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mardi 28 mars 2023

Le Bleu du Caftan


Le Bleu du Caftan
 
Halim est marié depuis longtemps à Mina, avec qui il tient un magasin traditionnel de caftans dans la médina de Salé, au Maroc. Le couple vit depuis toujours avec le secret d'Halim, son homosexualité qu'il a appris à taire. Afin de répondre à une clientèle exigeante, ils engagent un jeune homme talentueux comme apprenti. Mina réalise peu à peu à quel point son mari est ému par sa présence.
 

Le Bleu du Caftan
Réalisation : Maryam Touzani
Scénario : Nabil Ayouch, Maryam Touzani
Musique : Rachid El Yousfi
Production : Les Films du Nouveau Monde, Ali n’Productions, Velvet Films
Genre : Drame
Titre en vo : Azraq Alquftan
Pays d’origine : Maroc, France, Belgique, Danemark
Parution : 22 février 2023
Langue d'origine : arabe
Durée : 124 min

Casting :
Lubna Azabal : Mina
Saleh Bakri : Halim
Ayoub Missioui : Youssef
Mounia Lamkimel : la cliente du caftan bleu
Abdelhamid Zoughi : le docteur
Zakaria Atifi : Bachir
Fatima Hilal : une cliente
Mariam Lalouaz : une cliente
Kholoud El Ouehabi : une cliente
Amira Tiouli : une cliente
Hanaa Laidi : une cliente
Fouzia Ejjawi : Fatna
Mohamed Naimane : employé du bain public
Mohamed Tahri Joutey Hassani : l’officier de police
Abdellah Lebkiri : un homme du bain public
Driss Diouri : un homme du bain public
 
Mon avis :
 Je ne vais pas vous mentir, ce ne fut pas avec un grand enthousiasme que je me suis décidé à aller voir Le Bleu du Caftan, long métrage marocain présenté au Festival de Cannes de 2022 qui, certes, possédait de bonnes critiques, mais dont le postulat de départ – un couple, le mari étant homosexuel, ce, dans une société marocaine dont on se doute bien qu’elle ne voit pas d’un très bon œil ce qu’elle considère comme étant une déviance – ne m’intéressait guère… Mais bon, cela faisait longtemps que je souhaitais aller au cinéma, loupant, régulièrement, d’autres films qui avaient davantage éveiller ma curiosité, ce qui fait que, cette fois ci, promis, juré, j’allais me rendre au cinéma, quitte, donc, à aller voir un long métrage moins enthousiasmant. Fort heureusement, le hasard fait souvent bien les choses et alors que je n’attendais pas grand-chose de ce Bleu du Caftan, disons juste que non seulement j’ai été fort agréablement surpris mais que, en plus, je peux affirmer, après coup, que celui-ci est un film superbe ! Naturellement, j’aurais dut m’en douter : après tout, les critiques, comme je l’avais souligné précédemment, étaient pour le moins élogieuses vis-à-vis de ce long métrage. Cependant, là où j’ai été pour le moins surpris, c’est que, davantage qu’un simple film sur les difficultés à assumer son homosexualité au Maroc – ou, dans un sens nettement plus large, dans un pays arabe ou musulman – Le Bleu du Caftan est, avant toute chose, un film sur l’amour, oui l’amour avec un grand A, celui émane de ce couple décidément hors norme car, à la surprise générale, malgré les préférences sexuelles du monsieur, comment ne pas reconnaitre que celui-ci est fou amoureux de son épouse et que cette dernière qui, sans le dire, sait parfaitement que son mari préfère les hommes, n’en n’ai pas moins, elle aussi, terriblement attachée à celui-ci… Du coup, assez rapidement, le spectateur se rend compte que Le Bleu du Caftan est une œuvre nettement plus complexe que prévue et, accessoirement, nettement mieux traitée que pas mal d’autres films qui auraient abordé une thématique similaire mais sans posséder ne serais-ce que le quart de la justesse de ce long métrage. Ainsi, de la vie quotidienne de ce couple faite de non dits, de l’arrivée d’un jeune et bel éphèbe qui va rendre folle de jalousie l’épouse qui voit là un danger nettement plus grand que les relations sans lendemain de son mari dans les bains publics, sans oublier, bien entendu, la maladie qui frappe cette femme, maladie incurable, au demeurant, il est difficile pour le spectateur de ne pas être touché par une histoire terriblement triste dans son propos mais qui n’en reste pas moins porteuse d’espoir dans sa conclusion, même si, là aussi, il faut savoir relativiser les choses au vu de la société où vivent les protagonistes… Bref, vous l’avez compris, malgré mes réticences initiales, j’ai été on ne peut plus conquis par Le Bleu du Caftan, film superbe s’il en est et qui, ma foi, mérite largement le détour, pour peu, naturellement, que vous possédiez une sensibilité certaine et que vous apprécier les grandes histoires d’amour…
 

Points Positifs
 :
- Un long métrage superbe qui est davantage qu’un simple film sur l’homosexualité au sein de la société marocaine : avant toute chose, Le Bleu du Caftan est une belle histoire d’amour entre un homme et une femme – avant qu’un autre homme vienne faire son apparition, bien entendu – que tout pourrait opposer mais qui forment néanmoins un couple aimant. Une œuvre singulière mais oh combien réussie !
- Le casting principal est plutôt limité puisque seuls les trois protagonistes majeurs sortent du lot, cependant, ils sont pour beaucoup pour la réussite de ce film, avec, au demeurant, Lubna Azabal qui est brillantissime.
- Un final triste, bien entendu, mais oh combien réussi.
- Même si ce film possède bien des longueurs, disons que celles-ci participent naturellement au déroulement d’une intrigue qui est certes lente mais qui n’en reste pas moins en adéquation avec le propos de l’histoire.
- Accessoirement, j’aurais appris ce qu’est un caftan et comment la fabrication à la main de ce costume peut être lente et fastidieuse.
 
Points Négatifs :
- Même si les nombreuses longueurs participent au déroulement logique du scénario de ce film, il faut admettre que celles-ci sont un peu nombreuses par moments.
- Sans grande surprise, Le Bleu du Caftan est un film qui ne plaira pas à tout le monde et il faut reconnaitre que ce film n’est absolument pas destiné au grand public. Dommage pour celui-ci d’ailleurs, mais bon, les gouts et les couleurs…
 
Ma note : 8/10

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