Siren
Roxy Music
1 - Love Is the
Drug (Bryan
Ferry, Andrew Mackay) 4:11
2 - End of the
Line (Bryan
Ferry) 5:14
3 - Sentimental
Fool (Bryan
Ferry, Andrew Mackay) 6:14
4
- Whirlwind (Bryan
Ferry, Phil Manzanera) 3:38
5 - She Sells (Bryan Ferry, Eddie Jobson) 3:39
6 - Could It
Happen to Me? (Bryan
Ferry) 3:36
7 - Both Ends
Burning (Bryan
Ferry) 5:16
8 - Nightingale (Bryan Ferry, Phil Manzanera) 4:11
9 - Just Another
High (Bryan
Ferry) 6:31
Siren
Musicien : Roxy Music
Parution
: 24 octobre 1975
Enregistré : juin
– septembre 1975
Durée : 42:30
Genre
: Glam Rock, Art Rock
Producteur : Chris Thomas
Label : Island
Musiciens :
Bryan
Ferry : chant, claviers
Andrew
Mackay : saxophone, hautbois
Phil
Manzanera : guitare électrique
John
Gustafson : basse
Eddie
Jobson : synthétiseurs, claviers, violon
Paul
Thompson : batterie
Mon
avis : Après Country Life,
album sympathique mais loin d’être aussi bon que ses prédécesseurs, il est
grand temps d’aborder le cas de Siren, cinquième opus de cet
extraordinaire groupe des années 70 que fut Roxy Music. Bon, d’entrée de jeu,
il faut, selon moi, remettre un peu les pendules à l’heure a l’égard de cet
album : non, mille fois non, Siren n’est pas un mauvais
album et non, mille fois non, Siren n’est pas le début de la
décadence du groupe ! Car si, effectivement, la suite ne fut qu’une lente
et longue descente aux enfers, en dehors d’un sursaut final avec Avalon,
pour ce qui est de Siren, prétendre que cet opus ne mérite pas le détour serait
oh combien exagérer. Car en effet, ici, et sans nul doute pour la toute
dernière fois, nous avons droit a un groupe encore au sommet de son art créatif
– certes, elle est loin la folie des débuts avec Eno – mais quand on voit que
le sieur Eddie Jobson, certes moins génial mais véritable musicien, lui, prend
enfin les devants aux claviers, ce qui apporte aux neuf titres qui composent
cet album ce son si particulier, force est de constater que, non seulement,
nous avons droit a un bon disque, mais que, surtout, tout cela inspirera – avec
plus ou moins de réussite – une bonne part de la scène musicale des dix années
qui suivirent. Car Siren, sortit alors que je fêtais tout juste mon
premier anniversaire, voit pour la toute dernière fois Bryan Ferry et ses
compagnons innover, s’en donner a cœur joie et, au passage, nous pondre
quelques petites perles comme on n’en verra plus par la suite : ainsi,
entre le tube Love is a Drug ou la cocréation Ferry/Jobson
qu’est She Sells, il est clair que nous avons droit a deux grandes
chansons pop tout simplement incontournables ! Mais ce n’est pas tout car
avec une face A de tout premier ordre et un Both Ends Burning qui
aurait put avoir sa place dans la future trilogie berlinoise de Bowie, il me
semble qu’évidant que ce Siren possède bien des atouts pour
que, enfin, certains arrêtent de le dénigrer comme si cet album était sans
intérêt… Et puis, il y a cette pochette où Jerry Hall, femme d’une beauté
incomparable pose langoureusement sur des rochers devant l’océan… encore une
belle réussite et, accessoirement, sans nul doute l’une des plus belle du
groupe. Bref, de quoi ne pas passer a coté – même si je juge la face B
inférieure, il faut le reconnaitre – d’un fort bon album, du dernier, sans nul
doute, a pouvoir être qualifier d’incontournable pour un groupe qui, en son
temps, le fut tout autant !
Points
Positifs :
- Le
dernier grand album de Roxy Music, indéniablement, et, mine de rien, l’un de
mes préférés si l’on met de coté, bien entendu, les deux premiers. Il faut dire
que dans Siren, le groupe est fort inspirer et livre encore de
belles prestations, ce qui sera de moins en moins le cas par la suite…
-
Les guitares sont un peu plus en retrait, les claviers plus en avant et,
accessoirement, ce petit changement musical inspirera bien d’autres groupes par
la suite qui ne jureront que par les claviers au cours des années 80.
-
Deux formidables petites pépites pop que sont Love is a Drug et She
Sells.
-
La face A de l’album est quasiment parfaite de bout en bout.
-
Une des plus belles pochettes du groupe si ce n’est la plus belle : il
faut dire que Jerry Hall, en sirène, eh bien, ça marque les esprits !
Points
Négatifs :
-
Une face B moins intéressante dans l’ensemble, le disque se finissant, il faut
le reconnaitre, avec des titres moins marquants – ce qui, mine de rien, annonce
la triste suite de la carrière du groupe…
-
En dehors de quelques coups de folie ici et là, tout cela s’avère bien trop
sage par moments si on compare avec les débuts.
Ma
note : 8/10
Country
Life
Roxy Music
1 - The Thrill
of It All (Bryan
Ferry) 6:24
2 - Three and
Nine (Bryan
Ferry, Andrew Mackay) 4:04
3 - All I Want
Is You (Bryan
Ferry) 2:53
4 - Out of
the Blue (Bryan
Ferry, Phil Manzanera) 4:46
5 - If It Takes
All Night (Bryan
Ferry) 3:12
6 - Bitter-Sweet (Bryan Ferry, Andrew Mackay) 4:50
7 - Triptych (Bryan Ferry) 3:09
8 - Casanova (Bryan Ferry) 3:27
9 - A Really
Good Time (Bryan
Ferry) 3:45
10 - Prairie
Rose (Bryan
Ferry, Phil Manzanera) 5:12
Country Life
Musicien : Roxy Music
Parution
: 15 novembre 1974
Enregistré : juillet
– août 1974
Durée : 41:42
Genre
: Glam Rock, Art Rock
Producteur : Roxy Music et John Punter
Label : Island
Musiciens :
Bryan
Ferry : chant, claviers, harmonica
Phil
Manzanera : guitare
Andy
Mackay : hautbois, saxophone
John
Gustafson : basse
Eddie
Jobson : claviers, arrangements de cordes
Paul
Thompson : batterie
Mon
avis : Ce qui a de bien avec Country
Life, quatrième opus de ce groupe génial des années 70 que fut Roxy Music,
c’est que, depuis sa sortie en cette lointaine et glorieuse année que fut 1974
– bien entendu, si je l’affirme, c’est que cela n’a rien a voir avec mon année
de naissance – lorsque les gens parlent de cet album, c’est davantage pour sa
pochette que pour son contenu. Alors certes, il suffit de jeter un coup d’œil
distrait a cette dernière pour se rendre compte que celle-ci ne pouvait que
prêter a polémique puisque, si depuis les débuts du groupe, les petits gars de
Ferry avaient toujours mis en avant le corps de la femme, avec Country
Life, un pas (et pas un petit) fut allègrement franchis avec ces deux
allemandes fort dévêtues que le sieur Ferry avait rencontrer alors qu’il se
trouvait en vacances au Portugal. Une pochette polémique, donc, interdite comme
il se doit aux USA ou en Espagne (mais pas en France curieusement) mais qui,
hélas, fit que, depuis lors, on a tendance a oublier le principal,
c’est-à-dire, le contenu en lui-même de cet opus – bah oui, après tout, c’est
d’un album que nous parlons, pas d’une pochette… même si, finalement, je fais
comme tout le monde… Et justement, puisque nous en arrivons a celui-ci, quid
donc de ces fameuses compositions que comportent ce Country Life ?
Eh ben ma foi, même si cet album a plutôt bonne presse parmi les fans du groupe
depuis longtemps, je dois reconnaitre que, contrairement a ses prédécesseurs –
que ce soit les deux premiers avec Eno, c’est-à-dire, Roxy Music et For
Your Pleasure, ou le troisième, Stranded –
je trouve celui-ci légèrement inférieur. Oh certes, Country Life reste
incontestablement un bon album, cela, je ne le remets pas en cause, cependant,
depuis toujours, ce que j’ai toujours apprécié dans Roxy Music, c’est ce coté
un peu fou, décalé, ces expériences musicales innovantes qui faisaient que ce
groupe se démarquait largement de la concurrence, et de belle manière. Or, ici,
s’il y a bel et bien quelques titres franchement innovants et qui sont la
marque de fabrique du groupe – je pense principalement a Triptych et
son coté moyenâgeux ainsi qu’a Bitter-Sweet qui semble sortie
de l’Allemagne de l’entre deux guerres – d’autres, s’ils restent plutôt bons
dans l’ensemble, sonnent un peu trop, par moments, comme des réédites de ce que
Roxy Music avait put faire auparavant. Alors certes, probablement suis-je trop
dur a l’encontre de cet album et ne serais-ce que pour The Thrill of It
All qui ouvre superbement le bal ou pour Out of the Blue,
le jeu en vaut la chandelle, mais bon, c’est mon ressentit et, comme chacun
sait, les gouts et les couleurs… Quoi qu’il en soit, Country Life reste
tout de même un bon album de Roxy Music, indéniablement trop loin
selon moi de la folie des débuts et qui, je le répète encore, ne peut en aucun
cas se limiter uniquement a sa pochette. Après, tout sera une simple histoire
de gouts personnels et de préférences pour tel ou tel album d’un groupe qui,
encore en 1974, était capable de nous pondre de véritables petites merveilles…
Points
Positifs :
- Roxy
Music n’est pas mort et le prouve une fois de plus avec ce Country Life qui,
dans l’ensemble, reste un bon album : certains titres sont meilleurs que
d’autres – The Thrill of It All, Out of the Blue,
Bitter-Sweet – mais dans l’ensemble, le fan y trouvera largement son
compte de fort belle manière.
-
La pochette bien sur car il est impossible de passer à coté de cette dernière
qui est, finalement, bien plus connue que le contenu de cet album. Alors
certes, elle a fait polémique et certes, elle peut parfaitement déplaire,
cependant, elle représente, en quelque sorte, un exemple (parmi d’autres) d’une
époque révolue où les pochettes des albums étaient recherchées et avaient
autant d’importance que le contenu de ces derniers.
-
Une franche préférence pour les deux titres les plus originaux de cet album que
sont le très germanique et martial Bitter-Sweet et le
moyenâgeux Triptych ; dommage justement que ce dernier soit un
poil trop court d’ailleurs.
Points
Négatifs :
-
Dans l’ensemble, Country Life reste un bon disque de Roxy
Music, cependant, je trouve que le groupe a un peu trop perdu de sa folie des
débuts et que la plupart des titres sont trop conventionnelles si on les
compare à ceux des premiers albums.
-
La pochette est tellement connue que, du coup, Country Life fait
partie de ces albums qui sont plus connus par leur pochette que par leur
contenu, aussi bon soit-il…
-
Certains titres sonnent un peu comme des réédites d’anciennes compositions du
groupe.
Ma
note : 7/10
Stranded
Roxy Music
1 - Street Life (Bryan Ferry) 3:29
2 - Just Like
You (Bryan
Ferry) 3:36
3 - Amazona (Bryan Ferry, Phil Manzanera) 4:16
4 - Psalm (Bryan Ferry) 8:04
5 - Serenade (Bryan Ferry) 2:59
6 - A Song for
Europe (Bryan
Ferry, Andrew Mackay) 5:46
7 - Mother of
Pearl (Bryan
Ferry) 6:52
8 - Sunset (Bryan Ferry) 6:04
Stranded
Musicien : Roxy Music
Parution
: 1 novembre 1973
Enregistré : septembre
1973
Durée : 41:06
Genre
: Glam Rock, Art Rock
Producteur : Chris Thomas
Label : Island
Musiciens :
Bryan
Ferry : chant, piano, piano électrique
Andrew
Mackay : saxophone, hautbois
Phil
Manzanera : guitare électrique
John
Gustafson : basse
Eddie
Jobson : synthétiseurs, claviers, violon
électrique
Paul
Thompson : batterie, percussions
Chris
Laurence : contrebasse sur Sunset
The
London Welsh Male Choir : chœurs sur Psalm
Mon
avis : Indéniablement, Stranded,
troisième opus de Roxy Music, marque un tournant dans la carrière musicale du
groupe puisque, en effet, cet album est le premier sans le génial Brian Eno,
parti après la sortie de For
Your Pleasure suite à une guerre d’égos entre lui et Bryan Ferry.
Alors, bien entendu, avec ce départ, qui ne fut pas une mauvaise chose pour
Eno, bien au contraire, qui connu ensuite la carrière et les collaborations que
l’on sait, il est clair que Roxy Music perdit énormément de sa folie initiale,
sa musique devenant, en quelque sorte, plus conventionnelle, plus sage,
pourtant, affirmer que sans Eno, le groupe était mort serait non seulement une
exagération monumentale mais également une contre vérité, Stranded le prouvant
de fort belle manière. Déjà, pour rappel, Bryan Ferry, lors des deux premiers
opus, avait signé tous les titres, prouvant a tous qu’il était bel et bien le
maitre d’œuvre du groupe, ensuite, le successeur d’Eno, Eddie Jobson était tout
sauf un manche et ce que le groupe perdit en folie et en génie, il le gagna en
valeur ajoutée, le second étant accessoirement bien meilleur musicien. Alors
certes, pour le moment, l’apport d’Eddie Jobson ne se fait pas encore trop
sentir – cela arrivera en temps et en heure – et certes, ce manque de folie
propre au groupe, quasiment absent, détonne un peu, mais bon, a y regarder de
plus prêt, ce Stranded est tout sauf une déception, oh
contraire oserais-je dire, c’est un bon, un très bon album… différent de ses
prédécesseurs, par certains cotés, par les nombreux morceaux plus calmes, plus
pop pourraient-on dire, mais bon, oh oui, très bon même ! Car après tout,
ne serais ce que pour un titre comme Mother of Pearl, peut-être le
meilleur du groupe, comment ne pas se dire que le feu sacré est toujours
là !? Mais ce n’est pas tout et entre un Street Life accrocheur,
un Just Like You inspiré des Beatles, un Amazona où
l’on retrouve un Manzanera inspiré ou un Song for Europe pour
le plaisir d’entendre Ferry chanté en français, cet opus ne manque pas de bons
voir de très bons moments. Alors oui, il manque la folie d’Eno, mais bon,
raffiné, inspiré, très européen dans sa conception, comment ne pas reconnaitre
que ce Stranded est un bel album et que oui, même amputé de
l’un de ses membres fondateurs, le groupe prouvait qu’il pouvait maintenir un
niveau d’excellence équivalent…
Points
Positifs :
- Mother
of Pearl, sans nul doute l’une des meilleures si ce n’est la meilleure
chanson du groupe : subtil mélange d’énergie punk avant l’heure, mélodie
entrainante et raffiné et cette voix, inimitable, de crooner de Ferry qui
sublime le tout.
- Stranded est
un album plus calme que ses prédécesseurs mais qui possède néanmoins bon nombre
de bonnes voir de très bonnes chansons, le groupe maintenant un niveau
d’excellence plutôt élevé avec un Ferry égal a lui-même.
-
Certes, avec le départ de Brian Eno, le groupe a perdu une certaine folie,
cependant, non seulement son successeur n’est pas un manche mais en plus,
musicalement parlant, les titres gagnent une certaine cohérence avec la fin des
bidouillages d’Eno qui ont mal vieillis.
-
Bryan Ferry chantant en français a la fin de Song for Europe :
amusant !
Points
Négatifs :
-
On ne peut pas nier que tout cela est beaucoup plus sage depuis que Brian Eno
n’est plus là : certes, cela reste bon voir excellent, mais toute cette
folie des débuts ne sera plus jamais au rendez vous…
-
Eddie Jobson est un bon successeur a Eno, cependant, ce n’est pas encore dans
cet album que son apport sera le plus évidant, celui-ci étant un peu trop
discret pour le moment – d’ailleurs, c’est Manzanera et McKay qui s’occupent
des traitements et autres bidouillages dont était passé maitre leur ancien
compère.
Ma
note : 8/10
For
Your Pleasure
Roxy Music
1 - Do the
Strand (Bryan
Ferry) 4:04
2 - Beauty Queen (Bryan Ferry) 4:41
3 - Strictly
Confidential (Bryan
Ferry) 3:48
4
- Editions of You (Bryan
Ferry) 3:51
5 - In Every
Dream Home a Heartache (Bryan
Ferry) 5:29
6 - The Bogus
Man (Medley) (Bryan
Ferry) 9:20
7 - Grey Lagoons (Bryan Ferry) 4:13
8 - For Your
Pleasure (Bryan
Ferry) 6:51
For Your
Pleasure
Musicien : Roxy Music
Parution
: 24 mars 1973
Enregistré : février
1973
Durée : 42:16
Genre
: Glam Rock, Art Rock
Producteur : Chris Thomas, John Anthony et Roxy Music
Label : Island
Musiciens :
Bryan
Ferry : chant, piano, pianet, mellotron,
harmonica
Brian
Eno : synthétiseur VCS3, chœurs
Andrew
Mackay : saxophone, hautbois, orgue électronique
Farfisa
Phil
Manzanera : guitare électrique
John
Porter : basse
Paul
Thompson : batterie
Mon
avis : Hier, je vous proposais sur ce
blog la critique du premier album de
l’un des groupes les plus novateurs et déjanté des années 70, Roxy Music,
groupe plutôt méconnu du grand public de nos jours mais qui, en son temps,
marqua durablement les esprits non pas en raison de son look improbable – nous
étions alors en pleine période Glam – mais principalement pour sa musique,
formidable mélange des genres et des expériences les plus folles. Bien
entendu, Roxy Music, l’album, fut un excellent premier opus pour un
groupe qui en connut bien d’autres, mais la première chose qui marque les
oreilles a l’écoute de For Your Pleasure, second album de Roxy
Music, c’est qu’ici, la production est bien plus réussie – non pas que celle du
premier album fut mauvaise, loin de là, mais dans ce deuxième opus, elle est de
bien meilleure qualité. Alors bien sur, ce que le son du groupe gagne en
cohérence, il le perd, en quelque sorte, en folie et ne serais-ce Do
the Strand et particulièrement Editions of You,
complètement loufoque, a première vue, For Your Pleasure apparait
comme étant plus sage que son prédécesseur coté expérimentations musicales. En
fait, la chose est bien plus subtile et les divers bidouillages d’Eno et des
autres sont toujours présents sauf que, en quelque sorte, mieux intégrés aux
chansons, ce qui fait que, en réalité, il ne faut pas tenir compte des
apparences et s’en tenir aux faits après plusieurs écoutes : oui, For
Your Pleasure est toujours aussi déjanté et ce, malgré ses
différences. Alors bien sur, sous cette superbe pochette où trône royalement
une Amanda Lear et une panthère, il y a un bon, un très bon disque qui ne fait
que confirmer l’immense talent d’une bande de musiciens tous plus improbables
les uns que les autres ; dommage juste que cet album soit le dernier où
officia Brian Eno. Suite a de multiples prises de becs avec sa majesté Bryan
Ferry, Eno s’en ira vers d’autres cieux et si le groupe y perdit alors une
certaine folie, la musique, elle, dans un sens plus large, y gagna énormément,
mais bon, ceci, bien entendu, est une autre histoire…
Points
Positifs :
- Second
essai et nouvelle réussite pour Roxy Music avec cet album aussi bon que son
prédécesseur pour ce qui est de son contenu et des divers titres proposés.
-
Une production nettement plus aboutie coté son.
-
Musicalement, le groupe gagne en cohérence mais la folie des débuts est
toujours présente, sauf que de manière subtile ce qui nécessite plusieurs
écoutes.
-
Do the Strand et Editions of You raviront
les amateurs des grands instants de folie de Roxy Music avec ses instrumentaux
et ses solos de folie – même Eno s’y met, c’est pour dire !
-
On ne change pas une équipe qui gagne et tout ce qui a fait l’intérêt du
premier album – mélange des genres, expériences musicales, bidouillages,
alternance entre morceaux de bravoure et d’autres plus calmes est toujours au
rendez vous.
-
Une pochette tout simplement légendaire, sans nul doute la plus réussie de
toute la discographie du groupe avec, bien sur, Amanda Lear, tout de cuir
vêtue, et une panthère.
Points
Négatifs :
-
La production de For Your Pleasure est bien plus travaillée,
cependant, du coup, ce que les chansons gagnent en cohérence, elles le perdent
un peu en folie.
-
Ne nous voilons pas la face, Roxy Music est tout de même un groupe particulier
et dont les albums ne sont pas à mettre entre toutes les oreilles, un groupe
particulier, au son qui l’est tout autant mais quand on accroche, alors là…
-
Hélas, For Your Pleasure est le dernier album avec Brian Eno.
Ma
note : 8,5/10
Roxy
Music
Roxy Music
1 -
Re-Make/Re-Model (Bryan
Ferry) 5:14
2 - Ladytron (Bryan Ferry) 4:26
3 - If There Is
Something (Bryan
Ferry) 6:34
4
- Virginia Plain (Bryan
Ferry) 2:58
5 - 2HB (Bryan Ferry) 4:30
6 - The Bob
(Medley) (Bryan
Ferry) 5:48
7 - Chance
Meeting (Bryan
Ferry) 3:08
8 - Would You
Believe? (Bryan
Ferry) 3:53
9 - Sea Breezes (Bryan Ferry) 7:03
10 - Bitters End (Bryan Ferry) 2:03
Roxy Music
Musicien : Roxy Music
Parution
: 16 juin 1972
Enregistré : 14
mars – 29 mars 1972
Durée : 45:37
Genre
: Glam Rock, Art Rock
Producteur : Peter Sinfield
Label : Island
Musiciens :
Bryan
Ferry : chant, piano
Brian
Eno : synthétiseur, bandes, chœurs
Andrew
Mackay : saxophone, hautbois
Phil
Manzanera : guitares
Graham
Simpson : basse
Paul
Thompson : batterie
Mon
avis : Après avoir aborder, le mois dernier, le
cas du Velvet Underground, aujourd’hui, je reste dans la même thématique, c’est-à-dire,
celle des groupes plutôt méconnus de nos jours mais qui ont eu une place
primordiale dans l’histoire de la musique avec le premier album d’un groupe incroyable
et que j'apprécie énormément depuis des années, je veux bien évidement parler
de Roxy Music. Probablement l’avez-vous remarquer si jamais il vous arrive de
suivre ce blog de temps en temps, l’un de ses membres fondateurs, Brian Eno,
n’est pas un inconnu, bien au contraire, par ici : ainsi, que ce soit pour
ses albums ou ses nombreuses collaborations avec divers musiciens et groupes
(dont, principalement, David Bowie), le sieur Brian Peter George St. John le
Baptiste de la Salle Eno est un habitué du Journal de Feanor, mais
avant de devenir le producteur et le visionnaire de génie qu’il est encore
aujourd’hui, Brian Eno se fit connaître en tant que bidouilleur improbable d’un
groupe complètement improbable et qui devint l’un des plus marquants des années
70, Roxy Music. Et Roxy Music, comme vous vous en doutez, ce n’était pas que
Brian Eno, loin de là, même si sa patte le marque énormément tant qu’il en fit
parti – deux albums, celui-ci et For Your Pleasure. Non, Roxy
Music, c’était avant tout la chose de Bryan Ferry, crooner a la voix de velours
et figure marquante du Glam Rock comme put l’être, pour un temps, David Bowie,
mais aussi, Marc Bolan. Un groupe incroyable, capable de bien des excentricités
musicales mais terriblement efficace et talentueux, car si Roxy Music fut la
chose de Ferry, si ce dernier menait allègrement la barque, ce groupe n’aurait
pas été ce qu’il fut sans la présence des autres musiciens, Eno bien sur, pour
les débuts, ainsi qu’Andrew Mackay et Phil Manzanera. Et ces diverses
personnalités, ces musiciens à la fois si différents et si semblables dans
leurs délires parvinrent alors à une alchimie musicale incroyable qui fit que
ce groupe décidément pas comme les autres accoucha, au cours des années 70, de
tout un tas d’albums tout simplement excellents. Et pourtant, ce n’était pas
gagner d’avance car si l’on pouvait faire l’impasse sur leur look complètement
déjanté – c’était la mode du Glam et il y eut pire – il fallait tout de même
accepter leur musique qui l’était tout autant. Ainsi, prenons ce premier album
sobrement (c’est la seule chose qui l’est) nommé Roxy Music et
qui est le parfait exemple de ce que fut ce groupe, surtout lors de ses débuts
avec ces longs passages instrumentaux, ces solos de tous les instruments, ces
bidouillages de Brian Eno avec ses synthés et ses bandes musicales, la voix de
Ferry, un instrument a part entière, et, ne l’oublions pas, ces chansons
incroyables qui tiennent davantage de l’art-rock qu’autre chose. Novateurs,
bidouilleurs, planants par moments, mélangeant allègrement tous les genres, les
sieurs Ferry, Mackay, Eno, Manzanera et consorts s’en donnent a cœur joie tout
en stupéfiant le simple quidam qui écoute cet opus pour la première fois :
flirtant allègrement entre le génial et le grand n’importe quoi, Roxy Music
réussit parfaitement son coup et nous prouve, une fois de plus, que la prise de
risque finit toujours pas accoucher des meilleurs albums. Alors bien sur, Roxy
Music (l’album, pas le groupe) n’est pas un opus à mettre entre toutes
les oreilles et oui, mille fois oui, il ne peut pas plaire a tout le monde,
mais sincèrement, quelle belle réussite pour une première que cet album d’un
groupe comme on n’en fait plus…
Points
Positifs :
- Incroyable,
c’est le terme qui vient a l’esprit immédiatement dès que l’on écoute pour la
toute première fois cet album : mais où donc ont-ils été cherché tout ça,
comment ont-ils osés faire ça, qu’elle idée saugrenue leur est passée par la
tête… et le pire, comme souvent avec les fous qui sont parfois des génies,
c’est que non seulement ça marche mais en plus, c’est génial !
-
Prétendre qu’on n’avait jamais entendu de telles chansons serait exagéré mais
par moments, on n’en est pas loin tellement les membres du groupes poussent
l’innovation et les bidouillages pour accoucher d’un résultat à la fois
déstabilisant, osé, mais oh combien efficace.
-
Bryan Ferry au chant, Brian Eno aux synthés et aux bidouillages, Andrew Mackay
au saxo et la flute, Phil Manzanera aux guitares : ces quatre là semblent
venir d’une autre planète (et je ne parle même pas de leur look) mais non
seulement l’alchimie prend mais en plus, le résultat, alors, est une véritable
bouffée d’air frais dans le paysage musical de l’époque.
-
Entrées en matières planantes, accélération subite, longs passages
instrumentaux, solo de tous les instruments avec, toujours en prime, la voix de
Ferry qui devient un instrument a part entière… et pendant ce temps là, dans
son coin, Eno bidouille l’ensemble. Mouais, ces types étaient fous !
-
Si l’intégralité de l’album est excellent, la face A (je parle toujours en 33
tours) est tout simplement exceptionnelle !
-
La pochette, culte bien entendu, annonce la marque de fabrique du groupe pour
la suite.
Points
Négatifs :
-
Je ne dirais pas que ce disque accuse son âge, non, le problème c’est que si on
le compare avec son successeur, For Your Pleasure, on s’aperçoit
que la production, ici, n’est pas encore parfaitement au top et que le son
sonne bizarrement par moments.
-
La face A est tellement bonne que, du coup, l’autre apparaît un peu en retrait
alors qu’il n’en est rien.
- Quelque
soit le genre, tout est une affaire de gouts, bien sur, mais dans un cas aussi
extrême que Roxy Music, il est évidant que cela reste tout de même très
spécial, surtout avec ce premier album particulièrement déjanté – les choses se
calmeront légèrement avec le départ de Brian Eno – et qui n’est pas d’une
écoute facile pour beaucoup. Bref, le genre de disque, de genre musical où soit
on adore, soit on déteste, il ne peut y avoir de demi-mesure.
Ma
note : 8,5/10
C’est
Chic
Chic
1
- Chic Cheer (Bernard Edwards, Nile Rodgers)
4:42
2
- Le Freak (Bernard Edwards, Nile Rodgers) 5:23
3
- Savoir Faire (Bernard Edwards, Nile Rodgers)
5:01
4
- Happy Man (Bernard Edwards, Nile Rodgers)
4:17
5
- I Want Your Love (Bernard Edwards, Nile Rodgers)
6:45
6
- At Last I Am Free (Bernard Edwards, Nile Rodgers)
7:08
7
- Sometimes You Win (Bernard Edwards, Nile Rodgers)
4:26
8
- (Funny) Bone (Bernard Edwards, Nile Rodgers)
3:41
C’est Chic
Musicien
: Chic
Parution
: 11 août 1978
Enregistré : 1978
Durée : 41:23
Genre
: Disco,
funk, R&B, jazz
Producteur : Bernard
Edwards, Nile Rodgers, Bob Defrin
Label
: Atlantic
Musiciens :
Alfa
Anderson : voix
Luci
Martin : voix
Bernard
Edwards : voix, basse
Nile
Rodgers : guitare, voix
Tony
Thompson : batterie
Diva
Gray : voix
David
Lasley : voix
Luther
Vandross : voix
Robert
Sabino : clarinette, piano, synthétiseur
Andy
Schwartz : clarinette, piano, synthétiseur
Raymond Jones
: piano
Sammy Figueroa
: percussions
Jose Rossy
: tubular bells
Marianne Carroll
: strings
Cheryl Hong
: strings
Karen
Milne : strings
Jon
Faddis : trompette
Ellen
Seeling : trompette
Alex
Foster : saxophone
Jean
Fineberg : saxophone
Barry
Rodgers : trombone
Mon
avis : Il est tout de même amusant de constater
comme, au fil du temps et des années qui passent, je me surprend à écouter tout
un tas d’albums, de chansons et d’artistes que je dédaignais de par le
passé ; pour cela, il est question de mes propres gouts qui deviennent,
petit à petit, plus éclectiques, mais aussi, point important, le fait qu’en
prenant de la bouteille et n’étant plus, depuis belle lurette, le petit con que
j’étais, je suis moins fermé dans mes gouts, m’ouvrant a d’autres genres et
appréciant fortement les nouveautés… enfin, même si celles-ci ne sont pas si
nouvelles que cela. Ainsi, prenez donc le groupe Chic, véritable légende du
disco/funk des années 70 et auteurs de quelques hits inoubliables à l’époque,
dont, bien évidemment, ce monument qu’est Le Freak qui est
tout simplement une de ces fameuses chansons que tout le monde, mais je veux
bien dire tout le monde, a, au moins une fois, entendu dans sa vie – au
passage, on ne remerciera jamais assez les portiers du non moins mythique
Studio 54 d’avoir un jour refuser l’entrée de la boite de nuit aux membres de
Chic, ce qui leur permit, dans la foulée, de nous pondre ce véritable chef
d’œuvre du disco qu’est Le Freak. Chic, avec à sa tête, le duo Bernard
Edwards et Nile Rodgers (oui, le Nile Rodgers que les gamins de maintenant ont
connu grâce a Daft Punk, vous croyez qu’il sortait de nulle part ?!) qui
nous pondaient tube sur tube à la fin des années 70, faisant danser bien des
boites de nuits de par le monde, un duo génial et qui nous offre ici,
avec C’est Chic, l’un de leur meilleur album et, accessoirement,
l’un des plus beaux fleurons d’une époque, bien évidement révolu. Alors bien
entendu, ce n’est pas vraiment mon style préféré, bien évidemment, il y aurait
à redire sur cet album mais quand j’entends cette partie rythmique, ces
sublimes voix du duo Alfa Anderson/ Luci Martin et surtout, ne serais ce
que pour Le Freak, véritable point d’orgue de l’album, comment ne
pas se laisser tenter, écouter et imaginer que l’on a fait un bond de 30 ans en
arrière, a une époque bien plus insouciante…
Points
Positifs :
-
Forcément, Le Freak, la chanson la plus connue du groupe, un truc
monumental comme il en existe deux ou trois par décennie. Rien que pour ce
titre, l’achat de cet album est justifié.
-
Si le son est parfaitement représentatif de ce qui se faisait à l’époque,
comment ne pas s’extasier devant la partie rythmique (cette ligne de
basse !) tout en n’omettant pas que le sieur Rodgers s’en sort comme un
chef et puis… les chanteuses bien sûr !
-
Un sacré casting tout de même au programme pour ce qui est des musiciens.
Points
Négatifs :
-
Malheureusement, C’est Chic pèche un peu dans son
contenu : un hit phénoménal, Le Freak, un second hit, I
Want Your Love, et le reste… euh, comment dire… alterne entre le sympa et
le moyen…
-
Mais c’est quoi ces bandes bleues moches sur la pochette !?
Ma
note : 7/10