La
Petite Fille qui aimait Tom Gordon
Le
monde a des dents et quand l'envie le prend de mordre, il ne s'en prive pas.
Trisha McFarland avait neuf ans lorsqu'elle s'en aperçut. Ce fut un matin, au
début du mois de juin. À dix heures, elle était assise à l'arrière de la Dodge
Cararan de sa mère, vêtue de son maillot d'entraînement bleu roi de l'équipe
des Red Sox (avec 36 Gordon inscrit au dos) et jouait avec Mona, sa poupée. À
dix heures trente, elle était perdue dans la forêt. À onze heures, elle
s'efforçait de ne pas céder à la panique, de chasser de sa tête l'idée que les
gens qui se perdent dans la forêt s'en tirent quelquefois avec de graves
blessures, que quelquefois même ils en meurent.
La Petite Fille qui aimait Tom Gordon
Auteur
: Stephen
King
Type
d'ouvrage : Horreur psychologique
Première
Parution : 6 avril 1999
Edition
Française : 1 mars 2002
Titre en
vo : The
Girl who loved Tom Gordon
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : François
Lasquin
Editeur : Le
Livre de Poche
Nombre
de pages : 279
Mon
avis : La première chose qui saute aux
yeux lorsque l’on lit cet énième ouvrage de Stephen King, c’est que,
indéniablement, La Petite Fille qui aimait Tom Gordon est une
œuvre un peu a part dans sa très longue production. En effet, ici, il faut
oublier les éléments horrifiques et/ou fantastiques traditionnels puisque ces
derniers sont quasiment absents de l’intrigue – oh, il y a bien un très léger
doute sur l’identité réelle du monstre qui poursuit la jeune héroïne tout au
long de l’histoire, mais, comme je l’ai dit, très léger – cette œuvre tenant
plus du survival qu’autre chose. Bien évidement, King oblige, l’horreur n’est
jamais véritablement bien loin, sauf que, ici, elle est davantage psychologique
que physique : ainsi, a la place de monstres sous le lit dévorant des
enfants, de chats qui reviennent a la vie ou de tueurs psychopathes, nous avons
la faim, la soif, la maladie, l’épuisement, le désespoir d’être perdu et la
certitude, par moments, que tout cela finira mal. Car oui, notre jeune héroïne,
perdue dans les bois, va sacrement en baver, et tous ces passages, de plus en
plus nombreux au fil des pages et de l’avancée de cette dernière au cœur de
cette gigantesque forêt, sous un habillage certes différent, ne sont au final
que du Stephen King traditionnel. Un auteur inspiré, donc, qui use habillement
de son savoir faire pour une histoire originale et qui enfonce le clou avec le
fameux cas Tom Gordon – oui, celui qui est aimer par la petite fille… Véritable
joueur de Base-ball – on se couchera moins bêtes ce soir – celui-ci apparait
dans les pages de ce roman par le biais de dialogues imaginaires avec notre
jeune héroïne, celle-ci délirant de plus et s’accrochant a la vie grâce a ces
fameux dialogues avec son idole ainsi que grâce aux matchs des Red Sox qu’elle
écoute, soir après soir. L’idée, qui peu paraitre saugrenue au départ se révèle
être au final plutôt bonne est fonctionne à merveille, un peu comme un roman qui
me laissait dubitatif avant que je ne le lise et qui s’est avéré, lui aussi,
plutôt bon.
Points
Positifs :
- Stephen
King s’essaye au survival et, ma foi, c’est plutôt une réussite : il faut
dire que l’histoire de cette petite fille perdue dans les bois – ce sont les
forêts américaines, de véritables forêts primaires et pas celles qu’on a de par
chez nous – devient très rapidement captivante au fil des pages.
-
Un roman entier avec, quasiment, un seul protagoniste, c’était loin d’être
gagner, or, non seulement Stephen King réussit son pari mais il apparait très
rapidement que cette jeune héroïne, Trisha, est un personnage attachant et
fort, malgré son jeune age et tout ce qui lui arrive.
-
Une horreur plus psychologique que physique mais tout aussi efficace. Il faut
dire que, personnellement, je n’en mènerai pas large moi non plus perdu dans
les bois.
-
L’idée de l’utilisation de Tom Gordon et du Base-ball dans le
récit : cela pouvait paraitre incongru au départ, or, l’idée s’avère
excellente.
-
Bigre, pas de fantastique dans un ouvrage de Stephen King !? C’est rare…
même si l’on peut avoir un tout petit doute quand a la réelle identité du
monstre qui poursuit la jeune fille… est-ce uniquement un ours ?
Points
Négatifs :
-
Même si au final, La Petite Fille qui aimait Tom Gordon est un
bon roman et même si l’histoire de cette enfant perdue dans les bois est
captivante par moments, force est de constater que certains passages sont un
poil répétitifs : il faut dire qu’au bout d’un moment, malgré tout le
talent de King, rien ne ressemble davantage a une forêt qu’une forêt…
-
Il lui en arrive des choses a cette petite fille, et ce, pendant plus d’une
semaine. Là, la survie tient franchement du miracle.
-
Certains regretteront le happy-end final ?
Ma
note : 7,5/10
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