The
Power of the Dog
Originaires
du Montana, les frères Phil et George Burbank sont diamétralement opposés.
Autant Phil est raffiné, brillant et cruel – autant George est flegmatique,
méticuleux et bienveillant. À eux deux, ils sont à la tête du plus gros ranch
de la vallée du Montana. Une région, loin de la modernité galopante du XXème
siècle, où les hommes assument toujours leur virilité et où l'on vénère la
figure de Bronco Henry, le plus grand cow-boy que Phil ait jamais rencontré.
Lorsque George épouse en secret Rose, une jeune veuve, Phil, ivre de colère, se
met en tête d'anéantir celle-ci. Il cherche alors à atteindre Rose en se
servant de son fils Peter, garçon sensible et efféminé, comme d'un pion dans sa
stratégie sadique et sans merci…
The Power of the Dog
Réalisation
: Jane Campion
Scénario
: Jane Campion, d'après le roman de Thomas Savage
Musique : Jonny
Greenwood
Production : See-Saw
Films, Brightstar, Max Films International, BBC Film
Genre : Drame,
Western
Titre
en vo : The Power of the Dog
Pays
d’origine : Nouvelle-Zélande, Australie,
Canada, Etats-Unis, Royaume-Uni
Parution
: 01
décembre 2021
Langue
d'origine : Anglais
Durée
: 126
min
Casting :
Benedict
Cumberbatch : Phil Burbank
Kirsten
Dunst : Rose Gordon
Jesse
Plemons : George Burbank
Kodi
Smit-McPhee : Peter Gordon
Thomasin
McKenzie : Lola
Genevieve
Lemon : Mlle Lewis
Keith
Carradine : le gouverneur Edward
Frances
Conroy : la vieille femme
Peter
Carroll : le vieux gentleman
Alison
Bruce : la femme du gouverneur Edward
Sean
Keenan : Sven
Adam
Beach : Edward Nappo
Maeson
Stone Skuccedal : le fils d'Edward Nappo
Alice
Englert : Buster
Karl
Willetts : Bill
Mon
avis : Dernière œuvre en date de Jane
Campion qui, en son temps, aura sut nous pondre quelques petits bijoux
comme La Leçon de Piano ou Portrait de Femme, The
Power of the Dog, paru début décembre sur Netflix est,
incontestablement, une fort belle surprise qui, selon moi, mérite franchement
le détour. Bien évidement, ici, une petite précision s’impose pour le grand
public ou, du moins, pour les plus étourdis : n’allez donc pas croire
qu’il s’agit d’un simple western, les choses, ma foi, sont nettement plus
compliquées qu’on pourrait le penser de prime abord… D’ailleurs, quelque part,
la thématique western ne serait, dans le cas présent, qu’une simple toile de
fond, un peu comme cela avait été le cas avec Le
Secret de Brokeback Mountain d’Ang Lee qui nous narrait l’histoire
d’amour pour le moins compliquée entre deux cow-boys dans l’ouest sauvage de
l’Amérique des années 60. Car bon, on ne va pas se mentir, l’homosexualité dans
un milieu aussi viril que celui de ses gardiens de vaches, on ne peut pas
vraiment dire que cela était une chose plutôt bien vue voire vécue et dans le
cas qui nous préoccupe aujourd’hui, vu que l’on remonte davantage dans le temps
– grosso modo, nous sommes dans les années 30 du siècle dernier – disons que
c’était encore plus compliqué… Pourtant, en débutant cette critique ainsi, j’en
ai, probablement, déjà trop dit puisque, au départ, nul ne peut imaginer que
ce The Power of the Dog va tourner autour de la problématique
des préférences sexuelles d’un cowboy frustré et qui, de par une virilité
exacerbée et un mépris pour les plus faibles que lui – son frère, plus sympa,
la femme de ce dernier qui finira par tomber dans l’alcoolisme et le fils de
cette dernière, tellement efféminé qu’il en est presque une caricature – va se
comporter, tout au long du film, comme un véritable salaud complètement
imbuvable auprès de son entourage. Formidablement bien tourné, possédant un
rythme lent, contemplatif mais nullement désagréable, bien au contraire, The
Power of the Dog est une œuvre qui, certes, ne restera probablement
pas dans les annales – il ne faut pas exagérer non plus – mais qui s’avère être
suffisamment aboutit et maitrisé pour marquer les esprits, particulièrement
auprès d’un public qui préfère la réflexion a l’esbroufe et au grand spectacle.
Et puis, ne serais-ce que pour sa conclusion, diabolique à souhait et qui nous
prouve que la faiblesse n’était pas là où on le croyait, le jeu en vaut la
chandelle, soyez en sur. Bref, vous l’avez compris, avec The Power of
the Dog, Jane Campion nous prouve, une nouvelle fois, qu’elle est une
réalisatrice hors-pair et que la quasi-intégralité de sa filmographie mérite le
détour, mais bon, pour les fans de la Néo-Zélandaise, je pense que ce n’est pas
une nouveauté…
Points
Positifs :
-
Un film franchement intéressant et bien plus surprenant qu’on pourrait le
penser de prime abord puisque, davantage qu’un simple western qui nous
montrerait l’homosexualité dans le milieu oh combien viril des cowboys, The
Power of the Dog nous montre une lutte de pouvoirs entre divers
protagonistes, lutte teinté de mépris, de faiblesses mais aussi, de faux
semblants.
-
Une conclusion plutôt innatendu mais qui s’avère être, lorsque l’on repense
comment celle-ci a été amené, être terriblement diabolique. De plus, dans
celle-ci, on se rend compte que la force et la faiblesse n’était pas forcément
là où l’on s’y attendait.
-
Pour ce qui est du casting, il n’y a rien à redire et si Benedict Cumberbatch
marque naturellement les esprits dans un rôle de mec viril qui cache quelques
préférences sexuelles inavouables, Kirsten Dunst est égale à elle-même quand à
Kodi Smit-McPhee, disons que celui-ci fut une belle découverte.
-
Une réalisation sobre, efficace, qui met l’accent sur la réflexion et qui, de
par son coté contemplatif, sait prendre son temps de fort belle manière.
Points Négatifs :
-
Même si The Power of the Dog est un bon film, nous sommes fort
loin d’avoir affaire à un incontournable absolu et, selon moi, par certains cotés,
celui-ci reste trop conventionnel dans son traitement.
-
Bien évidement, le grand public, davantage habitué à des longs métrages qui
mettent davantage l’accent sur le coté spectaculaire et l’esbroufe risque
d’avoir du mal avec ce film nettement plus contemplatif et qui met la réflexion
au cœur de l’intrigue.
-
Jesse Plemons a un rôle presque fantomatique – celui du frère et de l’époux –
et il est regrettable que celui-ci n’occupe pas une place plus importante dans
le récit.
Ma note : 7,5/10
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