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mercredi 3 août 2016

Gorillaz


Gorillaz
 
Gorillaz
 
1 - Re-hash (Damon Albarn) 3:37
2 - 5/4 (Five Four) (Damon Albarn) 2:39
3 - Tomorrow Comes Today (Damon Albarn, Allen Toussaint) 3:12
4 - New Genious (brother) (Damon Albarn, Robert Hunt, Odetta Gordon) 3:57
5 - Clint Eastwood (Damon Albarn, Delvon Jones) 5:39
6 - Man Research (clapper) (Damon Albarn, Raymond Scott) 4:32
7 - Punk (Damon Albarn) 1:36
8 - Sound Check (gravity) (Damon Albarn) 4:40
9 - Double Bass (Damon Albarn) 4:44
10 - Rock the House (Damon Albarn, Jones, Nakamura, John Dankworth) 4:08
11 - 19-2000 (Damon Albarn, George Harrison) 3:27
12 - Latin Simone (que Pasa Contigo) (Damon Albarn, Ibrahim Ferrer, Keith Mansfield) 3:36
13 - Starshine (Damon Albarn) 3:31
14 - Slow Country (Damon Albarn, Jerry Dammers) 3:35
15 - M1 A1 (Damon Albarn) 3:54
 

Gorillaz
Musicien : Gorillaz
Parution : 26 mars 2001
Enregistré : Décembre 1998 – Janvier 2000
Durée : 57:00
Genre : Rock alternatif, Electronica, Rap, Trip Hop
Producteur : Tom Girling, Jason Cox, Dan the Automator, Gorillaz
Label : Parlophone, Virgin
 
Musiciens :
Damon Albarn : chant, claviers, mélodica, guitare, basse sur Punk, batterie électronique
Jason Cox : production, ingénierie, batterie, batterie électronique
Junior Dan : guitare basse
Dan the Automator : production, samples, loops, batterie électronique, synthétiseurs additionnels
Cass Browne : batterie, percussions
Del the Funky Homosapien : rap sur Clint Eastwood et Rock the House
Ibrahim Ferrer : chant sur Latin Simone (¿Que Pasa Contigo?)
Tom Girling : production, ingénierie, Pro Tools, batterie programmée
Miho Hatori : chant additionnel
Jamie Hewlett : artwork
Jow : photographie
Kid Koala : production additionnelle et scratchs
Ed Reeve : photographie
Tina Weymouth : chœurs sur 19-2000
Chris Frantz : percussions additionnelles sur 19-2000
Dave Rowntree : batterie sur Punk et M1A1
Toby Whelan : ingénierie
Zombie Flesh Eaters : artwork
 
Mon avis : 
Le vingt-et-unième siècle s’ouvre avec l’arrivée d’un objet musical non identifié auquel personne ne s’attendait. Après un maxi – Tomorrow Comes Today, 2000 – qui avait beaucoup fait parler de lui dans les clubs londoniens, Gorillaz sort son premier album. Ah, Gorillaz, tout un programme que ce vrai-faux groupe ; je me souviens encore de la toute première fois où j’en ai entendu parler : c’était sur Game One, la chaine dédiée aux jeux vidéo, dans un concours où l’un des deux prix (au choix) était ce fameux premier album de Gorillaz – pour la petite histoire, ils n’étaient pas nombreux au début, ceux qui le choisissaient mais, comme vous vous en doutez, cela n’a pas durer bien longtemps. Mais revenons à nos moutons : aux commandes de ce vrai-faux groupe donc, Jamie Hewlett, le papa de la BD Tank Girl, et, plus intéressant, musicalement parlant, j’entends bien, un certain Damon Albarn, l’ancien leader à mèche blonde de Blur. Le premier dessine et anime ce groupe-concept, composé de quatre personnages virtuels et complètement déjantés : 2-D, Murdoc, Noodles et Russel. Le deuxième se charge de la musique, bien présente derrière ces frimousses cartoonesques, s’offrant les services de Dan Nakamura dit The Automator et nous démontrant définitivement toute l’étendue de son talent musical, de sa volonté de prendre des risques et de sortir du carcan de la Britpop. Ce premier album, donc, sobrement intitulé Gorillaz, est précédé de quelques jours par le célèbre single Clint Eastwood, fort de son refrain accrocheur et ses « oooh oooh oooh » tout droit sortis de la jungle de la pop et marquera indéniablement à la fois son époque, mais aussi les années à venir ; immédiatement, Gorillaz connaît un succès plus que mérité : l’album (et tout ce qui va avec : livret, pochette, clips, site internet…) surprend avant tout par son éclectisme joyeux et son graphisme coloré. Le fait aussi que ce groupe n’en soit pas un, que ces membres soient virtuels – tout en possédant néanmoins une identité, un vécu, une personnalité etc. – intrigue le fan et je dois vous avouer que pendant longtemps, j’étais persuader que derrière chaque personnage virtuel se dissimulait un véritable musicien – comme on peut dire que le sieur Damon Albarn serait le guitariste aveugle, 2-D – or il n’en était rien, bien entendu. Car Gorillaz, avant tout chose, c’est l’histoire d’une rencontre, celle de l’ancien leader de Blur et d’un dessinateur, Jamie Hewlett, bien évidemment, mais aussi, celle de ces deux hommes et d’une flopée de musiciens venus de tous les horizons et donnant à la sonorité de la chose un époustouflant mélange des genres comme rarement il m’ait été donné de voir dans le petit monde de la musique. Dan The Automator étant une référence de la production hip-hop West Coast, on n’est guère étonné d’entendre avant tout des beats d’obédience rap. Mais, très vite, les guitares rock et les mélodies pop viennent semer la zizanie, offrant dix-sept chansons inventives qui oscillent d’un genre à l’autre… ce qui en aura surpris plus d’un lors des débuts de Gorillaz, moi le premier, mais ce qui donne au final un mélange des genres pour le moins accrocheur et surtout, réussi. Les références fourmillent, entre le funk de l’époque Motown, les rythmes latinos et la pop so british délicieusement interprétée par un spécialiste du genre, Damon Albarn. Les invités surprennent également. Ibraham Ferrer du Buena Vista Social Club chante un très beau Latin Simone (¿Qué Pasa Contigo?), tandis Tina Weymouth (ex-Talking Heads) et Miho Hatari poussent la chansonnette sur 19-2000 (l’un de mes titres préférés de ce premier album au refrain certes un peu simpliste mais qui ne nous quitte plus une fois écouté pour la première fois) ou Re-Hash. Dansant, ludique, accompagné d’une identité visuelle très forte, la musique de Gorillaz réussit dès ce premier album à s’imposer, aussi bien dans les milieux dits underground qu’auprès du grand public. Ce mélange à la fois typiquement pop et curieusement varié, atteste l’immense culture musicale de Damon Albarn et fait mouche, nous démontrant une fois de plus que finalement, la musique peut parfaitement ne pas se limiter à un seul et unique genre et que les mélanges, lorsqu’ils sont réussis – et c’est le cas ici – et savamment dosés apportent toujours un petit plus que bien d’autres albums ne possèdent peut-être plus avec le temps. Personnellement, j’adhère totalement à de tels concepts et même si je dois reconnaitre que l’intégralité de cet album n’est pas toujours simple d’accès, que quelques titres surprennent parfois, et ben, cela est toujours préférable que de devoir se retaper pour la énième fois un copié/collé des Stones ou de U2 – groupes pourtant géniaux en soient mais qui, depuis le temps, on surtout tendance à tourner en rond et ne pas se renouveler. Et si l’on ajoute à cela le fait qu’avec ce premier album de Gorillaz, les clips trouvent ici tous leurs intérêts, qu’ils sont de véritables petites réussites et transcendent mêmes les chansons d’où ils sont tirés et vous comprendrez probablement pourquoi je considère depuis longtemps que ce premier album de Gorillaz est sans nul doute l’un des plus importants de ce début de vingt et unième siècle et à coup sûr, le plus original de tous. 
 

Points Positifs
 :
- Un éclectisme impressionnant qui mêle habilement tout un tas de genres oh combien différents, et ce, sans que cela ne nuise a la cohérence de l’ensemble : ainsi, entre la pop, le rap, l’électro, la musique latine et le rock, il y a de quoi faire et cela plaira sans nul doute a ceux et celles qui aiment les mélanges des genres.
- La preuve définitive que Damon Albarn était bien plus que le simple chanteur de Blur, groupe majeur des années 90, et qu’il était capable de prendre de sacrés risques en se remettant totalement en question.
- Même si certains titres sont un poil difficiles d’accès, force est de constater que dans l’ensemble, il y a du bon voir du très bon – mes préférences allant, bien entendu, pourClint Eastwood et 19-2000.
- Gorillaz, ce n’est pas que de la musique, c’est aussi un visuel, une expérience multimédia, bref, sur ce point, n’oublions pas le design du sieur Jamie Hewlett.
- Une flopée d’invités divers et prestigieux.
 
Points Négatifs :
- Il faut vraiment accrocher au concept du groupe et de ce mélange musical où l’on retrouve un peu de tout et n’importe quoi : ainsi, certains crieront au génie tandis que d’autres resteront de marbre devant cet album.
- Si l’ensemble de ce premier opus du groupe est bon, pour ne pas dire très bon, toutes les chansons ne se valent pas et suivant les gouts musicaux de chacun, il se peut que certains passages passent un peu moins bien.
 
Ma note : 8/10

Homogenic


Homogenic
 
Björk
 
1 - Hunter (Björk) 04:15
2 - Jóga (Björk, Sjón) 05:05
3 - Unravel (Björk, Guy Sigworth) 03:21
4 - Bachelorette (Björk, Sjón) 05:12
5 - All neon like (Björk) 05:53
6 - 5 years (Björk) 04:29
7 - Immature (Björk) 03:06
8 - Alarm call (Björk) 04:19
9 - Pluto (Björk, Mark Bell) 03:19
10 - All is full of love (Björk) 04:33
 

Homogenic
Musicien : Björk
Parution : 18 septembre 1997
Enregistré : Août 1996 – Août 1997
Durée : 43:35
Genre : Electronica, Trip Hop, Art Pop, Ethereal Wave
Producteur : Björk, Mark Bell, Guy Sigsworth, Howie B
Label : One Little Indian
 
Musiciens :
Björk : chant, claviers
Mark Bell : claviers
Guy Sigsworth : clavecin, orgue, claviers
Alasdair Alloy : glass harmonica
Steve Henderson : timbales
Yasuhiro Kobayashi : accordéon
Trevor Morais : batterie, batterie électronique
Frank Ricotti : caisse claire
Helen Tunstall : harpe
Mike Brittain : basse
Paul Gardhaim : basse
Chris Laurence : basse
Paul Pritchard : basse
Jeffrey Bryant : trompette
Mike Thompson : trompette
Roger Chase : alto
Hrund Hardardottir : alto
Bill Hawkes : alto
Peter Lale : alto
George Robertson : alto
Moeidur Anna Sigurdardottir : alto
Roger Garland : violon
Wilfred Gibson : violon
Perry Mason : violon
Jim McLeod : violon
Perry Montague-Mason : violon
Peter Oxer : violon
Maciej Rakowski : violon
Una Sveinbjarnardottir : violon
Sif Tulinius : violon
Gavyn Wright : violon
Vaughan Armon : violon
Sigurbjorn Bernhardsson : violon
Mark Berrow : violon
Ben Cruft : violon
Sigrun Edvaldsdottir : violon
Sigurdur Bjarki Gunnarsson : violoncelle
Paul Kegg : violoncelle
Helen Liebmann : violoncelle
Martin Loveday : violoncelle
Jon R. Ornolfsson : violoncelle
John Tunnell : violoncelle
Isobel Griffiths : chef d’orchestre
 
Mon avis : 
De l’Islande, cette ile lointaine mais n’en faisant pas moins partie de l’Europe, que sait-on en général ? Et bien, tout d’abord, certains vous parlerons de ces paysages désolés, de ces volcans, d’autres, des vikings, bien entendu, quelques uns, amateurs de football pourront vous parler des exploits de la sélection nationale ces dernières années… mais au final, ce qui est sur, c’est qu’en fait, l’Islande est un pays mal connu, ce qui est dommage d’ailleurs, ne serais ce que pour ses somptueux paysages. Mais il existe une autre raison de connaître cette ile, et pas des moindres ; cette part de notoriété, l’Islande la doit a une curieuse petite chanteuse qui, depuis une vingtaine d’années, a su se faire connaître bien au-delà de ses frontières et qui accessoirement, a permis a bon nombre de ses fans de savoir situer cette ile sur un planisphère. Cette chanteuse, vous l’avez deviné, c’est Björk. Je ne vais pas revenir sur la fructueuse carrière de l’islandaise, excentrique pour certains, « exotique » pour d’autres, mais au talent certain, que ce soit a ses débuts ou encore maintenant. Ce qui est certain, c’est qu’avec cet Homogenic, son troisième album en solo, paru en 1997 (hum, comme le temps passe vite, j’ai encore l’impression que c’était hier), Björk a probablement livrer son opus le plus abouti, pour beaucoup, et j’en fais parti, son meilleur, mais quoi qu’il en soit, le plus expérimental et celui qui, fort d’un incroyable succès a l’époque, finie par asseoir une bonne fois pour toute la musicienne islandaise au firmament des auteurs compositeurs des années 90. Car Homogenic est un cas a part presque dans la production musicale de l’époque, mais aussi de celle qui suivit : en quelques sorte, il est tout bonnement parfait, de bout en bout. J’ai depuis fort longtemps l’habitude de dire, et je pense ne pas me tromper, que la principale différence entre les albums des années 60/70 et ceux qui suivirent, en particulier 90/2000, c’est que dans les premiers cas, l’on avait droit, sur un disque de, disons, 12 chansons par exemple, 9 bonnes ou excellentes, 2 moyennes et, parfois, une mauvaise. Or, depuis quelques années, c’est un peu le contraire, si l’on met les mauvaises de coté, l’on a plutôt un hit incontestable, voir dans le meilleur des cas, deux, tandis que le reste et bien trop souvent plus que passable. A cela s’ajoutant le fait, celui là objectif est parfaitement vérifiable, qu’autrefois, les groupes, chanteurs etc. sortaient un ou deux disques par an alors que de nos jours, bien souvent, il faut attendre quelques années entre deux opus. Bon, bien évidement, l’on me rétorquera que je fais indéniablement parti de ces fameux indécrottables qui ne cessent de se lamenter en chantant l’air que « c’était mieux avant » et que forcement, bloqué que je suis dans les sixties, je ne suis pas objectif. Or, je pense être ouvert et je sais apprécier des groupes modernes, ainsi que reconnaître la valeur quand je la rencontre, ce qui est bien évidement le cas de cet Homogenic, mais ce n’est pas le seul. Mais bon, comme tout cela est après tout une affaire de gouts personnels, il n’est peut être pas nécessaire de se lancer dans un débat sans fin mais plutôt de revenir a nos moutons. Quoi qu’il en soit, Homogenic est un sacré bon disque, que dis-je, un excellent album, inoubliable et tout bonnement parfait. Avec celui-ci, il est évidant que Björk atteint là des sommets jusque là insoupçonnés, alors qu’elle avait déjà mis la barre plutôt haut auparavant, et qu’elle n’atteindra plus par la suite, même si le niveau, rassurez vous, restera plutôt bon. Mais cela est compréhensible dans la mesure où l’on peut dire sans exagération aucune qu’Homogenic est le chef d’œuvre de Björk, faisant parti de ses fameux albums où il n’y a décidément rien à jeter : que cela soit la pochette, où la diva apparaît transformé en une espèce de froide geisha sous la houlette styliste d’Alexander McQueen, au contenu, où, de Hunter à All is full of love, l’on plonge dans un univers où se croisent accordéons, cordes, clavecins et harpes, le tout matinée de musique électronique du plus bel effet, avec, bien évidement, dominant le tout, la voix inimitable et reconnaissable entre mille de Björk, qui se mêle à merveille à l’ensemble. Avec Homogenic, la diva islandaise souhaitait en quelque sorte créer ce que pourrait être la musique de son pays, et c’est donc a un formidable voyage onirique et merveilleux, qu’elle nous entraine, dans les paysages désolés d’une Islande sublime, où se mêle tradition et modernisme, l’exemple parfait étant, à mes yeux, le formidable Jóga. Je dois avouer que je ne suis pas spécialement fan des chanteuses, tous genres confondus. Pour quelle raison, je n’en sais fichtre rien à vrai dire, probablement une affaire de gouts. Mais malgré tout, j’éprouve une affection particulière pour certaines d’entre elles comme Deborah Harry, Nico et, bien évidement, Björk. Et avec Homogenic, c’est toujours, même au bout de vingt ans, le même plaisir que je ressens lors de chaque écoute, un peu comme si c’était la première fois. Probablement est ce la marque des très grands albums, tout simplement. 
 

Points Positifs
 :
- Le meilleur album de Björk, tout simplement – du moins, c’est mon avis. Il faut dire qu’après des débuts fort prometteurs, la chanteuse islandaise livre ici ce qu’il faut bien appeler un magnifique chef d’œuvre, un opus incontournable qui n’a pas pris une ride vingt ans après sa sortie.
- Une cohérence musicale de bout en bout, une Björk au sommet de son art et qui nous livre un album quasiment sans la moindre faute pour ce qui est de son contenu, les bonnes chansons alternant avec de véritables petites merveilles.
HunterBacheloretteJóga, pour ne citer que quelques exemples parmi les plus évidents de titres majeurs qui composent cet album, mais le reste n’est pas à jeter, loin de là !
- Un véritable mélange de feu et de glace que cet Homogenic, par moments, on se croirait en Islande…
- La pochette, culte bien entendu.
 
Points Négatifs :
- Peut-être un ou deux tires un poil inférieurs vers la fin de l’album, et encore, c’est histoire de pinailler.
- Bien évidement, Björk est une artiste que l’on adore ou pas, du coup, si ce n’est pas votre tasse de thé, il est clair que ce n’est pas Homogenic qui vous fera changer d’avis…
 
Ma note : 9/10