Camelot
3000
L’An
3000. La planète Terre est envahie par une légion de vaisseaux
extra-terrestres. Londres est ravagée. Les humains sont impuissants face à la
supériorité technologique des aliens, tentant de fuir la mort imminente qui les
rattrape. Le jeune Tom Prentice essaie de sauver sa peau et celle de ses
parents mais il assiste, impuissant, à leur mort dans les flammes. Il parvient
à se réfugier dans les ruines de Glastonbury, chantier archéologique où il
officie, mais il peine à semer ses affreux poursuivants… Ce qu’il ne sait pas,
c’est que son salut, et celui de l’humanité, réside peut-être dans les secrets
enfouis de ces vestiges. Car quand l’Angleterre sera en proie à un grand
danger, son roi légendaire, Arthur Pendragon, se relèvera pour secourir son
royaume. Il aura besoin de sa fidèle Table Ronde pour l’épauler dont la
réincarnation prend néanmoins des formes inattendues et ravive de vieilles
tensions. Et il se pourrait que certains ennemis bien connus ne soient pas très
loin…
Camelot 3000
Scénario : Mike W. Barr, Brian Bolland
Dessins
: Brian Bolland
Encrage : Bruce
Patterson, Dick Giordano, Terry Austin
Couleurs : Tatjana
Wood
Couverture : Brian
Bolland
Genre : Super-Héros
Editeur
: DC
Titre
en vo : Camelot 3000
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: 10
décembre 1982 – 08 avril 1985
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 25 octobre 2019
Nombre
de pages : 368
Liste des
épisodes
Camelot
3000 1-12
Mon avis : Une véritable curiosité, voilà comment, pendant bien des années,
j’ai jugé ce Camelot 3000, mini-série datant du début des années 80 et
qui, dans le petit monde des comics, dénotait par une certaine originalité
puisque, au lieu et place des traditionnels super-héros vêtus de collants et
arborant fièrement capes et autres masques, ici, nous avions droit aux versions
modernes ou, plus précisément, futuristes, des célèbres Chevaliers de la Table
Ronde ! Ainsi, pendant des années, j’ai hésité à me plonger dans la
lecture de cette mini-série, étant à la fois partager entre l’originalité de la
chose et le fait, peu avenant, que j’allais me coltiner une énième version de
la geste Arthurienne, la seule différence étant que celle-ci avait lieu dans un
futur de pacotille – l’an 3000, mais qu’elle idée… Pourtant, après en avoir
entendu le plus grand bien, je me suis décidé à franchir le pas et, ma foi,
force est de constater que je n’ai nullement regretté la lecture de ce Camelot
3000 ! Il faut dire que, malgré le fait que cette mini-sortie est paru
il y a de cela quatre décennies déjà, la première chose qui saute aux yeux, c’est
que cette dernière n’a pas trop mal vieillit, loin de là : ainsi, sans
atteindre l’excellence absolue du Watchmen
d’Alan Moore, c’est un fait, Camelot 3000 sonne résolument plus moderne que
L'Escadron
Suprême qui dates, sensiblement, de la même époque et qui est une
franche compilation, malgré ses qualités, de toutes les tares narratives de son
temps. Ensuite, il y a l’intrigue en elle-même qui, ma foi, est plutôt intéressante.
Certes, on retrouve, sans grande surprise, la geste Arthurienne traditionnelle
avec tout ce qui va avec, c’est-à-dire, ses chevaliers, son roi, sa reine qui
ne cesse de penser à Lancelot, Merlin, Excalibur, etc. Cependant, toute cette
matière, connue de tous depuis des siècles et moult adaptations, est usée de
fort bonne manière dans Camelot 3000 et voir les Chevaliers de la Table
Ronde revenir d’entre les morts afin de sauver, cette fois ci, non pas la
Grande Bretagne mais, tout bonnement, le monde, a quelque chose de grandiose,
surtout que le sieur Mike W. Barr maitrise plutôt bien son
sujet et sait nous livrer une intrigue franchement captivante de bout en bout. Pour
finir, Brian Bolland s’occupe à lui seul de la partie graphique de la chose et
il faut reconnaitre que l’artiste britannique est pour beaucoup pour la
réussite de cette mini-série : un style plus moderne, dynamique, original
même et qui est à comparer, par exemple, avec le travail fait par ses
homologues dans L’Escadron Suprême
dont je vous ai parlé il y a quelques semaines : en toute sincérité, il n’y
a pas photo ! Bref, beaucoup de bonnes voir de très bonnes choses dans ce Camelot 3000 qui justifient, largement,
toutes les critiques pour le moins élogieuses que l’on peut trouver un peu
partout depuis longtemps, cependant, malgré celles-ci et la qualité indéniable
de cette mini-série, il y a tout de même des défauts qui sont loin d’être anodins
et qui empêchent celle-ci de prétendre au titre de chef d’œuvre : déjà,
cette idée de délocalisé l’intrigue en l’an 3000 est franchement mauvaise
puisque l’on nous présente un monde soit disant futuriste mais qui ressemble
terriblement aux années 80 et où l’on retrouve donc, mille ans plus tard, l’Union
Soviétique, une Chine communiste et un président américain aux faux airs de
Ronald Reagan, le tout étant saupoudré d’éléments cyberpunk… Ensuite, j’ai
souligné que Camelot 3000 a bien
vieillit, cependant, pour un public moderne, je ne suis pas sur que le
ressentit sera le même que le mien : après tout, je suis moi même natif
des années 70 et habitué a ces comics d’autrefois. Pour finir, ici et là, il y
a quelques petites maladresses narratives, pardonnables certes, mais néanmoins
présentes… Bref, vous l’avez compris, Camelot
3000 n’est pas exempt de défauts, cependant, malgré ces derniers, il faut
tout de même reconnaitre que l’œuvre du duo composé de Mike W. Barr et de Brian
Bolland n’en reste pas moins excellente et peut être qualifié, sans peine, de
réussite incontestable qui est bien plus qu’une simple curiosité. Alors, si
vous êtes fans de comics old-school, si vous souhaitez découvrir autre chose qu’une
énième histoire de super-héros – même si, fondamentalement, les codes de ceux-ci
sont repris – et si vous êtes curieux de vous lancer dans un récit où le Roi
Arthur et ses chevaliers vont affronter des aliens dans le futur, alors, Camelot 3000 est fait pour vous !
Incontestablement, vous risquer de passer un bon moment et de faire une belle
découverte…
Points Positifs :
- Reprendre le mythe Arthurien et le
délocaliser dans le futur, en l’an 3000, voici un projet pour le moins casse gueule
mais qui est aboutit de la plus belle des manières par un Mike
W. Barr qui, alors, murissait l’idée depuis longtemps et qui nous livre ici une
mini-série de très bonne qualité. Davantage qu’une simple curiosité, Camelot 3000 est, incontestablement, une
des mini-séries les plus réussies des années 80 !
-
La partie graphique du sieur Brian Bolland est, sans discussions possibles, une
des grandes réussites de cette mini-série. Il faut dire que l’artiste
britannique, possédant un style original et résolument moderne, livre ici un
travail qui relègue littéralement la concurrence nord-américaine loin, très
loin derrière, ce, tout en la ringardisant…
-
Les habitués de la geste Arthurienne retrouveront avec un plaisir des
personnages et un univers familier : Arthur, Merlin, Lancelot, Guenièvre,
Mordred, Morgane, Excalibur, Camelot, le Graal. Tous les éléments du mythe sont
au rendez vous et sont traités d’une manière plutôt intelligente et franchement
réussie.
-
Un scénario bien plus mature que prévu et en avance sur son temps puisque
traitant d’éléments comme la transsexualité, l’homosexualité, la place des
femmes dans la société, tout en nous présentant des protagonistes faillibles,
non exempt de défauts et dont certains ne cessent de répéter les mêmes erreurs –
le fameux triangle amoureux composé d’Arthur, Guenièvre et de Lancelot.
-
Une mini-série qui a plutôt bien vieillit, malgré les quatre décennies
écoulées.
-
Une édition Urban Comics de très
bonne qualité !
Points Négatifs :
- Le choix de porter l’intrigue dans un futur lointain
et de pacotille, ce fameux an 3000. Le problème, c’est que celui-ci ressemble
bigrement aux années 80 du vingtième siècle auxquelles on a ajouté quelques éléments
cyberpunks tandis que, à coté de ceux-ci, ont retrouve un style vestimentaire
qui ne dénoterait nullement à la fin du vingtième siècle ou une géopolitique
qui n’a absolument pas évoluée en un millénaire : Union Soviétique, Chine
communiste, Onu, etc.
- Je ne suis pas tout a fait sur que les plus
jeunes d’entre nous seront aussi enthousiastes que moi vis-à-vis d’une telle
mini-série : par la force des choses, je suis habitué a ce genre de récits
que l’on peut qualifier d’anciens mais la nouvelle génération peut trouver cela
terriblement daté et hors-de-propos…
Ma note : 8/10
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