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jeudi 23 avril 2020

Prometheus

Prometheus

Dans un passé lointain, un vaisseau extraterrestre arrive sur Terre. Un être humanoïde y est déposé et s'y sacrifie en absorbant un liquide noir sous l'effet duquel son corps se désintègre, répandant son ADN dans un cours d'eau. En 2089, les archéologues Elizabeth Shaw et son compagnon Charlie Holloway découvrent une peinture préhistorique en Écosse, représentant un humanoïde pointant vers six étoiles, peinture quasi-identique à des représentations picturales découvertes chez d'autres civilisations du monde. Très vite, une expédition scientifique est organisée par la compagnie Weyland, qui envoie dix-sept membres à bord du vaisseau Prometheus jusqu'à une lune lointaine appelée LV-223, censée être l'endroit indiqué sur les images. Le voyage dure deux ans pendant lesquels l'androïde David surveille le vaisseau alors que l'équipage est en biostase. À l'approche de la destination, David réveille le reste de l'équipage. Shaw et Holloway leur expliquent le but du voyage : explorer une planète probablement peuplée d'extraterrestres qu'ils nomment les « Ingénieurs », qui seraient responsables de la création de l'humanité. Le vaisseau se pose près d'un immense dôme artificiel, et plusieurs membres de l'équipage explorent l'intérieur du bâtiment. Ils y trouvent le corps décapité d'un Ingénieur, mort deux mille ans plus tôt et une grande salle parsemée d'urnes, que domine une statue monumentale représentant une tête d'humanoïde, et des fresques étranges.


Prometheus
Réalisation : Ridley Scott
Scénario : Damon Lindelof et Jon Spaihts
Musique : Marc Streitenfeld
Production : Scott Free Productions, Brandywine Productions, Dune Entertainment
Genre : Science-Fiction
Titre en vo : Prometheus
Pays d'origine : États-Unis, Royaume-Uni
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 30 mai 2012
Durée : 124 mn

Casting :
Noomi Rapace : Elizabeth Shaw
Michael Fassbender : David
Charlize Theron : Meredith Vickers
Idris Elba : le capitaine Janek
Guy Pearce : Peter Weyland
Logan Marshall-Green : Charlie Holloway
Rafe Spall : Milburn
Sean Harris : Fifield
Kate Dickie : Ford
Emun Elliott : Chance
Benedict Wong : Ravel
Patrick Wilson : le père d'Elizabeth Shaw
Giannina Facio : la mère d'Elizabeth Shaw
Lucy Hutchinson : Elizabeth Shaw, enfant
Branwell Donaghey : le mercenaire Jackson
Vladimir « Furdo » Furdik : le mercenaire Vladimir
C.C. Smiff : le mercenaire Sheppard
Shane Steyn : le mercenaire Taplow
Eugene O'Hare : le mécanicien Wallace
James Embree : le mécanicien Barnes
Matthew Burgess : le troisième mécanicien
Florian Robin : le quatrième mécanicien
Ian Whyte : le dernier ingénieur

Mon avis : Dans l’histoire du septième art, et plus particulièrement dans celle du cinéma de science-fiction, nul ne doute que, parmi les plus grands films du genre, Alien tient le haut de l’affiche avec quelques autres. Bien évidement, quand je parle d’Alien, je m’en tiens au tout premier, celui de Ridley Scott, véritable petit bijou d’horreur, intemporel, un chef d’œuvre souvent imité, rarement égalé, et surtout pas par ses nombreuses suites, celles-ci étant à chaque fois plus décevantes les unes que les autres. Et donc, le sieur Ridley Scott, probablement ulcéré par le succès d’un autre film qui fit énormément parlé de lui, un certain Avatar, que tout amateur de SF qui se respecte a dut regarder lors de sortie en 2009, œuvre de son grand rival, James Cameron, déjà coupable en son temps d’avoir donné une suite à Alien – le second de la saga, Aliens – se décida donc de revenir à un genre qui fit donc sa gloire trois décennies auparavant et plus particulièrement, a Alien, non pas en lui donnant une énième suite qui n’aurait rien apporter à la chose, mais une préquelle, comme le cinéma en est souvent friand, afin de plonger le fan de base dans les origines d’une saga entrée depuis longtemps dans la culture populaire. Ce choix, judicieux au possible – car nous autres, fans, sommes toujours attirés par ce genre d’artifices – n’en était pas moins à double tranchant : en effet, faire de Prometheus une préquelle d’Alien était une espèce d’assurance tout risque sur son succès à venir… entre les vieux de la vieille nostalgiques et les plus jeunes avides d’effets spéciaux et de 3D, la rentabilité de l’œuvre était assurée. Cependant, et ce n’est pas que dans le cinéma que cela arrive, lorsque l’on touche, ne serais ce qu’un peu à une œuvre culte, il faut s’attendre à une avalanche de mécontentement venu de ses mêmes vieux fans nostalgiques qui n’en sont pas moins exigeants et qui, après trois décennies, moult films, possèdent chacun leur propre opinion et vision du mythe Alien. Forcément, tout ce qui n’irait pas dans leur sens, dans leur vision de la chose ne pourrait être que considéré comme étant un horrible blasphème tout bon pour le bucher. Et ce qui devait arriver arriva… L’on peut ou ne pas aimer Avatar, mais au moins, avec ce film, non seulement, le sieur Cameron a su créer un nouvel univers, ce qui est toujours louable, mais en plus, cela lui a permis d’éviter la levée de bouclier qui s’est abattue sur Prometheus. Car oui, effectivement, et je pèse mes mots, rarement film, ces dernières années, fut aussi critiquer que celui-ci, et quelque part, cela me fit penser à ce qui arriva avec La Menace Fantôme, descendu en flèche (souvent a raison, j’entends bien) par les fans de base, dont certains tout bonnement intégristes. Enormément attendu depuis des années, cette préquelle d’Alien, quelque part, était destinée au sort qui fut le siens : et comme il fallait s’y attendre, les plus virulents furent les fans de la première heure, ulcérés que Prometheus, n’aille pas dans le sens de leur propre vision du mythe – comme il doit en exister presque autant que de fans, c’était perdu d’avance. Or, du coup, comment être totalement objectif face à ce film ? Franchement, ce n’est pas évidant puisque moi-même, faisant partie de la génération précédente, celle d’Alien donc, je n’étais pas totalement neutre. Pourtant, j’ai su faire la part des choses, et essayer de me concentrer sur l’œuvre en elle-même – est-ce un bon film ou pas, voilà la seule et unique question valable selon moi, le reste, je le laisse aux spécialistes – plutôt que de perdre mon temps en stériles querelles de clocher sur les invraisemblances entre les deux films. D’ailleurs, je me demande après coup comment Prometheus aurait été perçu sans ce lien si pesant sur ses épaules ? Mais cela, on ne le saura jamais. Mais alors, bon film ou pas ? Car après tout, c’est ce qui compte : et bien, et au grand déplaisir de beaucoup et même si je dois en faire hurler plus d’un, j’ai trouvé que finalement, il ne s’en sortait pas si mal que ça. Oh, bien évidemment, Prometheus n’est pas un grand film et je pense même, qu’avec du recul et un autre visionnage, il ne pourra pas le devenir, cependant, je ne l’ai pas trouvé aussi mauvais que bon nombres de critiques, professionnels ou pas, on put dire depuis quelques années. Certes, en regardant cette œuvre, on a parfois l’impression que la technique prend trop souvent le pas sur le scénario, qu’on a avant toute chose orienté le film vers deux choses : en faire prendre plein la vue aux spectateurs – décors grandioses en veut-tu en voilà, 3D omniprésente, effets spéciaux derniers cris etc. – mais aussi, faire plaisir aux fans d’Alien (tout en leur déplaisant, oui je sais, c’est compliqué mais les gens sont compliqués par nature) en parsemant les deux heures et quelques que dure le film d’hommages, de clins d’œil, de liens et moult références qui alourdissent souvent l’intrigue. Pourtant, et sans être géniale en soit, celle-ci n’est pas dénuée d’intérêt et j’ai particulièrement apprécié le fait – souvent utilisé mais j’aime ces vieilles théories – que l’on retrouve ici la vieille légende des anciens astronautes, de cette humanité crée par des êtres venus d’ailleurs, un peu par hasard finalement (et dans quel but, telle est la question !), ce côté mystique omniprésent, cette quête des origines et de ce qu’est la vie dans l’univers ; que des sujets qui me passionnent et que j’ai donc vu d’un très bon œil. De même, certains on regretter les personnages, souvent stéréotypés, et même si c’est le cas – pourquoi le nier – personnellement, j’ai accroché avec certains d’entre eux et plus particulièrement avec les deux principaux à mes yeux, Noomi Rapace, ex-Millénium (le vrai, pas le remake inutile made in US), toujours aussi excellente et ici dans un rôle de scientifique et de femme forte dans la tradition d’une certaine Ripley, joué en son temps par Sigourney Weaver, mais aussi et surtout, celui qui restera à mes yeux comme la grande révélation de ce film : le germanique Michael Fassbender, excellentissime dans son rôle d’androïde et qui me fit penser à un certain Bowie dans L’Homme qui venait d’ailleurs – comme par hasard, il se nomme David dans le film ; simple hasard ? Hum… Et si l’on ajoute à cela le fait que, même omniprésente, la 3D n’en est pas moins assez bien utilisée, et que les décors en mettent peut être plein la vue mais n’en restent pas moins magnifiques, que certaines scènes sont suffisamment marquantes et valent le coup et que la fin, ouverte, qui laisse un peu le spectateur sur sa faim avec tout un tas de questions non résolues, est assez bien faite, et vous comprendrez pourquoi je ne peux pas me joindre à la horde qui crie au loup devant cette œuvre. Pourtant, j’en conviens, tout n’est pas parfait dans ce Prometheus : en effet, autant par certains côtés, il n’y rien à redire, autant par d’autres, cela frôle parfois allégrement la série-B (celles-ci ayant tout de même l’excuse du petit budget) en particulier dans certaines scènes, parfois limites voir très limites – le sacrifice final avec le sourire aux lèvres, tout un tas de membres d’équipage que l’on ne voit jamais (pourquoi être si nombreux alors ?), l’autre qui se transforme en une espèce de Zombie on ne sait pas bien pourquoi, Charlize Theron qui franchement, se fait écrasée parce qu’elle le veut bien, le géologue tellement stéréotypé qu’il en devient tout bonnement ridicule etc. – et qui viennent gâcher l’ensemble. Et puis, car on ne peut pas y échapper, il y a la comparaison avec Alien, qu’on le veuille ou non, qui vient phagocyter l’ensemble et qui me fait regretter qu’il y ait un lien entre les deux œuvres. Ces éléments, finalement, auront fait que je ne peux décidément pas considérer ce Prometheus comme un grand film… mais un bon film, oui, sans problèmes, qui se regarde plutôt bien selon moi, avec ses défauts et ses qualités, qui ne sera pas le truc de l’année, mais encore moins la bouse intersidérale considérée par beaucoup. Après, se pose la question d’une éventuelle suite : la fin ouverte la laisse présager, aura-t-elle lieu, aurons-nous droit à un nouveau film qui viendra éclairer notre lanterne suite aux nombreuses énigmes qui jalonnent ce film ? Personnellement, j’aimerais bien qu’il y ait une suite ; j’espère juste qu’il ne faudra pas attendre trois décennies pour cela !


Points Positifs :
- Un assez bon film de SF, assez réussi dans son genre et franchement plaisant à suivre. Reprenant une partie du mythe de son glorieux ainé, Alien, Prometheus réussit l’exploit, par moments, de s’en démarquer suffisamment – par ses différences, ce qui aura en aura fait hurler plus d’un – pour ravir un nouveau public et satisfaire les plus agés, moins extrêmes dans leurs jugements.
- Un casting cinq étoiles et sur lequel il n’y a rien à redire. Mention spéciale à Noomi Rapace qui quitte ici sa Suède natale et Millénium, mais aussi, et surtout, à l’excellent Michael Fassbender dans un rôle d’androïde qui lui va terriblement à ravir.
- Pour ce qui est des effets spéciaux, il n’y a rien à redire, ceux-ci sont impeccables, mais bon, c’est un peu normal dans les grosses productions depuis quelques années – disons que c’est le minimum syndical.
- Une bonne préquelle à Alien, du moins, selon moi…
- Les amateurs de paléocontact seront ravis de retrouver tout un tas de références à quelques idées qui leur sont familières – création de l’Homme par des aliens, etc.

Points Négatifs :
- On ne peut malheureusement pas éviter les comparaisons avec l’œuvre originale, Alien, celle qui fut à l’origine d’un pan non négligeable de la culture Geak des quatre dernières décennies, et là, forcément, cela ne joue pas forcément en faveur de Prometheus, ne serais-ce que par la simple et bonne raison que les fans les plus ultras de la saga ne feront que pointer du doigt les différences n’allant pas dans leur sens…
- Hélas, Prometheus alterne entre des moments que l’on peut qualifier d’excellents et d’autres limites ridicules qui n’auraient nullement dénotés dans une vulgaire série-B. Ainsi, entre des protagonistes qui ne servent à rien, d’autres tellement stéréotypés qu’ils en deviennent navrant et quelques morts absurdes, force est de constater que les défauts sont nombreux.

Ma note : 7,5/10

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