La
Sorcière des Neiges
Les
Pics de Glace abritent dans leurs profondeurs les terrifiantes Cavernes de
Crystal, royaume de la cruelle Sorcière des Neiges qui a juré de plonger la
planète dans une nouvelle ère glaciaire. Les six hommes qui gardaient
l’avant-poste des Pics de Glace ont été massacrés par une effroyable créature.
En échange de cinquante pièces d'or, Big Jim le marchand vous confie la mission
de débarrasser du monstre les régions alentour. C'est en vous lançant sur les
traces de la terrible créature, que vous serez amené à affronter la Sorcière
maléfique. Le sort du monde est entre vos mains. Deux dés, un crayon et une
gomme sont les seuls accessoires dont vous aurez besoin pour vivre cette
aventure. VOUS seul déciderez de la route à suivre, des risques à courir et des
créatures à combattre. Alors, bonne chance…
Série
: Défis
Fantastiques n°8
Auteur : Ian Livingstone
Illustration
de la couverture : Les Edwards
Illustrations
intérieures : Gary Ward et Edward Crosby
Titre original : Caverns of the Snow Witch
Traduction : Michel
Zénon
Année
de l’édition Anglaise : 1984
Sortie
de l'édition Française : février 1985
Edition
Française : Editions
Gallimard (Folio Junior)
Nombre
de paragraphes : 400
Mon
avis : La première chose qui ressort
immédiatement de La Sorcière des Neiges, c’est son originalité peu
commune ; certes, nous sommes encore à mille lieux des Défis
Fantastiques les plus tardifs, pour ne pas vous parler des autres
séries, mais tout de même, pour une fois, le lecteur/joueur sort un peu des
sentiers battus lors de cette aventure et franchement, ça fait plaisir. Et
cette originalité transparait dans de nombreux points : en effet, entre le
fait que, au cours de l’aventure, on change à deux reprises d’objectif
principal est une nouveauté dans la série – au début, sous les ordres d’un
marchand, on se met en chasse d’un yéti, ensuite, ayant entendu parler de la
fameuse Sorcière des neiges, nous partons dans son antre avant de, une fois
celle-ci vaincue, se lancer dans une véritable course contre la montre pour
sauver sa peau. De tels changements scénaristiques sont peu communs et
sincèrement, fort bien trouvés de la part de Livingstone selon moi. Ensuite,
autre surprise et de taille : la Sorcière est battue à la moitié du livre,
et encore, dans un double affrontement entrecoupé d’une vingtaine de
paragraphes environ – la aussi, cela surprend, et positivement. Autre
surprise : pendant une grosse partie de l’intrigue, nous sommes
accompagnés de deux compagnons qui certes, subiront le même sort que le pauvre
Mungo dans L’Île du Roi Lézard (enfin, un directement, l’autre indirectement si
l’on a fait La Forêt de la Malédiction), mais qui au moins, ne dureront pas que trois
paragraphes et donneront vraiment l’impression de servir à quelque chose. Si
l’on ajoute à cela l’ambiance des deux tiers de l’aventure, qui se déroule dans
le grand nord – la aussi, une première – même si la partie en extérieur a
proprement parlé aurait peut-être méritée d’être développée et le fait que,
dans le dernier tiers, pendant notre trajet vers le sud, moult références aux
autres œuvres de Livingstone, et vous comprendrez probablement mon enthousiasme
envers La Sorcière des Neiges. Pourtant, tout n’est pas parfait et
dire que La Sorcière des Neiges est sans défauts serait
probablement exagéré ; tout d’abord, et malgré tous les points positifs
cités précédemment, il manque par moments un souffle épique, un petit quelque
chose qui aurait fait de ce titre un incontournable, comme put l’être, par
exemple, Le Labyrinthe de la Mort du même auteur – mais suis-je objectif en
parlant de celui-ci ? Si l’aventure démarre et se poursuit tout au long de
l’intrigue sur les chapeaux de roue, cela concerne surtout la première partie
de celle-ci, la fin étant parfois un peu trop poussive, l’aventurier que nous
sommes se contentant d’avançant, péniblement et lentement en tentant sa chance tous
les deux paragraphes – sur ce point, autant avoir un total de chance élevé si
vous voulez allez au bout de ce livre. Ensuite, si dans l’ensemble, La
Sorcière des Neiges est un bon Défis Fantastique, assez
plaisant et original, le manque de grandes scènes marquantes comme il peut en
avoir tant dans d’autres titres est un point hautement négatif qui joue en sa
défaveur. Pourtant, que l’on ne se trompe pas : lorsque l’on fait la
balance des pours et des contres, celle-ci penche du bon côté, c’est une certitude.
Après, tout peut se jouer selon les propres gouts personnels des lecteurs, et
un simple détail peut influer sur le jugement final : par exemple, les
illustrations intérieures. Œuvre de Gary Ward et Edward Crosby, la première
chose qui en ressort, c’est qu’elles sont pour le moins singulières et sortent
largement des sentiers battus, toutes en angles et les traits marqués pour la
plus part, et ce style, justement, aura déplu à bon nombre de lecteurs.
Personnellement, sans crier au génie, j’aime assez, mais bon, ce n’est pas le
cas de tout le monde. Quoi qu’il en soit et sans révolutionner le genre malgré
un coté plus original que ses prédécesseurs et tout un tas de petites
trouvailles et d’idées assez plaisantes, La Sorcière des Neiges reste
un bon Défis Fantastique, loin de bon nombre de chefs d’œuvres à
venir, c’est une certitude, mais qui mérite tout de même de figurer dans toute
collection d’amateur du genre qui se respecte – et, accessoirement, pas
uniquement pour la compléter, l’histoire valant, selon moi, le détour.
- L’originalité,
avant toute chose : en effet, ici, on sort un peu des sentiers battus avec
une intrigue décomposée en trois parties distinctes – une chasse au Yéti,
l’antre de la Sorcière puis la quête pour échapper a sa malédiction – qui était
alors une première chez les Défis Fantastiques.
-
Les dessins de Gary Ward et Edward Crosby peuvent choquer au premier regard,
pourtant, leur style, peu commun, est plutôt plaisant en plus d’être original.
-
Cela fait du bien de pouvoir jouer a une aventure où le sort du monde ne repose
pas sur nos épaules.
-
Le fait d’avoir deux compagnons pendant une grande partie de l’aventure.
-
L’affrontement avec la Sorcière des Neiges qui marque les esprits.
-
Les références, sympathiques, avec les autres œuvres de Livingston.
Points
Négatifs :
-
Si l’aventure en elle-même est sympathique et original, il manque un certain
souffle épique qui la rendrait incontournable, de plus, il y a trop peu de
scènes marquantes dans ce titre.
-
Vers la fin, on retombe allègrement dans les travers du sieur Ian Livingstone
avec des choix de paragraphes qui peuvent, sans la moindre logique, nous
conduire a la mort. D’ailleurs, mieux vaut posséder des caractéristiques
élevées sinon vous succomberez a la malédiction de la Sorcière des Neiges.
Ma
note : 7,5/10
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