déjà eu l’occasion de lire des ouvrages où la gente féminine avait droit à un traitement plus acceptable…
 
Ma note : 7,5/10