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mercredi 30 juillet 2014

Tago Mago


Tago Mago
 
Can
 
1 - Paperhouse (Czukay, Karoli, Liebezeit, Schmidt, Suzuki) 7:22
2 - Mushroom (Czukay, Karoli, Liebezeit, Schmidt, Suzuki) 4:04
3 - Oh Yeah (Czukay, Karoli, Liebezeit, Schmidt, Suzuki) 7:26
4 - Halleluhwah (Czukay, Karoli, Liebezeit, Schmidt, Suzuki) 18:32
5 - Aumgn (Czukay, Karoli, Liebezeit, Schmidt, Suzuki) 17:33
6 - Peking O (Czukay, Karoli, Liebezeit, Schmidt, Suzuki) 11:37
7 - Bring Me Coffee Or Tea (Czukay, Karoli, Liebezeit, Schmidt, Suzuki) 6:48
 

Tago Mago
Musicien : Can
Parution : 26 février 1971
Enregistré : novembre 1970 – février 1971
Durée : 73:22
Genre : Krautrock, Rock experimental, Rock Psychédélique, Rock progressif
Producteur : Can
Label : United Artists Records
 
Musiciens :
Holger Czukay : basse, enregistrement, montage
Michael Karoli : guitare
Jaki Liebezeit : batterie, contrebasse, piano
Irmin Schmidt : claviers, chant sur Aumgn
Damo Suzuki : chant
 
Mon avis :
 Cinquante ans après sa sortie et vingt-six ans après que j’en ai entendu parler pour la toute première fois, j’ai enfin eu l’occasion, cet été, de découvrir ce véritable chef d’œuvre du rock progressif qu’est Tago Mago et, par la même occasion, ce groupe allemand qui aura marqué le genre Krautrock comme Kraftwerk, je veux bien évidement parler de Can. Alors certes, une fois de plus, il m’aura fallut du temps, beaucoup de temps pour me plonger dans ce monument musical, mais bon, comme il est coutume de le dire : mieux vaut tard que jamais. Et, sincèrement, il aurait été dommage de passer a coté d’une telle merveille… Alors bien sur, j’ai parfaitement conscience que ce disque n’est pas fait pour tout le monde, que rares sont ceux qui, de nos jours, apprécieraient un tel opus complètement cintré par moments et véritable ode a l’expérimentation. Cependant, pour peu que vous soyez plus ou moins familiers du genre, pour peu que vous possédiez une petite expérience en la matière, pour peu que vous ayez un age certain (car mine de rien, ça aide), quelle claque allez vous ressentir en écoutant ce double-album et ses sept titres tous plus barrés et géniaux les uns que les autres ! Car oui, ces quatre allemands et ce chanteur nippon complètement allumé avaient fait fort avec Tago Mago, sommet incontestable de leur carrière selon les spécialistes, nous offrant un album inclassable ou presque, une espèce d’ovni musical rarement égalé, souvent copié et qui inspirera bien d’autres groupes par la suite, encore de nos jours. Alors, si vous ne connaissez pas encore Can et ce Tago Mago, ne perdez pas une seule seconde, il serait tout de même dommage de passer a coté d’un tel chef d’œuvre, car entre ces sept titres qui vont de la ballade psychédélique a la Pink Floyd a l’expérimentation la plus absolue, vous ne vous ennuierez pas une seule seconde ; la marque des très grands, indéniablement !
 

Points Positifs
 :
- Un des plus grands albums de tous les temps, en tous cas, pour ce qui est du rock progressif, et, curieusement, pas le plus connu en dehors des spécialistes bien sur. Ici, Can est au sommet de son art et livre un double opus sans faute, faisant preuve d’une maitrise totale et nous faisant atteindre des sommets musicaux rarement atteints dans le genre.
- Sept titres seulement, mais longs, très longs même pour certains et pas une seule fausse note. De plus, ceux-ci sont assez différents les uns des autres et entre une première partie plus calme et mélodique – enfin, plus ou moins – et une seconde où le groupe expérimente a tout va, l’amateur de Krautrock sera aux anges, rien que ça !
- Musicalement, c’est très bon, incontestablement, et les divers musiciens font preuve d’une maitrise impressionnante. Cependant, une petite mention a Jaki Liebezeit, batteur génial et qui nous tient en hypnose sur bien des titres.
- Une pochette singulière mais néanmoins culte.
 
Points Négatifs :
- Si je devais trouver un seul point faible a Tago Mago, c’est peut-être dut au genre en lui-même qui vaut que le coté expérimentation a tout va accouche parfois du sublime comme du grand n’importe quoi, et, quoi qu’on en dise, on n’y échappe pas ici…
 
Ma note : 9,5/10

jeudi 3 juillet 2014

In the Court of the Crimson King


In the Court of the Crimson King
 
King Crimson
 
1 - 21st Century Schizoid Man, incluant Mirrors (Fripp, McDonald, Lake, Giles, Sinfield) 7:20
2 - I Talk to the Wind (McDonald, Sinfield) 6:05
3 - Epitaph, incluant March for No Reason et Tomorrow and Tomorrow (Fripp, McDonald, Lake, Giles, Sinfield) 8:47
4 - Moonchild, incluant The Dream et The Illusion (Fripp, McDonald, Lake, Giles, Sinfield) 12:11
5 - The Court of the Crimson King, incluant The Return of the Fire Witch et The Dance of the Puppets (McDonald, Sinfield) 9:22
 

In the Court of the Crimson King
Musicien : King Crimson
Parution : 10 octobre 1969
Enregistré : Juin 1969 – Août 1969
Durée : 43:54
Genre : Rock Progressif
Producteur : King Crimson
Label : E.G., Island
 
Musiciens :
Robert Fripp : guitare
Ian McDonald : flûte, clarinette, vibraphone, claviers, mellotron, chœurs
Greg Lake : basse, chant
Michael Giles : batterie, percussions, chœurs
Peter Sinfield : textes et illumination
 
Mon avis : 
Autre temps, autre lieu, remontons plus deux décennies en arrière, a une époque où l’existence même de ce blog aurait été impossible et où mon principal loisir, alors, était d’écouter de la musique. Car oui, pendant une bonne partie des années 90, je m’étais constituer une collection non négligeable d’albums – entre 200 et 300, je ne me souviens plus du nombre exact – dont j’ai dut, quelques années plus tard, revendre une bonne partie afin de faire face à quelques aléas de la vie qui m’auront bien plomber une partie de mon existence ; mais bon, ce n’est ni le lieu ni le moment d’en parler. Mais pour en revenir à cette fameuse collection de CDs, car à l’époque, on ne téléchargeait pas, on achetait – avant des vinyles, puis des K7 avant de passer, donc, aux CDs – vu que l’on n’avait pas trop le choix non plus, bref, cette collection, débuté par ce que je peux appeler sans problèmes les classiques, d’abord les Beatles puis les Stones, Pink Floyd et surtout axée, musicalement, dans les décennies 60 et 70, en dehors de quelques exceptions notables, possédait des disques célèbres et que tout amateur de rock et de pop connait sur le bout des doigts, d’autres bien plus obscurs et même, je ne le nie pas, quelques étrangetés uniquement connues d’un petit nombre. Alors, forcément, dans cette vaste collection que je possédais alors, il y eut quelques ratés, ce qui, en soit, était presque normal : tout ne peux pas nous plaire. Mais pour parfaire cette collection, que j’ai acquise petit à petit au début, puis par paquet de dix albums quand l’envie m’en prenait, je m’aidais de la presse spécialisé, et plus particulièrement d’un hors-série de Rock & Folk, celui consacré aux 300 Disques Incontournables et qui me permis de découvrir, non seulement, de pures merveilles, mais également, de parfaire ma propre culture musicale. Mais, comme je vous le disais en préambule, c’était un autre temps, un autre lieu… Et donc, parmi ces merveilles que j’avais pu acquérir à l’époque, il y avait un curieux album, a la pochette pour le moins hideuse (pourquoi le nier, c’est le cas, et ce, même si elle est devenu mythique depuis), d’un groupe que je ne connaissais pas le moins du monde : King Crimson. Cet album, vous l’avez compris, c’est In the Court of the Crimson King dont le titre, a lui seul, est déjà tout un programme, comme la pochette, bien entendu, et surtout… son contenu. Mais procédons par ordre… Mon hors-série de Rock & Folk sous le coude et étant familiariser avec un certain  Robert Fripp que je connaissais pour ses collaborations avec Brian Eno, puis, sur Heroes, avec David Bowie, j’étais vraiment curieux de découvrir le potentiel d’un album dont j’avais entendu énormément de bien. Il faut dire qu’à l’époque, je fonctionnais de la sorte : un artiste ou un groupe me plaisait, cela me permettait d’en découvrir un autre, puis, suivant les collaborations ou affinités d’untel, j’en découvrais encore d’autres, encore et encore ce qui faisait qu’en partant, par exemple, de David Bowie, je pouvais arriver à King Crimson en passant par Brian Eno, les Roxy Music, les Talking Heads, John Cale, le Velvet Underground et Lou Reed. Mais bon, le temps passe, je parle, je parle, et je m’aperçois que je vous raconte surtout ma vie et que je n’ai toujours pas parlé de ce qui nous devrait intéresser principalement ici, la critique de ce In the Court of the Crimson King. Donc, après le choc graphique, car comment ne peut-il ne pas en être autrement au vu de la pochette de cet album (mais au moins, que l’on aime ou pas, non seulement, cela ne laisse pas indifférent, mais, qui plus est, cette fichue pochette est culte !), le choc musical, et ce, dès les premières secondes : encore aujourd’hui, après l’avoir écouter un nombre incalculable de fois, je ressens toujours les mêmes frissons à l’écoute de 21st Century Schizoid Man, véritable apocalypse que se déchaine, après quelques secondes, mélange de jazz et de hard-rock, sauvage mais irréprochablement maîtrisée, avec des breaks divins et la voie, totalement halluciné d’un Greg Lake en pilotage automatique. Ce titre, d’une rare violence pour l’époque, le plus connu du groupe, démarre donc l’album sur les chapeaux de roues et, second choc musical, l’absence de transition avec la deuxième chanson de l’album, I Talk To The Wind, curieuse ballade moyenâgeuse et mélancolique, aussi calme que 21st Century Schizoid Man était déchainé, fait que ce contraste, s’il peut perturber certains, n’en fonctionne pas moins superbement ; du moins, c’est mon ressenti. Curieusement, et alors que l’on pouvait s’attendre à des chansons un peu plus rentre-dedans (au vu du premier titre), force est de constater que In the Court of the Crimson King est surtout constitué de chansons qui tiennent plus de la balade que du hard rock. Vient ensuite Epitaph, aux paroles sombres et marqué par l’omniprésence du mellotron, superbe titre lui aussi, puis le tellement contesté Moonchild avec ses deux minutes de chanson a proprement parlé et ses… dix minutes d’improvisation minimaliste à la guitare, au vibraphone et aux percussions qui n’en finissent pas, qui n’en finissent pas… et qui en auront fait hurler plus d’un. Etrangement, j’ai de très bons souvenirs de cette chanson étant plus jeune, mais je l’avoue, désormais, c’est un peu plus difficile ! Et pour finir (car oui, il n’y avait que cinq titres sur cet album mais vu leurs durés, cela se comprend parfaitement), ma seconde chanson préféré du groupe : The Court of the Crimson King. Et après que l’on se soit quasiment endormis avec le fameux Moonchild (oh, allez, qui n’est jamais tombé dans les bras de Morphée en écoutant ce titre), le réveil est brutal avec un départ en fanfare, presque héroïque, de cette cour du roi cramoisie qui nous est décrite, là encore, dans une ambiance moyenâgeuse où se succèdent divers personnages pittoresques comme la reine noire et la sorcière de feu, où couplets se succèdent a des parties instrumentales avant que le prenne fin la chanson… ah bah non, en fait, pas tout à fait… autre instrumental, acceptable en 1969, juger par beaucoup ridicule en 2015… avant que la chanson ne reprenne encore une fois pour un dernier tour et une véritable fin qui clôt donc, plutôt en beauté, ce In the Court of the Crimson King. Depuis longtemps rentré dans la légende de la musique populaire occidentale de la fin du vingtième siècle, bien que peu connu du grand public, In the Court of the Crimson King, premier album d’un groupe, King Crimson, qui sera surtout marquer par le fait qu’en dehors de la présence continu de Robert Fripp, les autres musiciens changeront tout le temps, n’a bien évidement plus rien à prouver quand a sa place dans l’histoire de la musique. Bien évidemment, il est loin de faire l’unanimité, y compris parmi les fans du groupe, du fait de quelques faiblesses et imperfections ; de plus, il faut reconnaitre que si le temps qui passe, finalement, presque cinq décennies déjà, n’a pas encore tuer cet album, musicalement, il doit sonner un peu « bizarre » de nos jours, surtout pour les plus jeunes d’entre nous. Mais bon, personnellement, et même si celui-ci est loin d’être mon disque préférer (d’ailleurs, je dois reconnaitre que j’en avais garder un souvenir un peu enjolivé et que lorsque je me le suis acheter de nouveau il y a quelques semaines, deux ou trois petites choses mon gênées), je l’aime bien ce In the Court of the Crimson King, avec ses qualités et ses défauts, avec ses superbes chansons et ses autres un peu moins réussies… et puis, oh, une pochette comme ça, cela vous pose un album, non ?
 

Points Positifs
 :
- Premier album de King Crimson, In the Court of the Crimson King est tout simplement leur meilleur opus, un truc énorme pour ne pas dire magistral et qui, bien évidement, est également un des plus grands albums de l’histoire de la musique populaire de la fin du vingtième siècle.
21st Century Schizoid Man : sans nul doute la chanson la plus connue du groupe et, probablement la meilleure. Un truc apocalyptique avec un Greg Lake hors de contrôle et qui fonctionne toujours autant près de cinq décennies après sa sortie.
The Court of the Crimson King, formidable titre aux allures moyenâgeuse et qui conclut magistralement cet album.
I Talk to the Wind et, bien entendu, Epitaph, deux superbes ballades qui méritent le détour.
- Sans nul doute un des plus grands disques de rock progressif si ce n’est le plus grand album du genre.
- Une pochette bien évidement culte et qui est entrée depuis des lustres dans l’histoire du rock.
 
Points Négatifs :
Moonchild débute plutôt bien, puis, au bout de deux minutes, c’est parti pour une improvisation de guitare sans grand souffle qui s’étale pendant… dix longues minutes ! Franchement, qui ne s’est jamais endormi en écoutant cette chanson !?
- Aussi bon soit cet album, il faut reconnaitre qu’il est très difficile d’accès pour les jeunes générations qui resteront pour le moins perplexe devant ce monument du rock progressif.
 
Ma note : 9/10