Ambient
1 – Music for Airports
Brian
Eno
1
- 1/1 (Brian Eno, Rhett Davies, Robert Wyatt) 17:20
2
- 1/2 (Brian Eno) 8:55
3
- 2/1 (Brian Eno) 12:06
4
- 2/2 (Brian Eno) 10:09
Ambient 1 – Music for Airports
Musicien
: Brian
Eno
Parution
: 6 mars 1978
Enregistré : 1978
Durée : 48:32
Genre
: Ambient
Producteur : Brian
Eno
Label
: E.G.
Records
Musiciens :
Brian
Eno : synthétiseur, piano électrique, chant
Christa
Fast : chant (2/1, 1/2)
Christine
Gomez : chant (2/1, 1/2)
Inge
Zeininger : chant (2/1, 1/2)
Robert
Wyatt : piano (1/1, 1/2)
Mon
avis : Tout en continuant à travailler
avec Bowie à la Trilogie Berlinoise et après avoir tout juste
sortit l’excellent Before
and After Science, le sieur Brian Peter George St. John le Baptiste de
la Salle Eno, plus connu sous le nom de Brian Eno ou de Eno tout court,
délaisse définitivement le coté pop de ses débuts de carrière – ce qui,
accessoirement, est fort dommage car s’il y a bien une chose que l’on a
tendance a oublier avec Eno, c’est que c’était un compositeur et un chanteur
diablement doué – afin de repousser encore plus loin les limites de
l’expérimentation musicale en nous livrant ce premier volet de Ambiant,
le fameux Music for Airports. On a beaucoup plaisanté quand a cet
album depuis sa sortie, mis en avant son coté minimaliste, cette musique
d’ascenseur ou de salle d’attente, sans grande mélodie, pourtant, ici, la chose
était parfaitement assumée par l’ancien de Roxy Music qui souhaitait nous
pondre un album qui serait, en quelque sorte, la parfaite bande originale des
salles d’attentes des aéroports – d’où son titre – quelque chose qui nous
proposerait une musique d’une simplicité absolue et qui pourrait, sans le
moindre problème, être interrompue par des annonces micros ou qui ne générait,
en aucune façon, les discussions des voyageurs en partance. Le résultat, bien
évidement, étonne encore de nos jours et il est clair qu’il faut accrocher au
concept, pas évidant d’accès, cependant, si vous adhéré a la chose, alors, ce
minimalisme absolu vous entrainera, très loin, vers d’autres cieux où règne un
calme absolu et où vous vous sentirez a mille lieux de la folie quotidienne… Un
album très particulier, certes, que ce Music for Airports, mais qui
aura démontré, en son temps, toute la palette de l’immense talent de l’un des
artistes les plus importants de la seconde moitié du vingtième siècle, je veux
bien évidement parler de Brian Eno, l’homme qui a s’est toujours présenté comme
étant un non musicien.
Points
Positifs :
- Amateurs
d’ambiant, cet album est incontestablement fait pour vous ! D’un
minimalisme absolu, celui-ci vous fera planer, le plus tranquillement du monde,
vers d’autres cieux, en attendant, justement, que le prochain avion vous y
amène…
-
Un Brian Eno qui repousse encore plus loin son processus d’expérimentation et
qui, abandonnant pour lui-même le coté pop, bascule définitivement vers
l’ambiant, l’électronique et les trucs que l’on écoute le matin, assis en
tailleur sur son pouf.
-
Si, par la force des choses, il est difficile de juger les morceaux de cet
album, le premier se démarque nettement comme étant, de mon point de vu, le
plus abouti.
Points
Négatifs :
- Bon,
il faut tout de même adhérer au concept et il est clair que Music for Airports est
un album qui ne plaira pas a tout le monde de par son coté minimaliste assumé.
De même, si vous n’appréciez guère l’ambiant, ne perdez pas votre temps…
-
Désolé mais la pochette, elle est franchement moche !
-
Dommage tout de même que Brian Eno, auteur doué et chanteur agréable, ait
définitivement laissé de coté les chansons a proprement parlé pour
l’expérimentation.
Ma
note : 7,5/10
Before
and After Science
Brian
Eno
1 - No One Receiving (Brian
Eno) 3:51
2 - Backwater (Brian
Eno) 3:43
3 - Kurt's Rejoinder (Brian
Eno) 2:53
4 - Energy Fools the
Magician (Brian Eno) 2:05
5 - King's Lead Hat (Brian
Eno) 3:53
6 - Here He Comes (Brian
Eno) 5:40
7 - Julie With... (Brian
Eno) 6:20
8 - By This River (Brian
Eno, Roedelius, Moebius) 3:03
9 - Through Hollow
Lands (Brian Eno) 3:03
10 - Spider and I (Brian
Eno) 4:08
Before and After Science
Musicien
: Brian
Eno
Parution
: 01 décembre 1977
Enregistré : 1977
Durée : 39:30
Genre
: Art-Rock,
Ambiant
Producteur : Brian
Eno, Rhett Davies
Label
: Polydor
Musiciens :
Brian
Eno : chant, synthétiseurs
(Minimoog, EMS Synthi AKS, Yamaha CS-80), piano, guitare, percussions, cuivres,
autres
Paul
Rudolph : basse, guitare rythmique
Phil
Collins : batterie
Percy
Jones : basse fretless, basse Delay
Rhett
Davies : agong-gong, stick
Jaki
Liebezeit : batterie
Dave
Mattacks : batterie
Shirley
Williams (Robert Wyatt) : cymbales
Kurt
Schwitters : chant
Fred
Frith : guitares
Andy
Fraser : batterie
Phil
Manzanera : guitare
rythmique
Robert
Fripp : guitare
Achim
Roedelius : piano, piano
électrique
Möbi
Moebius : piano
Bill
MacCormick : basse
Brian
Turrington : basse
Mon
avis : Poursuivons, pour ce qui est de
mes critiques musicales, avec Brian Eno, avec ce qui est peut-être son tout
meilleur album, Before and After Science. Personnellement,
j’entretiens depuis deux décennies, avec ce très cher Eno, une formidable
histoire d’amour, enfin, pas vraiment dans le sens physique du terme puisque,
n’étant pas gay, celui-ci ne m’a jamais franchement attiré et même si je
l’étais, et bien, comment dire, vu que je ne l’ai jamais rencontré… enfin bon,
je divague et commence a perdre le fil. Bref, cette histoire d’amour était,
comme cela peut être le cas avec Bowie, les Beatles, Neil Young et tant
d’autres, avant tout une histoire musicale, une passion inconditionnelle pour
un artiste qui ne m’a jamais laisser indifférent, et ce, dans le bon sens du
terme. En effet, que cela soit de ses tous débuts avec Roxy Music, où Brian,
qui se faisait alors seulement appeler Eno, jouait les apprentis sorciers
sonores et préférait chanter du fond de la salle, a sa carrière solo ainsi que
ces multiples collaborations avec, excusez du peu, quelques pointures comme
David Bowie, bien entendu, Robert Fripp, John Cale, Nico, les Talking Heads, U2
etc. (désolé pour ceux que j’oublie, la liste est trop longue), j’ai toujours
apprécier, que dis-je, adoré ces multiples productions au fil du temps. Car du
talent, le sieur Peter George St. John le Baptiste de la Salle Eno (ouf !) en
possède a revendre, pour lui, pour les autres, ainsi que cette volonté d’aller
toujours plus loin, d’expérimenter de nouvelles choses, de franchir les
frontières sonores là où tant d’autres se contentent de répéter en boucle la
même rengaine pendant toute une carrière, bref, d’apporter au monde de la
musique de nouvelles choses, de nouveaux sons ; pas tout seul, bien évidement,
mais que Brian Eno fut une figure cruciale du paysage musical depuis les années
70 est un fait que personne ne peut nier en toute objectivité. Pourtant, qui le
connaît aujourd’hui ? Franchement, à moins d’être fan ou spécialiste, pas grand
monde ; d’ailleurs, était-il véritablement célèbre dans les années 70 ? Allons,
pas plus que ca. Toujours cette histoire de préférer chanter du fond de la
salle ? Un peu de ca, toujours… Ainsi donc, ne nous leurrons pas, ce Before
and After Science, paru en 1977, ne connu pas un grand succès commercial,
mais cela importe peu au final : après tout, dans un monde où des trucs
comme La Fête au Village, Jordy ou, plus récemment, René la Taupe
trustent les premières places des charts pendant des semaines, il est normal de
chercher les perles ailleurs. Et accessoirement, ce cinquième album en solo de
Brian Eno en est une, incontestablement. Si ses précédentes œuvres m’avaient
déjà enchanté et étaient déjà d’excellente factures, et si la suite sera bien
différente (l’ambiant avant tout), avec Before and After Science,
Eno nous offre là son disque le plus abouti, où rien n’est à jeter, parfait de
bout en bout (chose si rare dans les albums quels qu’ils soient, il faut bien
le reconnaitre) mais qui le verra également quitter définitivement les chansons
pop pour se consacrer, soit à la production, soit, comme dit précédemment, a
l’ambiant. Tournant majeur donc dans sa carrière, ce Before and After
Science fut enregistrer au même moment que la fameuse Trilogie
Berlinoise qu’il produisit avec David Bowie, et même dans la structure
de l’album, on ne peut s’empêcher d’y voir des point communs avec Low et Heroes :
une première face franchement pop, la seconde plus calme. Mais n’y voyons pas
là une vulgaire inspiration de son travail avec le mince Duc blanc mais plus
comme un condensé de ce qui fut sa carrière jusque là et, bien entendu, ce que sera
son évolution future. D’ailleurs, sur ce point, je trouve assez dommageable que
Brian Eno ne soit plus revenu depuis a la pop (enfin, a sa façon) et ne chante
quasiment plus : personnellement, j’ai toujours trouvé que celui-ci, que cela
soit avec Roxy Music, puis bien sur en solo et dans ses diverses collaborations
surtout dans les chœurs, avait une voix qui passait bien, que je trouvais
intéressante et qui, de mon point de vu, en valait bien beaucoup d’autres
prétendus chanteurs. Mais bon, cela restera comme un regret personnel. Mais
ce Before and After Science alors ? Car je parle, je parle et
je ne rentre pas dans le vif du sujet ! Tout d’abord, une chose est à signaler
: l’indéniable fait que Brian Eno a la chic pour savoir s’entourer de la crème
des musiciens du moment, que cela soit les habituels Robert Fripp, Manzanera ou
Phil Collins (heureusement cantonné a la batterie) mais aussi divers membres de
groupes expérimentaux allemands, Before and After Science est
un savant concentré de talents comme on en trouve rarement, et qui n’est pas
pour rien dans la qualité finale de l’ensemble. Mais les chansons, que
valent-elles ? No One Receiving explique Eno en guise
d’introduction mondialiste para-africaine qui lorgne déjà vers ce que sera sa
collaboration avec les Talking Heads, ce qui sera encore plus évidant avec ce
superbe morceau qu’est King's Lead Hat, véritable concorde de
dissonances crépitantes avec son vieux compère de Roxy Music, Phil Manzanera,
et dont le nom n’est rien d’autre que l’anagramme de Talking Heads qui
sortirent leur premier album quelques mois auparavant ; car si No One
Receiving fait un peu figure de morceau pop teinté de funk, le plus
endiablé King’s Lead Hat, lorgne carrément vers les terres du funk
blanc, et verra Eno copier les gimmicks vocaux de David Byrne, et notamment son
fameux phrasé hoquetant et haché. L’imitation étant d’ailleurs impressionnante
de ressemblance ! Mais comment ne pas parler également de l’hymne pop de
l’album, l’entrainant Backwater avec ses nappes synthétiques
qui préfigure la new-wave à venir ou de l’instrumental, bien trop court
hélas, Energy Fools the Magician ? Mais si la face A est de
prime qualité et ne me lasse jamais après tant et tant d’écoutes, c’est la B
qui marquera le plus les esprits et qui fera rentrer définitivement cet album
dans la légende : entre un Here He Comes a la mélodie parfaite
faisant rappeler les Beatles, le contemplatif Spider And I ,
sans doute l’une des plus belle chanson de cet album (et de la carrière d’Eno
!) dans laquelle les paroles fusionnent à merveille avec la musique, By
This River où la délicatesse et la sensibilité sont érigées en art
majeur, mais aussi le superbe Julie With... qui touche du
doigt la solitude de l’homme postmoderne avec une délicatesse infinie, c’est
comme si Brian Eno savait par avance que le mirage communicationnel annoncé se
retirerait pour laisser la place a un monde ravagé par l’angoisse, la
dépression et le sida. Oui, le rêve est fini depuis longtemps et les années 80
seront là pour le rappeler, quant à Eno, il sera toujours temps pour lui de
s’occuper des BO des salles d’attente des dentistes, des aéroports, des lofts
de Tokyo et des couloirs d’hôpitaux la nuit. Mais ceci est une autre histoire…
Points
Positifs :
- Sans aucun doute un des meilleurs si ce n’est
le meilleur album de toute la carrière de Brian Eno. Il faut dire que, avec Before
and After Science, le sieur Brian Peter George St. John le Baptiste de la
Salle Eno atteint la perfection absolue et nous livre un opus que l’on peut
qualifier de parfait de bout en bout. Un pur chef d’œuvre !
- Dans la lignée de Low et de Heroes
de David Bowie avec qui Eno travaillait à l’époque, Before and After Science
est composé de deux faces distinctes : une première, fort enjouée, qui
comporte de véritables pépites pop, une seconde, qui flirte avec l’ambiant,
avec des morceaux plus calmes et plus longs. Les deux étant, bien entendu,
parfaits.
- Une multitude de superbes chansons : No
One Receiving, King's Lead Hat, Backwater, Here He Comes, Spider And I, By This
River et, bien entendu, Julie With... sont de
pures merveilles mais le reste de l’album mérite lui aussi le détour.
-
Comme à son habitude, Brian Eno sait s’entourer d’une belle flopée de musiciens
qui ne sont pas pour rien pour la réussite de cet album.
-
Une pochette très simple, presque minimaliste mais plutôt réussie dans son
genre.
Points
Négatifs :
- Une
première face qui aurait gagnée à être un peu plus longue – il faut dire que
les petits morceaux pop qui la composent sont tellement bons qu’on aurait souhaité
qu’il y en ait un peu plus.
Ma
note : 8,5/10
Another
Green World
Brian
Eno
1
- Sky
Saw (Brian Eno) 3:25
2
- Over
Fire Island (Brian Eno) 1:49
3
- St.
Elmo's Fire (Brian Eno) 3:02
4
- In Dark Trees (Brian Eno) 2:29
5
- The
Big Ship (Brian Eno) 3:01
6
- I'll
Come Running (Brian Eno) 3:48
7
- Another Green World (Brian Eno) 1:28
8
- Sombre Reptiles (Brian Eno) 2:26
9
- Little
Fishes (Brian Eno) 1:30
10
- Golden
Hours (Brian Eno) 4:01
11
- Becalmed (Brian
Eno) 3:56
12
- Zawinul/Lava (Brian
Eno) 3:00
13
- Everything Merges with the Night (Brian Eno) 3:59
14
- Spirits
Drifting (Brian Eno) 2:36
Another Green World
Musicien
: Brian
Eno
Parution
: 06 septembre 1975
Enregistré : Juillet
1975 – Août 1975
Durée : 40:24
Genre
: Art-Rock,
Ambiant
Producteur : Brian
Eno, Rhett Davies
Label
: Island
Records
Musiciens :
Brian
Eno : chant, guitares,
synthétiseurs, orgue, percussions, piano
Robert
Fripp : guitares
John
Cale : violon
Phil
Collins : batterie
Percy
Jones : basse fretless
Paul
Rudolph : basse
Rod
Melvin : piano
Mon
avis : Etant apparu comme un magicien touche a
tout et avant tout bidouilleur au tout début des années soixante dix au sein du
génialissime Roxy Music, Brian Eno, celui qui préférait chanter et s’amuser sur
son synthé au fond de la salle pendant les concerts du groupe compris vite le
piège que celui-ci pouvait représenter pour lui et, au bout de deux albums,
décida de prendre ses cliques et ses claques et de se lancer dans ce qu’il faut
bien nommer une carrière solo. Auteur d’albums pops, mais surtout expérimentaux
a souhaits, le sieur Eno, après des débuts où le format chanson était encore
utiliser bascula très rapidement dans l’ambiant pur et dur tout en se lançant
dans une très longue carrière – puisque non achevée – de producteur qui
travailla tout bonnement avec les plus grands ; ainsi, que ce soit David Bowie
et sa trilogie berlinoise, les Talking Heads, John Cale, Nico, Robert Fripp, U2
et beaucoup d’autres encore, depuis une quarantaine d’années, le nom de Eno est
associé, a la fois aux plus grands, mais encore plus que cela – et
accessoirement, on n’en parle pas assez dans le petit monde de la musique – son
importance dans l’évolution de celle-ci est plus que majeure. J’ai déjà eu
l’occasion sur ce blog, de vous parler de celui qui est l’un de mes musiciens
préférés (même s’il se prétend « non musicien »), que ce soit lors
des critiques d’albums où il participait, mais surtout, bien évidement, dans ce
qui est pour moi sa plus belle réussite, Before and After Science,
et aujourd’hui, c’est d’un autre album du maitre que je vais vous parler. Pour
beaucoup d’amateurs du sieur Brian Peter George St. John le Baptiste de la
Salle Eno, Another Green World est considéré comme étant son
tout meilleur album, et il est évidant que j’ai put le constater en lisant
diverses critiques et avis a son sujet sur bien des sites. Personnellement,
j’ai donc avoué ma préférence pour une autre de ses productions, Before
and After Science, donc, paru plus tard et qui, selon moi, représente la
quintessence de son œuvre (ainsi que le fait que, de part sa structure,
ressemble beaucoup a Low et Heroes),
mais cela ne m’empêche pas de reconnaître que celui-ci, cet autre monde vert
dont le titre plaira tellement a nos amis écolos, est tout bonnement
exceptionnel. Another Green World est donc le tout premier
album d’Eno où celui-ci quitte le format pop a proprement parlé ; bien
évidement, pas complètement puisque les superbes mélodies dont il a le secret
comme St. Elmo's Fire, Golden Hours, I'll Come
Running ou Everything Merges with the Night, par exemple,
sont encore présentes (et cela se poursuivra par la suite) et c’est tout
bonnement un plaisir sans nom que de les écouter, encore et encore, petites
merveilles différentes en soient mais inoubliables, rehaussées fortement par le
reconnaissable entre mille timbre de voix de Brian Eno, qui est certes tout
sauf un grand chanteur, qui est certes limité, mais qui s’en sort tellement
mieux et fait éprouver bien plus d’émotions que tant de pseudo chanteurs depuis
des lustres. Mais ce qui fait la grande force de cet album, ce qui dénote
indéniablement avec ses productions précédentes, ce qu’il fera de plus en plus
par la suite, ce sont ses fameux instrumentaux (ici, nous n’en sommes
heureusement pas encore a Music for Airports avec ses plages
longues de dizaines de minutes) qui entrecoupent judicieusement l’album, qui le
colorent de la plus belle des façons, certains assez rythmés, d’autres beaucoup
moins, certains plutôt gais, d’autres bien plus sombres mais chacun
indispensables, étonnants, novateurs a un point que l’on a parfois du mal a
imaginer que tout cela fut enregistrer en 1975 (bigre, j’avais alors un an !).
Ainsi donc, et accompagner de ses comparses, que ce soit Robert Fripp échapper
de King Crimson et grand compère devant l’éternel, le ténébreux et lunatique
John Cale accompagné de son violon (forcement) et même Phil Colins qui a
l’époque, se contentait de faire ce qu’il faisait de mieux, c'est-à-dire, jouer
de la batterie et surtout pas chanter, Brian Eno nous offre là un sublime
album, qui marqua indéniablement l’univers musical a venir. Et pour la petite
histoire, il est à noter que celui qui affirmait être tout sauf un musicien
s’en sort plutôt très bien dans cet album, jouant de multiples instruments
assez variés et, sur de nombreux titres, étant seul ou presque aux manettes.
Plus de quarante ans après, Another Green World n’a rien perdu
de sa force et fait partie de ces albums que l’on écoute et réécoute en boucle,
afin d’essayer de découvrir de nouveaux sons, des mélodies, des instruments qui
nous auraient précédemment échappées (et ca marche). Bien évidement, pour les
plus jeunes d’entre nous, cet album de Brian Eno ne leur dira pas grand-chose,
les laissera probablement de marbre pour la plus part, habitués qu’ils sont a
des genres et des sons complètement différents, mais il serait peut être temps
qu’ils apprennent qu’a la base, il y avait des bidouilleurs de génies qui, il y
a trente ans, ont créer les prémices de la musique d’aujourd’hui, et que parmi
ceux-ci, Brian Eno était l’un des plus grands.
Points
Positifs :
- Le
premier chef d’œuvre de Brian Eno, tout simplement ! Il faut dire qu’après
un début de carrière solo prometteur et quelques bons albums, le sieur Eno,
avec Another Green World, quitte petit a petit le format pop
traditionnel pour une expérimentation de plus en plus poussée, genre qui
trouvera son apothéose dans Before and After Science et, bien
entendu, dans la fameuse Trilogie Berlinoise de David
Bowie.
-
Une ambiance particulière, par moments proche de l’enchantement, des titres qui
oscillent entre chansons et instrumentaux mais qui, pris dans leurs ensembles,
forment une belle réussite.
-
Eno chante peu dans cet album – uniquement dans St. Elmo's Fire, Golden
Hours, I'll Come Running ou Everything Merges with
the Night – cependant, ces titres n’en restent pas moins de
magnifiques pépites !
-
Comme a son habitude, Brian Eno s’entoure fort bien : Robert Fripp, John
Cale, Phil Collins, excusez du peu…
Points
Négatifs :
- Dommage
que certains instrumentaux n’aient pas été davantage développés et soient aussi
courts, sans cela, cet album aurait été parfait.
-
Bon, on ne peut pas vraiment dire que cette pochette soit grandiose…
Ma
note : 8,5/10
Taking
Tiger Mountain (By Strategy)
Brian Eno
1 - Burning
Airlines Give You So Much More (Brian Eno) 3:18
2 - Back in
Judy's Jungle (Brian
Eno) 5:16
3 - The Fat Lady
of Limbourg (Brian
Eno) 5:03
4 - Mother
Whale Eyeless (Brian
Eno) 5:45
5 - The Great
Pretender (Brian
Eno) 5:11
6 - Third Uncle (Eno, Brian Turrington) 4:48
7 - Put a Straw
Under Baby (Brian
Eno) 3:25
8 - The True
Wheel (Eno,
Manzanera) 5:11
9 - China My
China (Brian
Eno) 4:44
10 - Taking
Tiger Mountain (Brian
Eno) 5:32
Taking Tiger
Mountain (By Strategy)
Musicien : Brian Eno
Parution
: 05 novembre 1974
Enregistré : septembre
1974
Durée : 48:14
Genre
: Glam Rock, Art Rock
Producteur : Brian Eno
Label : Island
Musiciens :
Eno : chant,
effets électroniques, guitare, claviers, production
Phil
Manzanera : guitare
Brian
Turrington : basse
Freddie
Smith : batterie
Robert
Wyatt : percussion, chœurs
Portsmouth
Sinfonia : orchestre (7)
Randi
and the Pyramids : chœurs (8)
The
Simplistics : chœurs (2-10)
Andy
Mackay : trompette (3)
Phil
Collins : batterie (4)
Polly
Eltes : chant (4)
Peter
Schmidt : Stratégies Obliques (avec Brian Eno) et
pochette
Mon
avis : Après un premier album solo, Here
Comes the Warm Jets, qui s’avéra être une belle réussite et où faisait
preuve de son talent, et avant le sublime Another Green World dont
je vous parlerais très bientôt et qui fut, il faut bien le reconnaitre,
son premier chef d’œuvre, le sieur Brian Eno eu le temps de sortir, sans grands
fracas, ce second opus, Taking Tiger Mountain (By Strategy), certes
un peu moins connu, mais qui, il faut le reconnaitre, n’a pas a rougir de la
comparaison du reste de la production de l’ex-magicien de Roxy Music des années
70. Alors certes, ici, Eno est plus dans la lignée de ce qu’il fit dans Here
Comes the Warm Jets et la grande révolution est encore à venir, et ce,
même si avec l’animal, celle-ci fut bel et bien présente dès ses tous débuts,
mais malgré cette proximité flagrante avec le premier opus – en genre musical,
en personnel – force est de constater que, premièrement, cela n’empêche
nullement Taking Tiger Mountain (By Strategy) d’être un fort
bon opus, deuxièmement, de noter, pour les plus attentifs, que le style
expérimental du maitre a encore franchit un palier et que ce dernier s’éloigne
de plus en plus du glam… d’ailleurs, si ce n’est le style vestimentaire limite
ridicule de Brian Eno et ses compères de Roxy Music – Phil Manzanera,
principalement, et Andy Mackay – il faut chercher bien loin un quelconque point
commun avec un genre musical en train de mourir… Mais bon, tout cela n’a que
peu d’importance car ce qui compte avant toute chose, c’est qu’en dehors d’un
habillage de carnaval, cette histoire de stratégies crées avec son compère
Peter Schmidt et que Bowie utilisera par la suite et cette longue chevelure qui
bientôt ne sera plus, Taking Tiger Mountain (By Strategy) mérite
le détour car c’est un bon album composé de belles pépites et où Eno fait
montre, une fois de plus, de tout son talent d’auteur compositeur, mais aussi…
de chanteur ! Car oui, et une fois de plus, je ne peux que le
regretter : quel dommage que très rapidement, celui-ci ait complètement
mis de coté cette part de son talent car le bougre était diablement doué en
vocalises, mais bon, on ne refera pas le passé et il nous reste, a nous, fans,
quelques albums pour nous satisfaire, y compris, bien entendu, ce Taking
Tiger Mountain (By Strategy) qui en est un fort sympathique
représentant.
Points
Positifs :
- Un
album, très proche, musicalement parlant, de Here Comes the Warm Jets,
certes, mais qui nous permet de prolonger le plaisir ressenti dans celui-ci. Il
faut dire que Brian Eno poursuit de fort belle manière sur sa lancée et nous
offre, à nouveau, un beau petit florilège de chansons sans grandes prétentions
mais plutôt agréables et qui nous démontrent que celui-ci était un
auteur-compositeur plutôt doué dans son genre.
-
Un style particulier, étrange par moments, mais si on est fan, alors, on ne
peut que passer un fort bon moment devant cette collection de titres plus ou
moins expérimentaux où Eno s’en donne a cœur joie tandis que ses compères – où
se démarquent principalement Phil Manzanera et Robert Wyatt – font plus que
l’accompagner…
-
Même si cela peut tenir plus du gadget qu’autre chose, cette affaire de stratégies
obliques aura, mine de rien, une place importante au sein de l’histoire de la
musique par la suite – qui a dit Bowie ?
-
Une pochette plutôt réussie dans son genre avec tous ces Eno…
Points
Négatifs :
- Un
album peut-être un peu trop proche, par la forme, de son prédécesseur et
certains préférerons largement le virage pris avec Another Green World,
premier chef d’œuvre incontestable de Brian Eno.
-
Je ne le nie pas : il faut vraiment accrocher à ce style particulier où
expérimentation et loufoquerie sont un peu le mot d’ordre de ces chansons.
Forcément, si ce n’est pas le cas…
Ma
note : 8/10
June
1, 1974
Kevin
Ayers, John Cale, Brian Eno et Nico
1
- Driving Me Backwards (Eno) 6:07
2
- Baby's on Fire (Eno) 3:52
3
- Heartbreak Hotel (Axton, Durden, Presley) 5:19
4
- The End (Densmore, Krieger, Manzarek, Morrison) 9:14
5
- May I? (Ayers) 5:30
6
- Shouting in a Bucket Blues (Ayers) 5:07
7
- Stranger in Blue Suede Shoes (Ayers) 3:27
8
- Everybody's Sometime and Some People's All the Time Blues (Ayers)
4:35
9
- Two Goes into Four (Ayers) 2:38
June 1, 1974
Musicien
: Kevin
Ayers, John Cale, Brian Eno et Nico
Parution
: 28 juin 1974
Enregistré : 01
juin 1974
Durée : 45:54
Genre
: Rock,
Avant-garde
Producteur : Richard
Williams
Label
: Island
Musiciens :
Kevin
Ayers : chant (5-9), guitare (5-9), basse (1-2)
Brian
Eno : chant (1-2), synthétiseur (1-4, 9)
John
Cale : chant (3), piano (2), alto (1, 9)
Nico
: chant (4), harmonium (4)
Mike
Oldfield : guitare solo (8), guitare acoustique (9)
Ollie
Halsall : piano (1), guitare (2-3, 8), guitare
solo (5-7), guitare acoustique (9)
John
Bundrick : orgue (1-3, 5-9), piano, piano
électrique (5-7)
Robert
Wyatt : percussions : (1-3, 5-7, 9)
Archie
Leggett : basse (1-3, 5-7, 9)
Eddie
Sparrow : batterie (2, 3, 5-7), grosse caisse (1),
timbales (9)
Doreen
Chanter : chœurs (3)
Liza
Strike : chœurs (3)
Irene
Chanter : chœurs (3)
Mon
avis : Depuis sa sortie, il y a plus de
quatre décennies, June 1, 1974, occupe une place particulière aux
yeux de certains amateurs de musique rock ; après tout, un album live où
l’on retrouve Brian Eno, John Cale et Nico, ça ne court pas les rues et rien
que pour retrouver ces trois-là ensemble, dans un opus, le jeu en valait la
chandelle. Bien évidement, il y avait aussi le cas de Kevin Ayers, cofondateur
de Soft Machine et qui était loin d’être un second couteau, loin de là –
d’ailleurs, le bougre, dans ce live, se taille la part du lion avec ni plus ni
moins que cinq titres a son actif – mais bon, pour ma part, lorsque je m’étais
procurer cet album, il y a belle lurette, c’était avant tout pour le trio
magique : Eno, Cale et Nico. Alors bien entendu, il ne faut pas se leurrer
ou se tromper sur la marchandise, d’ailleurs, je n’essaierai même pas de vendre
ce produit, loin de là : June 1, 1974 n’est pas un grand
album ni même un incontournable. Voilà, la chose est dite, sauf que… si vous
êtes fan, comme moi, de certains des musiciens ici présent (ou de tous), alors
là, c’est une toute autre histoire et il serait dommage de passer à coté de cet
opus : pour Brian Eno, bien sur, car bon, avoir droit a deux chansons du
sieur Brian Peter George St. John le Baptiste de la Salle Eno en live, c’est un
luxe dont on ne peut pas se passer, pour John Cale tout simplement excellent
avec cette reprise d’un titre d’Elvis, pour Nico, toujours trop rare même si
l’on est en droit a de préféré la version originale des Doors de The
End, et même pour Kevin Ayers, musicien doué et plutôt méconnu de nos jours
mais qui, dans ce live, démontre plutôt bien que du talent, il en avait aussi,
et pas qu’un peu. Alors oui, June 1, 1974 n’est pas un
indispensable, loin de là, mais pour certains, ce serait dommage de s’en
priver…
Points
Positifs :
- Brian
Eno, John Cale, Nico et Kevin Ayers ensemble dans le même album, le jeu en vaut
la chandelle, surtout pour les fans de ces artistes hors-normes, certes moins
connus du grand public mais oh combien talentueux.
-
Je peux me tromper mais je pense que c’est la seul fois où l’on retrouve Brian
Eno dans un album live. Alors, si le jeu n’en vaut pas la chandelle !?
-
Excellente reprise du Heartbreak Hotel d’Elvis par un John
Cale égal à lui-même.
-
Je l’aime bien May I ? de Kevin Ayers.
-
Les connaisseurs auront noté la présence de Mike Oldfield et de Robert Wyatt.
Points
Négatifs :
- Il
est sympathique Kevin Ayers, je ne le nie pas, mais tandis qu’il a droit a cinq
chansons, Brian Eno n’en n’a que deux, quant a John Cale et Nico, un petit tour
et puis s’en va…
-
Il est évidant que June 1, 1974 est un album destiné a un
certain public de fan et qu’il laissera complètement de marbre tous les autres.
Ma
note : 7/10