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mercredi 27 janvier 2021

Esprits des Morts


Esprits des Morts
 
Depuis les débuts de Richard Corben, les passionnés de ses travaux à travers le monde ont pu lire régulièrement ses adaptations de grands auteurs et de classiques de la littérature fantastique, tels que R.E. Howard, H.P. Lovecraft, R. Hope Hodgson. Mais Edgar Allan Poe occupe une place particulière dans ses sources d'inspirations et nous pouvons voir régulièrement Corben, grand perfectionniste, se replonger dans les merveilleux textes de Poe et explorer de nouvelles manières de les adapter. Cet ouvrage, inédit en France, regroupe l'intégralité de ses derniers travaux d'adaptation, tous magnifiquement mis en couleurs et l'on reconnaîtra certains textes, nouvelles ou poèmes, parmi les plus emblématiques de cet immense auteur, tels que La Chute de la Maison UsherLe Masque de La Mort Rouge, ou encore Le Corbeau.
 

Esprits des Morts
Scénario : Richard Corben d’après les oeuvres d’Edgar Allan Poe
Dessins : Richard Corben
Encrage : Richard Corben
Couleurs : Beth Corben Reed, Richard Corben
Couverture : Richard Corben
Genre : Horreur
Editeur : Dark Horse
Titre en vo : Spirits of the Dead
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 14 octobre 2014
Editeur français : Délirium
Date de parution : 22 septembre 2015
Nombre de pages : 220

Liste des épisodes
Alone
The City in the Sea
The Sleeper
The Assignation
Berenice
Morella
Shadow
The Fall of the House of Usher
The Murders in the Rue Morgue
The Masque of the Red Death
The Conqueror Worm
The Premature Burial
The Raven
The Cask of Amontillado
 
Mon avis :
 Comme je l’ai déjà souligné sur ce blog, en décembre dernier nous quittait Richard Corben, sans aucun doute un des plus grands dessinateurs de l’histoire du genre et, incontestablement, un artiste original, inimitable et qui aura laissé son empreinte, outre-Atlantique, dans moult récits fantastique ou de science-fiction. Bien entendu, je ne pouvais pas ne pas rendre hommage à ce grand monsieur de la bande dessinée et, comme vous avez put éventuellement le constater, je vous ai, depuis quelques semaines, proposer les critiques de quelque unes des œuvres du maitre : Murky World, Rat God, Ragemoor et Monde Mutant. Et donc, aujourd’hui, je poursuis mon hommage avec un ouvrage que je souhaitais lire depuis longtemps : Esprits des Morts. Comme son titre complet l’indique – Esprits des Morts & Autres Récits d'Edgar Allan Poe – dans cet album, Richard Corben nous propose une fort belle compilation de toutes ses adaptations d’œuvres du célèbre poète et romancier romantique, de courtes BD de quelques pages à peine pour la plupart, comme le furent, finalement, les nouvelles du maitre, adaptations qui, accessoirement, datent pour certaines d’il y a un certain temps tandis que quelques unes sont plus récentes. Bien entendu, que vous soyez fan ou non d’Edgar Allan Poe, c’est un pur régal que de voir les œuvres de ce dernier mises en images par un Corben plus inspirer que jamais et qui, ici, accompagné comme il le fut lors de ses dernières années par sa fille Beth Corben Reed, nous livre un travail qui frôle quasiment avec la perfection. Bien entendu, certains récits sortent plus du lot que d’autres et vous serez probablement davantage réceptifs a certains tandis que d’autres vous laisseront plutôt dubitatif – un peu le souci avec Poe, auteur que j’ai toujours respecté mais qui ne m’a jamais vraiment attirer – mais bon, ce qui est sur, c’est que si vous êtes fan de Richard Corben, alors cet Esprits des Morts est tout simplement indispensable, qu’on se le dise !
 

Points Positifs
 :
- Une magnifique compilation des adaptations par Richard Corben de certains des plus grands récits d’Edgar Allan Poe. Si vous êtes fan du premier, c’est un régal, si vous êtes fan du second, cela pourrait être une curiosité plutôt sympathique et si vous êtes fan des deux, alors, voilà un album qui vous est indispensable !
- Artistiquement, Esprits des Morts est une pure merveille et on retrouve donc un Richard Corben en grande forme, ce qui ravira ses fans, bien entendu. Bien évidement, il faut apprécier son style tellement particulier, mais bon, si c’est le cas, parcourir ces pages sera un pur bonheur.
- Même si vous n’êtes pas un spécialiste des œuvres d’Edgar Allan Poe, certains des récits présents dans cet album ne vous seront pas inconnu, bien au contraire – je pense particulièrement à La Chute de la Maison Usher ou Double Assassinat dans la Rue Morgue, bien entendu – et c’est un pur régal que de les voir mis en images.
- La colorisation de Beth Corben Reed – et un peu de Richard Corben – est une pure réussite.
- Une couverture qui nous met tout de suite dans l’ambiance.

Points Négatifs :
- Tous les récits ne se valent pas et si une bonne moitié sortent franchement du lot, je pense qu’il faut vraiment apprécier les œuvres originales du sieur Edgar Allan Poe pour mieux apprécier l’ensemble de cet album.
- Richard Corben possède un style franchement particulier qui ne plaira peut-être pas à tout le monde. Bien évidement, tout cela est une affaire de gouts mais on peut comprendre que le grand public ait du mal avec ce coté caricatural.

Ma note : 8/10

vendredi 22 janvier 2021

Monde Mutant


Monde Mutant
 
La fin du monde est arrivée comme ça, sans que l'on sache pourquoi ni comment. La plupart des gens sont morts. Des enfants sont nés depuis mais ils étaient le plus souvent abandonnés par leurs parents ou encore présentaient de drôles de déformation. Dimento a grandi dans cet univers post apocalyptique et comme tous les jours, c'est la faim qui l'obsède. S'il trouve parmi des gravats un rat mort, il délaisse sa prise en voyant les nombreux vers la ronger. La faim le tenaille vraiment et alors qu'il s'assoie, il aperçoit un cheval passer juste à côté de lui. Sans attendre, il frappe l'animal avec son pied de biche puis la jeune femme pulpeuse qui le dirigeait via sa carriole. Celle-ci l'avertit qu'il ne peut pas manger sa monture ni elle-même. Dimento n'est guère ravi mais accepte le conseil de la jolie blonde qui l'envoie au coin d'une rue où de succulents œufs se trouveraient. Dimento les trouve en effet mais à peine est-il sorti du bâtiment qu'il est encerclé par des mutants qui veulent le délester de sa découverte culinaire...
 

Monde Mutant
Scénario : Jan Strnad, Richard Corben
Dessins : Richard Corben
Encrage : Richard Corben
Couleurs : Beth Corben Reed, Richard Corben
Couverture : Richard Corben
Genre : Post-Apocalypse
Editeur : Anomaly Publications
Titre en vo : Mutant World
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 01 janvier 2019
Editeur français : Délirium
Date de parution : 08 novembre 2019
Nombre de pages : 140

Liste des épisodes
Mutant World
Son of Mutant World
 
Mon avis :
 Comme vous le savez peut-être, pour peu que vous suiviez l’actualité des comics et que vous savez, également, que ces derniers ne se limitent nullement – bien au contraire – aux affrontements de super-slips de chez Marvel ou DC, un des plus grands noms du genre, le génialissime dessinateur Richard Corben, nous a quitté début décembre dernier. Et donc, comme ce blog manquait, jusqu’à alors, de créations originales du maitre, j’ai souhaité le mettre à l’honneur, lui rendant ainsi hommage, par le biais de critiques de certaines de ses créations. Et donc, après Murky World, ultime publication du sieur Corben puis Rat God et Ragemoor, légèrement plus anciens, aujourd’hui, c’est au tour de Monde Mutant, œuvre nettement plus ancienne, d’être mise à l’honneur avec cette intégrale des excellentes éditions Délirium qui nous proposent, ici, les deux volets qui composent cette saga, Monde Mutant, donc, mais aussi Son of Mutant World. Bon, disons le tout de suite, cette intégrale est, avant toute chose, uniquement destinée aux amateurs de Richard Corben qui souhaiteraient découvrir des créations du maitre un peu plus anciennes. Le reste du public, amateur de BD, lui, sera divisée en deux catégories : les premiers pourront, éventuellement, être attirer par ce récit post-apocalyptique sans prise de tête, ce style graphique pour le moins singulier et inimitable et cette colorisation d’un autre âge – pour ce qui est de la première histoire – les seconds, eux, passeront rapidement leur chemin, probablement, pour les mêmes raisons et ce n’est surement pas cette intégrale qui leur fera changer d’avis sur les créations de Richard Corben, surtout que, ici, il faut reconnaitre que Monde Mutant commence un peu à accuser son âge et qu’un public peu habitué risque d’être dubitatif devant ce scénario sans queue ni tête où l’on ne suit, finalement, que les mésaventures qui arrivent a ce pauvre Dimento… D’ailleurs, sur ce point, Son of Mutant World est plus intéressant, scénaristiquement parlant. Ceci étant dit, cette intégrale est-elle vraiment indispensable ? Comme je l’ai dit, si vous êtes un fan de Corben, oui, indéniablement, même si je trouve que celui-ci a déjà fait mieux ailleurs, mais bon, une fois de plus, il est difficile de ne pas reconnaitre que cet album vaut davantage pour sa partie graphique qui mérite le détour que pour son scénario qui, sincèrement, sent la Série B a plein nez…
 

Points Positifs
 :
- Une excellente intégrale de la part des éditions Délirium qui nous permettent, en France, enfin, de pouvoir lire Mutant World et Son of Mutant World dans le même ouvrage. Forcément, les amateurs de Corben seront aux anges !
- Artistiquement, si vous êtes fans de Richard Corben, Monde Mutant vous comblera de plaisir. Bien évidement, il faut apprécier son style tellement particulier, mais bon, si c’est le cas, parcourir ces pages sera un pur bonheur.
- Il est quand même sympathique ce benêt de Dimento et il est difficile pour le lecteur de ne pas le trouver attachant.
- Scénaristiquement, Son of Mutant World est plus aboutit, quand a la colorisation de celui-ci, œuvre de Beth Corben, force est de constater que celle-ci apporte un plus aux crayonnés de son père.

Points Négatifs :
- Scénaristiquement, si Son of Mutant World sans sort un peu mieux – sans être éblouissant non plus – il faut reconnaitre que l’ensemble reste trop léger, particulièrement Mutant World qui n’est qu’une succession de coups du sort qui arrivent a ce pauvre Dimento.
- Il faut reconnaitre que Mutant World commence à accuser son age et que sa colorisation n’est pas terrible…
- Il y a une grosse coquille des auteurs dans Son of Mutant World : un des protagonistes se fait tuer deux fois en quelques pages, je vous laisse deviner de qui il s’agit mais c’est évident.
- Richard Corben possède un style franchement particulier qui ne plaira peut-être pas à tout le monde. Bien évidement, tout cela est une affaire de gouts mais on peut comprendre que le grand public ait du mal avec ce coté caricatural.
 
Ma note : 7/10

mardi 19 janvier 2021

Ragemoor


Ragemoor
 
Sur les bords d'une falaise, le château de Ragemoor impressionne autant qu'il effraie les visiteurs. Depuis quelques années maintenant, Herbert est le maître des lieux. Son père est devenu fou, déambulant nu dans les jardins et autres couloirs. Il y a aussi Bodrick, le majordome qui obéit fidèlement aux directives de son maître. Cela fait maintenant un moment que la forteresse n'a pas reçu de visite. C'est l'oncle d'Herbert, accompagnée de sa fille, la splendide Anoria, qui brisèrent cette monotonie. Malgré la nuit venant et le mauvais temps à l'extérieur, Herbert n'a guère envie d'héberger cette famille lointaine. Ragemoor n'est pas un édifice comme les autres, c'est un lieu maudit construit par les païens il y a bien longtemps. L'oncle n'en a que faire et ne croît pas les dires de son neveu. Pourtant, alors que lui et Anoria partent se reposer dans leurs chambrées, les pierres se mettent à grincer, les murs bougent et la peur les gagne inexorablement...
 

Ragemoor
Scénario : Jack Strnad
Dessins : Richard Corben
Encrage : Richard Corben
Couleurs : Richard Corben
Couverture : Richard Corben
Genre : Horreur
Editeur : Dark Horse
Titre en vo : Ragemoor
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 20 novembre 2012
Editeur français : Délirium
Date de parution : 14 février 2014
Nombre de pages : 108
 
Liste des épisodes
Ragemoor 1-4
 
Mon avis :
 Après vous avoir parlé, il y a de cela quelques jours, de Murky World puis de Rat God, œuvres de l’un des plus grands noms de la bande dessinée nord-américaine, je veux bien évidement parler du regretté Richard Corben, artiste génial, je vous propose aujourd’hui une autre de ses œuvres, Ragemoor. Tout d’abord, je dois reconnaitre que j’attendais beaucoup de cet album : la plupart des critiques que j’avais put lire au sujet de cette BD étaient pour le moins bonnes, ce qui, ma foi, avait de quoi laisser présager du meilleur. Ensuite, il y avait ce postulat de départ, cette demeure ancestrale qui, en fait, serait vivante et déciderait du sort de ses habitants. Ajoutons a cela un soupçon de Lovecraft et un autre de Poe et l’on pouvait être optimiste quand au résultat final. D’ailleurs, les premières pages laissaient présager du meilleur et, sans que cela soit d’une grande originalité – il faut le reconnaitre – outre le plaisir de retrouver un Corben au top de sa forme – cette fois ci en noir et blanc, ce qui n’est pas déplaisant – l’histoire en elle-même avait de quoi ravir les amateurs du genre. Pourtant, après un si bon départ, au fur et a mesure de l’avancée de l’intrigue, je me suis surpris à me dire pour moi-même que, scénaristiquement, tout cela ne brillait pas par une franche originalité : impression de déjà-vu, intrigue loin d’être époustouflante, scénario sans surprises, si l’ensemble restait sympathique, il est clair que nous étions a mille lieux d’un quelconque chef d’œuvre. Du coup, la fin finit par survenir, oh combien prévisible et si, indéniablement, nos yeux auront été conquis par les dessins d’un Corben toujours égal a lui-même, il est clair que, avec un scénario qui se contente d’être sympathique mais loin d’être exceptionnel, Ragemoor pourra difficilement faire parti de ces œuvres inoubliables, bien au contraire. Dommage car le potentiel – et Corben – étaient au rendez vous…
 

Points Positifs
 :
- Bien évidement, ce sont les dessins de Richard Corben qui sont le gros point positif de ce Ragemoor : usant à merveille du noir et blanc, l’artiste nous livre, une fois de plus, une formidable étendue de son immense talent.
- Le postulat de départ : cette demeure ancestrale qui serait en fait une entité vivante vieille de plusieurs éons et qui contrôlerait ses habitants, ces singulières créatures qui y vivent, ces hommes et ces femmes tout aussi inquiétants…
- Les amateurs de HP Lovecraft et d’Edgar Allan Poe seront bien entendu en terrain familier.
 
Points Négatifs :
- Scénaristiquement, Ragemoor ne brille pas par une grande originalité, c’est même plutôt le contraire.
- L’intrigue est, par moments, tellement prévisible que l’on a du mal a accrocher totalement a celle-ci, de plus, celle-ci est un peu trop légère pour vraiment marquer les esprits, ce, même si l’ensemble reste sympathique.
- Richard Corben est un grand dessinateur, on ne peut le nier, mais il possède un style bien particulier qui ne plaira pas à tout le monde.
 
Ma note : 7,5/10

jeudi 14 janvier 2021

Rat God


Rat God
 
Près d'un pont, une voiture s'arrête. Le professeur Clark Elwood en descend. Celui-ci est en route pour le village de Lame Dog, un endroit où la femme dont il est tombé éperdument amoureux pourrait se trouver. L'homme a cru apercevoir de l'autre côté la silhouette de sa bien-aimée mais en réalité, c'est un homme qui s'approche de lui. Il prétend être le frère de Kito et pouvoir le guider. Clark le prend à bord de son véhicule et ensemble font un bout de chemin. Après une halte à la station-essence, le passager reproche à Clark de mal considérer l'homme qui les a servi à cause de ses origines et va même jusqu’à l'expulser de sa voiture au milieu de nulle part. Alors qu'il ramasse ses affaires et avance vers le nord, Clark est poursuivi par une énorme panthère noire. Alors que l'animal se jette sur lui, des chasseurs touchent la bête qui s'enfuie. Malheureusement, le professeur ne parvient pas à rejoindre ses sauveurs et finit par s'évanouir. Il se réveille dans une maison, près d'un feu avec le prétendu frère de Kito. Ce dernier lui demande d'arrêter sa quête et de rebrousser chemin...
 

Rat God
Scénario : Richard Corben
Dessins : Richard Corben
Encrage : Richard Corben
Couleurs : Beth Corben Reed, Richard Corben
Couverture : Richard Corben
Genre : Horreur
Editeur : Dark Horse
Titre en vo : Rat God
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 30 septembre 2015
Editeur français : Délirium
Date de parution : 22 septembre 2016
Nombre de pages : 152
 
Liste des épisodes
Rat God 1-5
 
Mon avis :
 Aussi incroyable que la chose puisse paraitre, il m'aura fallut attendre bien des années et donc, le décès de Richard Corben, survenu en fin d’année passée, avant de me lancer enfin dans la découverte de son œuvre. Ainsi, comme je l’avais déjà souligné dans ma critique de Murky World, Richard Corben fut, sans aucun doute, un des plus grands dessinateurs nord-américain de comics. Il faut dire, a ma décharge, que pour ce qui est des comics, mon histoire d’amour avec eux fut, pendant fort longtemps, limitée aux productions Marvel et DC, c’est-à-dire, avant toute chose, des super-héros encore et encore. Depuis quelques années, lassé des deux grosses maisons d’éditions, je me suis tourner de plus en plus vers les autres éditeurs et les indépendants, découvrant de pures merveilles et, donc, ce fameux Richard Corben, auteur et dessinateur oh combien génial et grand amateur de Lovecraft ou de Edgar Allan Poe. Et donc, après ce préambule qui me semblait nécessaire, abordons à présent le cas Rat God qui sans être un incontournable absolu n'en reste pas moins une œuvre indispensable pour tout les amateurs des créations du maitre… Déjà, il y a le style, inimitable et inimité, qui fait de Corben un inclassable du genre et est pour beaucoup pour l’attrait que l’on peut avoir de l’artiste. Ensuite, il y a cette colorisation, elle aussi excellente et qui est proche de la perfection. Bien évidement, ce style avec ces personnages caricaturaux pourraient en déstabiliser plus d’un, de même, Corben alterne, suivant l’avancée de son scénario ou ce qu’il souhaite montrer ou pas, entre des planches fortement détaillées et d’autres pour le moins minimalistes. Cela ne plaira peut-être pas a ceux et celles qui sont plus habitués aux comics grand public, mais bon, au vu de la piètre évolution de ces derniers depuis une bonne décennie, personnellement, je préfère nettement un artiste comme Richard Corben qui lui, au moins, possède un style bien a lui. Cependant, si pour ce qui est des dessins, il n’y a pas grand-chose à dire de ce Rat God, si ce n’est du positif, je serais un peu plus dubitatif pour ce qui est du scénario lui-même : certes, nous avons là une histoire qui ne dénoterait nullement chez un Lovecraft ou un Poe, d’ailleurs, les fidèles du genre reconnaitront l’énorme hommage qui est fait ici a une nouvelle du reclus de Providence, Le Cauchemar d'Innsmouth, par contre, si ce mélange entre légendes indiennes et horreur fonctionne assez bien, il subsiste néanmoins quelques facilitées scénaristiques et rebondissements qui tombent un peu a plat. Pas au point de nuire totalement a une histoire qui reste, dans l’ensemble, assez bonne, mais qui empêche Rat God d’être un incontournable du genre, ce qui, ma foi, est fort dommage…
 

Points Positifs
 :
- Artistiquement, Rat God est une pure merveille et on retrouve donc un Richard Corben en grande forme, ce qui ravira ses fans, bien entendu. Bien évidement, il faut apprécier son style tellement particulier, mais bon, si c’est le cas, parcourir ces pages sera un pur bonheur.
- Une histoire qui mêle habilement légendes indiennes et récit horrifiques à la Lovecraft et à la Edgar Allan Poe. Du coup, les familiers de ces deux auteurs seront en terrain familier mais ce n’est pas un défaut, loin de là.
- Les protagonistes, avec, principalement, ce héros qui a de faux airs de Lovecraft, imbu de sa personne, raciste, maladroit et qui va connaitre bien des mésaventures.
- La colorisation de Beth Corben Reed – et un peu de Richard Corben – est une pure réussite.
- Les amateurs de Lovecraft reconnaitront le bel hommage au Cauchemar d'Innsmouth.
 
Points Négatifs :
- Quelques petites légèretés scénaristiques nuisent grandement à l’ensemble. De même, certains événements ne sont pas très clairs.
- Le Dieu Rat meurt un peu trop facilement, vous ne trouvez pas ?
- Richard Corben possède un style franchement particulier qui ne plaira peut-être pas à tout le monde. Bien évidement, tout cela est une affaire de gouts mais on peut comprendre que le grand public ait du mal avec ce coté caricatural.
 
Ma note : 7,5/10

lundi 4 janvier 2021

Murky World


Murky World
 
Tugat, sorte de guerrier chauve et barbu, est trouvé inconscient par la vieille Mag. Elle lui indique la direction d'une forêt aux branches enchevêtrées, qui une fois traversée, doit l'amener vers le monde trouble où se dressent deux tours. L'une d'elle doit lui révéler le secret de son destin, l'autre doit être évitée à tout prix. Courageux mais un peu naïf et idiot, Tugat va bien sûr pénétrer dans la seconde, et tomber sur un sorcier puissant qui va le maudire. L'effet sera immédiat : rajeuni de plusieurs années et amnésique, celui-ci va rencontrer Moja, une belle esclave, rescapée des griffes du seigneur Lod Phatuus et de son sbire Thur Lon, dont les zombies guerriers sont désormais à ses trousses. Tous deux, malgré leur combativité, vont être amenés à la cité de Falmot, où l'arène des gladiateurs et la mort les attendent. Si Tugat parvient à faire évader la belle Mojat, dont il tombe amoureux, lui va devoir subir bien des déboires avant de trouver une sorte de paix, toute relative…
 

Murky World
Scénario : Richard Corben
Dessins : Richard Corben
Encrage : Richard Corben
Couleurs : Beth Corben Reed, Richard Corben
Couverture : Richard Corben
Genre : Fantasy
Editeur : Dark Horse
Titre en vo : Murky World
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 06 novembre 2020
Editeur français : Délirium
Date de parution : 06 novembre 2020
Nombre de pages : 136

Liste des épisodes
Murky World
 
Mon avis :
 Il y a de cela quelques semaines, le 2 décembre dernier, pour être plus précis, disparaissais un des plus grands noms de la bande dessinée nord-américaine, je veux, bien évidement, parler de l’inimitable Richard Corben. Une annonce qui prit un peu les fans par surprise car si l’on met de coté l’âge vénérable de l’artiste, 80 ans tout de même, celui-ci venait tout juste de faire parler de lui, quelques temps auparavant, avec la sortie d’une version colorisée de Murky World, ce comics, devenant donc son chant du cygne… Du coup, je ne sais pas vraiment si c’est vraiment correct de dire que le hasard fait bien les choses – je n’oserais pas aller jusque là – mais comme je souhaitais me procurer cet album, la critique de celui-ci, en ce début d’année 2021, sera donc mon petit hommage a ce grand maitre de la BD américaine… Bon, premièrement, il faut reconnaitre que celles et ceux qui avaient apprécié certaines des productions récentes de Richard Corben comme Rat God ou Ragemoor seront aux anges : l’artiste aura livrer, lors de ses dernières années, des œuvres d’une maturité rare et, surtout, artistiquement parfaites – pour peu, bien entendu, que l’on adhère au style très particulier du maitre qui, comme chacun sait, n’est absolument pas grand public pour un sou. Et donc, ce Murky World, sans être un incontournable absolu, est une œuvre sans grande surprise pour les amateurs de Corben qui, de toutes façons, ne chercheront probablement pas une quelconque originalité si ce n’est lire une bonne histoire, agréable, qui leur fera passer un bon moment. Ainsi, l’on retrouve les traditionnels personnages aux musculatures impressionnantes – hommes comme femmes – un coté bestial parfaitement assumé, des femmes fort dévêtues et riches en formes, sans oublier, bien entendu, quelques créatures monstrueuses qui viennent pimenter l’ensemble. A cela, dans le cas de Murky World, on rajoute le coté humour pour ne pas dire ubuesque, notre brave Tugat ressemblant davantage à Pierre Richard qui se serait paumé dans l’univers de Conan le Barbare ! Certains pourraient trouver ce choix humoristique pour le moins singulier, cependant, cela fonctionne franchement bien et il est difficile de ne pas prendre en sympathie ce pauvre Tugat qui, décidément, connaitra bien des déboires avec une gente féminine qui lui en fera voir de toutes les couleurs. Bref, Murky World n’est peut-être pas un chef d’œuvre ni même la plus belle création de Richard Corben mais, en tant que dernier album qui nous permet de faire nos adieux au maitre, il est parfait : les fans seront aux anges et, entre deux crises de fou rire, passeront un bon moment avec cette dernière œuvre originale de l’artiste, ma foi, c’est le principal…
 

Points Positifs
 :
- Bien évidement, par la force des choses, Murky World étant le dernier album de Richard Corben, celui-ci est, à leurs yeux, tout bonnement indispensable !
- Artistiquement, Murky World est une pure merveille et on retrouve donc un Richard Corben en grande forme, ce qui ravira ses fans, bien entendu. Bien évidement, il faut apprécier son style tellement particulier, mais bon, si c’est le cas, parcourir ces pages sera un pur bonheur.
- Le coté humoristique d’une histoire qui ne se prend absolument pas au sérieux : il faut dire que ce pauvre Tugat tient davantage de Pierre Richard que de Conan le Barbare, le problème, bien entendu, c’est que c’était comme si le premier se baladait dans l’univers du second.
- Comment ne pas sourire aux très nombreux déboires de Tugat avec la gente féminine !?
- La colorisation de Beth Corben Reed – et un peu de Richard Corben – est une pure réussite.

Points Négatifs :
- Même les fans reconnaitront que Murky World n’est pas la meilleure création du maitre, mais bon, l’important est ailleurs, bien entendu.
- Richard Corben possède un style franchement particulier qui ne plaira peut-être pas à tout le monde. Bien évidement, tout cela est une affaire de gouts mais on peut comprendre que le grand public ait du mal avec ce coté caricatural.
- Franchement, la couverture est très moche !
 
Ma note : 7/10