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jeudi 2 avril 2020

Il était une fois la Révolution


Il était une fois la Révolution

Mexique, 1913. Un pilleur de diligences, Juan Miranda, et un Irlandais, ancien membre de l'IRA spécialiste en explosifs, John Mallory, font connaissance. Juan a toujours rêvé de dévaliser la banque centrale de Mesa Verde et voit en John le complice idéal pour son braquage. Il fait chanter John afin de le persuader de s'associer à l'affaire. Tous deux se trouvent plongés en plein cœur de la tourmente de la révolution mexicaine, et Mesa Verde se révèle plus riche en prisonniers politiques qu'en lingots d'or. Malgré eux, les deux amis deviennent les héros d'une guerre qui n'est pas la leur...


Il était une fois la Révolution
Réalisation : Sergio Leone
Scénario : Sergio Leone et Sergio Donati
Musique : Ennio Morricone
Production : Rafran Cinematografica, Euro International Film (EIA), San Miura
Genre : Western, Guerre
Titre en vo : Giù la testa
Pays d'origine : Italie
Langue d'origine : anglais, italien, espagnol
Date de sortie : 29 octobre 1971
Durée : 157 mn

Casting :
James Coburn : John H. Mallory
Rod Steiger : Juan Miranda
Romolo Valli : Dr Villega
Antoine Saint-John : Colonel Günther « Gutierez » Reza
Franco Graziosi : Gouverneur Don Jaime
Rik Battaglia : Général Santerna
David Warbeck : Sean Nolan, le meilleur ami de John
Vivienne Chandler : La petite amie de John
Maria Monti : Adelita, la femme dans la diligence
Jean Rougeul : Le prêtre dans la diligence
Antonio Casale : Le notaire dans la diligence
Memè Perlini : Peon
Edmondo Tieghi : Papa Miranda

Mon avis : On pourrait parfaitement dire que rien ne ressemblant davantage a un film de Leone qu’un autre film de Leone. Ainsi, et dès les premières minutes de ce second volet de ce qui sera la trilogie des Il était une fois – Il était une fois dans l’Ouest en 1969 et Il était une fois l’Amérique en 1984 – on est en terrain familier et l’on retrouve tous les éléments traditionnels des œuvres du réalisateur : plans rapprochés sur les visages des acteurs, paysages magnifiques, longs plans séquences, musique omniprésente et entrainante – encore une fois, une belle prestation du légendaire Ennio Morricone – mais aussi, un humour omniprésent, des personnages hauts en couleur avec ce gout prononcé de Leone pour les duos improbables, ici composé d’un bandit de grand chemin aux préoccupations terres a terre, excellent Rod Steiger, et d’un révolutionnaire irlandais cynique et lettré, James Coburn, ainsi que, thème récurant dans les films du réalisateur italien, cette impression de fin du monde, ce coté « plus rien ne sera jamais comme avant » prononcé, cette disparition de la liberté du temps passé devant la marche implacable du progrès où les banques ne renferment plus de l’or mais des prisonniers politiques. Car en effet, comme son nom l’indique, Il était une fois la Révolution n’est pas un western, même s’il en reprend les poncifs du genre (d’ailleurs, Leone ne voulait plus en tourner), mais un film sur une révolution (forcément), celle qui eu lieu au Mexique au début du vingtième siècle – d’ailleurs, après un début pour le moins traditionnel, l’attaque d’une diligence, la surprise est totale de voir débarquer un type en moto ! Mais ici, c’est une vision désabusée du réalisateur pour la chose politicienne auquel nous avons droit : ne croyant plus en rien, et encore moins aux belles promesses, Sergio Leone nous montre les phases sombres et réelles de ce qu’est une révolution et où un peuple crédule, prêt a se soulever, est massacré par le pouvoir en place – terrible scène de fusillades dans les fosses – tout en étant utilisé sans vergogne par ceux qui veulent prendre le pouvoir, quand, ironie suprême, ils ne sont pas tout simplement donnés… Une vision pessimiste, violente, mais tellement réaliste pour une intrigue où deux hommes, que tout opposait a la base – l’un, fuyant une première révolution avortée en Irlande, complètement désabusé et regrettant le temps passé, et l’autre, bandit de grand chemin devenu héros de la révolution malgré lui – vont créer malgré tout des liens d’amitié au fil des événements. Il était une fois la Révolution est un grand film, un très grand film même ; souvent oublié par le grand public dans la filmographie de Sergio Leone, c’est un film profond, qui donne a réfléchir et qui mérite franchement d’être reconnu a sa juste valeur, un film très critique a l’égard des révolutions et plus particulièrement des politiques, mais aussi un film sur une belle histoire d’amitié, bref, un incontournable !


Points Positifs :
- Moins connu du grand public que d’autres films de Sergio Leone, Il était une fois la Révolution est pourtant l’une de ses plus belles réussites, ne serais-ce que pour son ton désabusé et cynique quand a la chose politicienne et le sort du peuple, celui-ci étant toujours le grand perdant de l’Histoire.
- Rob Steiger et James Coburn sont tout bonnement exceptionnels dans leurs rôles respectifs : le premier pour son jeu plus subtil qu’il n’y parait de prime abord et le second pour son charisme naturel et ce rôle de vieux révolutionnaire cynique qui lui va si bien.
- Comme a chaque film de Leone, on retrouve sa touche, c’est-à-dire, tous les éléments traditionnels qui en font un chef d’œuvre : scénario, plans serrés, paysages magnifiques et grandioses, scènes inoubliables, personnages hauts en couleurs, humour omniprésent, bande son excellente, ambiance de « fin d’un monde ».
- Justement, pour ce qui est des scènes marquantes, comment ne pas mettre en avant celle du dynamitage d’un pont, les fusillades dans des fosses, celle où les révolutionnaires sont vendus par l’un des leurs, celle où les deux trains entrent en collision, voir même, celle du début, dans la diligence.
- Les nombreux flashbacks qui parsèment le film et qui, jusqu’à la fin, nous en apprennent énormément sur le passé de Mallory.
- Mine de rien, n’oublions pas les très nombreuses scènes d’humour qui jalonnent ce film avec, selon moi, en point d’orgue, celle où Juan Miranda prend d’assaut une banque et, a la place de l’or, tombe sur des prisonniers politiques.

Points Négatifs :
- La bande originale de Morricone est certes toujours aussi bonne mais, cependant, je la trouve légèrement inférieur a ce qu’il a put faire par ailleurs ; mais bon, cela reste tout de même de fort bonne facture, l’homme ayant toujours livré un travail excellent.

Ma note : 9,5/10

Il était une fois dans l’Ouest


Il était une fois dans l’Ouest

Dans une gare, trois tueurs vêtus de cache-poussière attendent le passager d'un train qui arrive, un mystérieux joueur d'harmonica, afin de l'éliminer, mais celui-ci les abat tous les trois, tout en étant blessé. Plus tard, une famille de fermiers qui s’apprêtait à célébrer les noces du père avec une ancienne prostituée venu de la Nouvelle-Orléans, est sauvagement assassinée par d’autres hommes eux aussi vêtus de cache-poussière et menés par un certain Frank, l'homme de main de Morton qui est chargé de la construction du chemin de fer à travers l'ouest des Etats-Unis. Et tandis que Cheyenne, le hors-la-loi, est poursuivie par les autorités persuadées de sa culpabilité dans l’assassinat de la famille de fermiers, quel rôle joue Harmonica, personnage énigmatique, qui n'explique pas les raisons de sa présence en ces lieux ?


Il était une fois dans l'Ouest
Réalisation : Sergio Leone
Scénario : Dario Argento, Bernardo Bertolucci, Sergio Donati, Sergio Leone
Musique : Ennio Morricone
Production : Fulvio Morsella
Genre : Western Spaghetti, Drame
Titre en vo : C'era una volta il West
Pays d’origine : Italie, Etats-Unis
Parution : 21 décembre 1968
Langue d'origine : italien, anglais
Durée : 180 min

Casting :
Charles Bronson : L'homme à l'Harmonica
Claudia Cardinale : Jill McBain
Henry Fonda : Frank
Jason Robards : Manuel Gutierrez dit « le Cheyenne »
Gabriele Ferzetti : Morton (patron du chemin de fer)
Frank Wolff : Brett McBain
Lionel Stander : Le barman
Keenan Wynn : Le shérif de Flagstone
Paolo Stoppa : Sam, le cocher
Jack Elam : Snaky (membre du gang de Frank)
Woody Strode : Stony (membre du gang de Frank)
Al Mulloch : Knuckles (membre du gang de Frank)
John Frederick : Jim (membre du gang de Frank)
Aldo Berti : Un joueur de poker (membre du gang de Frank)
Benito Stefanelli : Un joueur de poker (membre du gang de Frank)
Michael Harvey : Le lieutenant de Frank jouant au poker
Aldo Sambrell : Le lieutenant de Cheyenne
Enzo Santaniello : Timmy McBain (l'enfant assassiné par Frank)
Gaetano Santaniello : Patrick McBain
Simonetta Santaniello : Maureen McBain
Marco Zuanelli : Wobbles
Tullio Palmieri : Le charpentier ébéniste de Flagstone
Renato Pinciroli : Le premier enchérisseur aux enchères
Antonio Molino Rojo : Le deuxième enchérisseur aux enchères (membre du gang de Frank)
Frank Braña : L'homme fumant la pipe aux enchères (membre du gang de Frank)
Fabio Testi : L'homme avec le chapeau noir aux enchères (membre du gang de Frank)
Claudio Scarchilli : Un membre du gang de Frank
Claudio Mancini : Le grand frère d’Harmonica
Dino Mele : Harmonica enfant
Antonio Palombi : Le vieux guichetier de la gare

Mon avis : Il existe parfois des films que l’on ne voit plus depuis si longtemps que lorsque, finalement, on se décide finalement a les revoir, c’est comme si c’était une redécouverte, comme si, soudainement, remontait à notre mémoire le simple constat que l’on se trouve devant un pur chef d’œuvre trop longtemps mis de côté. Et justement, dans le cas présent, comment ne pas reconnaitre qu’Il était une fois dans l’Ouest est l’un des plus grands films de l’Histoire (avec un H majuscule, bien entendu) du septième art, tout bonnement, ou, du moins, le plus grand western tout court – quoi que, il ne faut pas oublier non plus Le Bon, la Brute et le Truand toujours de Sergio Leone. Car bon, comment dire, ici, tout est parfait, ou presque (oui, ce genre de petits détails insignifiants comme la balle magique de Charles Bronson) et ce long métrage est sans nul doute, non seulement, la plus belle réussite du genre mais aussi, le plus bel hommage qu’on puisse lui rendre. Car si le western, en cette fin des années 60, tombait peu à peu en désuétude et que le western spaghetti lui porta un indéniable coup de grâce, ringardisant bien des films, ce fut aussi par le biais de nos amis italiens, Leone en tête, que celui-ci fut magnifié et, quelque part, sauvé : plus violents, plus sales, plus sexistes et pour la plupart, sans grande morale ou à géométrie variable, les héros du western spaghetti, accessoirement, plus crédibles que leurs prédécesseurs, bouleversèrent les conventions établies tout en entrant immédiatement dans la légende. Et au sommet de tous ces films désormais mythiques, donc, Il était une fois dans l’Ouest, premier volet d’une trilogie dont il faudra bien que je vous parle de ses « suites » dans l’avenir. Une œuvre monumentale, magnifiée par le génie incontestable de Sergio Leone, maitre des petits détails et des plans rapprochés, sublimée par la musique d’Ennio Morricone (j’écoute la BO tout en écrivant cette critique) et porté par des acteurs tout bonnement exceptionnels : Charles Bronson, bien sûr, avec son harmonica, vengeur mystérieux dont on ne connaitra les motivations qu’a la toute fin du film, Claudia Cardinale, belle, sublime en femme forte et prête a tout pour survivre, Jason Robards, hors la loi au grand cœur et, surtout, oui, particulièrement Henry Fonda, ici dans un rôle à contre-emploi de son image, implacable, sans pitié et qui n’hésite pas à tuer des enfants, un Henry Fonda qui est selon moi la figure marquante du film dans se rôle de salopard fini… ce qui déplu pas mal, d’ailleurs, au public américain. Il était une fois dans l’Ouest, film de vengeance, certes, mais plus que tout, film qui nous montre l’évolution de cette Amérique tant aimée par Leone, une Amérique qui s’industrialise et change d’époque, ceci étant symbolisé par l’avancée du chemin de fer jusqu’au Pacifique, une Amérique où certaines figures n’ont plus leurs places et où, finalement, seul une jeune veuve, ayant su s’adapter et survivre, est prête a voir le siècle suivant. Un film plus profond qu’il n’y parait, inoubliable, mythique, bref, un chef d’œuvre !


Points Positifs :
- Un monument, tout simplement, un film que l’on voit, revoit, encore et encore, sans jamais se lasser tellement on frôle la perfection absolue… pour ne pas dire qu’on l’a atteinte.
- La bande son d’Ennio Morricone, une fois de plus, tout aussi excellente et culte que le film auquel elle est associée ; histoire de dire à quel point celle-ci avait son importance, les scènes étaient jouée avec la BO en fond sonore.
- Plus qu’une simple histoire de vengeance sous fond de conquête de l’ouest, Il était une fois dans l’Ouest nous montre surtout la fin d’une époque, celle de l’Amérique des débuts, qui s’industrialise de plus en plus et où il n’y a plus de place pour des justiciers au grand cœur ou des hors la loi romantiques comme le Cheyenne…
- Les acteurs, Bronson, Claudia Cardinale, Jason Robards et surtout, Henry Fonda, ici dans un rôle à contre-emploi qui choqua pas mal de monde à l’époque mais qui démontra, mais étais-ce nécessaire, quel grand acteur il était.
- Scènes cultes, phrases cultes, il y en a quasiment du début à la fin du film !
- Le duel final, lorsque l’on apprend pourquoi l’Harmonica en veut à Franck, la musique, le flashback, et la rapidité, après une éternité de préparation, avec laquelle celui-ci se conclut : tout simplement mythique !
- Le début, bien entendu : dix minutes pour lancer le film, avec moult petits détails comme les gouttes d’eau ou la mouche, les trois types qui attendent Bronson, quasiment aucune parole… oppressant à souhait mais tellement génial !
- Bon, en fait, je pourrais citer toutes les scènes du film et ce serait trop long.

Points Négatifs :
- En fait, en dehors de cette histoire de balle magique qui blesse Charles Bronson au début du film et qui ne semble pas trop le gêner par la suite, il n’y a rien à redire…

Ma note : 10/10

mercredi 1 avril 2020

Mon Nom est Personne


Mon Nom est Personne

Constatant qu'il prend de l'âge, Jack Beauregard, légendaire pistolero, songe à rengainer ses colts et à quitter l'Ouest pour l'Europe, où il compte achever paisiblement sa vie. Mais l'argent du voyage lui manque. C'est à ce moment que débarque un jeune aventurier énigmatique. Il se fait appeler Personne et voue à Jack une admiration sans bornes, quelque peu encombrante. Il aimerait que son héros affronte les 150 hors-la-loi qui forment la redoutable Horde sauvage. Ces derniers, qui se sont déjà rendus coupables de l'assassinat du frère de Jack, ont leur propre idée sur la question. Ils tentent de prendre les devants et, moyennant finances, proposent à Personne d'abattre Jack...


Mon Nom est Personne
Réalisation : Tonino Valerii
Scénario : Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi
Musique : Ennio Morricone
Production : Titanus Distribuzione
Genre : Western Spaghetti
Titre en vo : Il mio nome è Nessuno
Pays d’origine : Italie
Parution : 13 décembre 1973
Langue d'origine : italien, anglais
Durée : 117 min

Casting :
Henry Fonda : Jack Beauregard
Terence Hill : Personne
Jean Martin : Sullivan
Geoffrey Lewis : le leader de la Horde sauvage
R. K. Armstrong : l'homme à la bombe (Honnest John)
Karl Braun : Jim
Leo Gordon : Red
Steve Kanaly : le faux barbier
Mark Mazza : le pistollero en noir (Don John)
Neil Summers : l'Anguille (Squirell)
Mario Brega : Pedro
Piero Lulli : le shérif
Benito Stefanelli : Porteley
Raimus Peets : Big Gun
Antoine Saint-John : Scape
Franco Angrisano : le conducteur de train

Mon avis : Il apparait évidant, même plus de quarante ans après sa sortie, que s’il y a bien un western spaghetti où le public n’arrive pas à se mettre d’accord, c’est bel et bien ce Mon nom est Personne, qui, pour la petite histoire et pour la énième fois (car certains ne l’ont toujours pas compris) n’est pas de Sergio Leone, celui-ci s’étant contenté de l’idée générale d’ensemble et – ce qui fera hurler certains – de réaliser les scènes les plus cocasses du film. Car justement, et c’est là le problème de Mon nom est Personne, il existe une multitude de façons de considéré ce film : certains n’y verront qu’un western spaghetti de plus et passerons rapidement leur chemins, d’autres, une belle métaphore sur la fin de l’ouest sauvage et de l’entrée de plein pied dans le vingtième siècle et le monde moderne, à la fois plus cruel et plus fantasque, enfin, d’autres y verront le vibrant hommage fait à un genre, le western américain, par justement, ceux qui l’ont, en quelque sorte, tuer et enterré, ces sacrés italiens qui avaient bouleverser le genre avec, en tête d’affiche, le grand Sergio Leone. Mais en fait, selon moi, tout cela se vaut et oui, Mon nom est Personne, c’est un peu tout cela : hommage, métaphore et même, oui, même une superbe parodie car comment ne pas l’être avec la présence d’un certain Terence Hill, porte étendard du western comique de bas-étage avec ses Trinita !? Or, si la rencontre Terence Hill/Henri Fonda avait de quoi surprendre, si le fait que Leone choisisse le premier alors qu’il détestait Trinita l’était encore plus, quatre décennies plus tard, quel régal de revoir pour la énième fois Mon nom est Personne, de vibrer a la musique d’Ennio Morricone, de rigoler bêtement devant les facéties de Terence Hill qui flirtent pourtant avec le grand n’importe quoi, mais aussi, et surtout, comment ne pas s’émouvoir de cette belle histoire d’amitié entre une légende de l’ouest sauvage, Henri Fonda, qui n’aspire qu’à une seule chose, prendre une retraite bien méritée, et ce jeune chien fou de Terrence Hill qui n’aspire qu’à une seule chose, le faire partir en beauté !? Alors oui, c’est une parodie d’un genre hautement plus sérieux, oui, certains gags sont plus que limites, mais quel beau film, oui, quel beau film lorsque l’on sait lire entre les lignes…


Points Positifs :
- Incontestablement un superbe hommage à un cinéma, un genre et des acteurs tombés en désuétude et ce, justement par ceux qui les ont rendus obsolètes ; d’une simple parodie a la Trinita, nous avons au final une déclaration d’amour au western américain… mais à la sauce italienne.
- De même, comment ne pas voir dans cette intrigue le remplacement des anciennes générations par les nouvelles, le passage d’un siècle insouciant a un autre qui s’avérera bien plus cruel ainsi que cet immodéré d’un fan pour son idole.
- Une rencontre a priori incongrue entre deux hommes, deux acteurs que tout oppose, Terrence Hill qui nous fait son Trinita habituel et Henri Fonda qui est, lui, la classe à l’état pur, et pourtant, ça marche, et pas qu’un peu !
- Une bande originale où officie Ennio Morricone est toujours parfaite et même s’il s’autoparodie ici, au final, nous avons droit à des titres inoubliables.
- N’empêche, Henri Fonda, seul, face à 150 fils de putes qui chevauchent a bribe abattues, ça en jette, non !?
- Quelques petites répliques cultes et quelques scènes franchement drôles.

Points Négatifs :
- Justement, si certaines scènes sont drôles et que je reconnais que même si je les connais par cœur, je ris toujours autant, d’autres sont plus qu’exagérées et flirtent dangereusement avec le ridicule…

Ma note : 9/10

Le Bon, la Brute et le Truand


Le Bon, la Brute et le Truand
 
Tuco Benedicto Pacifico Juan Maria Ramirez, un criminel ayant commis de nombreux délits et dont la tête est mise à prix. Tuco est de connivence avec Blondin : ce dernier livre Tuco aux autorités, encaisse la prime de l'arrestation et libère ensuite son complice au moment où celui-ci va être pendu en coupant la corde avec une balle de fusil. Les deux acolytes se partagent ensuite le butin et refont la même opération plusieurs fois dans les comtés voisins. Durant ce temps, un troisième personnage nommé Sentenza, un tueur sans pitié, apprend l'existence d'un coffre rempli de pièces d'or des Confédérés, caché par un soldat nommé Bill Carson. Il commence donc à chercher plus d'informations à ce sujet. Blondin décide de rompre son partenariat avec Tuco, l'abandonnant dans le désert. Tuco réussit cependant à survivre et après une traversée de plus de 100 km, il arrive, assoiffé et complètement épuisé, dans un petit village. Décidé à se venger, il retrouve rapidement Blondin et le capture, profitant d'une diversion offerte par la retraite des Confédérés de Californie. Il inverse alors les rôles, contraignant son ex-compagnon à le suivre à pied dans le désert. Alors que Tuco est sur le point d'abattre Blondin, il aperçoit une diligence remplie de soldats confédérés, morts ou mourants. Parmi ceux-ci se trouve Bill Carson, l'homme recherché par Sentenza. Carson révèle à Tuco le nom du cimetière où est caché l'or, mais demande de l'eau en échange du nom sur la tombe. Pendant que Tuco va chercher une gourde, Carson meurt, non sans avoir donné le nom de la tombe à Blondin, qui tout à coup devient très important pour Tuco.
 

Le Bon, la Brute et le Truand
Réalisation : Sergio Leone
Scénario : Luciano Vincenzoni, Sergio Leone, Agenore Incrocci, Furio Scarpelli
Musique : Ennio Morricone
Production : Produzioni Europee Associati
Genre : Comédie Dramatique
Titre en vo : Il buono, il brutto, il cattivo
Pays d'origine : Italies, Espagne, Allemagne de l’Ouest
Langue d'origine : italien
Date de sortie : 23 décembre 1966
Durée : 178 mn
 
Casting :
Clint Eastwood : Blondin, « le Bon »
Lee Van Cleef : Sergent Sentenza, « la Brute »
Eli Wallach : Tuco Benedicto Pacifico Juan Maria Ramirez, « le Truand »
Aldo Giuffrè : Clinton, le capitaine alcoolique
Luigi Pistilli : le père Pablo Ramirez, frère de Tuco
Rada Rassimov : Maria
Mario Brega : le caporal Wallace
Antonio Molino Rojo : le capitaine Harper
Antonio Casale : Bill Carson dit Jackson
Antonio Casas : Stevens
Livio Lorenzon : Baker
Al Mulock : Elam, le chasseur manchot
Sergio Mendizábal : le chasseur de primes blond
Enzo Petito : l'armurier
John Bartha : le shérif
Angelo Novi : le moine
Claudio Scarchilli : un péon
Sandro Scarchilli : un péon
Lorenzo Robledo : un membre du gang de Sentenza
Aldo Sambrell : un membre du gang de Sentenza
Benito Stefanelli : un membre du gang de Sentenza
 
Mon avis :
 Si l’on devait faire un classement des plus grands réalisateurs du septième art, force est de constater que Sergio Leone serait fort bien classé, pourtant, lorsque l’on remonte un peu le temps, que l’on revient aux années 60 et a ses premiers westerns spaghettis comme ils étaient si dédaigneusement surnommés par les américains, il est évidant que tout ne fut pas si simple qu’on aurait put le penser. Cela était dut, principalement, au fait que le western, genre majeur jusque là, était la chasse gardée d’Hollywood et que, forcément, vous imaginez, un italien qui se met à faire des westerns, avec des héros sales, sans scrupules et sans morale, ce n’était tout simplement pas possible ; une hérésie voyons ! Pourtant, après les sorties successives de Pour une poignée de dollars et de Et pour quelques dollars de plus, Leone, financièrement à l’aise et disposant d’un sacré budget pour un nouveau film, nous pondit ce qui restera comme étant le long métrage qui le fit connaitre, celui, en quelque sorte, qui lança sa carrière, définitivement, a l’international… et, au demeurant, celle aussi d’un certain Clint Eastwood qui, avec Le Bon, la Brute et le Truand, en était donc a sa troisième collaboration consécutive avec le réalisateur italien, ce, avec le résultat que l’on sait… Car oui, ici, nous flirtons tout simplement avec ce que l’on peut qualifier, sans problème, comme étant un chef d’œuvre du genre, un film où, de la première a la dernière minute de ses trois heures, tout est parfait, ou presque – oui, il y a bien la bande son qui a un petit problème avec les voix des acteurs – un film qui, qu’on l’ai vu une ou plusieurs fois, vous transporte toujours autant, vous fait toujours aussi vibrer, rire, réfléchir… Vibrer car, comment ne pas se passionner pour cette chasse au trésor de deux fripouilles – Lee Van Cleef étant un peu à part – dans l’ouest sauvage, en pleine Guerre de Sécession ? Rire car, comment ne pas s’esclaffer devant les nombreuses scènes où Eli Wallach, alias Tuco, apparait comme étant le dindon de la farce !? Réfléchir car oui, ici, Sergio Leone nous montre, le plus crûment du monde, toute l’absurdité de la guerre, tous ces morts inutiles, ce qui, au demeurant, ne plut guère aux américains pour qui leur Guerre de Sécession – qu’ils surnomment pudiquement Civil War, ce qui n’est pas la même chose – est chose tabou !? Et puis, en dehors de la musique d’Ennio Morricone, tout simplement divine comme a son habitude, en dehors de la mise en scène de Leone, totalement inédite pour l’époque et inégalée depuis, comment ne pas rendre hommage aux trois acteurs principaux, Clint Eastwood, bien entendu, dans son personnage de l’Homme sans nom, sans nul doute une des figures les plus mythiques de la culture cinématographique, Lee Van Cleef, homme assez doux de caractère et qui aura passé sa carrière a jouer des rôles de méchants et, surtout, Eli Wallach, tout simplement exceptionnel en Tuco, pauvre diable sans morale mais tellement attachant… Bref, vous l’avez compris, Le Bon, la Brute et le Truand est un des plus grands westerns de tous les temps et, dans un sens plus large, un chef d’œuvre absolu du septième art – dans le même style, Leone ne fera aussi bien, voir mieux, qu’avec Il était une fois dans l’Ouest – un film que, bien entendu, tout amateur de cinéma se doit d’avoir vu au moins une fois dans sa vie, ne serais-ce que pour ne pas mourir idiot…
 

Points Positifs
 :
- Chef d’œuvre absolu du genre, Le Bon, la Brute et le Truand est un des plus grands westerns de l’histoire du cinéma, un film quasiment parfait de bout en bout, bourré de scènes cultes, de dialogues entrés dans la légende et qui, en plus de donner définitivement ses lettres de noblesses aux westerns spaghettis, aura lancé la carrière d’un certain… Clint Eastwood.
- Un trio d’acteurs principaux tout simplement exceptionnel : Clint Eastwood, Lee Van Cleef et, bien entendu, Eli Wallach, tout simplement génial et qui apparait comme étant le héros de ce film.
- La bande originale d’Ennio Morricone est, comme d’habitude, tout simplement parfaite ; entre le générique devenu tout simplement culte et les thèmes que l’on retrouve tout au long du film, tout est parfait !
- Quand on sait que Le Bon, la Brute et le Truand dure trois heures et que l’on ne s’ennui pas une seule seconde, je pense que tout est dit ! Il faut dire que l’histoire est captivante au possible et que l’on est rapidement captiver par cette chasse au trésor en pleine Guerre de Sécession.
- Le duel final, à trois, est l’une des scènes les plus incroyables du cinéma : six minutes d’une intensité dramatique rare…
- Le message antimilitariste de Léone est flagrant dans ce film et celui-ci traite fort bien l’absurdité de la guerre.
- L’humour est franchement présent dans ce film ; merci Tuco !
 
Points Négatifs :
- On ne peut pas passer sous silence le problème qu’il y a avec la bande-son : les voix des acteurs étant trop basses vis-à-vis de la musique… dommage, sinon, tout était parfait.
- A moins d’être totalement allergique aux westerns, je ne vois pas trop !?
 
Ma note : 10/10