La French
La
French
Dans
les années 1970, à Marseille, un conducteur au volant de sa Mercedes s'arrête à
une station service. « Le Fou », passager
d'une moto arrêtée quelques mètres plus loin, le crible de balles. Cette
exécution est annoncée aux journaux télévisés, accompagnée d'une déclaration de
Richard Nixon, président des États-Unis, dénonçant la French Connection. Pierre Michel, juge des mineurs interroge en
vain Lily Mariani, jeune héroïnomane qui refuse de lui avouer le nom de son
dealer. Gaston Defferre, le maire de Marseille, déclare aux médias
l'intensification de la lutte contre les trafiquants de drogues. Le procureur
général convoque Pierre Michel et lui annonce qu'il le nomme juge du grand
banditisme. Le soir même, Pierre fête sa promotion chez lui avec son épouse
Jacqueline et ses amis. Il se rend à la brigade des stupéfiants. Ignorant qui
il est, l'inspecteur José Alvarez, cadet de la brigade, le reçoit sèchement. Le
juge Michel vient rencontrer son directeur le commissaire Lucien Aimé-Blanc qui
lui présente rapidement le capitaine Ange Mariette. Puis, dans son bureau, il
lui présente John Cusack, représentant de la DEA à Marseille. Lucien brosse un
tableau rapide de la mainmise sur Marseille de la French Connection, dirigée par l'intouchable parrain du milieu
marseillais : Gaëtan « Tany » Zampa.
La French
Réalisation
: Cédric Jimenez
Scénario
: Audrey Diwan et Cédric Jimenez
Musique : Guillaume
Roussel
Production : Gaumont,
Légende Films, France 2 Cinéma
Genre : Policier,
Thriller
Titre
en vo : La French
Pays
d’origine : France, Belgique
Parution
: 03
décembre 2014
Langue
d'origine : français
Durée
: 135
min
Casting :
Jean
Dujardin : Le juge Pierre
Michel
Gilles
Lellouche : Gaëtan « Tany » Zampa
Céline
Sallette : Jacqueline
Michel, épouse de Pierre Michel
Mélanie
Doutey : Christiane Zampa, épouse
de « Tany »
Benoît
Magimel : « Le Fou »
Guillaume
Gouix : L'inspecteur José Alvarez
Bernard
Blancan : Le commissaire Lucien
Aimé-Blanc, directeur de la brigade des stupéfiants de Marseille
Gérard
Meylan : Le commissaire Ange Mariette
Féodor
Atkine : Gaston Defferre, maire de
Marseille
Patrick
Descamps : Le procureur
général de Marseille
Moussa
Maaskri : Frank « Franky » Calazzi, le gros bras porte-flingue de « Tany »
Bruno
Todeschini : « Le banquier »
Pierre
Lopez : Jean « Jeannot » Paci
Éric
Collado : André « Robert »
Cyril
Lecomte : Marco Da Costa
Dominic
Gould : John Cusack, représentant
de la DEA à Marseille
Éric
Fraticelli : Commissaire
Bianchi, directeur de la brigade de sécurité urbaine de Marseille
Barbara
Cabrita : Dora Meurisse, amoureuse
de Marco Da Costa
Pauline
Burlet : Lily Mariani, jeune
toxicomane
Alain
Zef : Jean-Claude Minassian
Georges
Neri : Charles Peretti, « chimiste » retraité
Jean-Pierre
Sanchez : Fabrizio Mandonato
Martial
Bezot : Martial Salin « Le gitan »
John
Flanders : Le directeur
de la DEA
Michel
Bellier : Le directeur du casino
Arsène
Mosca : L'ouvrier cassant le mur
dans la maison de Charles Peretti
Éric
Godon : L'avocat de Gaëtan Zampa
Catherine
Demaiffe : Marie, héberge
Jacqueline Michel quand elle quitte le foyer
Jean-Marc
Michelangeli : Simon, époux
de Marie
Paco
Boublard : Stéphane,
policier
Eric
de Montalier : Serge,
policier
Bérangère
McNeese : L'infirmière à l'hôpital
de la Timone
Erika
Sainte : Olivia, serveuse au bar du
téléphone
Mon
avis : Et si Cédric Jimenez était à la
fois un des meilleurs réalisateurs français mais également le moins reconnu par
la profession ? Il faut dire que dans le petit milieu de l’intelligentsia
parisienne qui compose la grande famille du cinéma hexagonale, les films du
sieur Jimenez ne sont guère appréciés, quant aux récompenses – oui, vous savez,
celles qui sont distribuées aux amis lors de la cérémonie des Césars – c’est le
plus naturellement du monde que celles-ci lui échappent à chaque fois… La
raison d’un tel désamour ? Ma foi, peut-être que Cédric Jimenez ne rentre
pas dans le moule habituel du milieu, peut-être qu’il n’est pas vraiment
politiquement correct à leurs yeux, peut-être, également, son style est trop
américain ce qui apparait, fatalement, comme une hérésie, quand à ses thèmes de
prédilections, nous ne sommes pas loin, par moments, du crime de lèse majestée !
Des films nous narrant des drames sociaux, pourquoi pas, d’autres abordant des
problématiques de cadres ou de bobos, ma foi, naturellement, quand aux
productions parfaitement dans l’air du temps et qui, au passage, nous donnent
quelques leçons tout en jouant avec le passé, c’est du tout bon ! Mais des
films sur des méchants flics qui en veulent à de pauvres voyous !? Non
mais ça ne va pas de cautionner une telle chose ! Ainsi, des longs
métrages comme BAC Nord,
paru en 2021, ou Novembre,
en 2022, ne peuvent être louer par la critique en France, la chose est tout
simplement impossible et il suffit de relire mes critiques de ces deux très
bons films pour vous en convaincre. Quand à La
French, production plus ancienne puisque datant de 2014, même si elle
pourrait apparaitre plus sage par certains cotés, que l’on ne s’y trompe pas,
ce film, lui aussi, ne fut guère bien accueillit par celles et ceux qui
décident ce qui est bon ou pas pour nous – le public, lui, loin de telles considérations
politiques et s’en moquant royalement, faisant à chaque fois un très bon
accueil aux divers films de Cédric Jimenez, mais ceci, pour l’intelligentsia,
étant un point de détail sur lequel il n’est guère besoin de s’attarder…
Pourtant, incontestablement, La French
est un bon, que dis-je, un sacré bon film ! Nous narrant la bien sombre
histoire du juge Pierre Michel qui, après une lutte héroïque contre le milieu
marseillais, finit assassiné par celui-ci le 21 octobre 1981, ce long métrage,
très américain dans son traitement – ce qui, donc, est une tare indicible pour
certains – est une pure réussite qui n’a pas grand-chose aux meilleures productions
du même genre. Crédibilité des événements, aucune complaisance pour les divers
responsables, montage parfait, bande son de qualité, intrigue captivante et
casting que l’on peut qualifier, sans peine, de cinq étoiles – avec, en tête d’affiche,
les très bons Jean Dujardin et Gilles Lellouche – il est incontestable que La French, à tous les niveaux, frôle l’excellence,
ce, tout en revenant sur une période bien sombre mais pas si lointaine de notre
histoire récente – j’étais jeune à l’époque de l’assassinat du juge Michel mais
je me souviens très bien de l’affaire. Du coup, ici, nous avons,
incontestablement, affaire à un long métrage qui mérite le détour, ce, que vous
soyez un amateur de films de gangsters ou bien que vous souhaitiez en connaitre
davantage au sujet de cette fameuse French
Connection si connue à l’époque outre-Atlantique. Qui plus est, avec La French et comme il le fera par la
suite, Cédric Jimenez nous prouve que l’on peut faire des films français qui
sortent complètement de la norme et qui sont de qualité et, quelque part, c’est
un point qu’il ne faut pas négliger : après tout, si l’on ose, on peut
obtenir de très bons résultats même s’il faut, également, avoir conscience que
les récompenses seront pour les autres, mais ceci est, naturellement, un autre
problème sur lequel il y aurait pas mal de choses à dire…
Points
Positifs :
-
Le premier très gros succès de Cédric Jimenez qui nous livre, ici, un film de
gangsters qui, dans son traitement, n’a absolument rien à envier aux meilleures
productions américaines, ce qui, pour moi, est un beau compliment, bien entendu
et n’en déplaise à certains qui décident pour nous ce qui est bon ou pas.
-
La French nous permet de revenir sur
un des assassinats les plus marquants du début des années 80, celui du juge
Pierre Michel qui tomba sous les balles du milieu marseillais de la French Connection avec qui il était en
guerre depuis des années…
-
Un casting cinq étoiles qui est pour beaucoup pour la réussite de ce film :
Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Benoît Magimel, pour ne citer que les plus
connus.
-
Amateurs de films de gangsters, du milieu marseillais ou simples curieux, La French ne vous décevra nullement !
-
Il est rare qu’un film français soit aussi bon – oui, je sais, je ne vais pas
me faire que des amis en affirmant cela – mais force est de constater que, ici,
tant l’ambiance que le rythme, la mise en scène, la bande originale ou
l’intrigue oh combien captivante sont à mille lieux des productions
hexagonales.
-
Une bande originale de qualité et qui nous replonge dans la fin des années 70.
Points
Négatifs :
-
Bien évidement, si vous êtes un bobo parisien qui ne cesse de hurler aux
violences policières, si vous êtes un inconditionnel de Mélenchon, un membre de
la France Insoumise, des Ecolos ou d’un autre de ces partis d’extrême gauche,
si vous faites partis d’une de ces fameuses associations racissées et si vous
êtes un des derniers lecteurs de L’Humanité, Le Monde, Libération ou Les
Inrockuptibles, alors, vous n’allez guère apprécier une œuvre comme La French, énième production du sieur Cédric
Jimenez, un individu qui, décidément, ne cesse de pondre des films qui représentent
tout ce que vous détestez !
Ma
note : 8/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire