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lundi 6 mars 2023

La French


La French
 
Dans les années 1970, à Marseille, un conducteur au volant de sa Mercedes s'arrête à une station service. « Le Fou », passager d'une moto arrêtée quelques mètres plus loin, le crible de balles. Cette exécution est annoncée aux journaux télévisés, accompagnée d'une déclaration de Richard Nixon, président des États-Unis, dénonçant la French Connection. Pierre Michel, juge des mineurs interroge en vain Lily Mariani, jeune héroïnomane qui refuse de lui avouer le nom de son dealer. Gaston Defferre, le maire de Marseille, déclare aux médias l'intensification de la lutte contre les trafiquants de drogues. Le procureur général convoque Pierre Michel et lui annonce qu'il le nomme juge du grand banditisme. Le soir même, Pierre fête sa promotion chez lui avec son épouse Jacqueline et ses amis. Il se rend à la brigade des stupéfiants. Ignorant qui il est, l'inspecteur José Alvarez, cadet de la brigade, le reçoit sèchement. Le juge Michel vient rencontrer son directeur le commissaire Lucien Aimé-Blanc qui lui présente rapidement le capitaine Ange Mariette. Puis, dans son bureau, il lui présente John Cusack, représentant de la DEA à Marseille. Lucien brosse un tableau rapide de la mainmise sur Marseille de la French Connection, dirigée par l'intouchable parrain du milieu marseillais : Gaëtan « Tany » Zampa.
 

La French
Réalisation : Cédric Jimenez
Scénario : Audrey Diwan et Cédric Jimenez
Musique : Guillaume Roussel
Production : Gaumont, Légende Films, France 2 Cinéma
Genre : Policier, Thriller
Titre en vo : La French
Pays d’origine : France, Belgique
Parution : 03 décembre 2014
Langue d'origine : français
Durée : 135 min

Casting :
Jean Dujardin : Le juge Pierre Michel
Gilles Lellouche : Gaëtan « Tany » Zampa
Céline Sallette : Jacqueline Michel, épouse de Pierre Michel
Mélanie Doutey : Christiane Zampa, épouse de « Tany »
Benoît Magimel : « Le Fou »
Guillaume Gouix : L'inspecteur José Alvarez
Bernard Blancan : Le commissaire Lucien Aimé-Blanc, directeur de la brigade des stupéfiants de Marseille
Gérard Meylan : Le commissaire Ange Mariette
Féodor Atkine : Gaston Defferre, maire de Marseille
Patrick Descamps : Le procureur général de Marseille
Moussa Maaskri : Frank « Franky » Calazzi, le gros bras porte-flingue de « Tany »
Bruno Todeschini : « Le banquier »
Pierre Lopez : Jean « Jeannot » Paci
Éric Collado : André « Robert »
Cyril Lecomte : Marco Da Costa
Dominic Gould : John Cusack, représentant de la DEA à Marseille
Éric Fraticelli : Commissaire Bianchi, directeur de la brigade de sécurité urbaine de Marseille
Barbara Cabrita : Dora Meurisse, amoureuse de Marco Da Costa
Pauline Burlet : Lily Mariani, jeune toxicomane
Alain Zef : Jean-Claude Minassian
Georges Neri : Charles Peretti, « chimiste » retraité
Jean-Pierre Sanchez : Fabrizio Mandonato
Martial Bezot : Martial Salin « Le gitan »
John Flanders : Le directeur de la DEA
Michel Bellier : Le directeur du casino
Arsène Mosca : L'ouvrier cassant le mur dans la maison de Charles Peretti
Éric Godon : L'avocat de Gaëtan Zampa
Catherine Demaiffe : Marie, héberge Jacqueline Michel quand elle quitte le foyer
Jean-Marc Michelangeli : Simon, époux de Marie
Paco Boublard : Stéphane, policier
Eric de Montalier : Serge, policier
Bérangère McNeese : L'infirmière à l'hôpital de la Timone
Erika Sainte : Olivia, serveuse au bar du téléphone
 
Mon avis :
 Et si Cédric Jimenez était à la fois un des meilleurs réalisateurs français mais également le moins reconnu par la profession ? Il faut dire que dans le petit milieu de l’intelligentsia parisienne qui compose la grande famille du cinéma hexagonale, les films du sieur Jimenez ne sont guère appréciés, quant aux récompenses – oui, vous savez, celles qui sont distribuées aux amis lors de la cérémonie des Césars – c’est le plus naturellement du monde que celles-ci lui échappent à chaque fois… La raison d’un tel désamour ? Ma foi, peut-être que Cédric Jimenez ne rentre pas dans le moule habituel du milieu, peut-être qu’il n’est pas vraiment politiquement correct à leurs yeux, peut-être, également, son style est trop américain ce qui apparait, fatalement, comme une hérésie, quand à ses thèmes de prédilections, nous ne sommes pas loin, par moments, du crime de lèse majestée ! Des films nous narrant des drames sociaux, pourquoi pas, d’autres abordant des problématiques de cadres ou de bobos, ma foi, naturellement, quand aux productions parfaitement dans l’air du temps et qui, au passage, nous donnent quelques leçons tout en jouant avec le passé, c’est du tout bon ! Mais des films sur des méchants flics qui en veulent à de pauvres voyous !? Non mais ça ne va pas de cautionner une telle chose ! Ainsi, des longs métrages comme BAC Nord, paru en 2021, ou Novembre, en 2022, ne peuvent être louer par la critique en France, la chose est tout simplement impossible et il suffit de relire mes critiques de ces deux très bons films pour vous en convaincre. Quand à La French, production plus ancienne puisque datant de 2014, même si elle pourrait apparaitre plus sage par certains cotés, que l’on ne s’y trompe pas, ce film, lui aussi, ne fut guère bien accueillit par celles et ceux qui décident ce qui est bon ou pas pour nous – le public, lui, loin de telles considérations politiques et s’en moquant royalement, faisant à chaque fois un très bon accueil aux divers films de Cédric Jimenez, mais ceci, pour l’intelligentsia, étant un point de détail sur lequel il n’est guère besoin de s’attarder… Pourtant, incontestablement, La French est un bon, que dis-je, un sacré bon film ! Nous narrant la bien sombre histoire du juge Pierre Michel qui, après une lutte héroïque contre le milieu marseillais, finit assassiné par celui-ci le 21 octobre 1981, ce long métrage, très américain dans son traitement – ce qui, donc, est une tare indicible pour certains – est une pure réussite qui n’a pas grand-chose aux meilleures productions du même genre. Crédibilité des événements, aucune complaisance pour les divers responsables, montage parfait, bande son de qualité, intrigue captivante et casting que l’on peut qualifier, sans peine, de cinq étoiles – avec, en tête d’affiche, les très bons Jean Dujardin et Gilles Lellouche – il est incontestable que La French, à tous les niveaux, frôle l’excellence, ce, tout en revenant sur une période bien sombre mais pas si lointaine de notre histoire récente – j’étais jeune à l’époque de l’assassinat du juge Michel mais je me souviens très bien de l’affaire. Du coup, ici, nous avons, incontestablement, affaire à un long métrage qui mérite le détour, ce, que vous soyez un amateur de films de gangsters ou bien que vous souhaitiez en connaitre davantage au sujet de cette fameuse French Connection si connue à l’époque outre-Atlantique. Qui plus est, avec La French et comme il le fera par la suite, Cédric Jimenez nous prouve que l’on peut faire des films français qui sortent complètement de la norme et qui sont de qualité et, quelque part, c’est un point qu’il ne faut pas négliger : après tout, si l’on ose, on peut obtenir de très bons résultats même s’il faut, également, avoir conscience que les récompenses seront pour les autres, mais ceci est, naturellement, un autre problème sur lequel il y aurait pas mal de choses à dire…
 

Points Positifs
 :
- Le premier très gros succès de Cédric Jimenez qui nous livre, ici, un film de gangsters qui, dans son traitement, n’a absolument rien à envier aux meilleures productions américaines, ce qui, pour moi, est un beau compliment, bien entendu et n’en déplaise à certains qui décident pour nous ce qui est bon ou pas.
- La French nous permet de revenir sur un des assassinats les plus marquants du début des années 80, celui du juge Pierre Michel qui tomba sous les balles du milieu marseillais de la French Connection avec qui il était en guerre depuis des années…
- Un casting cinq étoiles qui est pour beaucoup pour la réussite de ce film : Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Benoît Magimel, pour ne citer que les plus connus.
- Amateurs de films de gangsters, du milieu marseillais ou simples curieux, La French ne vous décevra nullement !
- Il est rare qu’un film français soit aussi bon – oui, je sais, je ne vais pas me faire que des amis en affirmant cela – mais force est de constater que, ici, tant l’ambiance que le rythme, la mise en scène, la bande originale ou l’intrigue oh combien captivante sont à mille lieux des productions hexagonales.
- Une bande originale de qualité et qui nous replonge dans la fin des années 70.
 
Points Négatifs :
- Bien évidement, si vous êtes un bobo parisien qui ne cesse de hurler aux violences policières, si vous êtes un inconditionnel de Mélenchon, un membre de la France Insoumise, des Ecolos ou d’un autre de ces partis d’extrême gauche, si vous faites partis d’une de ces fameuses associations racissées et si vous êtes un des derniers lecteurs de L’HumanitéLe MondeLibération ou Les Inrockuptibles, alors, vous n’allez guère apprécier une œuvre comme La French, énième production du sieur Cédric Jimenez, un individu qui, décidément, ne cesse de pondre des films qui représentent tout ce que vous détestez !
 
Ma note : 8/10

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